Réponse de Bruno à Raphaël : Qu’est-ce que « laisser libres ses enfants par rapport à la foi » ?

Cher Raphaël,

Les textes sont en ligne depuis une heure.

J’espère vraiment qu’un jour tu pourras aller plus loin.

Tes parents font partie de cette génération, la mienne, qui a souhaité « laisser libre », ne pas « imposer » le catéchisme et qui, finalement, a privé toute une génération d’une vraie liberté, celle de croire, car, de fait, cela aide de recevoir cela dès le plus jeune âge, d’en vivre.

Si je veux que mon enfant soit vraiment « libre », alors il me faut lui proposer l’essentiel de la vie, l’initier, le « forcer » même quand il a peur ou n’en voit pas l’intérêt. Si je n’avais pas été « forcé », je n’aurais jamais travaillé à l’école, j’aurais arrêté médecine en 3ème année et je n’aurais jamais été dans ce service de gériatrie long séjour qui m’a tant marqué.

Pour moi aussi, la force est principalement en l’homme, et il est vraiment une merveille par lui-même, même s’il est capable du pire. Mais, le jour où il prend conscience que cette force à une source et qu’elle conduit à une rencontre qui rend pleinement homme, pleinement frère de tous les hommes, alors, c’est un vrai cadeau pour celui qui découvre cela et pour ceux qu’il rencontre.

En tous cas, n’attends pas de « ressentir » un appel à la manière dont on sent d’autres choses pour te mettre en recherche.

Je trouve étonnant ce Dieu qui « n’est pas nécessaire pour vivre et pour se donner », qui ne s’impose pas, mais qui pourtant transforme une vie, je ne sais pas expliquer autrement mon itinéraire qui vous a surpris ou la joie des gens que vous avez rencontrés. Je trouve étonnant ce Dieu « tout puissant », mais qui se fait tout petit en Jésus et qui « a besoin des hommes » pour se faire connaître.

Je rentre de Befeta où j’ai retrouvé mon collègue, Wilson, tout heureux de son voyage en France, émerveillé par l’accueil qu’il y a reçu ce qui me réjouit, et très intéressé par les visites commencées dans tous les hameaux et l’appel fait aux gens à se retrouver par hameaux pour prier, mais aussi s’entr’aider à lire, écrire, lutter contre la maladie de l’alcool, contre les traditions ancestrales comme les feux de brousse.

Les gens de Marondita ont raconté lors de la réunion de rentrée du secteur, ce samedi, combien ils avaient été étonnés de nous voir arriver à 9 vazaha (européens), combien ils avaient eu peur au départ de comment nous donner à manger, puis combien ils avaient été émerveillés par votre simplicité, votre gentillesse et très heureux de vous accueillir, heureux aussi d’avoir une richesse, vu de leur point de vue à eux, que vous n’aviez pas et qu’ils aimeraient vous faire partager : la foi. J’ai été impressionné par l’impact de votre visite et d’autres communautés espèrent recevoir des visites comme la vôtre. Vraiment un grand merci pour votre venue.

Très bonne reprise à toi et en attendant d’échanger sur le livre « En fin de vie ». Tu trouveras sur mon site mon échange avec Benoit.

Très fraternellement.

Bruno

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