Page 39
1. Présentation générale.
1.1 Quelques éléments de l’histoire de l’A.D.M.D.
L’A.D.M.D., Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité a été fondée en avril 1980 par différentes personnes dont Michel Landa, homme de lettre français et américain qui fut marqué par la mort de sa mère (1958), puis de son père (1976) de cancer. Le 17 novembre 1979, il publiait dans le Monde un long article intitulé « un Droit », qui était un véritable manifeste. En avril 1980, il fondait avec quelques amis l’Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité. « A 52 ans, moins d’un an après, en janvier 1981, il apprit qu’il était atteint d’un cancer. « Pendant huit mois, il vécut cette condition du malade condamné, à laquelle il avait si longtemps réfléchi. Son journal personnel, tenu pendant 37 ans, se termine le 23 août 1981, et témoigne d’une vie entière vécue en plein accord avec ses convictions. »[1] Il mourut deux jours après, le 25 août. Après avoir été longtemps présidée par Paul Chauvet, depuis juin 1986, l’A.D.M.D. est présidée par Henri Caillavet; le président honoraire est Paul Chauvet, les vice-présidentes sont le Docteur Claudine Baschet-Falk et Maître Anne-Marie Dourlen-Rollier. Depuis le quatrième trimestre 1989, le Secrétaire Général est Jacques Pohier, théologien, ancien dominicain, condamné par Rome en 1979 à la suite, notamment, d’un article en faveur de la maîtrise de la mort et de prises de position en faveur de l’interruption de grossesse et de la contraception.[2] Parmi les personnes qui ont marqué la naissance de cette association et qui sont toutes décédées aujourd’hui par suicide, il faut mentionner Edith et Gilbert Brunet, Paula Caucanas-Pisier, Simone Cruchon, Marguerite Liégeois et Odette Thibault.
L’A.D.M.D. a été vraiment connue du grand public à l’occasion du Congrès International de Nice rassemblant 28 associations militant à travers le Monde pour la même cause.
Page 40
Ce congrès a alors fait la une de l’actualité et 447 articles ont été publiés dans la presse. Il a suscité des réactions très diverses, en partant des applaudissements interminables du public debout à l’issue de l’exposé du Docteur Admiraal qui venait notamment d’exposer par le menu la manière de se suicider, jusqu’aux réactions très hostiles de personnes extérieures, ou, en contrepoint, à l’émergence d’associations prônant l’accompagnement des mourants dans le strict respect de l’interdit de l’euthanasie et dans les conditions rappelées en introduction[3].
1.2 Qui adhère à l’A.D.M.D.
Au 31 décembre 1988, l’A.D.M.D. comptait 13 516 adhérents à jour de leur cotisation.[4] S’il est difficile d’avoir une idée précise de qui sont les adhérents de l’A.D.M.D. et de leurs motivations, il est clair que bon nombre viennent après avoir vu un de leurs proches mourir dans des conditions difficiles voire insupportables, le nombreux courrier reçu à l’A.D.M.D. dans ce sens en témoigne. Odette Thibault et Simone Cruchon en ont d’ailleurs tiré un livre : « CRIS pour une mort civilisée ».[5] D’autres n’ont pas d’abord adhéré par peur de la mort et des conditions actuelles du mourir, mais par idéal de maîtrise de la vie; ces derniers avaient souvent été militants du planning familial auparavant. En décembre 1983, pour mieux connaître ses adhérents, l’A.D.M.D. a réalisé un sondage auprès de ces derniers par le biais de sa revue; elle a reçu plus de 2000 réponses pour environ 9600 adhésions et les résultats ont été les suivants: 65 % des adhérents sont des femmes, plus de la moitié ont plus de 65 ans et seulement 10 % ont moins de 45 ans.[6]
Page 41
1.3 L’objet de l’A.D.M.D.
L’article 1 des statuts de l’A.D.M.D. précise ses buts comme suit[7]: « L’association dite « Association pour le Droit à Mourir dans la Dignité », « A.D.M.D. » fondée en 1980 a pour buts :
– de promouvoir le droit légal et social de disposer de façon libre et réfléchie, de sa personne, de son corps, et de sa vie.
– de choisir librement la façon de terminer sa vie, de manière à la vivre jusqu’à la fin dans les conditions les meilleures.
Ceci inclut l’emploi de toutes les techniques de lutte contre la douleur, et en général, de tous les moyens d’améliorer la qualité de la vie.
Ceci exclut au contraire, toute aide ou incitation au suicide de ceux, et notamment des jeunes, qui n’auraient d’autres motifs de cesser de vivre, qu’irrationnels ou dépressifs, et aux causes desquelles il se peut qu’on puisse apporter remède.
L’association a une vocation humanitaire.
Elle s’oppose à tout recours à l’euthanasie pour raisons politique, sociale ou économique.
Sa durée est illimitée. »
Comme nous pouvons le constater, les demandes de l’A.D.M.D. vont en permanence se situer à trois niveaux de type différent qu’il sera important d’identifier devant chaque question abordée :
– un niveau juridique: promouvoir le droit légal et social de disposer de sa vie ;
– un niveau éthique : pouvoir choisir librement la façon de terminer sa vie ;
– un niveau que nous qualifierons de déontologique : réfléchir une pratique qui soit telle qu’elle n’incite pas au suicide et prévienne les perversions de ce droit.
Page 42
En 1985, après le congrès de Nice, l’A.D.M.D. décrit son action de la manière suivante :
- « L’A.D.M.D., depuis sa création en 1979, a réussi à faire tomber une partie du tabou qui occultait le problème de la mort. » (…) « L’évolution de l’A.D.M.D. est positive : elle a su ouvrir le dialogue sur un des derniers tabous de notre société et permettre l’expression libre sur un sujet délicat touchant le cœur et l’esprit de chacun d’entre nous. » (…) « L’A.D.M.D. fait le pari d’une société idéale constituée d’hommes et de femmes libres et responsables qui choisiront en toute lucidité le moment de mourir et possèderont les moyens de concrétiser leur désir, de le faire dans la tendresse et la dignité. S’il est évident que la société actuelle n’est pas à ce niveau de culture, et qu’il n’est pas sûr que nous y parvenions bientôt, il faut cependant tenir le pari de l’idéal à atteindre et aller dans ce sens. En attendant la société idéale et l’homme libre, il faut bien s’inscrire dans le réel tolérable aujourd’hui. L’A.D.M.D. doit permettre à ceux qui pensent à la mort, leur mort, sans hypocrisie, qui veulent éviter l’acharnement thérapeutique, soulager la douleur, mais aussi vouloir, un jour, choisir d’anticiper ce moment avant de perdre la qualité de leur vie, ou s’ils le souhaitent, pouvoir tirer la vie jusqu’à la limite du tolérable et demander alors, le droit à l’euthanasie passive et active : l’A.D.M.D. doit permettre l’exercice de ce choix personnel. L’A.D.M.D. est à la fois le lieu et l’instrument pour tous ceux qui réfléchissent à la mort et au « comment mourir » et veulent pouvoir exercer leur choix. Il est indispensable que l’A.D.M.D. demeure ce lieu privilégié où l’on peut s’exprimer et qui soutient l’action. L’idée globale de l’A.D.M.D. est donc celle de maîtriser sa mort, moment ultime et unique, pour le vivre de la façon choisie par la personne, cela faisant suite à une réflexion poussée. C’est l’ensemble du « comment mourir » aujourd’hui et demain sans rejet, ni exclusive, dans la tolérance des options de chacun, qui est notre objectif. Pour atteindre l’idéal, nous devrons passer par des paliers et des actions qui semblent bien en deçà du désiré ; il ne faudra pas pour autant perdre de vue l’horizon qui est le nôtre.
Page 43
Il conviendra donc toujours d’avancer sur deux plans : celui de la demande acceptable aujourd’hui, et celui affirmé, confirmé, de l’idéal recherché, pour faire progresser notre objet. » (…)[8]
Pour comprendre la demande de l’A.D.M.D., il faut avoir à l’esprit qu’il ne s’agit pas d’une simple discussion à propos d’un geste technique, d’un droit à se donner la mort. Il s’agit d’un dialogue avec des personnes qui font le pari d’une société idéale. L’Eglise, quant à elle, propose aussi un idéal à l’homme. Dans une réflexion sur un possible dialogue entre l’Eglise et l’A.D.M.D., nous sommes là à un point clef. Quelle est cette société idéale recherchée par les uns et les autres ? Est-ce la même ? Une réflexion qui présenterait l’A.D.M.D. comme un rassemblement de personnes aux idées morbides et d’assassins passerait à côté de la quête des personnes qui s’y retrouvent. Par contre il sera très intéressant de s’interroger sur cet idéal que propose l’A.D.M.D.
Les moyens envisagés par l’A.D.M.D. pour réaliser son objet ont évolué dans le temps. Après avoir envisagé de créer une « Maison de la mort douce », elle a abandonné ce projet risquant de lui apporter des problèmes judiciaires[9]. Pour permettre à ceux qui feraient le choix, pour eux-mêmes, de se suicider afin de « mourir vivant », de choisir le moment de sa mort et d’éviter ainsi la déchéance physique ou mentale liée à la maladie ou à la vieillesse, ou encore la souffrance morale liée à des conditions de vie irréversibles ne
Page 44
satisfaisant plus la personne, en dehors des situations pathologiques de dépression, l’A.D.M.D. a diffusé un « Guide d’Autodélivrance » dans lequel elle propose des éléments de réflexion sur le choix de sa mort et diverses recettes principalement médicamenteuses auxquelles peuvent être associées des moyens physiques pour se suicider autrement que par des moyens violents et laisser de soi une image qui ne soit pas abîmée par la déchéance de la fin. Après avoir porté le délai d’obtention de ce guide de 3 à 6 mois après l’adhésion d’un membre dans l’association[10], elle a dû se résoudre à partir du 1er janvier 1988 à ne plus le diffuser en raison de la loi Dailly-Barrot proposée pour réprimer l’incitation au suicide et visant en fait directement l’A.D.M.D. et les auteurs du livre « Suicide, Mode d’emploi ».[11]
Page 45
Après de très nombreux débats, et malgré la pression de nombreux adhérents, le Conseil d’Administration de l’A.D.M.D. a toujours refusé de façon très nette, du moins depuis l’abandon du projet de la « Maison de la mort douce », d’apporter une aide directe à l’euthanasie ou de devenir la pourvoyeuse d’une pilule miracle dont elle rappelle souvent qu’elle n’existe pas[12]. Nombre d’adhérents continuent à réclamer que l’A.D.M.D. distribue cette pilule dont ils ne croient pas qu’elle n’existe pas ou écrivent au Docteur Admiraal pour qu’il les aide.[13]
Elle a aussi refusé, et après des débats contradictoires en son sein, de devenir une association d’entraide type S.O.S. Amitié, tout en invitant à un accueil humain de ces demandes, en promouvant une véritable amitié et une entraide entre ses membres[14] et en communiquant régulièrement les coordonnées des associations répondant à une demande d’aide psychologique.
Aujourd’hui, l’A.D.M.D. cherche à ne pas tomber sous le coup de la loi Dailly-Barrot et se bat au niveau légal sur divers fronts.
Pour elle, l’article 5 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est déjà de nature à protéger contre un acharnement thérapeutique abusif:
« Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »
L’A.D.M.D. demande que soit ajouté un trente-et-unième article à cette déclaration qui pourrait être rédigé ainsi:
« Toute personne adulte et saine d’esprit a le droit de décider de mettre fin à ses jours dans les meilleures conditions possible, si sa vie lui est devenue intolérable.
Page 46
Aucune incitation comme aucune entrave d’aucune sorte ne doit être apportée à sa décision. Son dossier médical doit lui être fourni, sur demande. Toute intervention médicale, l’euthanasie pratiquée sur sa demande, doivent être assorties des contrôles les plus rigoureux. Des dispositions doivent être prises pour éviter que le droit à la mort pour soi-même devienne prétexte à des assassinats. »[15]
Elle se bat pour obtenir la modification de l’article 63 du code pénal qui vise à réprimer la non-assistance à personne en danger en lui ajoutant:
« Il n’y a pas délit de non-assistance à personne en péril, lorsque cette personne a déclaré qu’elle voulait mourir, et qu’elle apparaissait saine d’esprit en le déclarant. »[16]
Elle propose aussi de modifier l’article 304 du Code Pénal (dispositions diverses sur les crimes capitaux) en lui ajoutant la disposition suivante:
« Il n’y a ni crime ni délit, lorsqu’un meurtre ou un empoisonnement sans souffrance a été perpétré sur une personne ayant demandé la mort, et qu’elle apparaissait saine d’esprit en la demandant. »[17]
C’est dans cet esprit que les Sénateurs Boeuf et Laucournet viennent de déposer un projet de loi et qu’une démarche analogue est en cours à l’Assemblée Nationale à l’initiative de Monsieur Charles[18] et auprès des instances européennes.
Page 47
Une lettre ouverte vient d’être adressée au Président de la République française, et une pétition nationale publiée par 51 quotidiens régionaux et qui aurait déjà recueilli près de 100 000 signatures en décembre 1989 est en cours de réalisation.[19]
Elle cherche d’autre part à faire reconnaître la Déclaration de Volonté de Mourir dans la Dignité et à lui donner un caractère qui oblige les soignants et la famille.
2. Première approche de la conception de la dignité selon l’A.D.M.D. :
2.1 Y a-t-il une philosophie de l’A.D.M.D. ?
A de multiples reprises, l’A.D.M.D. se défend d’avoir une conception de la vie qui soit commune à ses membres. Elle insiste pour se présenter comme le rassemblement de personnes venant d’horizons philosophiques, religieux ou éthiques différents et désirant qu’il n’appartienne qu’à eux-mêmes de donner un sens à leur vie ; ces personnes sont rassemblées pour obtenir les conditions d’une mort digne. Ailleurs, elle propose une esquisse d’une philosophie de l’A.D.M.D.[20] et le Président Henri Caillavet se réfère explicitement au stoïcisme.[21]
Dans le cadre de ce travail deux réflexions m’ont guidé:
– Il n’est pas possible de réfléchir au mourir en dehors de toute réflexion philosophique. Derrière une revendication d’une mort volontaire et assumée, il y a nécessairement une philosophie non dite. Un premier travail est de l’identifier à partir des écrits de l’A.D.M.D.
Page 48
– Il est dangereux de ne réfléchir à la dignité de l’homme qu’à partir d’une réflexion sur l’homme malade, de même qu’il est dangereux de réfléchir à l’homme sans laisser interroger sa réflexion par les situations limites comme le sont la maladie et la mort. Il sera donc nécessaire de replacer cette réflexion sur la mort dans la dignité dans un cadre plus large. Je le ferai en éclairant cette première analyse par une philosophie de référence.
2.2 Un homme raisonnable et appelé à être toujours plus maître de lui-même.
La conception que l’A.D.M.D. a de l’homme est très marquée par la science et en particulier par la biologie[22]. L’homme est conçu comme un être en devenir, issu par une lente évolution de l’animal[23] et continuant à être en progrès : « l’homme d’aujourd’hui comme celui de demain, sera différent, plus lucide, plus libre, désirant véritablement assumer ses choix avec un plus large espace de liberté à sa disposition.[24] Comme élément de la galaxie, l’homme est naturellement partie prenante du cycle de l’univers et donc inéluctablement mortel.[25] Il est indissociablement corps et esprit, corps et esprit périssables l’un et l’autre, esprit irréductible à la matière.[26]
Page 49
Ce qui caractérise l’homme par rapport aux autres éléments de l’univers, c’est sa raison[27], cette raison qui lui permet d’être un être pensant en relation[28], d’être capable de s’autodéterminer[29], de choisir entre le bien et le mal et de pouvoir risquer de choisir le mal[30]; de pouvoir nier en lui la part reptilienne pour vivre selon son seul néocortex[31] et contrôler son comportement, lieu de la seule liberté possible qui ne porte que sur les choses qui dépendent de soi[32]; de pouvoir être moteur de son évolution[33];
Page 50
de pouvoir, dans les limites où il ne porte pas préjudice à l’entourage, disposer de sa vie et de son corps[34], être libre et autonome. C’est là sa spécificité et sa dignité conquises durement au cours de notre longue marche, durant des millénaires, de l’Animal à l’Homme, et dont la plus récente conquête est la procréation responsable.[35] Ainsi, l’homme est maître de sa vie jusque dans sa mort, et la possibilité de décider de sa mort serait la suprême autonomie, celle qui définit l’homme… avant qu’on ne la perde tout à fait.[36]
2.3 Une dignité de l’homme liée à son intégrité physique et surtout mentale.
Pour l’A.D.M.D., la dignité de l’homme, être complexe, dépend de son intégrité physique et mentale : qu’une seule de ses fonctions essentielles (vue, ouïe, système respiratoire, tube digestif, système urinaire, forces,… tête) soit atteinte, et l’homme ne peut plus penser et agir pleinement en homme. Dès lors, ce qu’on appelle sa « vie » n’est plus qu’une « survivance », et lui-même n’est plus que l’affligeante caricature de l’homme qu’il a été. On est dès lors devant une fin de vie dérisoire, une vie inutile et sentie comme à charge.[37]
L’homme est avant tout défini comme un être autonome, libre, maître de lui même, ce qui n’exclut pas une dimension sociale : l’homme est un être en relation, sa liberté a pour limite celle de l’autre et il a des devoirs par rapport à autrui, par rapport à la société[38] qui limitent son droit à la mort[39].
Page 51
Dans les écrits de l’A.D.M.D., il y a, bien que de manière très discrète, et à côté d’une incitation dominante à être responsable, à compter surtout sur soi, à refuser d’être à charge, des appels à la solidarité, à une lutte pour que la société se transforme et que chacun puisse trouver le soutien affectif qui permette de vivre jusqu’au bout en conformité avec notre idée de la dignité[40], une invitation à lutter contre les causes de suicide pathologique[41], à inventer une société moins dure aux solitaires, plus juste, plus chaude au coeur, plus fraternelle.[42] Pour autant, la conception de l’homme de l’A.D.M.D. reste d’abord et profondément une conception individualiste qui ne fait pas d’abord place au fait de pouvoir être aimé par l’autre, même lorsqu’on est malade. Pour elle, « Toute vie qui s’efface du monde laisse les autres vies intactes. Rien n’est plus banal que de mourir. »[43]
Page 52
Le problème rencontré ici est de savoir s’il est possible de promouvoir à la fois le désir de relation qui sous-tend cet avènement d’une société plus fraternelle, et le primat de l’individu que l’on retrouve dans toute la quête de l’A.D.M.D. d’une mort totalement assumée par l’individu, et d’une vie qui exclut fondamentalement la dépendance vis-à-vis d’autrui. Est-il possible de se situer en même temps sur ces deux pôles ? Qu’est-ce qui rend possible la relation ? S’agit-il ici de la même fraternité dont parle les chrétiens ?
Quoiqu’il en soit de la réponse à ces questions, il paraît clair que, derrière cette demande de mort, transparaît une autre demande: une demande de vie, une demande de relation. Une des questions sera de se demander quel chemin permet cette relation, cette vie. Ce chemin du droit à la mort volontaire, de la maîtrise au moins apparente de sa vie permet-il la satisfaction de cette demande de vie en plénitude, de cette quête de relation ? C’est ce sur quoi nous aurons à réfléchir.
Les membres de l’A.D.M.D. affirment avec force leur amour de la vie[44]; ils se définissent comme une amitié, une fraternité d’hommes et de femmes soulevés par une même foi, la foi en la Vie, une vie digne dans la clarté de l’esprit et l’intégrité essentielle de la chair conservées.[45] D’autres éléments tempèrent cette affirmation. S’il y a un amour de la vie, de celle qui est derrière soi, il y a désintérêt pour la vie au moment du suicide, un sentiment d’être inutile, d’avoir « une vie en voie de dégradation », même en dehors d’un handicap important[46].
Page 53
Ailleurs, ce choix de la mort est clairement exprimé comme le fait d’une peur de la vie à venir, de ses émotions, du sentiment éprouvé qu’il n’y a plus grand chose à en attendre[47], d’une certaine amertume sur la vie passée du fait de n’avoir jamais pu être aimé et d’un pessimisme sur l’avenir, une non foi en l’humanité[48].
Page 54
L’A.D.M.D. fait le pari d’une société idéale constituée d’hommes et de femmes libres et responsables qui choisiront en toute lucidité le moment de mourir et possèderont les moyens de concrétiser leur désir, de le faire dans la tendresse et la dignité[49]. L’idée globale de l’A.D.M.D. est donc celle de maîtriser sa mort, moment ultime et unique, pour le vivre de la façon choisie par la personne, cela faisant suite à une réflexion poussée, permettant à l’homme d’être libéré des tabous.[50] Il est de l’honneur des adhérents de l’A.D.M.D. d’assurer cette marche vers une culture et un homme meilleur, cette longue route qui doit nous mener à l’idéal qui est celui de l’A.D.M.D., une vie lucide, juste et assumée dans la dignité jusqu’au stade ultime.[51]
2.4 Un homme qui revendique pour lui-même la maîtrise de sa mort.
Comme nous l’avons vu, la possibilité de décider de sa mort serait la suprême autonomie, celle qui définit l’Homme[52], le dernier acte de liberté d’un être libre[53]. La mort étant inéluctable, pour l’A.D.M.D., notre seule liberté est de choisir le temps[54], de choisir de refuser la dégradation[55], de prendre en charge notre vie entière et plus particulièrement cet instant fondamental que les adhérents de l’A.D.M.D. voudraient maîtriser le plus totalement[56], choisissant ainsi d’être maître de leur destin, d’avoir l’initiative[57], de transformer un instant subi en instant agi[58], de se situer en décideur, en sujet et non plus objet de sa mort, dernier acte de vie.[59]
Page 55
« Vivre, c’est aussi mourir avec indépendance, presque grandeur ».[60] L’homme doit pouvoir conclure sa vie[61] et la mort doit rester le bien propre de l’individu, ce qui finalise sa vie, ce qui éclaire son existence et lui donne sa véritable dimension.[62]
Pour approcher ce qu’est mourir dans la dignité, l’A.D.M.D. nous propose cette citation de Nietzsche:
« Mourir fièrement, quand il n’est plus possible de vivre avec fierté. La mort librement choisie, la mort au moment voulu, lucide et joyeuse, accomplie au milieu de ses enfants et de témoins, de sorte que de vrais adieux soient possibles, puisque celui qui prend congé est encore présent, et capable de peser ce qu’il a voulu et ce qu’il a atteint, bref de faire le bilan de sa vie…
…Par simple amour de la vie, on devrait vouloir une mort différente, libre, consciente, qui ne soit ni un hasard, ni une agression par surprise. »[63]
Page 56
Ce que l’A.D.M.D. appelle « mourir dans la dignité », c’est mourir d’une façon qui, pour soi comme pour les autres, n’abîme pas l’image de celui qui meurt[64], mourir paisiblement, sans souffrance inutile[65]. La dignité revendiquée, c’est de pouvoir vivre sa vie jusqu’à son terme en responsable.[66]
Au passage, il est intéressant de souligner la convergence apparente entre des définitions philosophiques et théologiques de la dignité de l’homme qui renvoient toutes les deux à « l’image ». Pour l’A.D.M.D., mourir dans la dignité, c’est mourir d’une façon qui, pour soi comme pour les autres, n’abîme pas l’image de celui qui meurt. Pour les chrétiens, une des manières de dire la dignité de l’homme est de dire qu’il a été fait à l’image de Dieu. C’est aussi de dire qu’il reçoit sa dignité du Christ mort et ressuscité, du Christ défiguré sur la Croix. « Ne pas abîmer l’image »… une expression qu’il serait intéressant de creuser pour découvrir que, sous des mots identiques, un souci de l’image, on se trouve dans des champs radicalement différents.
Pour l’A.D.M.D., cette mort digne implique des conditions :
« il faudrait à la fois tout cela :
* ne pas être exclu, relégué, pouvoir parler de sa vie et de sa mort imminente, de sa peur, de son chagrin, de son éventuelle sérénité,
* ne pas être harcelé de traitements inutiles, douloureux, et traumatisants,
* pouvoir bénéficier de l’euthanasie active si la qualité de la vie qui reste ne nous satisfait plus, tout ayant été fait, par ailleurs, de ce que j’évoquais plus haut. »[67]
Page 57
Le jour où le traitement de la douleur, le respect du non consentement aux soins, l’honorabilité du suicide non pathologique et la possibilité -Paul Chauvet écrit : je n’ose pas parler de devoir- d’y être aidé par un médecin, ainsi que le droit d’être euthanasié à sa demande consignée dans un testament, seront reconnus dans les faits, l’homme aura la maîtrise de sa mort, pas avant.[68]
A l’A.D.M.D., suivant les personnes, le suicide est plus ou moins exalté et idéalisé. Pour tous ceux qui l’acceptent, il est une arme pour refuser la déchéance[69], refuser d’être à charge à soi-même, aux siens, à la nation, moralement et financièrement[70], « d’infliger à sa famille une fin pareille à celle infligée par leurs parents »[71], pouvoir conclure sa vie et laisser de soi une image positive.
Page 58
Pour certains, ce droit à la mort volontaire n’est pas revendiqué seulement comme arme face aux problèmes de santé, mais aussi comme possibilité de s’en aller lorsque l’on a le sentiment de ne plus avoir sa place dans le monde, qu’on a perdu son conjoint ou que plus rien n’intéresse.[72]
Dans tous les cas, l’A.D.M.D. insiste pour refuser « que nulle autre personne, aussi compétente, aussi aimante soit-elle, ne se substitue au patient lui-même pour décider de son traitement et de l’arrêt de ce traitement »[73], pour décider quant à son propre corps, à sa propre vie[74].
Page 59
C’est la personne, et elle seule, qui peut juger pour elle-même de l’ultime qualité de sa vie, et décider ou non de sa délivrance.[75] « A l’A.D.M.D., nous n’admettons ni qu’on nous euthanasie, sans notre accord, par pitié ou parce que nous gênons, ni qu’on nous prolonge, sans notre avis préalable, par « respect de la vie ». »[76] Le rôle des soignants est de participer à la décision du sujet[77], de l’éclairer, de négocier avec lui ses derniers instants[78], de l’aider aussi dans la mise en oeuvre, sous réserve d’une clause de conscience, et, dans tous les cas de respecter ses décisions. Pour l’A.D.M.D., la décision de l’euthanasie ou de l’abstention thérapeutique ne relève pas du secret de la conscience du médecin.
Au-delà de la décision de vivre ou non, le Docteur Claudine Baschet-Falk insiste sur la nécessité pour le médecin d’apprendre à entendre la vérité du malade et de ne pas lui retirer une part de lui-même et donc de sa dignité en lui volant sa parole.[79]
Là encore, nous nous retrouvons devant une question ayant un double versant philosophique et théologique. Qu’est-ce que la vérité ? Il y aurait d’ailleurs lieu de ne pas réfléchir seulement à la vérité à entendre du malade. Ici nous ne nous situons pas en contrepoint du Docteur Claudine Baschet-Falk mais nous soulignons l’importance de la question qu’elle soulève. La question du statut de la vérité implique que l’on réfléchisse à la vérité du sujet et à la vérité offerte au sujet. Elle implique que l’on n’en reste pas non plus au niveau de « la vérité biologique » du diagnostic porté et du pronostic qu’il comporte.[80]
Page 60
Pour l’A.D.M.D., cette liberté de décision pour ce qui concerne sa vie implique que le débat sur l’euthanasie et la mort volontaire ne soit pas réservé à certains, aux gens d’Eglise et de médecine qui se disputeraient le moribond[81]. Il faut qu’il soit porté sur la place publique, à traiter comme un choix offert à l’individu conscient de sa liberté et de sa responsabilité. Pour l’A.D.M.D., ce débat doit être le fait d’hommes libres de tous préjugés, non contraints par une morale coercitive, comme l’est la morale catholique, en dehors de tout dogme.[82]
Suite à des critiques entendues, l’A.D.M.D. précise que le combat pour le « droit à la mort » n’est pas un combat qui refuse la lutte contre la maladie, les progrès de la médecine ; il n’est pas le fait de peureux et de personnes faibles qui craignent la souffrance, de gens égoïstes qui ne veulent pas contribuer au progrès de la médecine et refuseraient que leur cas puisse servir à la recherche médicale. Par contre, l’A.D.M.D. défend le droit d’arrêter le combat quand nous le décidons, quand notre souffrance est vécue par nous-même comme devenue insurmontable et dégradante et que le déclin de nos facultés mentales nous apparaît sans retour.[83]
2.5 Le suicide délibéré de préférence à l’euthanasie.
Entre euthanasie et suicide, l’A.D.M.D. préfère le suicide, parce que cette mort ne dépend que de l’intéressé[84], même s’il a besoin d’être aidé à se procurer le moyen, et elle serait la plus acceptable, parce que la plus volontaire[85].
Page 61
Mais il est des cas, qui devraient devenir des exceptions, où la personne n’est plus en mesure de décider et où il importe, pour cette association que sa déclaration de volonté de mourir dans la dignité soit respectée. Pour éviter de se retrouver dans cette situation, il faudrait veiller « à se décider juste avant l’entrée dans la sénilité ou dans le cycle pathologique terminal. Instant difficile à fixer, car pour ne pas risquer de se décider trop tard, il faut accepter de partir un peu trop tôt, de sacrifier un peu de vie encore vivable. Ce que nous espérons pour nous, ce n’est pas l’euthanasie, c’est cette mort-là, qui ne dépend que de nous, et ne demande rien à personne. »[86]
Si de manière exceptionnelle, on trouve l’affirmation qu’il peut y avoir de bonnes morts naturelles[87], ou que « comme tout le monde, nous rêvons de nous éteindre le plus tard possible, paisiblement, entourés de soins et de tendresse, et mourir, comme on dit, de notre belle mort »[88], l’affirmation dominante est celle de la supériorité du suicide, de la mort volontaire, qui est la plus belle, la plus digne[89], le seul moyen de mourir vivant, si on en a le « courage ».[90] Pour l’A.D.M.D., le suicide du vieillard est non seulement normal, mais il est exemplaire.[91]
Page 62
- [1] D’après l’article « Notre fondateur: Michel Landa. », Bulletin de l’A.D.M.D. n°12, octobre 1983, p. 4 et 6. Article publié aussi dans la brochure de présentation de l’A.D.M.D. p. 14 à 17.
- [2] Henri CAILLAVET, « La nouvelle organisation du secrétariat général », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 34, décembre 1989, p. 11.
- [3] C’est ce congrès qui a directement provoqué la naissance du séminaire « Fonction soignante et accompagnement » sous l’impulsion du Professeur Zittoun, dans le service duquel se tenait ce séminaire, des Docteurs Renée Sebag-Lanoé, Michèle Salamagne, des psychanalystes Emmanuel Goldenberg, Robert William Higgins, du philosophe Emmanuel Hirsch et du Père Patrick Verspieren. J’en ai été membre pendant les deux premières années de son fonctionnement.
- [4] Bulletin de l’A.D.M.D. n°31, avril 1989, p. 21.
- [5] Simone Cruchon, Odette Thibault, CRIS pour une mort civilisée, A Moreau.
- [6] Qui adhère à l’A.D.M.D.? Sondage commenté par Monique Badaroux, Brochure de présentation de l’A.D.M.D., p. 37 à 39.
- [7] Bulletin de l’A.D.M.D. n°17, avril 1985, p. 28-33, Projet de statuts qui seront adoptés par l’assemblée générale du 15 juin 1985.
- [8] Paul Chauvet, Rapport moral et d’orientation en vue de l’Assemblée Générale du 15 juin 1985, Bulletin de l’A.D.M.D. n°17, avril 1985, p.5 à 13.
- [9] Un sondage auprès des adhérents avait permis d’obtenir 522 réponses positives avec engagement de dons pour la somme de 678200 F (1300F/personne) (cf Christian Gallice, « Projet de Maison de la Mort douce », Bulletin de l’A.D.M.D. n°15, décembre 1984, p. 27. Cette somme insuffisante et d’autres considérations ont amené l’A.D.M.D. à abandonner le projet lors de l’assemblée générale du mouvement du 15 juin 1985:
- « Après mûres réflexions, la « Maison de la Mort douce » nous est apparue une utopie dans le contexte actuel. Après de multiples discussions, il semble entre autres qu’elle nous aurait entraînés trop loin, hors de la légalité; de plus son implantation pose un problème. Alors, il vaudra mieux nouer des relations avec des cliniques, maisons médicales et hôpitaux existants pour qu’ils acceptent la prise en compte de la déclaration. Il faut inventer un protocole d’accord pour le respect de la parole de nos adhérents qui sont aussi, là, des usagers. »
- Extrait de « Rapport moral et d’orientation », Paul Chauvet, Bulletin de l’A.D.M.D. n°17, avril 1985, p. 11.
- [10] Henri Caillavet, A propos de la « brochure auto-délivrance », Bulletin de l’A.D.M.D. n°24, juin 1987, p. 5-6. Dans cet article, Henri Caillavet signale que le délai d’obtention a été porté de 3 à 6 mois pour ne plus être critiqué par le corps médical qui considérait que le délai court soulignait l’ignorance de l’A.D.M.D. du véritable comportement des malades. Henri Caillavet souligne que cette concession provisoire a été faite pour obtenir la modification de l’article 63 du code pénal, et en vue d’une homogénéisation du délai au niveau européen, sachant que les belges demandent un délai de 1 an.
- [11] Loi n°87-1133 du 31 décembre 1987 tendant à supprimer la provocation au suicide (JO du 1/1/88, p.13) dans laquelle il est notamment stipulé: « Les peines prévues au premier alinéa seront applicables à ceux qui auront fait de la propagande ou de la publicité, quel qu’en soit le mode, en faveur de produits, d’objets et de méthodes préconisés comme moyens de se donner la mort. » La décision de l’A.D.M.D. est signalée dans le Bulletin n°27, de mars 1988, p. 3 et 4. Elle est de nouveau commentée par Henri Caillavet qui rappelle cette décision et signale alors que le Dr Admiraal et de nombreuses associations soeurs se refusent à la diffusion d’une telle brochure qui est pas assez pratique et pas assez sûre. La diffuser, c’est risquer de voir l’A.D.M.D. condamnée et dissoute. Certains le souhaitent pour obtenir la publicité d’un tel procès et faire renaître l’A.D.M.D. sous un autre nom. Mais ce ne serait pas un procès en cour d’assise avec la publicité qu’il y aurait alors et la clémence du jury populaire. On rappelle que la loi Dailly-Barrot a été votée dans l’indifférence générale et qu’elle a obtenu l’unanimité moins une voix des suffrages exprimés, les socialistes s’étant abstenus. La France était d’ailleurs selon l’A.D.M.D. un des rares pays de la CEE à n’avoir pas légiféré en ce domaine. La décision de ne plus distribuer la brochure a été prise par le Conseil d’Administration à l’unanimité des présents sauf deux voix contre, décision contestée par une partie des adhérents. Bulletin de l’A.D.M.D. n°28, juin 1988, p. 17 à 21.
- [12] Voir par exemple l’article de Claudine Baschet, « La pilule miracle? L’A.D.M.D. miracle? », Bulletin de l’A.D.M.D. n°19, février 1986 p. 12-13 ou celui d’Odette Thibault, « Le mythe de la pilule de la mort douce », Bulletin de l’A.D.M.D. n°22, décembre 1986, p. 13.
- [13] « N’écrivez pas au Dr Admiraal pour lui demander de vous aider! Il ne peut s’occuper que des malades qu’il a essayé de soigner et de guérir. S’il s’occupait de personnes qui ne sont pas ses malades, et à fortiori d’étrangers, il risquerait de ruiner tous ses efforts et tous ceux des sociétés néerlandaises analogues à la nôtre. » Bulletin de l’A.D.M.D. n°21, septembre 1986, p.19, Encart en bas de page.
- [14] Voir notamment Madame Girard, « Parrains, mandataires et amis », Bulletin de l’A.D.M.D. n°18, octobre 1985, p. 12-14
- [15] Paula Caucanas-Pisier, « Lettre aux adhérents concernant la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 20, mai 1986, p. 15.
- [16] Dans mon livre, j’ai montré que cette modification était inutile car, s’il y a l’obligation d’assistance à personne en danger, il y a aussi l’obligation pour les soignants d’obtenir le consentement aux soins de la part du malade avant tout acte, et l’interdiction d’intervenir à l’absence de ce consentement. Bruno Cadart, En fin de vie, p. 73 à 137.
- [17] Gilbert Brunet, « La mort digne et la loi », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 19, février 1986, p. 10 et 11.
- [18] Henri Caillavet, Editorial du Président, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 32, juillet 1989, p. 3
- [19] Bulletin de l’A.D.M.D. n° 34, décembre 1989, p. 4.
- [20] Albert Cuniberti, adhérent de Nîmes, 72 ans, « Esquisse d’une philosophie de l’A.D.M.D. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 33, septembre 1989, p. 4 et 5.
- [21] On trouve une autre référence explicite sous la plume de Sidney Hook, Le droit de partir à temps, « réflexion sur mon cas », Bulletin de l’A.D.M.D. n°26, décembre 1987, p. 9. Article publié par le New York Times et repris par l’International Herald Tribune, dans lequel l’auteur souligne la validité de la déclaration de volonté, alors même qu’il a été réanimé contre son gré et qu’il a bien récupéré une fois et repris une vie heureuse. Voir aussi l’éditorial de Henri CAILLAVET, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 34, décembre 1989, p. 3 dans lequel il se réfère à Sénèque.
- [22] Voir l’article d’Odette Thibault, « Si nous parlions de la mort? », brochure de présentation de l’A.D.M.D., p. 44 à 50. Voir aussi la critique de Robert William Higgins sur « l’euthanasie comme sacrifice au Dieu Science qui serait ainsi la seule solution conforme au progrès de la psychologie, de la morale et de la science », Partir, Entretiens avec Emmanuel Hirsch, Cerf, Paris, 1986.
- [23] Paula Caucanas-Pisier, L’ultime Liberté, Réponse à la presse, Bulletin n° 15, décembre 1984, p. 7 à 10.
- [24] Paul Chauvet, Rapport moral et d’orientation de l’Assemblée Générale du 15 juin 1985, Bulletin de l’A.D.M.D. n°17, avril 1985, p. 5 à 13.
- [25] Voir Paul Chauvet, « Un sigle pour l’A.D.M.D. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 23; Paul Chauvet, Rapport moral et d’orientation « Au milieu du gué », Assemblée générale du 24 octobre 1987, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 25, septembre 1987, p. 5 à 9: « Il est indispensable d’arriver à faire passer ce message disant que la mort est chose naturelle, inéluctable dans le grand rythme de la vie. De la galaxie à la plus petite particule de matière, du macro au micro, il y a naissance, vie et mort. »
- [26] Henri Caillavet, L’euthanasie, un mot qui ne doit pas faire peur, Le monde, 24 février 1987, reproduit dans Bulletin de l’A.D.M.D. n° 24, juin 1987, p. 6 et 7.
- [27] Odette Thibault, « Le prix de la survie », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 11, juillet 1983, p. 5 à 7: « sur le plan humain, la vie est essentiellement la vie du cerveau. » Odette Thibault, « Soins palliatifs et euthanasie », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 23, mars 1987, p. 13 à 15: « ce qui spécifie l’humain: l’intégrité du cerveau, c’est-à-dire des fonctions autonomes et relationnelles. »
- [28] Odette Thibault, « Faut-il changer la loi? Pourquoi j’ai écrit mon testament de vie. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 21: « En tant que biologiste, je pense qu’on peut définir l’Homme comme être pensant et être en relation. Lorsqu’on a perdu ces fonctions essentielles, on est dans un état infra-humain. Ces qualités spécifiques exigent l’intégrité du cerveau. La perte de la vie du cerveau et de son usage est, pour l’Homme, la perte de son sens et de sa définition même. »
- [29] Odette Thibault, « Faut-il changer la loi? Pourquoi j’ai écrit mon testament de vie. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 20: « Je pense que, puisque la mort est une obligation à laquelle il est impossible de se soustraire, le droit à la mort de son choix rentre dans une juste revendication à l’autodétermination qui est l’apanage de tout être humain adulte et évolué – dans les limites où celle-ci ne porte pas préjudice à l’entourage, bien entendu! »
- [30] Paula Caucanas-Pisier, L’ultime liberté, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 15, décembre 1984, p. 7-10.
- [31] Paul Chauvet, « Refuser d’agoniser, ultime liberté », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 14, juin 1984, p. 16: « on dit que l’instinct animal que possède l’homme au plus profond de son cerveau reptilien le pousse à se débattre, quitte à se renier pour se raccrocher à un ultime miracle. Il n’est pas question de trancher ici, mais cela conforte l’idée que l’homme doit réfléchir au fait qu’il est mortel et aux conditions de ce moment qui doit être le sien et rien que le sien. C’est l’honneur de l’homme que d’assumer par avance ses décisions après réflexion et accord avec sa pensée profonde. La déclaration s’adressant à la famille et au médecin adjure ceux-ci de se tenir pour obligés de réaliser l’ensemble des décisions prises. » (même si, ayant signé sa déclaration de vouloir être euthanasiée à l’avance, la personne changeait d’avis devant la mort.
- [32] Odette Thibault, « Faut-il changer la loi? Pourquoi j’ai écrit mon testament de vie. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 21: « Le néo-cortex, apanage spécifique de l’Homme, est fait (théoriquement) pour contrôler son comportement; c’est le lieu de la seule liberté possible. »
- [33] Paul Chauvet, Rapport moral et d’orientation « Au milieu du gué », Assemblée générale du 24 octobre 1987, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 25, septembre 1987, p. 8: « Il est de sa responsabilité de moteur de l’évolution de se doter des moyens de sa réflexion. »
- [34] Odette Thibault, « Faut-il changer la loi? Pourquoi j’ai écrit mon testament de vie. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 21: « Si on lui reconnaît le droit de disposer de ses biens matériels, je pense qu’on doit lui reconnaître le droit de disposer de son propre corps et de sa propre vie. »
- [35] Paula Caucanas-Pisier, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 15, décembre 1984, p. 7-10.
- [36] Odette Thibault, « Mourir à la carte » – « J’ai fait un rêve… », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 24, juin 1987, p. 13: « Ainsi la mort serait-elle la suprême autonomie, celle qui définit l’être humain… avant qu’on ne la perde tout à fait. »
- [37] Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14.
- [38] Gilbert Brunet, « Devoir de vivre et droit au suicide », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 25, septembre 1987, p. 30: « Mais si l’homme a des droits, les autres ont des droits sur lui. C’est dire que l’homme a des devoirs. Les premiers sont évidemment ceux envers les enfants auxquels il a donné l’existence. Si l’on a des enfants, il faut les élever. On peut avoir aussi des devoirs envers une femme, un mari. Il est bien rare, au fond, qu’on n’ait de devoir envers personne. Il y a presque toujours des gens qui comptent sur nous. Et la société, qui nous a rendu bien des services, même si elle nous paraît trop souvent oppressive, cette société n’a pas tellement tort de dire qu’elle a des droits sur nous. »
- [39] Odette Thibault, « Faut-il changer la loi? Pourquoi j’ai écrit mon testament de vie. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 20: « Possédant « toutes mes facultés » et ma lucidité (et justement pendant que j’en jouis encore), je pense faire un acte responsable. Si j’estime que j’ai maintenant le droit de mourir, c’est que je pense avoir accompli mes tâches essentielles. Je ne me reconnaissais pas ce droit tant que je ne les avais pas terminées, et en particulier tant que ma présence auprès des miens était indispensable. »
- [40] Docteur Claudine Baschet-Falk, « La pilule miracle? L’A.D.M.D. miracle? », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 19, février 1986, p. 13.
- [41] Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14..
- [42] Paul Chauvet, à propos du projet de loi de Jacques Barrot qui menace la survie de l’A.D.M.D., Rapport moral et d’orientation « Au milieu du gué », Assemblée générale du 24 octobre 1987, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 25, septembre 1987, p. 8.
- [43] Citation de Maurice Druon, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 16, mars 1985, p. 36.
- [44] Paula Caucanas-Pisier, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 15, décembre 1984, p. 7-10.
- [45] Robert Jospin, « Quelques réflexions », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 25.
- [46] Marguerite Liégeois, « Lettre aux adhérents de l’A.D.M.D. » (au moment de sa mort volontaire), Bulletin de l’A.D.M.D. n° 16, mars 1985, p. 3 et 4: « Il me paraît évident que je ne suis plus utile à l’A.D.M.D. dans la mesure où je ne peux plus écrire. » (…) « Je choisis d’avancer l’heure de ma mort. J’ai trop aimé la vie, j’ai consacré trop de mes forces et de mon temps à tenter de l’améliorer en faisant avancer quelques idées qui me tenaient à coeur, pour accepter une vie, certes pas encore complètement dégradée mais « en voie de dégradation ». Mon expérience de quatre années au sein de l’A.D.M.D. m’a appris qu’il faut beaucoup plus d’énergie pour quitter la vie que pour la poursuivre; je sais que, en l’absence tout au moins d’une grave maladie, le corps et l’esprit se détruisent insidieusement, très lentement et que, si l’on attend trop, on n’a plus le courage d’agir.
- [47] Odette Thibault, « Mourir à la carte » – « J’ai fait un rêve… », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 24, juin 1987, p. 13: « Je connais beaucoup de personnes pas forcément très âgées, mais qui voient arriver le cortège des grands et petits maux et qui jugent qu’une vie diminuée, par rapport à celle qu’ils ont vécue, n’en vaut plus la peine. 60-65 ans, cela peut paraître à certains une vie déjà longue, avec son poids de peines et de joies, et que ce qu’on a à attendre est moins que ce qu’on a déjà reçu… La plupart des gens avouent avoir peur de la mort. Moi qui ait tant aimé la vie autrefois, maintenant je n’ai pas peur de la mort, j’ai peur de la vie, de ses émotions, de ses stress, et de ce qu’elle me réserve plus j’approcherai du terme… et certains échanges m’ont montré que je ne suis pas la seule. »
- [48] Louis-Vincent Thomas, Analyse du livre d’Odette Thibault, Les trahisons de l’ADN, mon cancer, Les lettres libres, Paris, 1986, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 22, décembre 1986, p. 25 et 26: Odette Thibault s’insurge contre une humanité où triomphent trop souvent « le manque d’amour et la bêtise humaine ». Elle nous parle de sa jeunesse et de la peur qu’elle avait de n’être pas aimée à cause de son physique. Elle nous entretient de ses rapports affectueux mais aussi difficiles avec ses enfants et des désillusions de l’amour: « il y a la découverte, la lune de miel, puis la dégringolade. Passe encore la mort physique, la vraie contre laquelle on ne peut rien. Mais l’abandon, cette fausse mort: on est encore vivant, et c’est comme si on était mort pour l’autre. Les trahisons de l’amour sont infiniment plus douloureuses que les trahisons de l’ADN ». (…) On retiendra de ce livre (…) l’amour sincère et profond de la vie, de la liberté, de la paix, de la justice et de la dignité jusque dans la mort qu’il faut le cas échéant provoquer; une force d’âme étonnante devant les épreuves (un travail très dur; le suicide de sa mère; des fils qui posent de difficiles problèmes, un cancer impitoyable surmonté avec un rare courage dans le militantisme et l’écriture); une sensibilité vibrante tantôt sereine, tantôt amère: « Comment peut-on renier non seulement l’autre, mais une part de soi-même: cette part d’amour, donc la meilleure? Je ne crois pas qu’une femme soit capable de cela. Pour moi, un cuisant échec. J’ai beaucoup donné, plus qu’on ne m’en demandait, sûrement! J’ai beaucoup attendu, mais plus que les autres n’étaient capables de donner. Je mourrai donc avec cette réserve de tendresse inemployée… Sur ce dernier espoir tremblant, aussitôt déçu. Ce n’est pas la mort de la femme que je suis que je pleurerai, mais celle de la femme que je n’aurai pas pu être, et celle de la petite fille et de ses immenses espoirs déçus… (…) Au-delà d’un certain pessimisme (Odette Thibault avoue ne plus avoir d’espoir dans l’humanité) qui teinte de gris son livre, ce qui frappe avant tout c’est le cri d’amour qui ne cesse de le traverser. »
- [49] Paul Chauvet, « Rapport moral et d’orientation », Assemblée Générale du 15 juin 1985, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 17, avril 1985, p. 6.
- [50] Paul Chauvet, « Rapport moral et d’orientation », Assemblée Générale du 15 juin 1985, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 17, avril 1985, p. 6.
- [51] Paul Chauvet, « Rapport moral et d’orientation », Assemblée Générale du 15 juin 1985, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 17, avril 1985, p. 13.
- [52] Odette Thibault, « Mourir à la carte » – « J’ai fait un rêve… », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 24, juin 1987, p. 13.
- [53] Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14
- [54] Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14
- [55] Paul Chauvet, Editorial « Le choix et la vérité », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 14, juin 1984, p. 3.
- [56] Paul Chauvet, Editorial « Progresser pour faire évoluer », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 11, juillet 1983, p. 4.
- [57] Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14
- [58] Paul Chauvet, Rapport moral et d’orientation « Au milieu du gué », Assemblée générale du 24 octobre 1987, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 25, septembre 1987, p. 8. « Il est de l’honneur de l’homme de savoir qu’il est mortel. Il est de sa qualité de personne pensante de vouloir assumer ce moment en le transformant d’un instant subi en un instant agi. Il est de sa responsabilité de moteur de l’évolution de se doter des moyens de sa réflexion. »
- [59] Docteur Claudine Baschet-Falk, Des différents sens de mourir dans la dignité, Congrès Européen de Francfort, bulletin de l’A.D.M.D. n° 20, mai 1986, p. 16-19.
- [60] Henri Caillavet, « Mourir dans la dignité », intervention au début du congrès européen à la Sorbonne le 21 juin 1986, Actes du colloque, p. 4; repris dans Bulletin de l’A.D.M.D. n° 22, décembre 1986, p. 6.
- [61] Paula Caucanas-Pisier, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 15, décembre 1984, p. 7-10.
- [62] Henri Caillavet, « Mourir dans la dignité », intervention au début du congrès européen à la Sorbonne le 21 juin 1986, Actes du colloque, p. 5; repris dans Bulletin de l’A.D.M.D. n° 22, décembre 1986, p. 6.
- [63] Nietzsche, Crépuscule des Idoles, trad. Hémery, Gallimard, 1974, p.129 reproduite dans Bulletin de l’A.D.M.D. n° 26, décembre 1987, p. 19.
- [64] Compte-rendu de l’Assemblée Générale du 15 juin 1985, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 18, octobre 1985, p. 7.
- [65] Odette Thibault, « Faut-il changer la loi? Pourquoi j’ai écrit mon testament de vie. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 20 – 21.
- [66] Paula Caucanas-Pisier, « Les fausses accusations de nos adversaires », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 24, juin 1987, p. 11.
- [67] Docteur Claudine Baschet-Falk, Des différents sens de mourir dans la dignité, Congrès Européen de Francfort, bulletin de l’A.D.M.D. n° 20, mai 1986, p. 16-19.
- [68] Paul Chauvet, Emission télévisée « Liberté 3 » du 8/9/84 sur FR3, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 15, décembre 1984, p. 30.
- [69] Parmi les très nombreuses citations possibles en voici quelques unes:
- – Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14
- – Odette Thibault, « Faut-il changer la loi? Pourquoi j’ai écrit mon testament de vie. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 21:
- « C’est au nom de cette mort « humaine » que je ne veux être ni réduite à un ensemble d’organes en culture, ni un condamné à mort maintenu en sursis par la grâce (ou l’abus?) du pouvoir médical, ni un vieillard grabataire qui pourrit dans ses excréments. Par rapport à l’être humain que j’ai été, cela m’apparaît être une dérision. En fait, j’accepte la mort, mais je refuse la déchéance. »
- – Paul Chauvet, « Refuser d’agoniser, ultime liberté », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 14, juin 1984, p. 15 et 16.
- – Compte-rendu de l’assemblée générale du 15 juin 1985 à Lyon-Villeurbanne, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 18, octobre 1985, p. 7. « Si l’on voit que les traitements ne peuvent plus nous guérir, mais seulement nous prolonger, sans espoir de restaurer l’être actif et pensant que nous avons été, nous voulons qu’on les arrête. Et si cet arrêt nous laisse encore vivre, mais seulement de cette vie végétative, inconsciente ou dégradante, qui est celle de tant de grands malades et de vieillards, nous voulons qu’on nous procure une mort sans souffrance, ce qu’on appelle l’euthanasie. »
- – Paul Chauvet, Rapport moral et d’activités: Exister, diffuser, convaincre…, Assemblée Générale du 25/09/86, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 21, septembre 1986, p. 7: « Avoir vu mourir dans des conditions atroces, imaginer pour soi une autre façon de vivre ce moment, pourvoir confronter ces pensées, ces images, cette analyse fait partie de la démarche de l’A.D.M.D. »
- – Voir la formulation de la « Déclaration de volonté de mourir dans la dignité ».
- – Paula Caucanas-Pisier, « Un choix: mourir chez soi », Brochure pratique éditée par l’A.D.M.D. et envoyée avec son Bulletin n° 26, décembre 1987, p. 2: « La mort est une fatalité. Elle n’est terrifiante que si elle se réduit à une déchéance physique, psychologique ou spirituelle, c’est-à-dire à un naufrage. »
- – Reproduction du faire-part de décès de Gilbert et Edith Brunet, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 30, décembre 1988, p. 9, paru dans « Le Monde » et « Le Figaro » du 8 septembre 1988:
- – Edith et Gilbert BRUNET –
- ont décidé dans la lucidité et la sérénité, de se donner la mort le 3 septembre 1988, à l’âge de 82 et 84 ans, pour ne pas subir les déchéances de la vieillesse.
- « Ils ne furent pas séparés ni dans leur vie ni dans leur mort »
- II Sam. I, 23.
- De la part de (…)
- « Gardez-moi une fidélité sans deuil » Péguy.
- [70] Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14. Marguerite Liégeois, A propos de la balade de Narayama, bulletin de l’A.D.M.D.
- [71] Paula Caucanas-Pisier, « Choisir sa vie, choisir sa mort », texte de la conférence donnée à Nice le 6 juin 1984, brochure de présentation de l’A.D.M.D., p. 70.
- [72] Gilbert Brunet, Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14.
- [73] Paula Caucanas-Pisier, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 15, décembre 1984, p. 7-10.
- [74] Odette Thibault, « Faut-il changer la loi? Pourquoi j’ai écrit mon testament de vie. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 19.
- [75] Henri Caillavet, « Mourir dans la dignité », intervention au début du congrès européen à la Sorbonne le 21 juin 1986, Actes du colloque, p. 5; repris dans Bulletin de l’A.D.M.D. n° 22, décembre 1986, p. 6.
- [76] Paula Caucanas-Pisier, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 15, décembre 1984, p. 7-10.
- [77] Monique Badaroux, « A propos du sondage auprès des médecins », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 11, juillet 1983, p. 4: « L’objectif de notre Association est d’aider l’individu à lutter contre les aléas du pouvoir médical en donnant le droit au malade et au médecin de décider ensemble de ce qu’ils croient être le meilleur. »
- [78] Paul Chauvet, Rapport moral et d’orientation, Assemblée Générale du 15 juin 1985, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 17, avril 1985, p. 9: « Le médecin doit maintenant accepter que la mort est inéluctable. Il est souhaitable de négocier ce moment avec les parties en présence, c’est-à-dire notamment avec le malade ou celui qui choisira d’anticiper pour conserver la seule qualité de vie comme critère de choix. »
- [79] Docteur Claudine Baschet-Falk, Des différents sens de mourir dans la dignité, Congrès Européen de Francfort, bulletin de l’A.D.M.D. n° 20, mai 1986, p. 16-19.
- [80] Bruno Cadart, En fin de vie, déjà cité p. 206.
- [81] Paula Caucanas-Pisier, « Approches du malade mourant », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 20, mai 1986, p. 10: « Gens d’Eglise et de médecine se disputent le moribond, chacun en revendiquant la meilleure approche, chacun animé de la meilleure volonté du monde et d’un dévouement sans faille. Hélas, l’avis du principal intéressé est trop souvent exclu du débat »
- [82] Roland Bosdeveix, « Mourir dignement, une question de morale », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 16, mars 1985, p. 29.
- [83] Paula Caucanas-Pisier, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 15, décembre 1984, p. 7-10.
- [84] Docteur Claudine Baschet-Falk, Des différents sens de mourir dans la dignité, Congrès Européen de Francfort, bulletin de l’A.D.M.D. n° 20, mai 1986, p. 16-19..
- [85] Compte-rendu de l’assemblée générale du 15 juin 1985, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 18, octobre 1985, p. 8.
- [86] Compte-rendu de l’assemblée générale du 15 juin 1985, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 18, octobre 1985, p. 8.
- [87] Docteur Claudine Baschet-Falk, « La pilule miracle? L’A.D.M.D. miracle? », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 19, février 1986, p. 12: « Il faut rappeler que quand nous nous battons pour une meilleure utilisation et une plus grande diffusion des anti-douleurs (tel que sirop de morphine) et contre les excès de l’acharnement thérapeutique c’est avec la conviction qu’ainsi on peut dissocier la souffrance de la mort et qu’il peut y avoir de bonnes morts « naturelles ». N’empêche que l’angoisse reste grande à l’idée d’une fin interminable dans la solitude et la souffrance non apaisée, d’un grand handicap physique ou de la détérioration surtout cérébrale du grand âge, et vos questions s’accumulent… »
- [88] Paula Caucanas-Pisier, « Approches du malade mourant », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 20, mai 1986, p. 14.
- [89] Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14.
- [90] Odette Thibault, « Faut-il changer la loi? Pourquoi j’ai écrit mon testament de vie. », Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, octobre 1983, p. 20.
- [91] Gilbert Brunet, Réflexions sur le suicide, Bulletin de l’A.D.M.D. n° 12, septembre 1983, p. 7-14.