Homélies du Pape François à Sainte Marthe d’avril 2012 à novembre 2013

On trouvera ici de nombreuses homélies du Pape François à Sainte Marthe, du 16 avril 2013 au 10 novembre 2011, telles que l’agence Zénit en a rendu compte et avec des sous-titres et des titres mis par le Père Bruno Cadart. Le document commence par une table des matières qui permet un accès direct au paragraphe recherché.

Se laisser « déranger » par l’Esprit-Saint dans la réception du Concile Vatican II et à ne pas vouloir retourner en arrière (16/04/2013)

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

ROME, 16/04/2013 (Zenit.org) – Le pape François appelle à se laisser « déranger » par l’Esprit-Saint, non seulement dans sa vie personnelle, mais aussi au niveau ecclésial, dans la réception du Concile Vatican II.

Le pape a en effet dénoncé la « résistance à l’Esprit-Saint » dans la façon de mettre en pratique Vatican II, lors de l’homélie de la messe qu’il a célébrée ce matin, mardi 16 avril, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. La messe était offerte pour Benoît XVI, qui fête aujourd’hui ses 86 ans, rapporte L’Osservatore Romano.

Vous avez tué les prophètes… vous résistez à l’Esprit Saint… tentation pour aujourd’hui

Le pape a commenté la première lecture du jour, où Etienne fustige le sanhédrin ; « Hommes à la tête dure, votre cœur et vos oreilles ne veulent pas connaître l’Alliance ; depuis toujours vous résistez à l’Esprit Saint ; vous êtes bien comme vos pères ! Y a-t-il un prophète que vos pères n’aient pas persécuté » (Ac 7, 51- 8, 1a)

Ainsi, a ajouté le pape, Etienne dit en quelque sorte ;

« Vous avez tué les prophètes, … puis vous les avez vénérés, vous leur avez érigé des monuments, mais après les avoir tués ». Pour le pape, « c’est ainsi que se manifeste la résistance à l’Esprit Saint ».

« Vous pourriez dire ; “Mais Père, cela se passait avant. Maintenant nous sommes tous satisfaits avec l’Esprit”. Ce n’est pas vrai ! Cette tentation est encore d’aujourd’hui », a-t-il insisté.

Qu’avons-nous fait du Concile Vatican II, cette belle œuvre de l’Esprit Saint ?

Ainsi, le chrétien aussi oppose de la résistance à l’Esprit ; « Pour le dire clairement, l’Esprit-Saint nous dérange. Car il nous remue, il nous fait marcher, il pousse l’Eglise à avancer. Et nous sommes comme Pierre à la Transfiguration ; “Ah, qu’il est heureux que nous soyons ici, tous ensemble !” … mais que cela ne nous dérange pas ! ».

Le pape a dénoncé sans ambages cette « résistance à l’Esprit » dans la réception de Vatican II, qui a été « une belle œuvre de l’Esprit-Saint » ; « cinquante ans plus tard, avons-nous fait tout ce que l’Esprit-Saint nous a dit dans le Concile »

Nous ne voulons pas que le Concile nous dérange et quelques voix demandent à retourner en arrière, cela s’appelle « être entêté » et « sots de cœur »

« Non », a répondu le pape ; comme dans l’Ancien Testament, « nous fêtons cet anniversaire » en érigeant « un monument » au concile, mais « nous souhaitons surtout qu’il ne nous dérange pas. Nous ne voulons pas changer ».

En outre, a-t-il ajouté fermement, « quelques voix demandent à retourner en arrière. Cela s’appelle “être entêté”, cela s’appelle vouloir “apprivoiser l’Esprit-Saint”, cela s’appelle devenir “sot et lent du cœur”».

Cette « résistance » se situe aussi au niveau personnel, a souligné le pape ; « Dans notre vie personnelle aussi, dans notre vie privée, la même chose arrive ; l’Esprit nous pousse à prendre une route plus évangélique et nous disons ; “Mais non, ça va bien ainsi, Seigneur…”».

Nous voulons que l’Esprit Saint s’assoupisse

« Nous voulons que l’Esprit-Saint s’assoupisse. Nous voulons apprivoiser l’Esprit-Saint. Et cela ne va pas. Car il est Dieu et il est ce vent qui va et vient, et on ne sait d’où il vient. Il est la force de Dieu ; il donne la consolation et la force pour aller de l’avant. Et ceci dérange. Le confort est meilleur », a poursuivi le pape François.

En conclusion, il a donc exhorté à « ne pas opposer de résistance à l’Esprit-Saint ; c’est la grâce que je voudrais que nous demandions tous au Seigneur ; la docilité à l’Esprit-Saint, à cet Esprit qui vient à nous et nous fait avancer sur la route de la sainteté. La grâce de la docilité à l’Esprit-Saint. »

Le Christ une porte d’amour et les Béatitudes antidote à l’arrivisme y compris dans l’Eglise (22/04/2013)

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

ROME, 22/04/2013 (Zenit.org) – Le pape François invite à cultiver les béatitudes comme des antidotes aux tentations, notamment de l’arrivisme présent y compris dans les « communautés chrétiennes ».

Un groupe de techniciens de Radio Vatican et du personnel de la salle de presse du Saint-Siège ont participé à la messe que le pape a célébrée dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, à 7h, ce 22/04/2013. L’Osservatore Romano publie des extraits de son homélie.

« La porte, la vraie porte, l’unique porte est Jésus ; nous devons entrer par cette porte »

Commentant les lectures du jour, les Actes des apôtres (11,1-18) et l’évangile de Jean (10,1-10), le pape fait observer la récurrence du verbe « entrer ». Dans la première lecture, lorsque Pierre rentre à Jérusalem, les autres apôtres lui font des reproches ; “tu es entré chez les païens”. Il raconte alors comment il est « entré » chez le centurion Corneille.

Dans l’Evangile, Jésus parle « d’entrer » dans la bergerie ; « Je suis la porte ; si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ».

Ainsi, commente le pape, pour « entrer » dans le Royaume de Dieu, dans la communauté chrétienne, dans l’Eglise, « la porte, la vraie porte, l’unique porte est Jésus ; nous devons entrer par cette porte ».

Le Christ est la porte, une belle porte d’amour

Le pape se défend de faire une lecture « fondamentaliste » ; « Non. Il s’agit seulement de ce qu’a dit Jésus ; “Je suis la porte”. Tout simplement. C’est une belle porte, une porte d’amour, c’est une porte qui ne trompe pas. Elle dit toujours la vérité. Mais avec tendresse, avec amour. »

Pour le pape, la route vers Dieu est donc « très simple » et « ce que dit le Seigneur n’est pas difficile, c’est simple (…). Seul Jésus est la route. Les autres sont des voleurs et bandits. C’est très simple (…). La porte est toujours Jésus et celui qui entre par cette porte ne se trompe pas ».

Une route qui s’appelle Jésus et mène à la vie qui s’appelle Jésus

Celui qui veut entrer dans le Royaume de Dieu ne peut donc « entrer que par cette porte qui s’appelle Jésus », a insisté le pape ; cette porte conduit sur « une route qui s’appelle Jésus » et emmène l’homme « à la vie qui s’appelle Jésus ».

Prends les Béatitudes et fais ce qu’elles disent

« Comment entrer par cette porte  » demande le pape, avant de répondre ; « Prends les Béatitudes et fais ce qu’elles disent ; sois humble, sois pauvre, sois doux, sois juste. »

La tentation des autres portes à commencer par le fait de vouloir être son propre maître

Et s’il y a « tant d’autres chemin qui semblent plus avantageux », ils sont trompeurs ; « ils sont faux », insiste le pape François, qui invite à « ne pas écouter les autres propositions ».

Il met en garde à ce propos contre « la tentation du péché originel », qu’il définit comme « l’envie d’avoir la clé d’interprétation de tout, d’avoir le pouvoir de choisir son chemin, quel qu’il soit, de trouver sa propre porte, quelle qu’elle soit. C’est la première tentation ; “tu connaîtras tout” ».

Le pape dénonce également la tentation de « vouloir être son propre maître » et non pas « d’humbles serviteurs du Seigneur ».

Toutes sont des « tentations de chercher d’autres portes ou fenêtres pour entrer dans le Royaume de Dieu », analyse-t-il.

Attention aux arrivistes y compris dans l’Eglise qui n’entrent pas par la porte qu’est Jésus et font semblant d’entrer

Il y a ceux qui se trompent de porte, il y a ceux qui entrent dans l’Eglise par les mauvaises portes. A ce sujet, Jésus est « très explicite », fait remarquer le pape François ; « Celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte mais qui grimpe par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit, qui cherche son propre profit ».

Cela se passe aussi, constate le pape, « dans les communautés chrétiennes » ; ces sont les « arrivistes », qui « consciemment ou inconsciemment font semblant d’entrer » mais sont en réalité « des voleurs et des bandits ».

En effet, « ils volent la gloire de Jésus, ils veulent leur gloire », explique le pape qui déplore « une religion de commerce ». Ceux-là « ne sont pas entrés par la vraie porte. La porte est Jésus, et celui qui n’entre pas par cette porte se trompe ».

Demander la grâce de toujours frapper à la porte du Christ et de ne pas chercher d’autres portes plus confortables

C’est pourquoi il invite à demander – comme toujurs pour conclure ses homélies, selon la méthode de méditation de saint Ignace – une grâce spéciale ; « la grâce de toujours frapper à cette porte » et de trouver la force de « ne pas chercher d’autres portes qui semblent plus faciles, plus confortables, plus à portée de main », mais au contraire de chercher « toujours celle-ci ; Jésus ».

« Jésus ne déçoit jamais, Jésus ne trompe pas, Jésus n’est pas un voleur ni un bandit. Il a donné sa vie pour moi. Chacun de nous doit dire ceci ; “toi qui a donné la vie pour moi, s’il-te-plaît ouvre, afin que je puisse entrer. Ouvre, Seigneur, car je veux entrer par cette porte. Je veux entrer par cette porte, et par aucune autre », conclut le pape.

Trouver Jésus sans l’Eglise Impossible (23/04/2013)

Le pape célèbre la messe pour sa fête

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

ROME, 23/04/2013 (Zenit.org) – « On ne peut croire en Jésus sans l’Eglise », souligne le pape François qui dénonce la tentation de « négocier avec le monde » et rappelle que « l’identité chrétienne » est « appartenance à l’Eglise ».

Pour sa fête – saint Georges – le pape François a célébré la messe en la chapelle Pauline du Vatican, ce matin, 23/04/2013, entouré des cardinaux présents à Rome. Au début de son homélie, il les a remerciés de leur présence et de leurs souhaits transmis par le cardinal doyen, Angelo Sodano ; “vous m’avez bien accueilli”, “je me sens bien avec vous et cela me plaît”, leur a dit le pape.

Au moment où éclate la persécution, éclate la vocation missionnaire de l’Eglise

Le pape a d’abord commenté la première lecture du jour (Actes des Apôtres 11,19-26) ; « Au moment où éclate la persécution, éclate aussi la vocation missionnaire de l’Eglise », a-t-il fait observer ; les disciples dispersés « annoncent la Parole » en effet « jusqu’en Phénicie, à Chypre et à Antioche ».

Mais à Jérusalem, certains, en entendant cela, sont devenus un peu nerveux…

« Mais à Jérusalem, certains, en entendant cela, sont devenus un peu nerveux et ils ont envoyé Barnabé en ‘visite apostolique’ », a ajouté le pape avec humour, voyant dans cette mission de Barnabé « les prémisses théologiques de la Doctrine de la Foi ».

L’Eglise appelée à être une « Mère » qui s’émerveille

Ainsi, Barnabé « a vérifié », et il a « vu que les choses allaient bien », a-t-il poursuivi. Et dans ce constat de Barnabé, qui s’émerveille de l’évangélisation, le pape voit le signe de la maternité de l’Eglise ; par l’annonce, elle devient « davantage Mère », une « Mère de nombreux enfants ».

« On ne peut croire en Jésus sans l’Eglise »

L’Eglise, a-t-il insisté, est une « Mère qui nous donne la foi, une Mère qui nous donne l’identité ». D’où deux remarques ;

Tout d’abord, a souligné le pape, « on ne peut croire en Jésus sans l’Eglise », comme le dit le Christ lui-même dans l’Evangile ; « Mais vous ne croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis ». C’est « une dichotomie absurde de vouloir vivre avec Jésus sans l’Eglise, suivre Jésus en-dehors de l’Eglise, aimer Jésus sans l’Eglise », a ajouté le pape en citant « le grand Paul VI » (Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi, 16).

« Si nous ne sommes pas des ‘brebis de Jésus’, la foi ne vient pas. [Nous vivons] une foi à l’eau de rose, une foi sans substance », a aussi expliqué le pape François, pour qui « trouver Jésus en-dehors de l’Eglise n’est pas possible ».

L’identité chrétienne est une appartenance

Par ailleurs, cette maternité de l’Eglise rappelle aussi que « l’identité chrétienne n’est pas une carte d’identité » ni « un sceau » ; pour le pape, elle signifie « appartenance », « l’identité chrétienne est l’appartenance à l’Eglise », car tous les chrétiens « appartiennent à l’Eglise Mère ».

La joie de celui qui évangélise et passe avec l’Eglise par la croix et la résurrection

Le pape a également évoqué la « joie » qui naît « dans le cœur de celui qui évangélise », tout comme Barnabé à Antioche (« Voyant les effets de la grâce de Dieu, il fut dans la joie »). L’annonce « commence par une persécution, avec une grande tristesse, et finit dans la joie », a-t-il ajouté.

De même « l’Eglise passe toujours par la Croix et la Résurrection, par les persécutions et les consolations du Seigneur. C’est cela le chemin ; celui qui marche par cette route ne se trompe pas », a-t-il estimé, en citant saint Augustin.

La tentation de « négocier » de chercher une consolation superficielle, humaine

Aussi, le pape a mis en garde ; « Si nous cherchons seulement la consolation, ce sera une consolation superficielle, non pas celle du Seigneur ; une consolation humaine ».

Il a dénoncé à nouveau la tentation d’» aller sur la route de la mondanité, en négociant avec le monde » ; « jamais nous n’aurons la consolation du Seigneur », a-t-il averti.

Demandons au Seigneur cette ferveur apostolique

« Demandons au Seigneur cette ferveur apostolique, qui nous pousse à avancer, comme frères, nous tous ; en avant ! Avançons en portant le nom de Jésus dans le sein de la Sainte Mère Eglise, qui est, comme disait saint Ignace, ‘hiérarchique et catholique’ », a conclu le pape.

L’Eglise est une « histoire d’amour » (24/04/2013)

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

ROME, 24/04/2013 (Zenit.org) – Ni une ONG ni une bureaucratie, l’Eglise ne dépend pas du nombre ni de la force des hommes, elle est « une histoire d’amour » née « dans le cœur du Père », a expliqué le pape François ce 24/04/2013, lors de la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican.

Selon L’Osservatore Romano, Mgr Dominique Rey, évêque de Fréjus-Toulon, concélébrait avec le pape. Une délégation du personnel de l’Institut pour les œuvres de religion (IOR) était également présente.

L’Eglise n’est pas une entreprise humaine, elle est envoyée sur la route de la croix

Commentant les Actes de Apôtres 12, 24-13, le pape a fait remarquer que « la route que Jésus a voulue pour son Eglise est la route des difficultés, la route de la croix, la route des persécutions » et non pas celle d’une « entreprise humaine », où l’on signe « des accords pour s’agrandir ».

L’Eglise est en effet « autre chose » qu’une entreprise, a ajouté le pape en citant l’Evangile ; « Celui qui croit en moi, ce n’est pas en moi qu’il croit, mais en celui qui m’a envoyé ». Même le Christ, a-t-il souligné, a été « envoyé, il est l’envoyé d’un autre ! ». Et quand il enseigne ses apôtres, il ne le fait « pas de lui-même » mais « de Celui qui l’a envoyé ».

L’histoire de l’Eglise, histoire d’amour qui commence dans le cœur du Père

Ainsi, l’Eglise « commence là, dans le cœur du Père, qui a eu cette idée. Je ne sais pas s’il a eu « une idée » ; le Père a eu « l’amour ». Et il a commencé cette histoire d’amour, cette histoire d’amour si longue… et qui n’est pas encore terminée. Nous, hommes et femmes d’Eglise, sommes au milieu d’une histoire d’amour. Chacun de nous est un maillon de cette chaîne d’amour. Et si nous ne comprenons pas cela, nous ne comprenons rien de ce qu’est l’Eglise. C’est une histoire d’amour », a poursuivi le pape.

Que les chrétiens ne se trompent pas de voie en dressant des armées pour des guerres de religion

Et lorsque les chrétiens « se trompent », prennent des mauvaises voies, parfois même en dressant des armées pour des « guerres de religion », pour le pape François, « cela appartient à une autre histoire, ce n’est pas l’histoire d’amour [de l’Eglise] ».

Ne pas être une O.N.G. qui se préoccupe de la quantité… rester une histoire d’amour

De par sa nature, a-t-il précisé, « l’Eglise ne grandit pas par la force humaine ». Comment grandit-elle « Jésus l’a dit ; comme le grain de moutarde, comme le levain dans la farine, sans bruit, et lentement ».

C’est pourquoi, a fait observer le pape, lorsqu’on se préoccupe « de sa quantité », et qu’elle devient « un peu bureaucratique, l’Eglise perd sa principale substance et court le risque de se transformer en une ONG. Et l’Eglise n’est pas une ONG. Elle est une histoire d’amour ».

Bien sûr, a-t-il ajouté, « tout est nécessaire, les bureaux sont nécessaires », mais « ils sont nécessaires jusqu’à un certain point », c’est-à-dire « comme soutien à cette histoire d’amour ». Si « l’organisation prend la première place, l’amour s’amoindrit et l’Eglise, appauvrie, devient une ONG. Et ce n’est pas sa route ».

La force de l’Eglise c’est l’Esprit Saint… demandons à la Madone la joie pour cheminer dans cette histoire d’amour

Comment faire grandir l’Eglise « Non pas avec des armées, comme ce chef d’Etat qui a demandé combien de divisions avait le pape », a-t-il répondu. La force de l’Eglise « est l’Esprit-Saint, l’amour. Le Père envoie le Fils et le Fils nous donne la force de l’Esprit-Saint pour grandir, pour avancer ».

« Demandons à la Madone, qui est Mère, qu’elle nous donne la grâce de la joie, de la joie spirituelle pour cheminer dans cette histoire d’amour », a conclu le pape

L’Eglise est pour le salut des âmes, non des idées (25/04/2013)

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

ROME, 25/04/2013 (Zenit.org) – « L’Eglise est pour le salut des âmes, non des idées », a dit le pape François en substance, lors de la messe célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, ce jeudi 25 avril.

Des religieux et laïcs membres du secrétariat du synode des évêques, un groupe de gendarmes de la Cité du Vatican et de nombreuses familles étaient présents à cette célébration. Selon L’Osservatore Romano, Mgr Nikola Eterović, secrétaire général du synode des évêques, et Mgr Eduardo Horacio García, auxiliaire de Buenos Aires concélébraient avec le pape.

Comme chaque matin, le pape a commenté les lectures du jour ; première lettre de saint Pierre 5,5-14 et Evangile de Marc 16, 15-20.

Allez dans le monde entier… pas seuls, mais en marchant avec Jésus

Il a souligné notamment l’universalité de la mission de l’Eglise et l’» identité missionnaire de l’Eglise », qui avance en annonçant [le Christ] « au monde entier » ; « Jésus, avant de monter au Ciel, envoie les apôtres évangéliser, annoncer le royaume. Il les envoie au bout du monde. “ Allez dans le monde entier”».

Mais, a poursuivi le pape, l’Eglise « n’avance pas seule ; elle marche avec Jésus ». En effet, « le Seigneur agissait avec les apôtres. Le Seigneur travaille avec tous ceux qui annoncent l’Evangile ».

Le style que Jésus veut pour ses disciples : la magnanimité avec ténacité, non le pusillanime, en poursuivant toujours plus de l’avant

« Quel est le style que Jésus veut pour ses disciples dans la prédication de l’Evangile, dans cette identité missionnaire ». Pour le pape, « la magnanimité » est propre à la vocation chrétienne.

Mais pas question que le chrétien soit « pusillanime », au contraire il doit poursuivre avec ténacité, « toujours plus, toujours de l’avant ».

Un style courageux, humble et dans l’amour fraternel, opposé à la volonté de vouloir conquérir le monde

Un style courageux donc, mais également « humble », a ajouté le pape en citant saint Pierre ; “Revêtez l’humilité dans vos rapports les uns avec les autres. En effet Dieu s’oppose aux orgueilleux, aux humbles il accorde sa grâce ”. Le style de la prédication évangélique rejoint cette attitude, l’humilité, le service, la charité, l’amour fraternel », a-t-il expliqué.

Ce style est à l’opposé de la volonté de « conquérir le monde », a fait observer le pape ; « Le chrétien ne doit pas être comme les soldats qui quand ils gagnent la bataille font place nette … ce n’est pas le style du chrétien. Son style est celui de Jésus, humble ».

Annoncer l’Evangile par le témoignage en cherchant non le salut des idées mais celui des âmes

Par conséquent, le chrétien « annonce l’Evangile avec son témoignage, plus qu’en paroles », a-t-il poursuivi, évoquant « un vieux sage d’Italie » qui constatait ; « Parfois nous confondons et nous pensons que notre prédication évangélique doit être un salus idearum et non pas un salus animarum, le salut des idées et non le salut des âmes ».

Or, le salut des âmes s’obtient « avec l’humilité, avec la charité », a insisté le pape.

Ne pas s’effrayer des grandes choses mais en tenant compte des petites choses, comme l’humilité et la charité quotidiennes

Concrètement, en quoi consiste l’attitude chrétienne Il s’agit d’une part de « ne pas s’effrayer devant les grandes choses, d’aller de l’avant », mais aussi de « tenir compte des petites choses », a répondu le pape, estimant que cette attitude est « divine ».

Donc, « l’identité missionnaire chrétienne, la prédication de l’Evangile de l’Eglise, passe par cette route » de « tension entre ce qui est grand et ce qui est petit ; le chrétien considère les deux ».

Pour le pape, « on ne peut pas procéder d’une autre façon ». Et « quand nous avançons avec cette magnanimité et avec cette humilité, quand nous ne nous effrayons pas des grandes choses, et que nous accueillons aussi les petites choses, comme l’humilité et la charité quotidienne, le Seigneur confirme la Parole et nous avançons ».

« Demandons aujourd’hui au Seigneur de devenir missionnaires dans l’Eglise, apôtres dans l’Eglise, mais avec cet esprit ; une grande magnanimité et une grande humilité », a-t-il conclu.

Jésus parti nous préparer pour la rencontre au ciel (26/04/2013)

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

ROME, 26/04/2013 (Zenit.org) – Pour le pape François, « se préparer au ciel, c’est commencer à le saluer de loin. C’est aussi faire confiance à Jésus qui dit « Ayez foi en moi » et le laisser « préparer notre cœur et nos yeux pour cette beauté [de l’au-delà] qui est si grande ».

Le pape a célébré la messe en chapelle de la Maison Sainte Marthe, ce matin, 26/04/2013, en présence de quelques salariés de la Typographie vaticane, de la Gendarmerie et du Bureau central du travail du Siège apostolique (Ulsa).

Selon Radio Vatican, lors de son homélie, le pape s’est arrêté sur l’Évangile du jour, où Jésus dit à ses disciples ; « Que votre cœur ne se trouble pas » (Jn 14,1-6).

Jésus parle à ses disciples comme un ami, vraiment avec son cœur, comme un pasteur

« Ces paroles de Jésus sont réellement très belles. Au moment de prendre congé de ses disciples, Jésus leur parle, mais vraiment avec son cœur. Il sait que ses disciples sont tristes, parce qu’ils se rendent compte que les choses ne vont pas bien. Il leur dit ; « Mais que votre cœur ne se trouble pas », a commenté le pape.

Jésus, a-t-il ajouté, parle « comme cela, comme un ami, et même avec une attitude de pasteur. Je me dis que cette musique des paroles de Jésus, c’est l’attitude du pasteur, c’est ce que fait le pasteur avec ses brebis, non … « Mais que votre cœur ne se trouble pas. Ayez foi en Dieu, et aussi en moi ». Pour le pape, Jésus signifie par là ; « je reste fidèle ».

Et Jésus, a-t-il constaté, parle « du ciel, de la patrie définitive ; comme le ferait un ingénieur, un architecte, il leur dit ce qu’il va faire ; « Je vais vous préparer une place, il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père ». Et Jésus va nous préparer une place ».

L’Esprit Saint et Jésus préparent notre cœur à aimer davantage et à goûter et regarder le visage merveilleux de Jésus

« Que signifie « préparer une place » Louer une chambre là-haut Préparer une place, « c’est préparer notre possibilité de goûter, la possibilité de voir, de sentir, de comprendre la beauté de ce qui nous attend, de cette patrie vers laquelle nous marchons », a expliqué le pape.

« Et toute la vie chrétienne est un travail de Jésus, de l’Esprit-Saint pour nous préparer une place, pour préparer nos yeux à voir », a-t-il ajouté, même si l’on n’a « pas besoin de lunettes ! » ; « c’est une autre vision… Pensons aux personnes qui sont atteintes de cataracte et qui doivent se faire opérer ; elles voient, mais après l’intervention, que disent-elles « Jamais je n’avais pensé que l’on pouvait voir ainsi, sans lunettes, aussi bien ! ».

Ainsi, « nos yeux, les yeux de notre âme ont besoin – c’est une nécessité – de se préparer à regarder le visage merveilleux de Jésus. Préparer nos oreilles à entendre de belles choses, de belles paroles. Et surtout, préparer notre cœur, préparer notre cœur à aimer, à aimer davantage ».

Sur le chemin de la vie, a souligné le pape, le Seigneur « prépare notre cœur par des épreuves, des consolations, des tribulations, par de bonnes choses ».

Un travail de préparation œuvre de Jésus qui prend souvent du temps

C’est pourquoi « tout le chemin de notre vie est un chemin de préparation. Parfois le Seigneur doit agir rapidement, comme il l’a fait avec le Bon Larron ; il n’avait que quelques minutes pour le préparer, et c’est ce qu’il a fait ».

Mais « normalement », a fait observer le pape, il faut du temps pour « permettre à son cœur, à ses yeux, à ses oreilles de se préparer pour arriver dans cette patrie… notre patrie ».

Le regard tendu vers l’au-delà n’est pas aliénation

Si certaines personnes pensent « que toutes ces idées sont une aliénation, que nous sommes aliénés, que la vie est celle-ci, la vie concrète, et que de l’autre côté, on ne sait pas ce qu’il y a… » cependant Jésus redit ; « Ayez foi en moi ». Ce que moi, je te dis, c’est la vérité ; je ne te trompe pas, je ne me moque pas de toi ».

« Se préparer au ciel, a dit encore le pape, c’est commencer à le saluer de loin. Ce n’est pas une aliénation, cela, c’est la vérité ; c’est laisser Jésus préparer notre cœur et nos yeux pour cette beauté qui est si grande. C’est « le chemin de la beauté » et « le chemin du retour dans notre patrie ».

Prions pour que le Seigneur nous donne l’humilité de le laisser préparer notre cœur à la rencontre dans la demeure définitive

« Prions pour que le Seigneur nous donne cette espérance forte, le courage et aussi l’humilité de le laisser préparer la demeure, la demeure définitive, dans notre cœur, nos yeux et nos oreilles », a-t-il conclu.

La confession n’est ni une « visite chez le teinturier[1] », ni une « séance de torture » ; c’est « une rencontre avec Jésus qui nous attend tels que nous sommes » (29/04/2013)

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

ROME, 29/04/2013 (Zenit.org) – La confession n’est ni une « visite chez le teinturier », ni une « séance de torture » ; c’est « une rencontre avec Jésus qui nous attend tels que nous sommes », a expliqué le pape François durant la messe qu’il a célébrée ce lundi matin, 29 avril, à la Maison Sainte-Marthe.

Des employés de l’administration du patrimoine du siège apostolique (APSA), et quelques religieuses étaient invités à cette célébration.

Texte retravaillé en style direct à partir de notes traduites par Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart de l’Agence Zenit. Il ne s’agit pas du texte même du Pape mais d’un texte reprenant les passages forts de son homélie et complété par un article de La Croix du 30/04/2013

Dieu est lumière, il n’y a pas de ténèbres en lui

« Dieu est lumière, il n’y a pas de ténèbres en lui. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, alors que nous marchons dans les ténèbres, nous sommes des menteurs, nous n’agissons pas selon la vérité » (1Jn 1, 5-2,2).

Il faut avoir le courage d’aller toujours dans la vérité et sans se maquiller…

Marcher dans la lumière, c’est marcher « dans la vérité » (…)

Il faut avoir le « courage d’aller toujours [au Seigneur] en vérité, car la vérité est lumière ». Marcher dans les ténèbres, au contraire, c’est aller à Dieu avec « des demies vérités ou des mensonges ».

Parfois, « on est honteux de dire la vérité ; j’ai fait ceci, j’ai pensé cela. Mais la honte est une vraie vertu chrétienne et humaine ». Il faut faire grandir en nous la « capacité d’avoir honte » ; « la capacité d’avoir honte est une vertu de l’humble ».

Et cette « bienheureuse honte » permet d’aller se confesser en vérité, « d’aller au Seigneur avec notre vérité de pécheurs ». (…) Cela n’implique pas le désespoir mais au contraire « la confiance » et « la joie » car « le Paraclet est à nos côtés et nous soutient devant le Père. Il soutient notre vie faible, notre péché. Il nous pardonne ».

Il s’agit d’aller à Dieu « sans se maquiller ; nous ne devons jamais nous maquiller devant Dieu » (…).

Aller se confesser, ce n’est pas « comme aller à la teinturerie »

Aller se confesser, ce n’est pas « comme aller à la teinturerie » ; « Jésus dans le confessionnal n’est pas un teinturier ». La confession est « une rencontre avec Jésus qui nous attend tels que nous sommes ».

 « Jésus attend chacun », a redit le pape en citant l’Evangile ; « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur » (Mt 11, 25-30).

Les vertus que Jésus nous demande, le cadre de la vie chrétienne : l’humilité et la douceur

« Ce sont les vertus que Jésus nous demande ; l’humilité et la douceur ». Deux vertus qui sont « comme le cadre de la vie chrétienne » ; « Un chrétien avance toujours ainsi, dans l’humilité et dans la douceur ».

Quand on retombe dans le péché, « ne pas avoir peur d’aller recevoir le sacrement « encore et encore, et encore. Le Seigneur nous attend toujours ».

Ces vertus sont à appliquer à soi-même, lorsque l’on constate qu’on refait les mêmes péchés après s’être confessé. (…) Il ne faut pas avoir peur d’aller recevoir le sacrement « encore et encore, et encore. Le Seigneur nous attend toujours ».

Se confesser, pas une torture, mais une louange à Dieu qui nous sauve et nous attend toujours

 « Aller se confesser est comme une torture Non ! Il s’agit de louer Dieu, parce que je suis pécheur et sauvé par lui. Et lui m’attendrait pour me frapper Non, il m’attend avec tendresse pour me pardonner. Et si demain, je recommence Il me pardonnera à nouveau, et ainsi de suite… Il m’attendra toujours. »

Le pardon est même « la justice de Dieu » venu pour nous sauver

Le pardon est même « la justice de Dieu » ; « si nous confessons nos péchés, Il est fidèle. Quand le Seigneur nous pardonne, Il fait justice. Oui, il fait d’abord justice à Lui-même, car Il est venu pour sauver et quand Il nous pardonne, Il se fait justice à lui-même ».

Ce pardon, Dieu le donne « dans l’esprit du psaume 102 ; « comme la tendresse du père pour ses fils, la tendresse du Seigneur pour qui le craint », c’est-à-dire « pour ceux qui vont à Lui ».

Pour en bénéficier, il faut être « en vérité »

Mais pour en bénéficier, il faut être « en vérité » avec soi-même ; « Nous sommes tous pécheurs ; c’est le point de départ », (…) mais « le Seigneur nous comprend toujours ».

Au contraire, celui qui est « satisfait de lui-même », qui est « convaincu de n’avoir pas besoin du salut », celui-là « marche dans les ténèbres ». Une prise de conscience qui concerne tous ; « Nous avons tous des obscurités dans notre vie, des moments où tout est assombri, même notre conscience »(…)

Confier l’Eglise au Christ dans la prière et ne pas devenir mondain (30/04/2013)

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

ROME, 30/04/2013 (Zenit.org) – Le chrétien prie pour l’Eglise, car « c’est le Seigneur qui la défend du “prince de ce monde” », souligne le pape François, mettant en garde contre le « plus grand danger » pour l’Eglise ; devenir « mondaine ».

Le pape François a célébré la messe ce matin, 30/04/2013, à la Maison Sainte-Marthe, en présence de collaborateurs de l’administration du patrimoine du siège apostolique (APSA), selon L’Osservatore Romano.

Vaincre le prince du monde

Durant son homélie, il s’est arrêté sur le terme « se confier / se remettre », qui apparaît deux fois dans la première lecture (Ac 14, 19-28) ; Paul et Barnabé « désignèrent des Anciens pour chacune de leurs Églises et, après avoir prié et jeûné, ils confièrent au Seigneur ces hommes qui avaient mis leur foi en lui » ; puis ils repartent, « jusqu’à Antioche de Syrie, d’où ils étaient partis ; c’est là qu’ils avaient été remis à la grâce de Dieu pour l’œuvre qu’ils venaient maintenant d’accomplir ».

Pour le pape, ces extraits illustrent l’action essentielle de « confier l’Eglise au Seigneur » ; « on peut soi-même protéger et prendre soin de l’Eglise, par son propre travail, mais le plus important est ce que fait le Seigneur », a-t-il estimé.

Le Seigneur est en effet « le seul qui peut regarder en face le malin et le vaincre », comme Jésus l’affirme dans l’Evangile ; « le prince du monde va venir. Certes, il n’y a rien en moi qui puisse lui donner prise » (Jean 14,27-31a).

C’est pourquoi « si nous ne voulons pas que le prince de ce monde prenne l’Eglise entre ses mains, nous devons la confier au seul qui peut vaincre le prince de ce monde », a ajouté le pape.

Le danger le plus grand : que l’Eglise devienne de plus en plus mondaine

« Confier l’Eglise au Seigneur », c’est « une prière qui fait grandir l’Eglise » mais c’est aussi « un acte de foi », a-t-il expliqué ; « nous ne pouvons rien, nous sommes tous de pauvres serviteurs de l’Eglise. Mais Lui peut la faire avancer, la protéger, la faire grandir, la rendre sainte, la défendre du “prince de ce monde”», de celui qui « veut que l’Eglise devienne de plus en plus mondaine ».

Pour le pape, cette mondanité est « le danger le plus grand », car « quand l’Eglise devient mondaine, quand elle a l’esprit du monde en elle », alors elle devient « faible ». Elle devient « une Eglise qui sera vaincue et incapable d’apporter l’Evangile, le message de la Croix, le scandale de la Croix. Elle ne peut pas le porter si elle est mondaine ! »

C’est pour cela, a-t-il ajouté, que « confier l’Eglise au Seigneur » est « une prière si importante et si forte ».

Si le chrétien a cette attitude, a assuré le pape, il recevra « cette paix que [le Seigneur] seul peut donner. Cette paix que le monde ne peut pas donner, qui ne s’achète pas ; cette paix qui est un vrai don de la présence de Jésus au milieu de son Eglise », y compris dans les tribulations ; les grandes, comme « la persécution », et « les petites tribulations comme la maladie ou les problèmes de famille ».

Appel à « Prier pour l’Eglise, pour ceux que nous ne connaissons pas, mais qui sont nos frères et sœurs, parce qu’ils ont reçu le même baptême »

Prier pour l’Eglise, a également précisé le pape François, c’est prier « pour nos frères, que nous ne connaissons pas, partout dans le monde ».

« Il est facile de prier pour demander une grâce au Seigneur, quand nous avons besoin de quelque chose ; et pour remercier le Seigneur », a-t-il fait observer. En revanche, il est plus difficile de « prier pour l’Eglise, pour ceux que nous ne connaissons pas, mais qui sont nos frères et sœurs, parce qu’ils ont reçu le même baptême ».

Il s’agit de dire au Seigneur « ce sont les tiens, ce sont les nôtres… protège-les », et de faire cette prière « toujours plus » et « avec le cœur ».

En conclusion, le pape a invité à prier ainsi ; « Protège ton Eglise dans la tribulation, afin qu’elle ne perde pas la foi, qu’elle ne perde pas l’espérance ». Une prière qui « n’enlèvera pas les tribulations, mais nous rendra forts dans les tribulations. Demandons cette grâce d’avoir l’habitude de confier l’Eglise au Seigneur ».

 L’Eglise communauté du « oui » et demeure de l’amour (2 mai 2013)

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

ROME, 2 mai 2013 (Zenit.org) – L’Eglise a vocation d’être « une communauté du ‘oui’ », qui « demeure dans l’amour », a expliqué le pape François lors de la messe de ce 2 mai 2013. Car lorsque l’Eglise dit ‘non’, c’est un ‘non’ qui découle du ‘oui’.

Des employés des Musées du Vatican ainsi que la direction du supplément mensuel de L’Osservatore Romano dédié aux femmes étaient invités à prendre part à la célébration de 7h en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican.

Quand le service du Seigneur devient un joug si pesant que les portes des communautés chrétiennes sont fermées, personne ne veut venir au Seigneur

Commentant les Actes des Apôtres, le pape a fait observer que deux Eglises s’y opposent : « une Eglise du “non, ce n’est pas possible ; non, il faut que, non, on doit…”», et l’» Eglise du ‘oui’… pensons à la chose, ouvrons-nous, c’est l’Esprit qui nous ouvre la porte ».

L’apôtre Pierre intervient : « Pourquoi mettez-vous Dieu à l’épreuve en plaçant sur les épaules des disciples un joug que nos pères et nous-mêmes n’avons pas été capables de porter ? ».

Le « mot clé » du discernement dans l’Eglise c’est ce « joug » : en effet, a expliqué le pape, « quand le service du Seigneur devient un joug si pesant que les portes des communautés chrétiennes sont fermées, personne ne veut venir au Seigneur ».

Dans l’Eglise, le non, conséquence du oui à la grâce de Jésus qui est amour

Il ne s’agit pas pour « les communautés chrétiennes du ‘oui’ » de ne rien faire et de « profiter de la vie ».

Il est, dans l’Eglise un autre « joug », qui consiste, a continué le pape, tout d’abord à « demeurez dans l’amour » du Christ, puis à répondre à cette invitation : « Si vous êtes fidèles à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour ».

Cette invitation du Christ rassemble « la communauté chrétienne du “oui” » car, « depuis l’annonce de Jésus-Christ, elle demeure dans son amour et, comme conséquence de cet amour, elle accomplit les commandements », ce qui implique de « dire des “non”».

« Mais il s’agit de “non” qui découlent du premier “oui” », c’est-à-dire de l’accueil de « la grâce de Jésus qui est amour », a précisé le pape : « Quand une communauté chrétienne vit dans l’amour, confesse ses péchés, adore le Seigneur, pardonne les offenses, a de la charité pour les autres et manifeste de l’amour, elle se sent un devoir de fidélité au Seigneur, par l’obéissance à ses commandements. C’est une communauté du “oui” et les “non” sont des conséquences de ce “oui” ».

L’Esprit-Saint fait pousse en créant quelques problèmes puis il construit l’harmonie

Les Actes des apôtres montrent, a poursuivi le pape, l’Eglise qui va « prêcher sous l’impulsion de l’Esprit-Saint ». Celui-ci agit de deux façons : « d’abord il pousse », créant « aussi quelques problèmes » ; puis il construit « l’harmonie à l’intérieur de l’Eglise ». Le mouvement de l’Esprit-Saint est « un mouvement continu », a-t-il fait observer.

Quand nous ne laissons pas l’Esprit Saint faire ce beau travail, viennent les divisions et les sectes

Ce « beau travail », que l’Esprit-Saint « fait toujours dans l’histoire », est essentiel, a ajouté le pape : « Quand nous ne le laissons pas travailler, les divisions commencent dans l’Eglise, les sectes, etc, parce que nous sommes fermés à la vérité de l’Esprit ».

Demandons au Seigneur que l’Esprit Saint nous assiste pour devenir une communauté d’amour, une communauté du « oui », qui ait toujours une porte ouverte.

Comme dans les Exercices spirituels de saint Ignace, le pape a suggéré la « grâce à demander » : « Demandons au Seigneur que l’Esprit-Saint nous assiste toujours pour devenir une communauté d’amour », une communauté « du “oui” qui porte à suivre les commandements », une communauté qui ait toujours la « porte ouverte ».

Et que l’Esprit Saint nous défende de la tentation de devenir puritains, une communauté du « non »

Et de préciser : « Et qu’Il nous défende de la tentation de devenir parfois puritains, dans le sens étymologique du terme, de chercher une pureté para-évangélique, une communauté du “non”. Jésus nous demande d’abord l’amour, l’amour pour lui ; et il nous demande de rester dans son amour ».

Refuser la tiédeur ou le défi de la prière (3/5/2013)

Copyright ; www.Zentit.org, article d’Anne Kurian retravaillé par le Père Bruno Cadart

Homélie du matin

ROME, 3 mai 2013 (Zenit.org) – « L’Eglise doit être courageuse », dans « la prière », mais aussi dans « le témoignage » : c’est l’exhortation du pape François, lors de la messe qu’il a célébrée à 7h, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, ce 3 mai 2013. Les gardes suisses, accompagnés de leur commandant Daniel Rudolf Anrig, avaient été invités pour cette célébration. Selon Radio Vatican, le pape a exhorté les chrétiens au « courage » et à ne pas être « tièdes » dans leur vie de foi : « l’Eglise doit être courageuse »

Les textes étaient ceux de la fête de Philippe et Jacques.

Le courage de prier

Le courage du chrétien, c’est d’abord celui de sa relation avec le Christ, explique le pape : « Jésus – pour le dire un peu fortement – nous défie à la prière et nous dit : ‘Tout ce que vous demanderez en invoquant mon nom, je le ferai, afin que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en invoquant mon nom, moi, je le ferai’ ».

Cette affirmation, dit-il, est « très forte » : il s’agit d’avoir « le courage de la prière », « le courage d’aller à Jésus et de lui demander : ‘Tu as dit ceci, fais-le Fais que la foi progresse, que l’évangélisation se répande, fais que mon problème soit résolu…’ ».

Le pape invite à un examen de conscience : « Avons-nous ce courage dans la prière ? Ou bien prions-nous un petit peu, en passant [juste] un peu de temps dans la prière ? ».

Le courage de témoigner

Le courage du chrétien, c’est aussi celui de « transmettre la foi » : les « chrétiens qui ont reçu la foi, doivent la transmettre », la « proclamer par [leur] vie, par [leur] parole », ajoute le pape.

Qu’est-ce que cette foi à transmettre ? C’est la « foi en Jésus ressuscité, en Jésus qui a pardonné nos péchés par sa mort et nous a réconciliés avec le Père », a expliqué le pape, critiquant ceux qui « dans l’histoire de l’Eglise, ont voulu estomper cette certitude en parlant d’une résurrection spirituelle. Non, Christ est vivant ».

Le pape exhorte les chrétiens à « avoir le courage d’annoncer sa résurrection » : « Christ est vivant »

Il cite l’exemple de sa grand-mère : « Lorsque j’étais enfant, ma grand-mère nous emmenait à la Procession aux flambeaux, chaque Vendredi Saint. A la fin de la procession, devant le Christ étendu, ma grand-mère nous demandait de nous agenouiller et disait : ‘Regardez, il est mort, mais demain il sera ressuscité ’. [Ma] foi s’est développée ainsi : la foi dans le Christ mort et ressuscité ».

Lors du dimanche des Rameaux déjà, le pape a cité sa grand-mère, au cours de la messe, place Saint-Pierre (cf. Zenit du 24 mars 2013).

Prier en faveur des autres, ne pas perdre le courage pour ne pas tomber dans la tiédeur

Ce « courage » du chrétien doit se vivre « en faveur des autres, en faveur de l’Eglise » : c’est l’attitude d’Abraham et de Moïse, qui ont eu « le courage de “négocier avec le Seigneur” », insiste le pape.

Au contraire, « quand l’Eglise perd le courage, alors entre une atmosphère de tiédeur », a ajouté le pape, pour qui « les tièdes, les chrétiens tièdes, sans courage » représentent « ce qui fait tant de mal à l’Eglise ».

La tiédeur fait se replier sur soi et enferme dans nos jalousies et le carriérisme

En effet, « la tiédeur fait se replier sur soi et les vrais problèmes commencent ; nous n’avons plus d’horizon, plus de courage, ni le courage de la prière vers le ciel, ni le courage d’annoncer l’Evangile ».

Avec la tiédeur, le seul « courage » qui reste c’est, diagnostique le pape, « le courage de nous mêler des petites choses, de nos jalousies, de nos envies, du carriérisme, d’avancer égoïstement… mais ceci ne fait pas du bien à l’Eglise ».

L’Eglise doit être courageuse

« L’Eglise doit être courageuse », conclut le pape : « Que le Seigneur nous donne à tous la grâce du courage » et de la « persévérance » dans la prière.

Au terme de la célébration, le pape François a salué les gardes suisses, les remerciant pour leur « beau témoignage de fidélité à l’Eglise » et « d’amour pour le pape ». Les nouvelles recrues prêtent serment la semaine prochaine.

Pour se défendre contre la persécution et le mal :
l’arme de la Parole de Dieu (04/05/2013)

ROME, 6 mai 2013 (Zenit.org) – « L’arme pour se défendre des artifices du prince de ce monde » est « la parole de Dieu », a déclaré le pape François, lors de la messe du samedi 4 mai 2013. Le pape a également préconisé une attitude « d’humilité et de douceur ». L’Osservatore Romano rapporte des extraits de son homélie.

Le salut déchaine la haine

Evoquant l’évangile du jour (Jn 15, 18-21), le pape s’est arrêté sur le terme « haine » utilisé par Jésus, « une parole forte » dans la bouche du « maître de l’amour, qui aimait tant parler d’amour ». Le Christ, a-t-il fait observer, « appelait les choses par leur nom ».

Quelle est l’origine de cette haine ? Jésus, a expliqué le pape, « a racheté [les hommes] du pouvoir du monde, du pouvoir du diable, du pouvoir du prince de ce monde » : les hommes sont donc « sauvés » mais le « prince du monde, qui ne veut pas qu’ils soient sauvés », les « hait ».

Tant de communautés chrétiennes persécutées de par le monde

Dans cette haine, il « fait naitre la persécution », qui se poursuit « des premiers temps jusqu’à aujourd’hui » : « tant de communautés chrétiennes sont persécutées de par le monde, aujourd’hui, maintenant, en ce jour, à cette heure, parce que l’esprit du monde les hait », a insisté le pape.

La route du chrétien est la route de Jésus marquée par la persécution

Et cette haine est inévitable, a-t-il constaté, en citant le Christ : « si le monde a de la haine contre vous, sachez qu’il en a eu d’abord contre moi » ou encore « le serviteur n’est pas plus grand que son maître. S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi ».

« La route des chrétiens est la route de Jésus », une route qui est donc marquée par « cette haine du monde, cette haine du prince de ce monde » a souligné le pape François : « Le prince de ce monde « hait » les hommes. Et ce qu’il a fait avec Jésus, il le fera avec les hommes aussi ».

Les flatteries du prince de ce monde pour ramollir l’homme et le tromper

De même que le prince du monde « a voulu tromper Jésus au désert », de même il cherchera à tromper l’homme, en l’emmenant imperceptiblement sur une « route injuste », notamment par des tentations insidieuses : « regarde, tu peux faire ceci… c’est une petite escroquerie… ce n’est rien… elle est petite », a poursuivi le pape.

Le prince du monde utilise aussi « les flatteries », avec lesquelles il « ramollit » l’homme jusqu’à ce qu’il « tombe dans le piège », a-t-il ajouté.

L’arme pour se défendre des artifices du prince de ce monde : la Parole de Dieu

Le pape a proposé « l’arme pour se défendre des artifices du prince de ce monde » : il s’agit de « la même que Jésus : la parole de Dieu ».

Jésus en effet, « n’a pas répondu à ce prince avec ses paroles. Jamais. Il est allé chercher les paroles de Dieu et a répondu avec la parole de Dieu », a rappelé le pape, pour qui « c’est un message pour l’homme d’aujourd’hui : avec le prince de ce monde on ne peut pas dialoguer. Que cela soit clair ».

Deux autres armes : « l’humilité et la douceur »

Le pape a également donné deux autres armes : « l’humilité et la douceur » : « ce sont les armes que le prince du monde, l’esprit du monde ne tolère pas, car ses propositions concernent le pouvoir mondain, la vanité, la richesse. Il ne supporte pas l’humilité et la douceur ».

En ce sens, le pape a rappelé les paroles du Christ : « Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups » : cela signifie que si l’homme se laisse « prendre par l’esprit de vanité » et pense « faire obstacle aux loups en devenant [lui-même] loup », il se leurre. S’il cesse « d’être brebis », l’homme n’a « plus de pasteur pour le défendre » et il « tombe entre les mains des loups ».

Chaque soir, faire un examen de conscience qui consiste à regarder ce que l’Esprit Saint a dit, a fait pour nous (6/5/2013)

Anne Kurian

ROME, 6 mai 2013 (Zenit.org) – L’Esprit-Saint agit dans la vie du chrétien « comme témoin qui annonce Jésus », a déclaré le pape François, invitant à faire un « examen de conscience » chaque soir, pour découvrir « ce qu’a fait l’Esprit-Saint ».

Le pape a en effet célébré la messe, comme chaque matin à 7h, ce 6 mai 2013, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, au Vatican, en présence d’employés de la Fabrique de Saint Pierre, du Trésor et du Musée de la basilique vaticane.

Selon L’Osservatore Romano, le pape a commenté l’Evangile du jour (Jn 15,26-16,4), où Jésus dit à ses disciples : « Je vous enverrai l’Esprit-Saint ».

L’Esprit Saint agit dans la vie du chrétien comme un témoin qui annonce Jésus

Le Christ ajoute : « il rendra témoignage en ma faveur ». Ainsi, a commenté le pape, « l’Esprit Saint rend témoignage à Jésus Christ en nous ». En d’autres termes, il est celui qui dit : « Voici Jésus le Seigneur » ou bien « voici la route de Jésus » dans le cœur de l’homme.

L’action de l’Esprit-Saint est donc « d’ouvrir le cœur pour faire connaître Jésus ». Il agit en l’homme « durant toute la journée, durant toute sa vie, comme témoin qui annonce qui est Jésus », a poursuivi le pape.

En outre, étant « le Paraclet », l’Esprit-Saint est aussi « celui qui défend, qui est toujours aux côtés [du chrétien] pour le soutenir », une « présence divine » qui aide à avancer.

Sans l’Esprit Saint la vie chrétienne ne serait pas chrétienne mais une vie religieuse païenne, piteuse

Pour le pape, « la vie chrétienne ne peut pas se comprendre sans la présence de l’Esprit-Saint : [sans lui] elle ne serait pas chrétienne. Ce serait une vie religieuse païenne, piteuse ».

Examen de conscience qui consiste à regarder ce qu’a fait l’Esprit Saint et ce que j’en ai fait

Le moment de « l’examen de conscience », en fin de journée, peut permettre de découvrir l’action de l’Esprit-Saint, a souligné le pape : il s’agit pour le chrétien de « penser à ce qui est arrivé » dans sa journée, à ce qu’a « dit le Seigneur, ce qu’a fait l’Esprit-Saint en [lui] ».

Le pape a donc encouragé à se poser les questions suivantes : « Ai-je senti l’Esprit-Saint ou ai-je été accaparé par d’autres choses ? Qu’est-ce que l’Esprit-Saint a fait aujourd’hui en moi ? Quel témoignage m’a-t-il donné ? Comment m’a-t-il parlé ? Que m’a-t-il suggéré ? ».

« Cet exercice de l’examen de conscience permet de prendre conscience de ce que le Seigneur a fait ce jour, de ce qu’a fait l’Esprit-Saint », a-t-il expliqué.

Demandons la grâce de nous accoutumer à la présence de l’Esprit Saint compagnon de route, témoin de Jésus

« Demandons la grâce de nous accoutumer à la présence de ce compagnon de route, l’Esprit-Saint, ce témoin de Jésus qui nous dit où est Jésus, comment trouver Jésus, ce que dit Jésus », a conclu le pape.

Evangéliser en construisant des ponts non des murs (08/05/2013)

ROME, 8 mai 2013 (Zenit.org) – « La vérité n’entre pas dans une encyclopédie », elle est « une rencontre avec Jésus », et elle « se reçoit dans la rencontre », déclare le pape dans son homélie de ce 8 mai 2013. Le pape François a célébré la messe, ce matin, à la Maison Sainte-Marthe, en présence d’employés des services généraux du Gouvernorat, de la Chancellerie du Tribunal de l’Etat du Vatican et de fleuristes du Vatican. Radio Vatican en publie des extraits.

Paul s’approche du cœur de l’auditoire et cherche le dialogue

Le pape a décrit l’attitude de l’évangélisateur : comme saint Paul face aux Athéniens, il doit « construire des ponts » et non pas « élever des murs ». Saint Paul, a fait observer le pape, « s’approche le plus possible du cœur » de son auditoire, et « recherche le dialogue ».

Paul, un pontife, un bâtisseur de ponts

Pour cette raison, a ajouté le pape, l’apôtre fut vraiment un « pontife, un bâtisseur de ponts » et non pas un « bâtisseur de murs ». A cet exemple, « le chrétien qui veut porter l’Evangile doit passer par cette route ».

Aujourd’hui Une bonne période pour évangéliser où nous ne rejetons plus celui qui n’est pas chrétien comme dans la première moitié du XXème siècle

Le pape a estimé que cette attitude était plus facile à vivre aujourd’hui. « C’est une bonne période dans la vie de l’Eglise », a-t-il estimé, contrairement à la première moitié du XXe siècle, où l’on entendait dans les familles catholiques : « Non, nous ne pouvons pas aller chez eux, car ils ne sont pas mariés à l’Eglise … ou socialistes… ou athées ».

Un temps propice pour parler avec tout comme Jésus l’a fait

« C’était comme une exclusion, comme une défense de la foi, mais avec des murs », s’est souvenu le pape : « aujourd’hui – grâce à Dieu – on ne dit plus cela… ». Le temps est donc propice pour « parler avec tous », comme Jésus l’a fait, avec « les pécheurs, les publicains, les docteurs de la loi ».

Veiller au message proposé pour que Jésus-Christ soit reçu et non pas refusé

« Bâtir des ponts » c’est aussi veiller au message proposé, a poursuivi le pape : « un chrétien doit annoncer Jésus-Christ de façon à ce que Jésus-Christ soit accepté, reçu, et non pas refusé ».

L’Eglise ne grandit pas par le prosélytisme mais par attraction, témoignage, prédication

En d’autres termes, « évangéliser », n’est pas « être prosélyte », car l’Eglise « ne grandit pas par le prosélytisme », mais « grandit par attraction, par le témoignage, par la prédication », a-t-il expliqué en citant Benoît XVI.

La vérité n’entre pas dans une encyclopédie, c’est une rencontre et personne n’est maître de la vérité

Saint Paul, a constaté le pape, « ne fait pas de prosélytisme » : « il ne dit pas aux Athéniens : « Voici l’encyclopédie de la vérité. Etudiez ceci et vous aurez la vérité ». Non ! La vérité n’entre pas dans une encyclopédie ».

« La vérité est une rencontre ; c’est une rencontre avec la plus haute vérité, Jésus, la grande vérité. Personne n’est maître de la vérité. La vérité se reçoit dans la rencontre », a-t-il souligné.

Pour ne pas être prosélyte et ne pas construire des murs il faut être sûr de Jésus-Christ

Pour éviter les deux écueils – être prosélyte et construire des murs – il faut « ne pas douter du Seigneur ». En effet, a expliqué le pape, « les chrétiens qui ont peur de faire des ponts et préfèrent construire des murs sont des chrétiens qui ne sont pas sûrs de leur foi, pas certains de Jésus Christ ».

Celui qui a confiance dans le Christ sait qu’il doit faire tout son possible, mais que l’annonce de Jésus-Christ dépend de l’Esprit Saint

Au contraire, le chrétien qui a confiance dans le Christ « sait que l’annonce de Jésus Christ n’est pas facile, mais qu’elle ne dépend pas de lui » : il doit « faire tout son possible », mais « l’annonce de Jésus Christ, l’annonce de la vérité, dépend de l’Esprit-Saint », annoncé par Jésus « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera vers la vérité tout entière ».

Paul encore une fois est un modèle d’attitude juste, a ajouté le pape : s’il est « bien conscient que l’évangélisation n’est pas faire du prosélytisme », c’est parce qu’il est « sûr de Jésus Christ et n’a pas besoin de se justifier et de chercher des raisons pour se justifier ».

L’Eglise qui perd le courage apostolique d’aller aux périphéries devient immobile, rangée, sans fécondité

Le pape a donc invité à demander à saint Paul « ce courage apostolique, cette ferveur spirituelle, cette certitude [en Dieu] », car « quand l’Eglise perd ce courage apostolique, elle devient une Eglise immobile, une Eglise rangée, belle,… mais sans fécondité, car elle a perdu le courage d’aller aux périphéries, où tant de personnes sont victimes de l’idolâtrie, de la mondanité, d’une pensée faible… de tant de choses ».

Il vaut mieux tomber et se relever en ayant marché que de ne pas marcher

Et même si l’on fait des erreurs en avançant sur ce chemin, a-t-il conclu, « on se relève… Ceux qui ne marchent pas de peur de se tromper, commettent une faute plus grave ».

Plus de « face de piment au vinaigre » ! (10 mai 2013)

Homélie du matin

Anne Kurian

ROME, 10 mai 2013 (Zenit.org) – Le chrétien doit offrir un visage « joyeux » et non « une face de piment au vinaigre », a déclaré le pape durant la messe qu’il a célébrée ce 10 mai 2013, à 7h, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en présence d’employés de Radio Vatican. Selon la radio, lors de son homélie, le pape François a brossé en quelque sorte le portrait du chrétien authentique : un homme ou une femme « de désir », « de joie », une personne « sûre » du Christ et « magnanime ».

Un homme de joie mais pas de gaieté

Le pape a encouragé à demander au Seigneur « la joie chrétienne », « grâce et don de l’Esprit », car « le chrétien est un homme ou une femme de joie ». Cette « joie » du chrétien « n’est pas la gaieté », elle est « quelque chose de plus », a-t-il précisé : elle ne vient pas « de motifs conjoncturels », elle est « plus profonde ».

Le pape a mis en garde à ce propos : la seule gaieté, à la longue, risque de se transformer « en légèreté, en superficialité », elle peut illustrer un « manque de sagesse chrétienne », et rend même « un peu idiots, un peu naïfs », a-t-il estimé. La joie en revanche « comble de l’intérieur », telle « une onction de l’Esprit ».

Un homme sûr que Jésus est avec lui

Cette joie, a poursuivi le pape, réside « dans la certitude » que Jésus est avec l’homme : l’homme joyeux « est un homme sûr », sûr que « Jésus est avec [lui], que Jésus est avec le Père ».

Et cette certitude pousse à la confiance quotidienne : nul besoin de « mettre la joie en bouteille pour en avoir toujours en réserve » car « la joie est une vertu pèlerine », « un don qui chemine », qui doit « avancer », notamment par l’annonce du Christ.

Au contraire, celui qui veut cette joie pour lui seul risque de se retrouver le cœur « froissé », et de tomber dans une « mélancolie » qui n’est « pas saine ».

Quelquefois, a fait observer le pape, « ces chrétiens mélancoliques » présentent davantage « des faces de piment au vinaigre » que des visages de personnes « joyeuses », qui vivent « une belle vie ».

Un homme de désir

Dans cette période entre l’Ascension et la Pentecôte, l’Eglise invite « de façon spéciale » à demander la joie, mais également « le désir », a souligné le pape, car « plus le désir est grand, plus la joie sera grande ».

Le désir est en effet « ce qui fait avancer la vie du chrétien » : « Le chrétien est un homme, est une femme de désir », a-t-il insisté, invitant à « toujours désirer davantage, sur la route de la vie ».

Un homme magnanime et non pusillanime

Le chrétien est afin « magnanime », « il ne peut être pusillanime », a ajouté le pape, définissant la magnanimité comme « la vertu de la respiration », c’est-à-dire « la vertu d’aller toujours de l’avant, avec un esprit rempli de l’Esprit Saint ».

La magnanimité est « une vertu des grands », de ceux qui sont « au-dessus des mesquineries, au-dessus de ces bagatelles humaines », de ceux qui « ne se laissent pas impliquer dans ces détails internes de la communauté, de l’Eglise : ils regardent toujours à l’horizon ».

Le pape s’est aussi réjoui de la venue du patriarche copte orthodoxe Tawadros II : « Aujourd’hui, il y a un beau motif de joie : la présence à Rome de Tawadros II, patriarche d’Alexandrie. C’est un motif de joie parce que c’est un frère qui vient trouver l’Eglise de Rome pour parler », pour « faire ensemble un bout de chemin », a-t-il dit.

La prière t’ennuie, sors de toi-même et regarde les plaies du Christ et de ses frères (11/05/2013)

La prière t’ennuie ? Sors de toi-même

Homélie du samedi 11 mai 2013

Anne Kurian

ROME, 13 mai 2013 (Zenit.org) – La prière qui « ennuie » est une prière qui reste enfermée « sur soi-même », alors que la vraie prière « fait sortir de soi-même », déclare le pape François.

Cette prière qui « fait sortir de soi » se vit en regardant « les plaies de Jésus » et « les plaies de ses frères et sœurs », a-t-il expliqué lors de la messe qu’il a célébrée samedi matin, 11 mai 2013, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Un groupe de 23 journalistes de langue espagnole ont participé à cette messe, à l’initiative de Juan Pablo Cafiero, ambassadeur d’Argentine près le Saint-Siège. Une quarantaine de membres du Corps de la Gendarmerie Vaticane étaient également présents, rapporte L’Osservatore Romano.

Prier en sortant de soi-même pour ne pas s’ennuyer

Tant de fois la prière semble « ennuyeuse », a fait observer le pape : mais la prière qui « ennuie » est une prière qui reste « toujours en soi-même, comme une pensée qui tourne en rond ».

Au contraire, la vraie prière, qui n’ennuie pas, « fait sortir de soi-même », c’est une prière qui est « exode ».

Pour sortir de soi-même, regarder les plaies de Jésus et celles de ses frères et sœurs

Concrètement, le chrétien a deux « sorties » pour vivre cet exode dans la prière : regarder « les plaies de Jésus », et regarder « les plaies de ses frères et sœurs », a expliqué le pape.

En effet, a-t-il ajouté, dans la prière, le chrétien doit trouver le « courage » d’entrer « dans le sanctuaire [du Christ] qui intercède pour [l’homme] », mais aussi d’entrer « dans cet autre “sanctuaire” que sont les plaies de [ses] frères et sœurs qui souffrent, qui portent encore la Croix ».

Prier le Père au nom de Jésus

Le pape a souligné la « nouveauté » de la prière enseignée par le Christ : c’est la prière « au Père au nom de Jésus », « Amen, amen, je vous le dis : si vous demandez quelque chose à mon Père en invoquant mon nom, il vous le donnera.» (Jn 16, 23-28).

Le Père « donnera tout » à l’homme qui le lui demande, « mais toujours au nom de Jésus », a insisté le pape, précisant que Jésus est « l’intercesseur » de l’homme auprès du Père : Jésus en effet « entre dans le sanctuaire du Ciel, comme un prêtre… il intercède ».

Et lorsque l’homme demande au Père « au nom de Jésus », il fait « référence à l’intercesseur », qui « prie pour l’homme devant le Père ». C’est pourquoi le pape a encouragé à « demander au Père au nom de Jésus ».

La porte pour aller à Dieu est ouverte et ce n’est pas un oubli de Jésus…

En outre, a rappelé le pape, la porte pour aller à Dieu « est ouverte » : « Jésus, en allant au Père – à l’Ascension – a laissé la porte ouverte ». Non pas parce qu’» on a oublié de la fermer », mais parce que « lui-même est la porte ».

Sortir de soi-même vers les plaies du Christ et apprendre la liberté

Pour le pape, l’intercession de Jésus consiste à « montrer ses plaies au Père » : le Christ, « dans sa résurrection, a un très beau corps : les plaies de la flagellation, des épines, ont toutes disparues. Les bleus des coups ont disparu ».

En revanche il conserve toujours « les plaies » de la crucifixion, qui sont « sa prière d’intercession au Père ». Par ces plaies, a estimé le pape, le Christ invite à « avoir confiance dans sa passion, à avoir confiance dans sa victoire sur la mort ».

Tout cela « donne le courage de prier », a poursuivi le pape, qui a mis en garde : « si nous ne réussissons pas à faire cette sortie de nous-mêmes vers ces plaies, nous n’apprendrons jamais la liberté qui nous porte à sortir de soi ».

Prier avec confiance, courage et humilité afin de voir les plaies de Jésus dans ses frères qui sont dans le besoin

Il s’agit en définitive de prier avec « confiance » et avec « courage », dans la certitude que « Jésus est devant le Père » et « lui montre ses plaies », mais aussi de prier avec « humilité » afin de « voir les plaies de Jésus dans ses frères qui sont dans le besoin », a-t-il conclu.

« Un chrétien sans mémoire n’est pas un vrai chrétien : c’est un homme ou une femme prisonnier du moment » 13/05/2013

ROME, 13 mai 2013 (Zenit.org) – « Un chrétien sans mémoire n’est pas un vrai chrétien : c’est un homme ou une femme prisonnier du moment », estime le pape François, qui rappelle que l’Esprit-Saint « aide à faire mémoire ». Le pape François a en effet centré son homélie du matin sur l’Esprit-Saint, en ce temps liturgique entre l’Ascension et la Pentecôte, ce 13 mai 2013. Il a célébré la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en présence d’employés du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement.

Selon L’Osservatore Romano, le pape s’est inspiré de la première lecture, où l’apôtre Paul demande aux Ephésiens « Quand vous êtes devenus croyants, avez-vous reçu le Saint-Esprit ? » et ils lui répondent : « Nous n’avons même pas appris qu’il y a le Saint-Esprit » (Ac 19, 1-8).

Encore aujourd’hui, l’Esprit-Saint est « toujours un peu l’inconnu de la foi

Encore aujourd’hui, l’Esprit-Saint est « toujours un peu l’inconnu de la foi », a-t-il constaté en illustrant par une anecdote personnelle : « Une fois, lorsque j’étais curé de paroisse, durant la messe pour les enfants, le jour de la Pentecôte, j’ai demandé : “Qui sait qui est l’Esprit-Saint ?”. Et tous les enfants ont levé la main… L’un d’eux a répondu : «“Le paralytique (Il paralitico) !”. Il avait entendu “paraclet (paraclito)”, et avait compris “paralytique (paralitico)” ! »

Un chrétien sans mémoire n’est pas un vrai chrétien : c’est un homme ou une femme prisonnier du moment

Le pape a poursuivi en mettant en lumière une facette de l’Esprit-Saint, exprimée par Jésus : « Il vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jn 14,26). Par conséquent, « l’Esprit-Saint c’est Dieu actif en nous… Dieu qui fait se réveiller la mémoire. L’Esprit-Saint nous aide à faire mémoire », a-t-il expliqué.

Pour le pape, il est « important, de faire mémoire », car « un chrétien sans mémoire n’est pas un vrai chrétien : c’est un homme ou une femme prisonnier du moment ».

La mémoire qui vient du cœur est une grâce de l’Esprit-Saint

Sans mémoire, le chrétien « a une histoire » mais « il ne sait pas comment mettre à profit son histoire », a insisté le pape, soulignant le rôle de l’Esprit-Saint dans ce contexte : « la mémoire qui vient du cœur est une grâce de l’Esprit-Saint ».

Avoir la mémoire de nos misères et du salut et ne pas croire être “prix Nobel” de la sainteté

Cette mémoire, a-t-il précisé, c’est notamment la mémoire « de ses misères, de ses péchés », la mémoire « de son esclavage du péché », mais aussi la mémoire « du salut » de Dieu.

La mémoire est bénéfique également à celui qui est tenté par la vanité « et croit être un peu le “prix Nobel” de la sainteté », a fait observer le pape François. Il s’agit dans ce cas de se rappeler de ces moments où il est « tout derrière, dans le troupeau ».

Que l’Esprit Saint nous rende hommes et femmes de mémoire comme La Vierge Marie

« Je voudrais aujourd’hui demander la grâce de cette mémoire, pour nous tous », demander « à l’Esprit-Saint qu’il nous rende tous hommes et femmes “de mémoire”», comme la Vierge Marie, « femme de la mémoire », a conclu le pape.

Au terme de la messe, il a fait « une annonce paroissiale », comme il l’a présentée avec humour, souhaitant un joyeux anniversaire à Mgr Peter Bryan Wells, assesseur à la Secrétairerie d’Etat, le remerciant « de tout ce qu’il fait pour le bien de l’Eglise ».

« Vivre la vie comme un don à donner » et non pas comme « un trésor à conserver » (14/05/2013)

Anne Kurian

ROME, 14 mai 2013 (Zenit.org) – Le pape François invite à « vivre la vie comme un don à donner » et non pas comme « un trésor à conserver ». Car l’égoïsme « isole la conscience » et l’homme finit par tomber dans le piège de Satan, qui « arnaque toujours ».

Comme chaque matin à 7h, le pape a célébré la messe en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, ce 14 mai 2013. Selon L’Osservatore Romano, des employés des musées du Vatican et quelques séminaristes du Collège pontifical portugais avaient été invités à y participer.

L’amour passe toujours par cette route : donner sa vie

Evoquant l’évangile du jour, le pape a fait observer que Jésus donnait « une parole forte : « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » (Jn 15, 9-17).

« L’amour passe toujours par cette route : donner sa vie », a insisté le pape, invitant à « vivre la vie comme un don, un don à donner » et non pas « un trésor à conserver ».

Judas ne comprend pas ce « moment religieux, ce moment de gratitude, ce moment d’amour » quand Marie-Madeleine offre le parfum

A l’opposé de cette attitude, le pape s’est arrêté sur la figure de Judas, qui « n’a jamais compris ce qu’était un don » : par exemple, dans l’épisode où « Marie Madeleine lave les pieds de Jésus avec le nard, si coûteux », Judas ne comprend pas ce « moment religieux, ce moment de gratitude, ce moment d’amour ».

L’idéologue de la pauvreté ne sait pas ce qu’est l’amour, car il ne sait pas se donner

Paralysé par « une amertume du cœur », Judas proteste : « Mais on aurait pu l’utiliser pour les pauvres ! ». Pour le pape, il s’agit de « la première référence, dans l’Evangile, de la pauvreté comme idéologie. L’idéologue ne sait pas ce qu’est l’amour, car il ne sait pas se donner ».

Tout comme l’amour grandit dans le don, ainsi l’égoïsme de Judas grandi jusqu’à la trahison

Et « tout comme l’amour grandit dans le don », ainsi l’égoïsme de Judas « grandi jusqu’à la trahison ».

Celui qui est égoïste « se préoccupe seulement de sa vie » et en fin de compte « reste toujours seul » et même « perd sa vie

Celui qui aime, « donne sa vie comme don » mais celui qui est égoïste « se préoccupe seulement de sa vie » et en fin de compte « reste toujours seul » et même « perd sa vie », a poursuivi le pape.

Le chrétien qui donne sa vie, qui la ‘perd’, la trouve, la retrouve, en plénitude

En revanche, a-t-il rappelé, « le chrétien qui donne sa vie, qui la ‘perd’, comme dit Jésus, la trouve, la retrouve, en plénitude ».

Le drame de la conscience isolée, de l’égoïsme qui coupe de la communauté

Le pape a constaté qu’à l’origine de l’égoïsme de Judas, il y avait « l’idôlatrie » : Judas « était un idolâtre, attaché à l’argent… c’était un voleur. Et cette idolâtrie l’a amené à s’isoler de la communauté des autres : c’est le drame de la conscience isolée ».

Satan est un mauvais payeur. Il nous arnaque toujours

Quand un chrétien commence à s’isoler dans l’égoïsme, « il isole aussi sa conscience du sens communautaire, du sens de l’Eglise, de l’amour que Jésus donne », a-t-il expliqué, mettant en garde : « Jean nous dit qu’“à ce moment-là, Satan entra dans le cœur de Judas”. Et, il faut le dire : Satan est un mauvais payeur. Il nous arnaque toujours. Toujours !»

Viens Esprit-Saint, viens et donne-moi un cœur large, qui soit capable d’aimer avec humilité, avec douceur

En ces jours de préparation à la Pentecôte, le pape a donc invité à prier ainsi « viens Esprit-Saint, viens et donne-moi un cœur large, qui soit capable d’aimer avec humilité, avec douceur ». Et « demandons-lui aussi qu’il nous libère toujours de l’autre route, celle de l’égoïsme, qui à la fin se termine mal », a conclu le pape.

Priez pour les prêtres et les évêques, qu’ils soient pour le peuple  (Mercredi 15/05/2013)

ROME, 15 mai 2013 (Zenit.org) – « Priez pour les prêtres et les évêques » : c’est la demande appuyée du pape François, ce matin, 15 mai 2013, lors de la messe qu’il a célébrée à Sainte-Marthe, en présence d’employés de Radio Vatican. Il identifie en effet « deux tentations » des pasteurs.

Le prêtre, un pasteur, pas un loup

Pour le pape, l’extrait des Actes des apôtres du jour, où saint Paul exhorte les « anciens » de l’Eglise d’Ephèse, est l’une des « plus belles pages du Nouveau Testament », « pleine de tendresse, d’amour pastoral » et où émerge le « beau rapport de l’évêque avec son peuple ».

Il suggère spécialement de lire ce passage : « Veillez sur vous-mêmes, et sur tout le troupeau où l’Esprit Saint vous a placés comme responsables, pour être les pasteurs de l’Église de Dieu, qui lui appartient grâce au sang qu’a versé son propre Fils. Pour moi, je sais que des loups féroces s’introduiront chez vous quand je ne serai plus là, et le troupeau ne sera pas épargné. Même parmi vous, surgiront des hommes qui tiendront des discours mensongers pour entraîner les disciples à leur suite. »

En lisant le discours de Paul à Milet, priez pour nous évêques et prêtres

« Lisez cette belle page », insiste-t-il, et « priez en la lisant, priez pour nous évêques et prêtres » : « Nous en avons tant besoin pour rester fidèles, pour être des hommes qui veillent sur le troupeau et sur nous-mêmes », poursuit-il, souhaitant que le cœur des prêtres soit toujours « tourné vers le troupeau » et qu’ils soient « pauvres, humbles, doux, au service du peuple ».

Prêtre et évêque pour le peuple

Mettant en relief « un amour mutuel entre évêque, prêtre et peuple », le pape rappelle qu’ « un évêque n’est pas évêque pour lui-même, il l’est pour le peuple ; et un prêtre n’est pas prêtre pour lui-même, il l’est pour le peuple », il est « au service de », « pour faire grandir ».

Concrètement, explique-t-il, le prêtre doit « veiller », « protéger », « faire grandir » et « faire la sentinelle pour avertir [le peuple] lorsqu’arrivent des loups ».

Ainsi, « il s’établit un beau rapport entre le peuple et l’évêque », tout comme Paul l’a vécu, fait observer le pape qui constate « un amour entre eux, un véritable amour », ciment de « l’unité » de l’Eglise.

Le rapport de l’évêque et du prêtre n’est pas fondé « sur la solidarité sociale » mais c’est un rapport « existentiel, sacramentel », tel que décrit dans les Actes où « ils s’agenouillent, prient et pleurent ensemble ».

Les prêtres sont aussi tentés de profiter des brebis

Si les évêques et prêtres doivent avant tout « prier et annoncer », cela ne signifie pas qu’ils sont indemnes du péché, fait observer le pape : « nous sommes aussi des hommes et nous sommes pécheurs » et « nous sommes tentés ».

S’inspirant d’un commentaire de saint Augustin sur le prophète Ezéchiel, le pape voit deux tentations majeures chez le prêtre : « la richesse, qui peut devenir avarice, et la vanité ».

Selon saint Augustin en effet, « quand l’évêque, le prêtre, profite des brebis pour lui-même, le rapport s’inverse : il n’est plus le prêtre, l’évêque pour le peuple, mais le prêtre et l’évêque qui prend au peuple ».

Tentation du commerce et tentation de la vanité

Dans ces deux tentations, soit « il prend la chair de la brebis pour la manger », il en profite en faisant « du commerce » et devient « avare » ou « simoniaque », soit « il tire profit de la laine pour sa vanité, pour se vanter ».

St Paul n’avait pas de compte en banque

Saint Paul d’ailleurs « n’avait pas de compte en banque » et travaillait de ses mains, souligne le pape. En ce sens, lorsqu’un évêque ou un prêtre emprunte « la route de la vanité », et se perd « dans un esprit de carriérisme » ou dans une soif de « puissance », ou encore lorsqu’il « suit l’argent », le pape estime qu’il existe un signe ne trompe pas : « le peuple ne l’aime pas ».

Si nous allons sur la route des richesses ou de la vanité nous devenons des loups pas des pasteurs

En outre, ce prêtre ou cet évêque « fait du mal à l’Eglise », ajoute-t-il. Le pape demande la prière des baptisés car « si nous allons sur la route des richesses, si nous allons sur la route de la vanité, nous devenons des loups et non des pasteurs ».

La saine folie de l’apôtre qui n’est pas un chrétien de salon (Jeudi 16/05/2013)

ROME, 16 mai 2013 (Zenit.org) – La « saine folie » du chrétien, qui est « toujours dans les ennuis » à cause du Christ, doit continuer à « déranger » le « confort » de l’homme : c’est l’exhortation du pape François, ce 16 mai 2013. Le pape a célébré la messe ce matin, à 7h, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, entouré du cardinal Peter Turkson et de Mgr Mario Toso, respectivement président et secrétaire du Conseil pontifical “Justice et Paix”, ainsi que d’un groupe d’employés du dicastère et de Radio Vatican.

Durant son homélie, le pape s’est arrêté sur la vie de l’apôtre Paul, « une campagne de batailles », une « vie avec tant d’épreuves », une vie allant de « persécution en persécution », mais une vie où « il ne se décourage pas » : le destin de Paul « est un destin marqué de croix, mais il avance ; il regarde le Seigneur et il avance », a-t-il souligné.

Le zèle apostolique de Paul qui vient de l’intérieur, de la connaissance du Christ avec le cœur

Paul « allait de l’avant », parce qu’il avait en lui « le zèle apostolique », la « ferveur apostolique », a ajouté le pape, précisant que le zèle apostolique n’était pas « un enthousiasme pour obtenir le pouvoir, ou pour obtenir quoi que ce soit ».

Ce zèle « vient de l’intérieur », et est une conséquence « de la connaissance de Jésus-Christ » avec le cœur : Paul en effet « a trouvé Jésus-Christ, a rencontré Jésus-Christ, non pas avec une connaissance intellectuelle, scientifique, mais avec cette connaissance première, celle du cœur, de la rencontre personnelle ».

Tous les ennuis de Paul et la saine folie de l’apôtre

Ainsi, si Paul est « toujours dans les ennuis », ce ne sont pas « les ennuis pour les ennuis », mais « pour Jésus », a poursuivi le pape François. Pour le pape, le zèle apostolique du chrétien a « quelque chose de la folie, mais d’une folie spirituelle, d’une saine folie ». Cette folie se comprend seulement « dans une atmosphère d’amour ».

Ne pas être des chrétiens tièdes, des chrétiens de salon, qui ne vont pas de l’avant, se réfugient dans des structures caduques

Le chrétien a souvent « des ennuis » car « il dérange », a fait observer le pape : « Paul dérange : c’est un homme qui par sa prédication, par son travail, par son attitude, dérange, car il annonce Jésus-Christ » et l’annonce de Jésus-Christ « dérange les conforts, les structures confortables ».

Les chrétiens n’échappent pas à l’installation dans le confort, a constaté le pape, pointant du doigt « les chrétiens tièdes qui n’ont pas envie d’aller de l’avant », les « chrétiens de salon », qui sont « éduqués, bien sous tous rapport », mais qui « ne savent pas donner d’enfants à l’Eglise par l’annonce et la ferveur apostolique ».

Au contraire, a-t-il insisté, le Seigneur encourage à aller « plus avant, plus avant, plus avant » sans se réfugier « dans une vie tranquille ou dans des structures caduques ».

Demander la grâce de la ferveur apostolique, de déranger les choses qui sont trop tranquilles dans l’Eglise, d’aller vers les périphéries existentielles

Saint Paul était certes un « homme fougueux », mais son zèle n’est pas lié seulement à son tempérament, c’est le Seigneur qui « s’en mêle », qui le pousse à « aller de l’avant », a estimé le pape.

Le zèle apostolique « ne doit pas appartenir seulement aux missionnaires », a-t-il poursuivi, encourageant à « demander la grâce de la ferveur apostolique et la grâce de déranger les choses qui sont trop tranquilles dans l’Eglise ; la grâce d’aller de l’avant vers les périphéries existentielles », non seulement « pour les peuples qui ne connaissent pas encore Jésus Christ », mais aussi « ici dans cette ville ».

Il s’agit de ne pas être « un homme de compromis ». Et si l’on dérange, il faut « rendre grâce au Seigneur », qui dit au chrétien, comme il disait à saint Paul : « Courage ! » (Ac 22,30.23,6-11).

Pécheur, oui, corrompu, non !» (vendredi 17/05/2013)

ROME, 17 mai 2013 (Zenit.org) – Pour le pape, « le problème n’est pas d’être pécheur », mais de « ne pas regretter le péché, de ne pas avoir honte de ce que l’on a fait » : « Pécheur, oui, corrompu, non !». Le pape François a médité sur les rencontres entre Jésus et l’apôtre Pierre, lors de la messe qu’il a célébrée ce 17 mai 2013, à la Maison Sainte-Marthe, en présence d’employés des musées du Vatican et des services de sécurité des lieux de travail au Vatican. L’Osservatore Romano rapporte des extraits de son homélie.

« Jésus modèle l’âme de Pierre en le rencontrant dans l’amour »

Le pape a d’abord rappelé les diverses rencontres décrites dans l’Evangile, à commencer par le premier dialogue entre Jésus et Pierre, ce dernier étant présenté par son frère André : « Simon, dorénavant je t’appellerai Pierre », lui dit le Christ.

« C’était le début d’une mission », a fait observer le pape : même si « Pierre n’avait rien compris, une mission lui était donnée ».

Puis le pape s’est arrêté sur la rencontre de la pêche miraculeuse, lorsque Pierre dit au Christ : « Eloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur ! » ; ou encore sur le dialogue qui survient après que de nombreuses personnes se soient détournées du Christ, ne comprenant pas son discours sur le pain de vie : « Vous aussi vous allez partir ? » Et Pierre répond : « Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. »

Le pape a également évoqué le « reniement de Pierre » et ses « larmes », croisant le « si beau » regard de Jésus. Et la rencontre après la résurrection, lorsque Jésus « lui demande par trois fois : Simon, fils de Jonas, m’aimes-tu ?» et qu’à chaque question, Pierre « se souvient qu’il l’a renié et il a honte. La honte de Pierre ».

Le Seigneur fait mûrir l’homme en le rencontrant y compris à travers le péché s’il le reconnaît

Durant toute « l’histoire de ces rencontres », « Jésus modèle l’âme de l’apôtre dans l’amour », a-t-il expliqué : « Le Seigneur est comme ça. Le Seigneur fait mûrir [l’homme] à travers les rencontres avec lui », y compris « à travers les faiblesses et les péchés » de l’homme, lorsqu’il « les reconnaît ».

Le problème n’est pas d’être pécheur mais de « ne pas regretter le péché

« L’histoire de cet homme qui s’est laissé modeler par tant de rencontres avec Jésus » sert « à tous », a estimé le pape, car le chrétien est « sur la même route, derrière Jésus pour vivre l’Evangile » et il ne doit pas « s’effrayer » car « malgré tout ce qu’avait fait Pierre », il est devenu « pape ».

En réalité, a-t-il ajouté, « le problème n’est pas d’être pécheurs », mais de « ne pas regretter le péché, de ne pas avoir honte de ce que l’on a fait ». « Pécheur, oui, corrompu, non !», a-t-il insisté.

En ce sens, « Pierre est un grand, non parce que c’est un docteur en quelque chose ou parce que c’est un brave qui a fait telle chose. C’est un grand, c’est un noble, il a un cœur noble, et cette noblesse le conduit aux larmes, à la douleur, à la honte, mais aussi à faire son travail en menant paître le troupeau ».

Comme pour Pierre, après la faute il y a toujours « une nouvelle rencontre avec Jésus », et « la joie du pardon

Comme pour Pierre, après la faute il y a toujours « une nouvelle rencontre avec Jésus », et « la joie du pardon », a conclu le pape en encourageant à « rencontrer continuellement le Seigneur », « qui purifie, rend plus mature ».

Cette attitude consiste à « se laisser rencontrer par le Seigneur », qui « cherche toujours [l’homme] » alors que ce dernier regarde « tant de fois de l’autre côté » car il n’a « pas envie de parler avec le Seigneur et de se laisser rencontrer par lui… [cette rencontre] est une grâce ».

Les potins assassins (samedi 18 mai 2013)

Anne Kurian

ROME, 20 mai 2013 (Zenit.org) – Pour ne pas être « un chrétien de bonnes manières et de mauvaises habitudes », qui « se mêle de la vie des autres », le pape a indiqué cinq façons de parler à proscrire, lors de la messe du samedi 18 mai 2013.

Pierre a la tentation de se mêler de la vie des autres, « de faire le fouineur »

Le dialogue entre Jésus et ses disciples est toujours « un dialogue d’amour », y compris après la trahison de Pierre, a constaté le pape. Mais Pierre, comme tout homme, a « la tentation de se mêler de la vie d’un autre » : « Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? Jésus lui reproche : Si je veux qu’il reste jusqu’à ce que je vienne, est-ce ton affaire ? » (Jn 21, 20-25)

Pour le pape, « cette parole est forte : est-ce ton affaire ? Qu’importe pour toi si je veux cela ? ». Si Pierre, évêque de Rome, subit lui aussi la tentation « de faire le fouineur », tout chrétien est invité à un examen de conscience : « combien de fois sommes-nous tentés de faire cela ? Le dialogue, ce dialogue d’amour avec Jésus, est entraîné sur une autre voie… »

Cinq façons destructrices de communiquer dans l’Eglise

« Se mêler de la vie de l’autre a tant de modalités », a ajouté le pape, dressant la liste de cinq façons de communiquer « destructrices » dans l’Eglise, rapportées par L’Osservatore Romano : la comparaison, le « potin », la désinformation, la diffamation et la calomnie.

1. L’envie rouille le chrétien. L’important, pas d’être grand ou petit, mais plein de l’amour de Dieu

La comparaison, a-t-il expliqué, c’est se demander sans cesse : « Pourquoi à moi et non pas à l’autre ? Dieu n’est pas juste ! ». Sainte Thérèse de l’enfant Jésus s’est aussi posé cette question, a-t-il rappelé : « quand elle était enfant, elle a eu la curiosité de comprendre pourquoi Jésus ne semblait pas juste : à l’un il donne tant et à l’autre si peu. Elle a posé la question à sa grande sœur qui a pris un dé à coudre et un verre. Elle les a remplis d’eau et lui a demandé : Dis-moi, Thérèse, lequel des deux est-il le plus plein ? Mais tous les deux sont pleins ! »

« Jésus est ainsi », a poursuivi le pape : peu importe que l’on soit « grand » ou « petit », il s’agit d’être « plein de l’amour de Jésus et de la grâce de Jésus ».

La comparaison aboutit « à l’amertume et l’envie ». « C’est ce que veut le diable : on commence à louer Jésus et puis, par cette route de la comparaison, on termine dans l’amertume et dans l’envie », a fait observer le pape.

Au final, l’envie « rouille la communauté chrétienne » et « fait tant de mal, tant de mal à la communauté chrétienne », a-t-il déploré.

2. Chrétiens éduqués mais qui écorche l’autre pour se faire grand

Le pape a poursuivi en soulignant la duplicité du « potin » : « On commence par une expression de personne bien éduquée : « Je ne veux dire de mal de personne mais il me semble que… » et ça se termine en « écorchant » le prochain ».

Le commérage en effet, « c’est s’écorcher, se faire du mal l’un à l’autre », comme pour « diminuer l’autre afin de se faire grand ». « Ça semble de bon ton de commérer… je ne sais pas pourquoi, ça a l’air bien », a fait observer le pape François, illustrant avec l’image du « caramel » : on commence par « en prendre un : Ah que c’est bon ! et puis un autre, un autre, un autre », et ce jusqu’au « mal de ventre ».

Le commérage de même « est doux au début et puis il abîme l’âme. Les ragots sont destructeurs dans l’Eglise. C’est un peu l’esprit de Caïn : tuer son frère, par la langue ».

Le pape a mis en garde : si le « potin » peut se faire « avec de bonnes manières », cependant sur cette route les chrétiens deviennent « chrétiens de bonnes manières et de mauvaises habitudes. Chrétiens éduqués, mais méchants ».

3 à 5 : La désinformation, la diffamation et la calomnies sont comme « Donner une gifle à Jésus » à travers ses frères

Le pape François a évoqué trois autres discours négatifs qui sont des « péchés » : désinformation, diffamation et calomnie sont comme « donner une gifle à Jésus » à travers ses frères, a-t-il estimé.

La désinformation revient à « dire seulement la moitié qui convient et non l’autre moitié moins avantageuse pour soi ». La diffamation, c’est « faire le journaliste » lorsqu’ « une personne a fait une grosse faute », et « détruire sa renommée ». Et la calomnie, « dire des choses qui ne sont pas vraies », c’est finalement « tuer le frère ».

En outre, a-t-il ajouté, aucun discours portant atteinte à une personne n’est nécessaire : « le Seigneur le sait, car il connaît [chaque homme] comme [il est] ».

Au lieu de regarder l’autre répondre à l’appel de Jésus qui dit : « est-ce ton affaire ? Mais toi, suis-moi ! »

En résumé, lorsque Jésus dit à Pierre « est-ce ton affaire ? Mais toi, suis-moi ! », il « montre la route : ne pas regarder de ci ou de là ».

« Suis-moi ! La comparaison avec les autres ne fera pas de bien, mais portera à l’envie et l’amertume. Suis-moi ! Les commérages ne feront pas de bien, car ils porteront à l’esprit de destruction dans l’Eglise. »

« Suis-moi ! Cette parole de Jésus est belle, elle est si claire, elle est pleine d’amour », a souligné le pape, qui a exhorté : « Ne rêvassez pas en pensant que le salut est dans la comparaison avec les autres ou dans le commérage. Demandons au Seigneur qu’il nous donne cette grâce de ne pas nous mêler de la vie des autres, de ne pas devenir des chrétiens de bonne manière et de mauvaises habitudes ».

La prière obtient des miracles (lundi 20 mai 2013)

ROME, 20 mai 2013 (Zenit.org) – « Les miracles existent encore », et le chrétien les obtient par « une prière courageuse », une prière de « lutte », a dit le pape en substance, devant les employés de Radio Vatican, lors de la messe de ce 20 mai 2013. Le pape a médité sur l’Evangile du jour, où Jésus se lamente de l’incrédulité des disciples, qui ne parviennent pas à guérir un enfant possédé : « Tout est possible pour celui qui croit », dit-il (Mc 9,14-29).

L’incrédulité, c’est le cœur qui ne s’ouvre pas, qui veut avoir tout sous son contrôle

Pour le pape, cette « incrédulité », c’est « le cœur qui ne s’ouvre pas, le cœur fermé, le cœur qui veut tout avoir sous contrôle », c’est-à-dire le cœur qui ne « donne pas le contrôle des choses à Jésus ». Tout croyant a « une part d’incrédulité en lui », a-t-il fait observer.

C’est par une prière impliquée, humble et forte qui peut faire le miracle

« Rien ne peut faire sortir cette espèce-là, sauf la prière », explique aussi Jésus dans l’Evangile. C’est donc « par une prière forte, une prière humble et forte, que Jésus peut faire le miracle ». En d’autres termes, a précisé le pape, « la prière pour demander un miracle, pour demander une action extraordinaire, doit être une prière impliquée », qui « implique » celui qui intercède.

Pas une prière de politesse mais une prière courageuse

Cette prière « courageuse », a expliqué le pape François, n’est pas « une prière de politesse », comme lorsqu’on dit : « je prierai pour toi » et qui se réduit finalement à « un Notre Père, un Je vous salue Marie » et puis « on oublie ».

« Non, a-t-il poursuivi, [il faut] une prière courageuse, comme celle d’Abraham qui luttait avec le Seigneur pour sauver la cité, comme celle de Moïse qui avait les mains levées et se fatiguait, en priant le Seigneur ; comme celle de tant de personnes, de tant de personnes qui ont la foi et qui prient avec la foi, prient, prient. »

Une prière « de lutte », comme celle de ce papa au sanctuaire de Lujan

Le pape a raconté une anecdote arrivée en Argentine : une enfant de 7 ans était malade et les médecins ne lui donnaient plus que quelques heures à vivre. Le père, « homme de foi », est « devenu comme fou et dans cette folie » a pris un autobus pour le sanctuaire marial de Lujan, à 70 km.

« Arrivé à 9h du soir, tout était fermé. Et il a commencé à prier la Vierge, les mains sur la grille en fer. Et il priait, il priait, il pleurait, il priait … et il resté là toute la nuit. Mais cet homme luttait : il luttait avec Dieu, pour la guérison de son enfant. A 6h du matin, il a repris le bus et est arrivé à l’hôpital à 9h. Il a trouvé sa femme en larmes. Et il a pensé au pire : « Mais que s’est-il passé ? ». « Les docteurs m’ont dit que la fièvre était tombée, qu’elle respire bien, qu’il n’y a rien ! Elle sortira dans deux jours, mais ils ne savent pas ce qui s’est passé ! ».

Les miracles arrivent encore mais il faut une prière qui lutte

« Ceci arrive encore, non ? Les miracles existent encore ! », a poursuivi le pape. Mais pour obtenir des miracles, il faut prier « avec le cœur » : « une prière courageuse, qui lutte pour arriver à ce miracle ».

En résumé, « la prière fait des miracles, mais nous devons croire ! », a insisté le pape, invitant à « prier avec le cœur » à l’intention de ceux « qui souffrent dans les guerres, pour tous les réfugiés, tous les drames actuels », mais aussi à réciter cette prière : « Je crois, Seigneur, aide mon incrédulité ».

La promotion véritable (mardi 21/05/2013)

ROME, 21 mai 2013 (Zenit.org) – La « lutte pour le pouvoir dans l’Eglise » ne doit « tout simplement pas exister », déclare le pape François qui explique que « progresser » dans l’Eglise c’est « s’abaisser ». Voilà « la promotion véritable », à la suite du Christ. Le pape a en effet commenté l’évangile du jour dans son homélie pour la messe du 21 mai, à 7h en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe du Vatican, en présence de différents groupes et personnalités. Des propos recueillis par Radio Vatican et par L’Osservatore Romano.

« la lutte pour le pouvoir dans l’Eglise, ne date pas d’aujourd’hui »

L’Evangile rapporte un épisode dans lequel les disciples du Christ se demandent « qui est le plus grand » parmi eux, ce qui fait dire au pape que « la lutte pour le pouvoir dans l’Eglise, ne date pas d’aujourd’hui ».

Le vrai pouvoir est un pouvoir de service, de l’abaissement, de la Croix,

Or Jésus affirme, a fait observer le pape, que « le vrai pouvoir », celui que « le Seigneur, par son exemple, nous a enseigné », c’est « le pouvoir du service ».

Le Christ lui-même « est venu non pour se faire servir, mais pour servir, et son service a été un service de la Croix », a-t-il fait observer : « Il s’est abaissé jusqu’à la mort, la mort par la Croix, pour nous, pour nous servir, pour nous sauver. Et dans l’Eglise il n’existe aucune autre route pour aller de l’avant. Pour le chrétien, aller de l’avant, progresser, signifie s’abaisser. Si nous n’apprenons pas cette règle chrétienne, jamais, jamais nous ne pourrons comprendre le vrai message de Jésus sur le pouvoir ».

Progresser, être promu, c’est s’abaisser

Progresser, a expliqué le pape François, c’est « s’abaisser », c’est « être toujours au service ». Ainsi, le plus grand est « celui qui sert le plus, qui est le plus au service des autres » : voilà la « règle chrétienne ».

C’est pourquoi au lieu de parler de « promotion » pour l’avancement de la carrière, le pape invite à dire : « celui-là a été promu à la Croix, celui-là a été promu à l’humiliation » ; « voilà la vraie promotion, celle qui ressemble le plus à Jésus ! »

Demander avec St Ignace la grâce des humiliations

Il a cité les Exercices spirituels de saint Ignace de Loyola, où celui-ci invite à demander au Seigneur Crucifié « la grâce des humiliations » : c’est là « le vrai pouvoir du service de l’Eglise » et « le vrai chemin de Jésus, la vraie promotion, et non pas les promotions mondaines ».

En d’autres termes, pour le pape, « le chemin du Seigneur est le service : comme Lui a réalisé Son Service, nous devons marcher à sa suite, sur le chemin du service » : « Voilà, a insisté le pape, le vrai pouvoir dans l’Eglise. Et je voudrais aujourd’hui prier pour nous tous, pour que le Seigneur nous donne la grâce de comprendre cela : que le vrai pouvoir dans l’Eglise, c’est le service. Et pour comprendre la règle d’or qu’Il nous a enseignée par son exemple : pour un chrétien, progresser, aller de l’avant, signifie s’abaisser, s’abaisser. Demandons au Seigneur cette grâce. »

Faire le bien, une capacité et un devoir pour tous,
le lieu pour construire cette culture de la rencontre (mercredi 22/05/2013)

ROME, 22 mai 2013 (Zenit.org) – La racine de « la possibilité de faire le bien », commune à tout homme, est « dans la création », déclare le pape François, pour qui « faire le bien n’est pas une question de foi », mais est « un devoir, pour tous ». Le pape François a célébré la messe en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, ce 22 mai 2013, en présence d’employés du gouvernorat.

Selon Radio Vatican, le pape s’est arrêté sur l’Evangile du jour, où les apôtres veulent empêcher quelqu’un qui ne suit pas Jésus de faire du bien : Ils disent, a rappelé le pape, “S’il n’est pas des nôtres, il ne peut pas faire le bien. S’il n’est pas de notre parti, il ne peut faire le bien”. Et Jésus les corrige : « Ne l’empêchez pas – Laissez le faire le bien » » (Mc 9,38-40).

Les disciples étaient un peu intolérants et persuadés d’avoir la vérité

« Les disciples étaient un peu intolérants », a-t-il fait observer, et étant persuadés « d’avoir la vérité », ils pensaient que « tous ceux qui n’ont pas la vérité, ne peuvent faire le bien ». Mais « c’était faux » et Jésus « élargit l’horizon », a-t-il poursuivi.

Dans le cœur de tous, il y a ce commandement : fais le bien et ne fais pas le mal. Tous. Y compris dans le cœur des non catholiques ou les athées

En réalité, a-t-il expliqué, « la racine de cette possibilité de faire le bien, que nous avons tous » est « dans la création » : « Le Seigneur nous a créés à son image et ressemblance, et nous sommes images du Seigneur, et Il fait le bien et nous avons tous dans le cœur ce commandement : fais le bien et ne fais pas le mal. Tous. »

Y compris, a ajouté le pape, « les non-catholiques » : tous « peuvent faire le bien » et non seulement le peuvent mais aussi « doivent » le faire, car tous ont « ce commandement à l’intérieur [d’eux-mêmes] ».

Penser que tout le monde ne peut pas faire le bien est un mur qui porte à la guerre

« Au contraire, a-t-il poursuivi, cette fermeture qui fait penser que tout le monde ne peut pas faire le bien, est un mur qui porte à la guerre et à ce que certains ont pensé faire dans l’histoire : tuer au nom de Dieu… C’est tout simplement un blasphème. Dire qu’on peut tuer au nom de Dieu, c’est un blasphème ».

Les hommes peuvent « se rencontrer là, en faisant le bien et construire « cette culture de la rencontre ».

Le Seigneur a sauvés « tous les hommes » par le sang du Christ, et ils deviennent « enfants de Dieu de première catégorie » : « tous, pas seulement les catholiques. Tous ! », les athées « eux aussi », a insisté le pape.

Créés à l’image de Dieu et sauvés par le Christ, les hommes ont « tous le devoir de faire le bien », devoir qui est aussi « un beau chemin vers la paix », a-t-il estimé : si chacun en effet « fait du bien aux autres », les hommes peuvent « se rencontrer là, en faisant le bien ».

Le bien devient terrain de rencontre et permet « lentement, peu à peu », de construire « cette culture de la rencontre ».

Le pape ajoute à l’attention des athées : « Fais le bien : nous nous rencontrerons là ! ». « Faire le bien n’est pas une question de foi, c’est un devoir, une carte d’identité que notre Père a donnée à tous, car il a fait [l’homme] à son image et ressemblance. Et Il fait le bien, toujours ».

En conclusion, le pape a invité à prier sainte Rita, « patronne des causes impossibles et désespérées », fêtée ce 22 mai : « demandons-lui cette grâce, que tous, toutes les personnes fassent le bien et se rencontrent dans ce travail, qui est un travail de création, de ressemblance à la création du Père. Un travail de famille, car tous sont enfants de Dieu : tous, tous !… Que sainte Rita nous accorde cette grâce, qui semble presqu’impossible. »

Sel de la terre ou sel en bouteille, il faut choisir (Jeudi 23/05/2013)

ROME, 24 mai 2013 (Zenit.org) – Pour le pape François, si le sel « reste dans sa bouteille », il ne « sert à rien ». De même pour le chrétien, appelé à être « sel de la terre ». C’est ce qui ressort de la messe qu’il a célébrée hier, 23 mai 2013, à la Maison Sainte-Marthe, en présence d’un groupe d’employés de la Congrégation pour les Eglises orientales. L’Osservatore Romano rapporte des extraits de son homélie.

Non aux chrétiens de musée qui gardent le sel en bouteille

« Le sel est une bonne chose » que « le Seigneur a créée », mais « s’il devient insipide avec quoi lui donnera-t-on du goût ? », a questionné le pape, s’inspirant de l’Evangile (Mc 9, 41-50).

Il a poursuivi en exhortant à partager ce sel, car s’il « reste dans la bouteille », il « perd sa saveur » et « ne sert à rien », et les chrétiens deviennent « chrétiens de musée », a-t-il mis en garde.

Le sel, c’est le sel de la foi, de l’espérance, de la charité

Ce sel, a-t-il expliqué, c’est le « sel de la foi, de l’espérance, de la charité », il naît du don des trois vertus théologales, qui découlent de la conscience « que Jésus est ressuscité pour [l’homme] » et l’a sauvé.

Si cette certitude est conservée sans être utilisée, elle est comme « le sel conservé dans une bouteille » : « Il ne fait rien, ne sert pas… et il perd sa force avec l’humidité, il devient insipide ».

Chacun dans sa particularité, sa culture

Le sel est fait pour « donner du goût », mais quand « il est bien utilisé, on ne sent pas le goût du sel », a fait observer le pape : « la saveur du sel » n’altère pas « la saveur du repas » mais au contraire l’améliore.

Pour le pape, « c’est l’originalité chrétienne : recevoir chacun dans sa particularité, tel qu’il est, avec sa personnalité, avec ses caractéristiques, avec sa culture », sans rien effacer, car les différences sont « une richesse », mais en « donnant quelque chose de plus… la saveur ».

Au contraire, tendre à « l’uniformité », reviendrait à « jeter trop de sel » : seul le goût du sel ressortirait et « non pas le goût du plat relevé par le sel ». Dans l’originalité chrétienne, a poursuivi le pape, « chacun reste ce qu’il est, chacun est distinct de l’autre ». Le sel chrétien est ce qui « fait ressortir les qualités de chacun ».

Donner le sel au service des autres… le donner, le donner, le donner !

Pour que le sel « ne se gâte pas », le pape a donné deux chemins « qui doivent aller ensemble » : d’une part, « donner le sel, au service des plats, au service des autres, au service des personnes… le donner, le donner, le donner ! ».

Mais aussi se tourner « vers l’auteur du sel, le créateur… adorer

Mais aussi se tourner « vers l’auteur du sel, le créateur » car « le sel ne se conserve pas seulement en le donnant dans la prédication. Il a besoin aussi de l’autre transcendance, de la prière, de l’adoration ».

Ainsi, a-t-il conclu, dans l’adoration du Seigneur, le chrétien « se dépasse [pour aller] de lui-même au Seigneur ; et par l’annonce évangélique », il « sort de lui-même pour donner le message ».

Vaincre ses ennemis par l’amour (jeudi 24/05/2013)

ROME, 24 mai 2013 (Zenit.org) – « Vaincre ses ennemis par l’amour », c’est la marque du chrétien, a estimé le pape durant la messe de ce 24 mai 2013, mémoire liturgique de la bienheureuse Vierge Marie « Secours des chrétiens ». Selon Radio Vatican, le pape François s’est arrêté sur deux grâces « propres au chrétien » : « Supporter avec patience » et « vaincre par l’amour ».

On peut vaincre par tant de façons mais il faut demander la grâce de vaincre par l’amour

« On peut vaincre par tant de façons », mais le chrétien doit demander « la grâce de la victoire par l’amour, au moyen de l’amour », a exhorté le pape.

Vaincre par l’amour n’est pas facile quand l’autre nous fait tant souffrir

Attitude qui « n’est pas facile », a-t-il constaté : lorsque « des ennemis extérieurs [le] font tant souffrir », il « n’est pas facile de vaincre par l’amour. Il vient l’envie de se venger… ».

Mais la « victoire » réside dans l’amour, qui est « cette douceur que Jésus a enseignée ». Comme le dit l’apôtre Jean « Ce qui nous a fait vaincre le monde, c’est notre foi » (1 Jn 5,4), ainsi « la foi est cette foi en Jésus qui a enseigné l’amour et a enseigné à aimer tous », a expliqué le pape.

La « preuve » que le chrétien est « dans l’amour », c’est lorsqu’il « prie pour [ses] ennemis », a-t-il ajouté : même s’il n’est pas facile de « prier pour ceux qui [le] font souffrir », le chrétien est « vaincu » s’il « ne pardonne pas à [ses] ennemis et ne prie pas pour eux ».

Supporter avec patience, ne pas baisser les bras

« Supporter avec patience » n’est pas facile non plus, a poursuivi le pape, surtout « lorsqu’arrivent les difficultés de l’extérieur, ou lorsque surviennent les problèmes intérieurs, dans le cœur, dans l’âme ».

Mais « supporter » n’est pas « porter sur soi une difficulté », a-t-il précisé : « Supporter c’est porter la difficulté vers le haut, avec force, pour que la difficulté n’écrase pas ».

« Porter vers le haut avec force : c’est une vertu chrétienne. Saint Paul en parle beaucoup. Supporter. Cela signifie ne pas se laisser vaincre par la difficulté. Cela signifie que le chrétien a la force de ne pas baisser les bras », a souligné le pape.

Il s’agit de ne pas se laisser aller au « découragement » ou à la tentation de « baisser les bras » : « Supporter est une grâce » à « demander dans les difficultés ».

Le beau regard des anciens qui ont su parcourir cette route de la victoire par l’amour

Evoquant les « chrétiens tristes, découragés », qui « n’ont pas eu cette grâce de supporter avec patience et vaincre avec amour », le pape a encouragé à « demander cette grâce à la Vierge ».

Mais il s’est aussi arrêté sur toutes les personnes « dont beaucoup de personnes âgées » qui ont su « parcourir cette route » : « il est beau de les regarder : ils ont ce beau regard, ce bonheur serein. Ils ne parlent pas beaucoup, mais ils ont un cœur patient et plein d’amour. Ils savent ce qu’est le pardon aux ennemis, ils savent ce qu’est prier pour les ennemis. Tant de chrétiens sont ainsi », a-t-il conclu.

Abolir les douanes pastorales et le 8ème sacrement du protocole
Samedi 25/05/2013

ROME, 27 mai 2013 (Zenit.org) – Qu’arrive-t-il si une maman célibataire veut faire baptiser son enfant ? Sans compter les coûts des cérémonies, les papiers à fournir : autant d’obstacles, pire, de « douanes » pastorales que déplore le pape.  Or, le chrétien ne doit pas être « contrôleur de la foi » mais « facilitateur », a déclaré le pape François lors de la messe du samedi 25 mai 2013.

Le pape a commenté l’Evangile du jour, où les disciples éloignent des enfants, rapportent L’Osservatore Romano et Radio Vatican. Les disciples voulaient « une bénédiction générale et puis tout le monde dehors », a-t-il fait observer, mais Jésus se fâche : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent. »

La douane pastorale

Les apôtres veulent aider Jésus en éloignant les enfants… Le protocole : 2ème personne de la Trinité

Les apôtres, a constaté le pape, ne le faisaient pas « par méchanceté » : ils voulaient simplement aider Jésus, tout comme à Jéricho ils essayaient de faire taire l’aveugle. Leur attitude signifie : « le protocole ne le permet pas : c’est la seconde personne de la Trinité ! ». Pour le pape, « tant de chrétiens » agissent ainsi.

Accueil de fiancés en parlant du coût et des papiers

Il a donné l’exemple de deux fiancés qui se présentent au secrétariat d’une paroisse pour demander le mariage et, au lieu de « soutien ou de félicitations », ils entendent parler « des coûts de la cérémonie » ou de la « régularité des papiers ».

Mère célibataire refusée pour le baptême de son enfant

De même, une maman célibataire qui se rend en paroisse, demander le baptême pour son enfant et s’entend répondre « par un chrétien ou une chrétienne » : non, « tu ne peux pas, tu dois être mariée ».

Les portes fermées, un mauvais zèle pastoral qu éloigne du Seigneur

« Regardez cette jeune fille qui a eu le courage d’aller jusqu’au bout de sa grossesse… Que trouve-t-elle ? Une porte fermée », a dénoncé le pape, pour qui « ce n’est pas un bon zèle pastoral. Cela éloigne du Seigneur, cela n’ouvre pas les portes ».

La douane pastorale 8ème sacrement institué par les hommes

« Jésus, a-t-il rappelé, a institué sept sacrements » et par cette attitude le chrétien « en institue un huitième, le sacrement de la douane pastorale » : celui qui a la possibilité « d’ouvrir la porte en rendant grâce à Dieu », fait tout le contraire.

Tentation de s’approprier le Seigneur, d’être un contrôleur de foi

Tant de fois, a-t-il déploré, le chrétien se fait « contrôleur de la foi au lieu de devenir facilitateur de la foi des personnes ». C’est la « tentation de s’approprier le Seigneur », tentation qui « commencé dès le temps de Jésus, avec les apôtres ».

Faciliter la foi aider à la faire croître

« Jésus s’indigne quand il voit ces attitudes », car au final, c’est « son peuple fidèle, les personnes qui l’aiment tant », qui en souffrent : cette attitude « ne fait pas de bien aux gens, au peuple de Dieu ».

La bonne attitude, a expliqué le pape, est au service de la foi : il s’agit de « la faciliter, la faire croître, aider à la faire croître ».

Le peuple a une foi simple, mais c’est lui qui nous apprendra à aimer Marie

La foi du peuple de Dieu est « une foi simple », a-t-il estimé : peut-être ne savent-ils pas bien expliquer ce qu’est la Vierge, « pour ceci il faut demander à un théologien ». Mais celui qui veut « savoir comment on aime Marie », c’est « le peuple de Dieu » qui le lui apprendra « mieux et bien ».

La dame argentine qui se fait rabrouer quand elle demande une bénédiction

Le peuple de Dieu « sait toujours s’approcher pour demander quelque chose à Jésus », a-t-il poursuivi, évoquant « une humble dame argentine qui demandait à un prêtre une bénédiction. Le prêtre lui a dit : Mais madame vous êtes allée à la messe ! Et il lui a expliqué toute la théologie de la bénédiction de la messe. « Ah, merci père, oui père », a répondu la dame. Mais lorsque le prêtre est parti, la dame est allée voir un autre prêtre : Donnez-moi la bénédiction ».

« Toutes ces paroles n’étaient pas entrées en elle car elle avait une autre nécessité, la nécessité d’être touchée par le Seigneur », a souligné le pape.

Demandons au Seigneur que tous ceux qui s’approchent de l’Eglise trouvent les portes ouvertes pour rencontrer cet amour de Jésus

« Pensons au saint peuple de Dieu, peuple simple, qui veut s’approcher de Jésus. Pensons à tous les chrétiens de bonne volonté qui se trompent et au lieu d’ouvrir une porte, la ferment. Demandons au Seigneur que tous ceux qui s’approchent de l’Eglise trouvent les portes ouvertes pour rencontrer cet amour de Jésus », a-t-il conclu.

La culture du bien-être et la fascination du provisoire privent du courage pour se rapprocher de Jésus (27/05/2013)

Anne Kurian

ROME, 27 mai 2013 (Zenit.org) – Le pape François a pointé du doigt les ‘richesses’ de la société actuelle qui empêchent de suivre le Christ, lors de la messe de ce matin, 27 mai 2013. Il s’agit du « bien-être » et de la « fascination du provisoire ».

Radio Vatican rapporte la présence du cardinal Philippe Barbarin, archevêque de Lyon, parmi les concélébrants, ainsi qu’un groupe de collaborateurs du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé, et des services économiques du Gouvernorat, dans l’assemblée.

Le pape s’est arrêté sur l’Evangile du jour, où un homme s’en retourne « tout triste, car il avait de grands biens » (Marc 10,17-27) : « les richesses sont un obstacle » qui « ne facilite pas le chemin vers le Royaume de Dieu », a-t-il souligné.

Quelle est la richesse du provisoire qui m’empêche de me rapprocher de Jésus ?

« Chacun possède des ‘richesses’ », a-t-il fait observer, appelant à « un examen de conscience » pour trouver ces richesses – du provisoire qui fascine – qui « empêchent de se rapprocher de Jésus sur le chemin de la vie ».

Le pape a dénoncé deux « richesses culturelles » actuelles, qui « empêchent d’avancer » : la « culture du bien-être » et « la fascination du provisoire ».

Culture du bien être qui anesthésie

La « culture du bien-être », a-t-il expliqué, « rend peu courageux, paresseux, égoïstes ». Car le bien-être « anesthésie ».

Il a donné l’exemple d’un couple qui ne voudrait « pas plus d’un enfant » sous peine de « ne pas pouvoir partir en vacances », ou bien ne pas pouvoir « acheter de maison ».

Le croyant « veut bien suivre le Seigneur, mais jusqu’à un certain point », a-t-il poursuivi, déplorant les ravages du « bien-être », qui « prive du courage, de ce courage pour se rapprocher de Jésus. C’est la première ‘richesse’ de notre culture d’aujourd’hui, la culture du bien-être ».

Les « propositions définitives » que fait Jésus, « ne plaisent pas »

Le pape a indiqué une autre ‘richesse’ actuelle : « la fascination du provisoire ». Les hommes d’aujourd’hui sont « amoureux du provisoire ». Les « propositions définitives » que fait Jésus, « ne plaisent pas » car l’homme a « peur du temps de Dieu » qui est « définitif ».

Dieu est Seigneur du temps et les hommes seigneurs du moment

Si Dieu « est Seigneur du temps », les hommes eux sont « les seigneurs du moment », a-t-il poursuivi, et voulant devenir « maîtres du temps », les hommes « réduisent le temps au moment » en se contentant du provisoire.

Mais le provisoire n’aide pas à « suivre Jésus », il consiste plutôt en une défense de « son territoire » : le pape a évoqué les chrétiens qui suivent le Seigneur « jusque-là, et puis on verra » ou encore cet homme « qui voulait devenir prêtre, mais pour dix ans, pas plus ». « Combien de couples en se mariant, sans se le dire, pensent dans leur cœur : ‘tant que dure l’amour et puis on verra…’ », a-t-il ajouté.

Suivre Jésus de près ! C’est le définitif !

Au contraire, « tant d’hommes et de femmes ont laissé leur terre pour partir comme missionnaires pour toute leur vie » ou « ont laissé leur maison pour se marier pour toute la vie » : « suivre Jésus de près ! C’est le définitif ! ».

Le pape a conclu par une prière : « Demandons au Seigneur qu’il nous donne le courage d’aller de l’avant, en nous dépouillant de cette culture du bien-être, et [qu’il nous donne] l’espérance dans le temps… non pas la petite espérance du moment ».

La foi n’est pas un vernis, elle est route qui passe par la croix (28/05/2013)

Anne Kurian

ROME, 28 mai 2013 (Zenit.org) – La vie chrétienne « n’est pas un vernis », elle « pénètre jusqu’aux os, jusqu’au cœur » de l’existence, a expliqué le pape François lors de la messe qu’il a célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, à 7h, ce 28 mai 2013. C’est pourquoi suivre le Christ ne peut pas être un moyen de faire carrière. Des collaborateurs du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, des ouvriers de la centrale thermoélectrique et de l’atelier de menuiserie du Vatican, ont participé à la célébration, indiquent L’Oservatore Romano et Radio Vatican.

Le pape a commenté l’Evangile du jour, où Pierre dit à Jésus « Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre », ce que le pape traduit par « Tout ça c’est bien, mais nous ? Nous avons tout quitté pour te suivre. Quel sera le salaire ? Comment sera la récompense ? ».

Avec des persécutions en plus… salaire du disciple

La réponse de Jésus « est un peu ironique », a-t-il constaté : « mais oui, vous qui avez quitté une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre, vous aurez cent fois plus », mais aussi « la persécution », qui semble « le salaire du disciple ».

Quand un chrétien n’a pas de difficultés dans sa vie et que tout va bien, tout est beau, quelque chose ne va pas

Celui qui veut suivre le Christ « doit suivre le même chemin que [lui] » : un chemin d’abaissement, qui « finit sur la croix », a rappelé le pape François : « Il y aura toujours les difficultés qui viennent du monde et les persécutions, car Il est passé par cette route en premier. Quand un chrétien n’a pas de difficultés dans sa vie et que tout va bien, tout est beau, quelque chose ne va pas », comme s’il avait cédé à la tentation de « suivre l’esprit du monde » plutôt que Jésus, a estimé le pape.

Il n’est pas possible de « supprimer la croix de la route de Jésus

Il n’est pas possible de « supprimer la croix de la route de Jésus, elle est toujours là », a-t-il insisté, précisant que le chrétien ne doit pas chercher à souffrir, mais « il suit Jésus par amour et quand on suit Jésus par amour, l’envie du diable peut faire tant de choses ».

La foi n’est pas un vernis

« L’esprit du monde ne tolère pas le témoignage » du chrétien, a fait remarquer le pape, évoquant Mère Teresa, vue dans la société comme une figure positive qui « a fait tant de belles choses pour les autres ».

Mais « l’esprit du monde ne dit jamais que la bienheureuse Teresa tous les jours, si longtemps, était en adoration ; jamais. Il réduit l’activité chrétienne aux bonnes actions sociales. Comme si l’existence chrétienne était un vernis, une patine de christianisme ».

« L’annonce de Jésus n’est pas une patine », a-t-il souligné, elle pénètre « dans les os », va « droit au cœur, à l’intérieur », et « change » l’homme. Et cela, « l’esprit du monde ne le tolère pas ; il ne le tolère pas et à cause de cela viennent les persécutions ».

Non au carriérisme y compris dans l’Eglise

Suivre le Seigneur n’est pas une façon d’acquérir du pouvoir, a poursuivi le pape, citant « des empereurs, tant de gouvernants, tant de personnes », qui, dans l’histoire de l’Eglise ont pensé que suivre le Christ c’était « faire carrière ». Y compris « certains prêtres, certains évêques », a-t-il ajouté.

Cette attitude ne correspond pas à l’esprit du disciple, mais plutôt à l’attitude de Pierre, qui demande : « et nous, quelle carrière faisons-nous ?». Et Jésus répond : « je vous donnerai tout, avec la persécution ».

« Demandons cette grâce : suivre Jésus sur la route qu’il a enseignée. Cela est beau : il ne nous laisse jamais seuls, jamais. Il est toujours avec nous », a-t-il conclu.

Le triomphe par l’échec (mercredi 29/05/2013)

ROME, 29 mai 2013 (Zenit.org) – Comme il l’a déjà fait à plusieurs reprises, le pape François a dénoncé la « tentation du triomphalisme dans l’Eglise » en invitant à accepter le triomphe du Christ, qui passe par « l’échec humain, », lors de la messe de ce mercredi 29 mai 2013. Selon L’Osservatore Romano, des employés du service des équipements du gouvernorat s’étaient joints au pape, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Jésus dit la vérité sur ce qui l’attend à Jérusalem

L’Evangile du jour relate la montée de Jésus à Jérusalem, avec ses disciples : « Ils étaient sur la route qui montait à Jérusalem et Jésus marchait devant. Décidé. Et on peut aussi le penser, en hâte », commente le pape (Mc 10, 32-45).

Même si les disciples sont « effrayés », Jésus leur dit « la vérité », fait-il observer : « Voici que nous montons à Jérusalem. Le Fils de l’homme sera livré aux chefs des prêtres et aux scribes, ils le condamneront à mort, ils le livreront aux païens, ils se moqueront de lui, ils cracheront sur lui, ils le flagelleront et le tueront, et trois jours après, il ressuscitera ».

Les disciples discutent sur la manière de régler l’Eglise

Et alors que le Christ allait accomplir sa mission, les disciples discutent sur « un autre projet, un autre point de vue », sur la façon de « régler l’Eglise », constate le pape : Jacques et Jean « sont allés à Jésus pour lui demander la charge de chef du gouvernement ». Et les autres « se demandaient qui parmi eux était le plus important ».

Le pape décrypte cette attitude : les disciples subissent la même tentation que Jésus dans le désert, « quand le diable lui propose un autre chemin ». D’ailleurs, Jésus subit à nouveau cette tentation par l’intermédiaire de l’apôtre Pierre qui l’implore de renoncer à la croix : « Et Jésus lui dit : Satan ! Il renonce à la tentation », souligne le pape.

Le malin qui veut que Jésus n’arrive pas à faire ce que le Père voulait qu’il fasse

Cette tentation, comme celle des tentations du Christ au désert, a pour but « que Jésus n’arrive pas à faire ce que le Père voulait qu’il fasse ».

le triomphalisme dans l’Eglise arrête l’Eglise

De même, poursuit le pape, « vouloir le triomphe tout de suite sans aller sur la croix » empêche d’avancer : « le triomphalisme dans l’Eglise arrête l’Eglise. Le triomphalisme des chrétiens immobilise les chrétiens. Une Eglise triomphaliste est une Eglise à mi-chemin ».

Non à une Eglise bien systématisée avec tous ses bureaux… christianisme à mi-chemin et mondain

C’est une Eglise qui se contente d’être « bien systématisée, avec tous ses bureaux, tout en ordre, tout est beau, efficace », mais qui « ne pense qu’aux triomphes, aux succès ».

Cette Eglise a mis de côté la « règle de Jésus » : « la règle du triomphe par l’échec. L’échec humain, l’échec de la croix ». C’est une tentation universelle, souligne le pape, la « tentation d’un christianisme sans croix. Un christianisme à mi-chemin », qui « renie les martyrs » et se contente d’un « triomphe mondain, un triomphe raisonnable ».

Une fois, je vivais un moment obscur dans ma vie spirituelle

Pour illustrer son propos, le pape raconte une anecdote personnelle : « Une fois, je vivais un moment obscur dans ma vie spirituelle, et je demandais une grâce au Seigneur. Je suis allé prêcher les exercices chez des religieuses et le dernier jour je suis allé confesser. Est venue une sœur âgée, plus de 80 ans, mais avec les yeux clairs, lumineux. C’était une femme de Dieu. A la fin, en voyant combien elle était une femme de Dieu, je lui ai dit : “Sœur, comme pénitence priez pour moi, car j’ai besoin d’une grâce, hein ? Si vous la demandez au Seigneur, il vous la donnera certainement”.

“C’est sûr que le Seigneur vous donnera la grâce, mais ne vous trompez pas : à sa façon divine” qui implique la croix

Elle s’est arrêtée un instant, comme si elle priait, et elle m’a dit : “C’est sûr que le Seigneur vous donnera la grâce, mais ne vous trompez pas : à sa façon divine”. Cela m’a fait tant de bien : entendre que le Seigneur nous donne toujours ce que nous lui demandons mais de sa façon divine ».

Cette « façon divine » implique « la croix ». Non pas « par masochisme, non non : par amour, par amour jusqu’à la fin », insiste le pape qui encourage à demander « la grâce de ne pas être une Eglise à mi-chemin, une Eglise triomphaliste ». « Si l’Eglise est humble, elle marche de façon décidée comme Jésus, elle va de l’avant, de l’avant, de l’avant !».

Oser « perdre son temps à louer Dieu » (vendredi 31/05/2013)

Homélie du matin

Anne Kurian

ROME, 31 mai 2013 (Zenit.org) – Le pape François a encouragé à « perdre son temps » à « louer Dieu gratuitement », lors de la messe de ce 31 mai 2013. Il a également invité à vivre « dans la joie » et non pas avec « des faces d’enterrement ». Ce matin, un groupe d’employés des services économiques du Vatican, et de collaborateurs des gardes suisses ont participé à la messe. D’après Radio Vatican, le pape s’est arrêté sur les termes de joie qui se font écho dans les deux lectures du jour : « Réjouis-toi, tressaille d’allégresse ! » (So 3,14-18a) ; et Jean-Baptiste qui « tressaille d’allégresse » dans le sein de sa mère (Lc 1,39-56).

Que les chrétiens n’aient pas des faces d’enterrement

Le pape a souligné la « hâte » avec laquelle Marie est venue aider sa cousine. « Nous chrétiens, ne sommes pas très habitués à parler de joie, d’allégresse … je crois que souvent nous préférons les plaintes », a-t-il fait observer.

« Sans joie », les chrétiens ne peuvent pas « devenir libres », ils deviennent « esclaves de leurs tristesses », a-t-il ajouté, citant Paul VI : « on ne peut pas faire progresser l’Évangile avec des chrétiens tristes, découragés. On ne peut pas. »

Louer Dieu, sortir de nous-mêmes pour louer ; perdre du temps en louant

Le pape a déploré « cette attitude un peu funèbre », ces visages de chrétiens qui ressemblent plus à « des faces d’enterrement » qu’à des personnes qui vont « louer Dieu ».

De la joie en effet, vient « la louange, cette louange de Marie, cette louange de Sophonie, cette louange de Siméon, d’Anne : la louange de Dieu ! », a-t-il poursuivi.

Le pape a donné la définition de la louange : « sortir de soi-même » et « louer gratuitement », tout comme la grâce que Dieu donne est « gratuite ».

Il a invité à un examen de conscience : « Vous qui êtes ici à la messe, est-ce que vous louez Dieu ou bien vous ne faites que lui demander et le remercier ? Mais louer Dieu ? C’est une chose nouvelle dans notre vie spirituelle. Louer Dieu, sortir de nous-mêmes pour louer ; perdre du temps en louant ».

Quelquefois, a-t-il fait observer, le chrétien se plaint de la longueur de la messe : s’il « ne loue pas Dieu », il ne « connaîtra pas la gratuité de perdre son temps en louant Dieu ».

S’il a « l’attitude de la joie, de la louange à Dieu », la messe ne semblera pas longue : « c’est beau ! L’éternité sera cela : louer Dieu ! Et ce ne sera pas ennuyeux : ce sera très beau ! Cette joie nous rendra libres », a souligné le pape, précisant que c’est l’Esprit-Saint qui est « l’auteur de la joie, le Créateur de la joie » et que « cette joie dans l’Esprit donne la vraie liberté chrétienne ».

Le modèle de la louange est la Mère de Jésus, a-t-il rappelé : « L’Église l’appelle “cause de notre joie”, Causa Nostrae Letitiae. Pourquoi ? Parce qu’elle porte la plus grande joie, qui est Jésus ».

Il a conclu par une invitation à « prier la Vierge, car en portant Jésus elle donne la grâce de la joie, de la liberté de la joie. Elle donne la grâce de louer, de louer par une prière de louange gratuite, car Il est toujours digne de louange ».

Le scandale de l’Incarnation (samedi 01/06/2013)

ROME, 3 juin 2013 (Zenit.org) – Le chrétien n’est pas dans une logique « raisonnable » comme le reste du monde, il ne doit « pas avoir honte de vivre avec le scandale de la croix », a dit le pape François samedi matin, 1er juin 2013, en évoquant ausis le scnadale de l’Incarnation. L’Osservatore Romano rapporte des extraits de son homélie, prononcée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en présence d’un groupe de « gentilshommes » de la Maison pontificale, rapportent Radio Vatican et L’Osservatore Romano.

La tentation de faire des belles choses sans le scandale du Verbe Incarné, de la croix

Le chrétien peut faire « toutes les oeuvres sociales » possibles, jusqu’à provoquer l’admiration des autres : « Oh que c’est bien l’Eglise, que c’est beau les œuvres sociales que fait l’Eglise ! »… mais s’il explique qu’il agit ainsi « parce que ces personnes sont la chair du Christ, le scandale arrive », a fait observer le pape.

Pourtant, cette affirmation est le « point central » de l’action du chrétien, a-t-il rappelé : « l’Eglise n’est pas une organisation culturelle, religieuse, ni sociale ; ce n’est pas cela. L’Eglise est la famille de Jésus. L’Eglise confesse que Jésus est le Fils de Dieu venu dans la chair. »

Il a dénoncé la tentation « séduisante » de « faire de bonnes choses sans le scandale du Verbe incarné, sans le scandale de la croix ». Sans l’incarnation du Verbe il manque le fondement de la foi : « c’est la vérité, c’est la révélation de Jésus. Cette présence de Jésus incarné. C’est l’essentiel ». Ce mystère ne peut « être supprimé ».

Le scandale de la croix attire la persécution du monde

Mais le scandale de la croix attire la persécution du monde : dans l’Evangile du jour, les chefs des prêtres, les scribes et les anciens demandent à Jésus : « Par quelle autorité fais-tu cela ? » (Mc 11, 27-33). Jésus répond par une question : « Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des hommes ? » et ne cède pas à leur « fausse curiosité » qui a pour but de lui « tendre un piège », a souligné le pape.

Pourquoi Jésus posait-il problème ? « Ce n’est pas parce qu’il faisait des miracles » ni parce qu’il prêchait la liberté du peuple, a répondu le pape. « Le problème qui scandalisait ces gens était que les démons criaient à Jésus : “Tu es le Fils de Dieu, tu es le Saint”. Cela est le point central ».

Tentation de devenir des chrétiens raisonnnables ou sociaux

Comme cela est arrivé au Christ, le monde tend aussi des « pièges » aux chrétiens, pièges que le pape a traduit ainsi : « mais vous chrétiens, soyez un peu plus normaux, comme les autres personnes, raisonnables, ne soyez pas si rigides ». Derrière cette invitation, il y a celle de ne pas annoncer que « Dieu s’est fait homme », car « l’incarnation du Verbe est le scandale », a-t-il estimé.

Si les chrétiens deviennent « des chrétiens raisonnables, des chrétiens sociaux », il n’y aura « plus de martyrs ». Au contraire, s’ils affirment que « le Fils de Dieu est venu et s’est fait chair », s’ils prêchent « le scandale de la croix », « les persécutions viendront, la croix arrivera ».

En conclusion, le pape François a exhorté les fidèles à demander au Seigneur « de ne pas avoir honte de vivre avec ce scandale de la croix ». Il a invité à invoquer de Dieu la sagesse, pour « ne pas se laisser prendre au piège par l’esprit du monde qui fera toujours des propositions éduquées, des propositions civilisées, de bonnes propositions ». Mais ces propositions nient « le fait que le Verbe se soit incarné », un fait qui « scandalise » et « détruit l’œuvre du diable ».

Demandons la grâce de nous sentir pécheurs, de ne pas devenir corrompus et d’aller sur la route de la sainteté (03/06/2013)

ROME, 4 juin 2013 (Zenit.org) – Les chrétiens « corrompus » sont « amnésiques », souligne le pape, car ils ont « oublié l’amour de Dieu ». Ils font « beaucoup de mal à l’Eglise ». Le pape François a évoqué trois « figures » de chrétiens dans l’Eglise – pécheurs, corrompus, saints – lors la messe qu’il a célébrée à la maison Sainte-Marthe hier, lundi 3 juin 2013, en présence des employés de la Congrégation pour la cause des saints. L’Osservatore Romano et Radio Vatican rapportent des extraits de son homélie.

« Des pécheurs, a fait observer le pape, il n’est pas nécessaire de parler trop, car nous le sommes tous. Nous nous connaissons de l’intérieur et nous savons ce qu’est un pécheur. Et si quelqu’un de nous se sent ainsi, il va faire une visite au médecin spirituel ».

Les corrompus : des pécheurs qui se sont « affermis dans le péché et ne sentent pas le besoin de Dieu

Les « corrompus », étaient aussi « pécheurs comme tous », mais ils ont fait « un pas supplémentaire » : ils se sont « affermis dans le péché et ne sentent pas le besoin de Dieu ». Ou du moins ils « croient ne pas le sentir » car « ce rapport à Dieu est inscrit dans le code génétique. Et comme ils ne peuvent pas le nier, ils se font un Dieu spécial : eux-mêmes », a poursuivi le pape.

Ces corrompus sont illustrés par la parabole évangélique du jour (Mc 12, 1-12), où Jésus parle du propriétaire d’une vigne, symbole du peuple de Dieu. Tout comme ce propriétaire prend soin de sa vigne, Dieu a appelé l’homme « avec amour », il le « protège ». Et « il lui donne la liberté, il donne tout cet amour “en location”. C’est comme s’il disait : garde et protège mon amour comme je t’ai protégé. C’est le dialogue entre Dieu et [l’homme] : préserver l’amour. Tout commence par cet amour ».

Mais les vignerons auxquels la vigne est confiée se sont corrompus, a souligné le pape François : ils « se sont sentis forts, ils se sont sentis autonomes par rapport à Dieu ». « Ils se sont emparés de cette vigne ; ils ont perdu le rapport avec le maître de la vigne ». Ils n’ont « plus besoin de Dieu, de ce patron ».

Les corrompus sont de grands amnésiques qui ont oublié cet amour avec lequel le Seigneur a fait la vigne, les a faits

« Les corrompus sont de grands amnésiques, ils ont oublié cet amour avec lequel le Seigneur a fait la vigne, les a faits. Ils se sont coupés de ce rapport et de cet amour. Ils sont devenus adorateurs d’eux-mêmes », a expliqué le pape.

Personne n’est à l’abri du « danger » de « devenir corrompu »

Personne n’est à l’abri du « danger » de « devenir corrompu », a-t-il mis en garde : « il y en a dans les communautés chrétiennes et ils font tant de mal. Jésus parle aux docteurs de la loi, aux pharisiens, qui étaient corrompus. Il leur dit qu’ils sont des sépulcres blanchis. Et dans les communautés chrétiennes les corrompus sont ainsi. On dit : Ah, c’est un bon chrétien, il appartient à telle confraternité ; c’est l’un des nôtres. Mais pas du tout : ils sont pour eux-mêmes. »

« Judas a commencé par être un pécheur avare, il a terminé dans la corruption », car « la route de l’autonomie est une route dangereuse », a insisté le pape, avant de formuler le voeu suivant : « Que de mal font les corrompus dans les communautés chrétiennes ! Que le Seigneur nous libère du glissement sur la voie de la corruption !».

Demandons la grâce de nous sentir pécheurs, de ne pas devenir corrompus et d’aller sur la route de la sainteté

Evoquant le 50e anniversaire de la mort du bienheureux Jean XXIII « un modèle de sainteté », fêté le 3 juin, le pape a aussi parlé « des saints » : dans la parabole, les saints « sont ceux qui vont relever le loyer et ils savent ce qui les attend. Mais ils doivent le faire et ils font leur devoir. Les saints sont ceux qui obéissent au Seigneur, ceux qui adorent le Seigneur, ceux qui n’ont pas perdu la mémoire de l’amour avec lequel le Seigneur a fait la vigne. Les saints dans l’Eglise. Et de la même façon que les corrompus font tant de mal à l’Eglise, les saints font tant de bien ».

« Des corrompus, l’apôtre Jean dit qu’ils sont l’antéchrist, ils sont parmi nous, mais ne sont pas de nous. Des saints, la parole de Dieu en parle comme de la lumière : ce sont ceux qui seront devant le trône de Dieu, en adoration ».

« Demandons aujourd’hui au Seigneur la grâce de nous sentir pécheurs. Mais vraiment pécheurs. La grâce de ne pas devenir corrompus : pécheurs oui, corrompus, non. Et la grâce d’aller sur la route de la sainteté », a conclu le pape.

Parler en vérité, langage de l’amour et non l’hypocrisie des corrompus (04/06/2013)

ROME, 5 juin 2013 (Zenit.org) – Le pape François a invité à avoir une « façon de parler évangélique », c’est-à-dire « sans hypocrisie » mais « comme un enfant, dans la vérité de l’amour ». Le pape a célébré la messe du matin en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en présence de Nerses Bedros XIX Tarmouni, patriarche de Cilice des arméniens et d’employés de la Bibliothèque apostolique vaticane, hier, mardi 4 juin 2013.

Il avait parlé la veille de la corruption dans l’Eglise. Mardi, il a poursuivi sur le même ton en dénonçant le « langage de la corruption : l’hypocrisie ». Radio Vatican et L’Osservatore Romano rapportent des extraits de son homélie.

Hypocrisie diabolique des pharisiens corrompus

Le pape a commenté l’évangile du jour où « quelques pharisiens et hérodiens » tendent un piège à Jésus : « Maître, nous le savons : tu es toujours vrai ; tu ne te laisses influencer par personne, car tu ne fais pas de différence entre les gens, mais tu enseignes le vrai chemin de Dieu » (Mc 12, 13-17).

Mais « ils ne croyaient pas à ce qu’ils disaient, c’était une flatterie », un « discours de flatteur, avec des paroles souples, avec de belles paroles, avec des paroles trop sucrées », a-t-il fait observer.

Ce discours, a-t-il poursuivi est « le langage des corrompus, la langue de l’hypocrisie » et l’évangéliste précise que Jésus le sait : « sachant leur hypocrisie ». Les corrompus « n’aiment pas la vérité. Ils aiment seulement eux-mêmes et cherchent à tromper, à impliquer l’autre dans leur mensonge. Ils ont le cœur menteur ; ils ne peuvent pas dire la vérité ».

Pour le pape, l’hypocrisie « est le langage de Satan après le jeûne dans le désert : tu as faim ? Tu peux transformer cette pierre en pain. Pourquoi tant de travail ? Jette-toi du haut du temple. Ce langage qui semble convaincant porte à l’erreur, au mensonge ».

Ce langage est une tentative de « persuasion diabolique », dont les pharisiens feront usage également auprès de Pilate au moment de la Passion : « nous n’avons pas d’autre roi que César ». Par ce langage, ceux qui semblent « louer » le Christ « finissent par le trahir et l’envoyer sur la croix. Mais Jésus les regarde en face et leur dit : hypocrites ! ».

Au contraire, le « langage de vérité » fonctionne « avec l’amour »

Au contraire, le « langage de vérité » fonctionne « avec l’amour », « il n’y a pas de vérité sans amour », a souligné le pape : « l’amour est la première vérité. Et s’il n’y a pas d’amour il n’y a pas de vérité ».

Chez les hypocrites « la vérité est esclave de leur propres intérêts » et le seul amour qu’on peut y trouver c’est « l’amour de soi », une « idolâtrie narcissique qui les porte à trahir les autres et aux abus de confiance ».

« La douceur que Jésus demande n’a rien, rien à voir avec cette flatterie, avec cette façon sucrée d’avancer. Rien. La douceur est simple, comme celle d’un enfant ; et un enfant n’est pas hypocrite, parce qu’il n’est pas corrompu. Quand Jésus dit : que votre oui soit oui, que votre non soit non, avec une âme d’enfant, c’est le contraire de ce que disent les corrompus ».

Faisons notre examen de conscience : quel langage parlons-nous ?

Faisant remarquer que chacun a « une certaine faiblesse intérieure », une vanité, qui aime « que l’on dise du bien de soi », le pape a invité à un examen de conscience : « Demandons-nous aujourd’hui quel est notre langage : parlons-nous en vérité avec amour ou bien parlons-nous un peu avec ce langage » hypocrite ?

« Que notre façon de parler soit évangélique », a-t-il conclu : « Que ce soit le langage des simples, des enfants, des fils de Dieu : parler dans la vérité de l’amour ».

Se plaindre devant Dieu n’est pas un péché » (05/06/2013)

ROME, 6 juin 2013 (Zenit.org) – Que faire face à la souffrance ? « Prier, prier pour eux », répond le pape, pour qui c’est le mystère de la communion des saints : faire entrer les personnes qui souffrent « dans son propre cœur ». Dans l’homélie d’hier, mercredi 5 juin 2013, en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, le pape s’est arrêté avec empathie sur la « souffrance existentielle » de « tant de personnes » dans le monde. Il a encouragé à prier pour eux « avec sa chair », soulignant que « se plaindre devant Dieu n’est pas un péché ». Le cardinal Antonio Canizares Llovera, préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, et le P. Anthony Ward, sous-secrétaire, ont concélébré avec le pape. Dans l’assemblée, des employés du dicastère et d’autres, de la Bibliothèque apostolique vaticane, étaient présents.

Se plaindre devant Dieu n’est pas un péché

Le pape a d’abord commenté la première lecture (Tb 3, 1-11.16-17), où Tobie et Sara, deux personnes « souffrantes », sont en recherche d’une « porte de sortie ». « Ils ne blasphèment pas, mais ils se plaignent », a-t-il constaté, précisant que « se plaindre devant Dieu n’est pas un péché ».

« Le Seigneur entend, écoute les complaintes », a-t-il ajouté, citant un prêtre de sa connaissance qui disait un jour à « une dame qui se lamentait devant Dieu : Mais madame, c’est une forme de prière, continuez ».

Job et Jérémie aussi « se lamentent sur une malédiction : non sur le Seigneur, mais sur cette situation ». Du reste, se lamenter « est humain », car « il y a tant de personnes dans cet état de souffrance existentielle », a souligné le pape : « Pensons à la Syrie, aux réfugiés, à tout cela… aux hôpitaux : combien souffrent de cette façon, en maladie terminale ? ».

Pour parler « des personnes, qui souffrent, il faut le faire avec son cœur, avec sa chair

Dans l’Evangile (Mc 12, 18-27), les saducéens présentent l’histoire de la femme aux sept maris comme « un laboratoire, tout aseptisé, un cas de morale », a-t-il poursuivi. Mais pour parler « des personnes, qui sont en situation limite » ou « des personnes qui souffrent », il faut le faire « avec le cœur proche d’eux », c’est-à-dire penser à elles « avec son cœur, avec sa chair ».

Les personnes qui souffrent doivent entrer dans mon cœur, doivent être une inquiétude pour moi

« Dans l’Eglise, a-t-il constaté, tant de personnes sont dans cette situation ». Que faire face à tant de souffrance ? « Ce que dit Jésus : prier, prier pour eux », a répondu le pape, donnant la définition du mystère de la communion des saints : « Les personnes qui souffrent doivent entrer dans mon cœur, doivent être une inquiétude pour moi. Mon frère souffre, ma sœur souffre… Seigneur regarde-le, qui pleure, qui souffre ».

Cette communion des saints est aussi illustrée par une parole de la première lecture qui « ouvre la porte à l’espérance » : « En ce temps-là, les prières de l’un et de l’autre furent agréées devant le Dieu Très-Haut dans sa gloire, et le saint ange du Seigneur, Raphaël, fut envoyé pour les guérir l’un et l’autre, car leurs prières avaient été présentées en même temps devant le Seigneur ». Tobie et Sara prient « en même temps », a fait observer le pape François.

Prier avec sa chair non pas avec des idées

Il s’agit de « prier avec sa chair », non pas « avec les idées, prier avec le cœur », a insisté le pape, qui a affirmé : « La prière parvient toujours à la gloire de Dieu. Toujours, quand c’est la prière du cœur ».

Au contraire, si la souffrance est considérée comme « un cas de morale », la prière « ne parvient jamais [à Dieu], parce qu’elle ne sort jamais de soi-même, elle n’implique pas, elle est un jeu intellectuel ».

Parlons à Jésus de tous ces frères et sœurs qui souffrent tant

Le pape a conclu avec cet encouragement : « Parlons à Jésus de tous ces frères et sœurs qui souffrent tant, qui sont dans cette situation. Pour que notre prière soit un peu d’espérance pour tous ».

Déclarer « je crois en Dieu » ne suffit pas ! Il faut le vivre  (06/06/2013)

ROME, 6 juin 2013 (Zenit.org) – Il ne suffit pas de dire « je crois en Dieu », souligne le pape François, il faut aussi le vivre, c’est-à-dire chasser toutes les autres idoles « cachées » dans sa vie. L’Osservatore Romano et Radio Vatican rapportent des extraits de l’homélie du pape ce matin, 6 juin 2013, au cours de la messe qu’il a célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en présence d’employés de la Bibliothèque apostolique vaticane, et du personnel laïc de l’Université du Latran.

Dans l’Evangile du jour (Mc 12,28-34) le scribe qui demande à Jésus « Quel est le premier de tous les commandements ? » essayait peut-être de « le mettre à l’épreuve », a estimé le pape François, donnant sa lecture de l’extrait biblique.

Scribe, tu connais bien la théorie mais il faut vivre ce commandement

Lorsque le scribe approuve la réponse du Christ, ce dernier lui déclare : « Tu n’es pas loin du Royaume de Dieu ». Pour le pape, Jésus a voulu signifier : « Tu connais bien la théorie », mais « il te manque encore une distance [pour parvenir] au Royaume de Dieu », il s’agit de continuer à avancer pour transformer « ce commandement en réalité », puisque « la confession de Dieu » se fait sur le « chemin de la vie ».

Il ne suffit pas de dire je crois en Dieu et vivre en ayant d’autres divinités à disposition

Cette question est valable pour tous : « Il ne suffit pas de dire : ‘Je crois en Dieu, Dieu est l’unique Dieu’. C’est bien, mais comment vis-tu sur la route de la vie ? », a questionné le pape, en faisant observer qu’il était possible de dire : « Le Seigneur est l’unique Dieu, il n’y en a pas d’autres », tout en vivant « comme s’il n’était pas l’unique Dieu et en ayant d’autre divinités à sa disposition ».

L’esprit du monde, non !

C’est tout le danger représenté par l’esprit du monde, qui encourage à « l’idolâtrie ». « Jésus était clair à ce sujet : l’esprit du monde, non », a-t-il rappelé (Jn 17,14).

Tout homme a ses idoles cachées, il faut les découvrir pour les détruire

« L’idolâtrie est subtile », a mis en garde le pape, soulignant que tout homme avait « ses idoles cachées » et que « le chemin à parcourir pour arriver au Royaume de Dieu » implique de « découvrir ces idoles cachées » : tout comme Rachel, femme de Jacob, a caché les idoles qu’elle a prises dans la maison de son père « dans le palanquin du chameau », (Gn 31,34) tout croyant possède des idoles « cachées » dans « sa personnalité », dans sa « façon de vivre », idoles qu’il s’agit de « chercher » et de « détruire ».

Le pape a cité l’apôtre Jacques : « Créatures adultères ! Vous savez bien que l’amour pour les choses du monde est hostilité contre Dieu ; donc celui qui veut aimer les choses du monde se pose en ennemi de Dieu » (Jc 4,4).

Pourquoi « adultères ? », s’est demandé le pape : « Parce que celui qui est un ‘ami’ du monde est un idolâtre, il n’est pas fidèle à l’amour de Dieu. La route pour avancer vers le Royaume de Dieu, est un chemin de fidélité qui ressemble à celui de l’amour nuptial ».

Pour suivre Dieu, a-t-il insisté, il faut un amour fondé sur la « fidélité » : « c’est la fidélité qui demande de chasser les idoles, de les dévoiler », afin de rester « fidèle dans l’amour ».

Pour conclure, le pape a invité à prier le Christ, même si « c’est difficile » : « Seigneur, tu es si bon, enseigne-moi cette route pour être chaque jour moins loin du Royaume de Dieu, cette route pour chasser toutes les idoles ».

Aimer, en actes plus qu’en paroles Homélie de la fête du Sacré-Cœur (07/06/2013)

ROME, 10 juin 2013 (Zenit.org) – Le pape François encourage à aimer « non par les paroles mais par les oeuvres, avec sa vie », à l’exemple du Christ. Vendredi dernier, 7 juin 2013, le pape a célébré la messe en la solennité du Sacré-Cœur de Jésus, à la Maison Sainte-Marthe, en présence d’un groupe d’employés des Archives secrètes du Vatican. L’Osservatore Romano et Radio Vatican rapportent des extraits de son homélie.

Les deux piliers de l’amour : agir plus que parler, donner plus que recevoir

Le pape a défini la solennité du Sacré-Cœur de Jésus comme la « fête de l’amour » : Jésus « a voulu montrer son cœur, comme le cœur qui a tant aimé ». La fête du Sacré-Cœur est donc surtout la « commémoration de l’amour de Dieu ».

Citant saint Ignace, le pape a indiqué les deux « piliers du vrai amour » : d’une part « l’amour se manifeste plus dans les oeuvres que dans les paroles ». D’autre part « l’amour consiste plus à donner qu’à recevoir ». Le pape a développé ces critères en s’appuyant sur les lectures du jour.

Jésus qui nous a aimés par sa vie

« Alors que nous n’étions encore capables de rien, le Christ, au temps fixé par Dieu, est mort pour les coupables que nous étions », affirme l’apôtre Paul dans la première lecture (Rm 5,5b-11) : Jésus, a expliqué le pape, a aimé l’homme « non par des paroles mais par les oeuvres, avec sa vie ». Et il « a donné sans rien recevoir » en retour.

Dieu connaît toutes ses brebis par leur nom

« Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, la liturgie montre l’amour de Dieu dans la figure du pasteur. Psaume 22 : « Le Seigneur est mon berger ». En quoi est-ce que cela consiste ?

Tout d’abord, Dieu « connaît toutes ses brebis », comme l’illustre Ezechiel 34, 11-16 : « La brebis perdue, je la chercherai ; l’égarée, je la ramènerai. Celle qui est blessée, je la soignerai. Celle qui est faible, je lui rendrai des forces. Celle qui est grasse et vigoureuse, je la garderai, je la ferai paître avec justice ».

Pour le pape, Dieu « les connaît toutes, une à une, par leur nom ». Dieu ne connaît pas les hommes « en groupe », mais « un par un ». Car « l’amour n’est pas un amour abstrait, ou général pour tous ; c’est un amour pour chacun. Et ainsi a aimé Dieu ».

Une proximité de Dieu inimaginable

Ensuite, « Dieu s’est fait proche », a ajouté le pape : Dieu « se fait proche par amour et chemine avec son peuple ».

Ce cheminement parvient « à un point inimaginable », a-t-il fait observer : « on n’aurait jamais pu penser que ce même Seigneur se fasse l’un de nous et chemine avec nous, et demeure avec nous, demeure dans son Eglise, demeure dans l’eucharistie, demeure dans sa parole, demeure dans les pauvres et demeure avec nous en cheminant. C’est la proximité du pasteur ».

Cette proximité est soulignée aussi dans l’Evangile de la brebis perdue et retrouvée (Lc 15, 3-7), où le berger « aime avec tendresse ». Le Seigneur « connaît cette belle science des caresses : il n’aime pas avec des paroles ; il se rend proche et dans cette proximité il donne son amour avec toute la tendresse possible ».

Proximité et tendresse sont « deux facettes de l’amour du Seigneur

Proximité et tendresse sont « deux facettes de l’amour du Seigneur, qui donne tout son amour, y compris dans les plus petites choses, avec tendresse ». Mais c’est aussi « un amour fort », a précisé le pape.

Se faire proche de l’autre comme le bon Samaritain

En conclusion, il a invité à suivre cet exemple d’amour : « le Seigneur le dit : aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ». Il s’agit de « se faire proche du prochain et tendre comme le bon samaritain ».

Pour « rendre au Seigneur » son amour, le pape a encouragé à « dire : Oui, en l’aimant, en se rapprochant de lui, en devenant tendres à son égard ».

Mais, le plus important : se laisser aimer par Dieu

Mais le plus important, a-t-il insisté, est de « se laisser aimer par lui. Ouvrir son cœur et se laisser aimer », ce qui est « plus difficile que d’aimer Dieu ». Cela signifie « le laisser se faire proche de nous, et le sentir proche. Le laisser se faire tendre, nous caresser ». C’est « si difficile : se laisser aimer par lui ».

« Garder la Parole » Samedi 8 juin 2013

Confronter sa vie à la parole de Dieu

ROME, 10 juin 2013 (Zenit.org) – Le pape François invite à « lire sa vie » à la lumière de la Parole de Dieu, ce qui implique de « faire un effort particulier dans son cœur ». Radio Vatican et L’Osservatore Romano rapportent des extraits de l’homélie du pape, prononcée durant la messe de samedi 8 juin dernier, pour la fête du Cœur immaculé de Marie, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. Commentant l’évangile (Lc 2, 41-51) le pape a médité sur la « stupeur » éprouvée par les docteurs de la loi qui écoutent Jésus âgé de 12 ans, et par ses parents. Le premier effet de la Parole de Dieu est de « surprendre », a-t-il constaté.

Garder la Parole, ce n’est pas mettre la parole en bouteille, c’est Ouvrir son cœur

En un second temps, la Parole « donne la joie ». Mais pour le pape, « l’étonnement est plus que la joie. Il est le moment où la Parole de Dieu est semée dans le cœur » de l’homme.

La stupeur n’est pas seulement un état de départ. Le croyant doit la porter avec lui toute la vie, en « gardant la Parole de Dieu », comme Marie : « Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements ».

« Garder » la Parole de Dieu, a précisé le pape, ce n’est pas « recevoir la Parole, prendre une bouteille, mettre la Parole dans la bouteille et la conserver ». C’est plutôt « ouvrir son cœur » à cette Parole, « comme la terre s’ouvre pour recevoir la semence ».

Lire sa vie avec la Parole de Dieu : c’est cela garder la Parole .

« Garder la Parole de Dieu c’est la recevoir dans son cœur », a-t-il poursuivi, soulignant la nécessité de « préparer son cœur ». Cette préparation du cœur consiste à « méditer sur ce que dit cette Parole aujourd’hui, en regardant ce qui arrive dans sa propre vie ».

« C’est un grand travail spirituel. Jean-Paul II disait que Marie avait fait, pour ce travail, un effort particulier dans son cœur ».

Malgré la difficulté, ce n’est « pas une anxiété », a-t-il précisé, c’est « un travail : chercher ce que signifie cela à tel moment ; ce que veut dire le Seigneur à ce moment-là ». Lire « sa vie avec la Parole de Dieu : c’est cela garder la Parole ».

Ce travail implique aussi de faire mémoire : « La mémoire est une façon de garder la Parole de Dieu, de la protéger, de se rappeler de ce que le Seigneur a fait dans sa vie, toutes les merveilles du salut » et enfin de « garder l’espérance ».

Les antithèses du cœur préparé : cf. parabole du semeur

Evoquant la parabole du semeur, le pape a mis en garde contre les attitudes contraires à l’accueil de la Parole : certains grains « tombent sur le chemin et les oiseaux les mangent », a-t-il rappelé : ce sont les « cœurs qui ne savent pas recevoir la Parole ».

D’autres tombent « dans une terre remplie de pierres, la semence ne peut faire de racines et elle meurt » : ce sont les cœurs « inconstants », qui oublient la parole lorsqu’arrive la tribulation.

« La Parole tombe aussi sur une terre non préparée, avec des épines, et à la fin elle meurt » car elle « n’est pas protégée ». Les épines, c’est « l’attachement aux richesses, les vices, etc ».

Demandons au Seigneur la grâce de recevoir la Parole de Dieu et de la garder, et aussi la grâce d’avoir un cœur qui se fatigue pour garder la Parole

« Demandons au Seigneur la grâce de recevoir la Parole de Dieu et de la garder, et aussi la grâce d’avoir un cœur qui se fatigue pour garder la Parole », a-t-il conclu.

Pourquoi le salut fait peur (10/06/2013)

ROME, 10 juin 2013 (Zenit.org) – Le salut « fait peur » car l’homme est appelé à « tout donner », au point que ce soit le Seigneur qui « commande ». Or l’homme préfère être « son propre patron », souligne le pape. Ce lundi 10 juin 2013, lors de la messe qu’il a célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le pape François a exhorté à « ouvrir son cœur » à l’Esprit-Saint et non à « l’esprit du monde ». Des employés du Conseil pontifical pour les laïcs étaient présents. Son homélie est rapportée par L’Osservatore Romano et Radio Vatican.

Le salut fait peur parce que l’homme doit tout donner et accepter que le Seigneur commande

Pourquoi des personnes sont-elles fermées au salut ?, s’est demandé le pape. Parce que « le salut fait peur », a-t-il répondu : l’homme « a besoin » du salut mais en même temps il a « peur », car « quand le Seigneur vient le sauver, [l’homme] doit tout donner », au point que ce soit le Seigneur qui « commande ».

Et l’homme a « peur de cela » car il veut « commander », il veut être « son propre patron ». A cause de cette peur, « le salut ne peut avoir lieu ».

La tentation de négocier, de prendre ce qui arrange

Le pape a mis en garde contre la fuite, c’est-à-dire la tentation pour l’homme de chercher à « négocier », à prendre ce qui l’arrange, « un peu de ci et un peu de ça ». Cela revient à « faire une macédoine : un peu d’Esprit Saint et un peu de l’esprit du monde », a-t-il expliqué.

Pourtant il faut choisir, « une chose ou l’autre» : « on ne peut servir deux maîtres. Ou bien on sert l’Esprit Saint ou bien on sert l’esprit du monde. On ne peut pas tout mélanger », a-t-il insisté. Sinon, l’homme court le risque de l’hypocrisie, c’est-à-dire « ne pas laisser l’Esprit changer son cœur ».

Accepter de dépendre du Seigneur et de l’Esprit, c’est être libre

Le pape a relevé un paradoxe : alors que la « liberté que donne l’Esprit » semble « une sorte d’esclavage, un esclavage envers le Seigneur », en réalité elle « rend libre ». Tandis que la liberté humaine est « un esclavage envers l’esprit du monde ».

« Seule la sagesse de l’Esprit, rend libre », d’une « liberté qui nait de l’Esprit Saint qui sauve, qui console, qui donne vie », a-t-il ajouté.

Nécessité d’un cœur ouvert qui laisse Jésus le changer

Parmi la foule qui suivait Jésus, « nombreux avaient besoin de salut », a-t-il fait observer. Mais il y avait aussi ceux qui « étaient là pour examiner cette nouvelle doctrine et pour se quereller avec Jésus. Ils n’avaient pas le cœur ouvert, ils avaient le cœur fermé » et à cause de cela « Jésus ne pouvait pas les changer ».

Seul « un cœur ouvert » peut aider à comprendre « les nouveaux commandements des Béatitudes » (Mt 5, 1-12) : sans cette ouverture, « être pauvre, être doux, être miséricordieux » semble « insensé ». Les Béatitudes sont « la loi de ceux qui ont été sauvés », la loi « des libres, avec la liberté de l’Esprit Saint ».

Il s’agit donc de garder « le cœur ouvert » et de « goûter la consolation de l’Esprit-Saint qui est salut ». Dans la première lecture (Co 1, 1-7), a fait observer le pape, Paul parle « neuf fois de consolation » sur sept versets.

Nécessité de la force de l’Esprit de Dieu, de cette consolation, de cette présence de Jésus dans le cœur

La lettre de l’apôtre s’adresse aux chrétiens « jeunes dans la foi », à ceux qui « ont commencé depuis peu la route de Jésus ». Ces chrétiens « n’étaient pas tous persécutés. C’était des personnes normales qui avaient leur famille, leur travail », a-t-il poursuivi.

Si Paul « insiste sur cela », a estimé le pape, c’est parce que ces personnes « avaient trouvé Jésus ». Et c’est « un changement de vie tel qu’une force spéciale de Dieu, de l’Esprit-Saint, était nécessaire ; et cette force, c’est la consolation ».

Le pape a défini cette consolation comme « la présence de Dieu dans le cœur » de l’homme, après qu’il lui ait « ouvert la porte ». La conversion, c’est « ouvrir la porte au Seigneur».

En résumé, le salut revient à « vivre dans la consolation de l’Esprit-Saint » et non pas « dans la consolation de l’esprit du monde », qui est « le péché ».

Une Eglise riche c’est une Eglise qui vieillit (11/06/2013)

ROME, 11 juin 2013 (Zenit.org) – « Une Eglise riche et une Eglise sans la gratuité de la louange », c’est une Eglise qui « vieillit », qui devient « une ONG », qui « n’a plus de vie », a souligné le pape François ce 11 juin 2013, lors de la messe qu’il a célébrée en présence de collaborateurs de la Congrégation pour la doctrine de la foi. Selon Radio Vatican et L’Osservatore Romano, le pape a commenté l’évangile du jour où Jésus envoie ses disciples annoncer la Bonne nouvelle : « Ne vous procurez ni or ni argent, ni petite monnaie pour en garder sur vous » (Mt 10,7-13).

Annoncer avec simplicité pour laisser place au pouvoir de la Parole de Dieu

L’annonce doit se faire « avec simplicité », a-t-il constaté, elle doit « laisser place au pouvoir de la Parole de Dieu », et il faut pour cela faire « confiance à la Parole de Dieu ».

Pour le pape, le « mot-clé » des consignes données par Jésus est : « Vous avez reçu gratuitement : donnez gratuitement » : « La prédication évangélique naît de la gratuité, de la stupeur du salut » qui est reçu « gratuitement » et doit donc être donné « gratuitement ».

Signes que l’apôtre annonce dans la gratuité sans chercher à être organisateur et entrepreneur : pauvreté et capacité de louer

Le pape a décrit deux signes qui montrent qu’un apôtre vit dans cette gratuité : la pauvreté et la capacité de louer.

« L’annonce de l’Evangile doit aller par la route de la pauvreté », a-t-il expliqué, c’est-à-dire que celui qui annonce n’a pas de richesse et ne recherche pas de richesse, il ne cherche pas non plus à « devenir organisateur, entrepreneur » : sa seule richesse est « le don qu’il a reçu, Dieu ».

Une Eglise riche et une Eglise sans la gratuité de la louange », c’est une Eglise qui « vieillit »,

D’autre part, « quand un apôtre ne vit pas cette gratuité, il perd la capacité de louer le Seigneur », a-t-il estimé. Louer le Seigneur « est essentiellement gratuit, c’est une oraison gratuite », le croyant « ne demande rien, il loue seulement ».

Au contraire, « une Eglise riche et une Eglise sans la gratuité de la louange », c’est une Eglise qui « vieillit », qui devient « une ONG », qui « n’a plus de vie ».

Non à la tentation de puiser la force ailleurs que dans la gratuité

« C’est comme cela depuis le commencement », a rappelé le pape : « Saint Pierre n’avait pas de compte en banque et quand il a dû payer les impôts le Seigneur l’a envoyé en mer pêcher un poisson et trouver la monnaie à l’intérieur du poisson, pour payer. Philippe, quand il a trouvé le ministre de l’économie de la reine Candace, n’a pas pensé : ‘Ah, bien, faisons une organisation pour soutenir l’Evangile…’ Non ! Il n’a pas fait une ‘affaire’ avec lui : il a annoncé, il a baptisé et il s’en est allé ».

Le royaume de Dieu « est un don gratuit », a insisté le pape, dénonçant  « la tentation de puiser des forces ailleurs », alors que la « force » de l’annonce est « la gratuité de l’Evangile ».

« l’Eglise grandit non par le prosélytisme, mais par attraction

« Dans l’Eglise il y a toujours eu cette tentation », qui fait passer l’annonce pour « du prosélytisme », a-t-il ajouté. Or le Seigneur « a invité à annoncer, pas à faire des prosélytes », ainsi que le disait aussi Benoît XVI : « l’Eglise grandit non par le prosélytisme, mais par attraction ».

Cette attraction vient du témoignage de « ceux qui, dans la gratuité, annoncent la gratuité du salut », a souligné le pape François : « tout est grâce. Tout. » Et si la grâce « est laissée de côté », alors « l’Evangile n’a pas d’efficacité ».

En conclusion, le pape a invité à demander « la grâce de reconnaître cette gratuité, ce don de Dieu » et « d’avancer dans la prédication évangélique avec cette gratuité ».

Prendre la route de la liberté de l’Esprit Saint (Mercredi 12/06/2013)

ROME, 12 juin 2013 (Zenit.org) – Si « la pleine sécurité est dans l’Esprit Saint » cependant elle fait peur car l’Esprit Saint « ne donne pas de sécurité humaine » : l’homme « ne peut pas contrôler l’Esprit Saint », souligne le pape, ce 12 juin 2013. Le pape François a célébré la messe ce matin, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en présence d’un groupe de prêtres, religieux et laïcs de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée. Selon Radio Vatican et L’Osservatore Romano, il a commenté l’évangile du jour (Mt 5,17-19), où Jésus déclare : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ».

La liberté de l’Esprit fait peur parce qu’elle mène sur une route de discernement continu pour faire la volonté de Dieu

Cet extrait évangélique suit les Béatitudes, a-t-il rappelé, Béatitudes qui sont « l’expression de la nouvelle loi », plus exigeante que celle de Moïse. Il a comparé la « maturité de cette loi » au « germe qui éclate et donne naissance à la fleur ».

Jésus « est l’expression de la maturité de la loi », « l’heure de l’accomplissement de la loi », qui est « la loi de l’Esprit ».

Sur cette route vers la maturité de la loi, a-t-il constaté, « il y a toujours de la crainte, crainte de la liberté que donne l’Esprit. La loi de l’Esprit rend libres ! Cette liberté fait peur », la loi de l’Esprit mène « sur une route de discernement continu pour faire la volonté de Dieu et ceci » fait peur.

Cette peur engendre « deux tentations » : la tentation de reculer et celle de contrôler l’Esprit Saint

La première : « revenir en arrière », en pensant que « on peut jusqu’à cet endroit, on ne peut pas au-delà ». « C’est un peu la tentation de la peur de la liberté, de la peur de l’Esprit-Saint ». Une peur qui fait penser qu’» il est mieux de ne pas courir de risques ».

La pleine sécurité est dans l’Esprit Saint qui porte en avant, qui donne confiance » mais qui est aussi « plus exigeant

La « tentation de reculer » survient parce que le croyant se sent « plus ‘en sécurité’ en arrière ». Mais, a souligné le pape, « la pleine sécurité est dans l’Esprit Saint qui porte en avant, qui donne confiance » mais qui est aussi « plus exigeant ».

L’Esprit-Saint « ne donne pas cette sécurité humaine » : l’homme « ne peut pas contrôler l’Esprit Saint : c’est le problème ! C’est une tentation ».

Pour illustrer la tentation de contrôler l’Esprit-Saint, le pape a donné l’exemple d’un supérieur général qui, dans les années Trente, avait dressé la liste de « toutes les prescriptions anti-charisme » pour ses religieux. Mais un jour qu’il visitait un abbé bénédictin à Rome, ce dernier lui avait dit qu’il avait « tué le charisme de sa Congrégation », car « le charisme donne ses fruits dans la liberté » et « il avait tué la liberté ».

Troisième tentation : le progressisme adolescent de celui qui « suit » sa culture

Le pape a diagnostiqué une autre tentation : « le progressisme adolescent », qui fait « sortir de la route ». Il survient lorsque le croyant n’est « pas assez détaché d’une culture » : il « prend de ci de là les valeurs de cette culture… ils veulent faire cette loi ? Faisons cette loi. Ils veulent continuer avec cela ? Élargissons un peu la route… »

Au final, a-t-il analysé, « ce n’est pas un vrai progressisme. C’est un progressisme adolescent : comme les adolescents qui veulent tout avoir. Et à la fin ? On glisse… comme quand la route est gelée et que la voiture glisse et fait du hors-piste… ». Ce progressisme adolescent, « c’est l’autre tentation du moment », a-t-il estimé.

Le chrétien ne peut « ni reculer ni sortir de la route », qui est « celle de la liberté dans l’Esprit Saint

En ce moment de l’histoire de l’Eglise, le chrétien ne peut « ni reculer ni sortir de la route », qui est « celle de la liberté dans l’Esprit Saint, qui rend libres, dans le discernement continu sur la volonté de Dieu », a-t-il conclu.

Ne pas diminuer l’autre pour grandir soi-même, ne pas insulter (Jeudi 13/06/2013)

ROME, 13 juin 2013 (Zenit.org) – Dans son homélie du matin, le pape François invite à « maîtriser sa langue », « tailler un peu les commentaires que l’on fait sur les autres », car celui qui « entre dans la vie chrétienne a des exigences supérieures à celles de tous les autres ». Ce jeudi 13 juin 2013, trois mois après son élection, le pape a célébré la messe en présence de diplomates argentins : L’Osservatore Romano et Radio Vatican rapportent notamment la présence de l’ambassadeur près le Saint-Siège, de l’ambassadeur en Italie, des représentants auprès de l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) et des employés du consulat argentin à Rome et à Milan. Le pape a commenté l’Evangile du jour où Jésus avertit : « Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu. » (Mt 5, 20-26).

Ne pas diminuer l’autre pour grandir soi-même

Pour le pape, cet Evangile souligne la nécessité de « revoir sa conduite » : « dans la tradition latine », a-t-il fait observer avec humour, le recours à l’insulte bénéficie « d’une créativité merveilleuse » et se pratique « avec une série de définitions qui ne sont pas exactement évangéliques ».

L’insulte, a-t-il poursuivi, est une façon de diminuer l’autre et « nul besoin d’aller chez le psychologue pour savoir que quand quelqu’un diminue l’autre, c’est parce qu’il ne peut plus grandir, il a besoin que l’autre soit plus bas pour se sentir quelqu’un. Ce sont de mauvais mécanismes ». Et Jésus dit le contraire : « ne parlez jamais mal des autres, ne vous diminuez pas, ne vous disqualifiez pas ».

Vivre la loi des Béatitudes et surpasser la justice des hommes

Le pape a rappelé le contexte de l’évangile du jour, en continuité avec le discours sur la montagne où Jésus « annonce la nouvelle loi », c’est-à-dire « les béatitudes ». Si Jésus « ne vient pas abolir la loi antérieure, mais l’accomplir, la faire avancer, la faire mûrir », cependant par cette réforme « dans la continuité », il indique un chemin « très exigeant ».

Ainsi dans l’Evangile du jour, a poursuivi le pape, le Christ appelle la justice de ceux qui l’écoutent à « surpasser »  celle qu’ils ont vue jusqu’à présent, « celle des scribes et des pharisiens » : si leur justice n’est pas « supérieure » ils « n’entreront pas dans le Royaume des cieux ». Celui qui « entre dans la vie chrétienne, celui qui accepte de suivre ce chemin, a des exigences supérieures à celles de tous les autres… Il n’a pas d’avantages supérieurs, non ! Il a des exigences supérieures ».

Se convertir quand on sent quelque chose de négatif contre son frère et qu’on l’exprime

Le pape a cité notamment « l’exigence de la vie en commun » et « le thème de la relation négative avec ses frères ». Les paroles de Jésus ne laissent pas d’issue, a-t-il constaté : « Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : Tu ne commettras pas de meurtre, et si quelqu’un commet un meurtre, il en répondra au tribunal. Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu.».

Celui qui « commence à sentir dans son cœur quelque chose de négatif » contre son frère et qui l’exprime « par une insulte, une malédiction, ou la colère »… doit « se convertir, changer ».

Ne pas résoudre les difficultés par des insultes et des calomnies et être attentif à sa langue

Si quelqu’un « n’est pas capable de maîtriser sa langue, il se perd », a expliqué le pape en citant Jacques 3,4-5 : « Voyez aussi les navires : quelles que soient leur taille et la force des vents qui les poussent, ils sont dirigés par un tout petit gouvernail au gré de celui qui tient la barre. De même notre langue, qui est une si petite partie de notre corps : elle peut se vanter de faire de grandes choses.»

Il est « beaucoup plus facile de résoudre une situation par une insulte, une calomnie, une diffamation, que de la résoudre d’une bonne façon, comme le dit Jésus », a ajouté le pape : « l’agressivité naturelle qu’avait Caïn à l‘égard d’Abel se répète le long de l’histoire », non pas que l’homme soit « mauvais » mais il est « faible et pécheur ».

En conclusion, le pape a invité à « être un peu plus attentif à sa langue », « une petite pénitence », qui « donne de bons fruits » sur le long terme : il s’agit de « conformer sa vie à cette nouvelle loi, qui est la loi de la douceur, la loi de l’amour, la loi de la paix », en commençant par « tailler un peu sa langue, tailler un peu les commentaires que l’on fait sur les autres ou les explosions qui portent à l’insulte, à la colère facile ».

Montrer ses faiblesses (Homélie du vendredi 14 juin 2013

Anne Kurian

ROME, 15 juin 2013 (Zenit.org) – Le chrétien ne peut pas « annoncer Jésus-Christ sauveur » si « au fond il ne le sent pas », s’il cache ses faiblesses, s’il ne se reconnaît pas pécheur « concrètement », pour telle ou telle raison, déclare le pape François. Le pape a célébré la messe hier, vendredi 14 juin, en présence d’employés de la Congrégation pour le clergé, à la Maison Sainte-Marthe. Radio Vatican et L’Osservatore Romano rapportent des extraits de son homélie.

De « pauvres poteries sans valeur » qui vivent le « dialogue du salut » avec « la puissance de Jésus-Christ sauveur ».

Citant saint Paul dans la première lecture (2Co 4,7-15), le pape a comparé les chrétiens à de « pauvres poteries sans valeur » qui vivent le « dialogue du salut » avec « la puissance de Jésus-Christ sauveur ».

Ce dialogue, a-t-il expliqué, doit se faire sur le modèle donné par l’apôtre : « tant de fois [Paul] a parlé, comme un refrain, de ses péchés : “j’ai été un persécuteur de l’Eglise…. j’ai persécuté…”. En lui revient la mémoire du péché. Il se sent pécheur. »

On ne peut pas annoncer Jésus-Christ Sauveur si on cache sa faiblesse

En d’autres termes, a ajouté le pape, « chaque fois que Paul parle de son curriculum vitae – “j’ai fait ceci, j’ai fait cela” – il parle aussi de ses ‘faiblesses’ », de ses péchés. Les hommes au contraire « ont toujours la tentation du curriculum, et de cacher un peu les ‘faiblesses’ pour qu’elles ne se voient pas trop ».

Le modèle de Paul vaut aussi « pour les prêtres » : ceux qui « se vantent seulement de [leur] curriculum et rien de plus » finissent par « se tromper » car on ne peut pas « annoncer Jésus-Christ sauveur » si « au fond on ne le sent pas ».

Humilité réelle de celui qui sait dire : j’ai fait ceci et cela

Il s’agit « d’être humbles, mais d’une humilité réelle, avec nom et prénom : “je suis pécheur pour ceci, pour ceci et pour ceci”. Comme le fait Paul », a insisté le pape. Il s’agit de ne pas se présenter sous une image fausse, comme « des portraits d’enfant de chœur », de ne pas se faire passer pour « ingénu », de cette ingénuité « qui n’est pas vraie, qui est seulement apparence ».

L’humilité du chrétien doit être « concrète » : « je suis une poterie sans valeur pour ceci, pour ceci et pour ceci ». Quand un chrétien « ne réussit pas à faire à soi-même, devant l’Eglise, cette confession, quelque chose ne va pas ». Il ne « peut pas comprendre la beauté du salut que porte Jésus-Christ : ce trésor ».

Le seul « trésor » dont le chrétien peut se vanter est « celui de Jésus sauveur, la croix de Jésus-Christ », a poursuivi le pape. Et il s’accompagne d’une « confession de ses péchés » car c’est seulement ainsi que « le dialogue est chrétien et catholique, concret ».

Le seul « trésor » « celui de Jésus sauveur, la croix de Jésus-Christ »,

De même, « le salut de Jésus Christ est concret » : « Jésus Christ ne sauve pas avec une idée, avec un programme intellectuel. Il sauve avec sa chair, avec la concrétude de la chair. Il s’est abaissé et s’est fait homme, il s’est fait chair jusqu’au bout. »

Le pape a conclu avec l’image de la samaritaine, qui dit à ses voisins : « j’ai trouvé un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait » : elle a trouvé Jésus sauveur et elle l’annonce en parlant de son péché, a-t-il fait observer.

Annoncer la réconciliation en Jésus-Christ avec la hâte de Paul Samedi 15/06/2013

ROME, 17 juin 2013 (Zenit.org) – Tout comme « la vie chrétienne n’est pas une thérapie terminale pour rester en paix jusqu’au ciel », la paix chrétienne « n’est pas une paix tranquille » mais une paix « inquiète », souligne le pape François. Radio Vatican et L’Osservatore Romano rapportent des extraits de l’homélie du pape, prononcée lors de la messe du samedi 15 juin au matin, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Quand Paul voit l’amour du Christ, il ne peut rester immobile

Le pape a commenté la première lecture (2Co 5, 14-21), où « il semble que Paul part à toute vitesse. Il agit avec une certaine rapidité. L’amour du Christ nous possède, nous pousse, nous presse. Et c’est cela la vitesse de saint Paul : quand il voit l’amour du Christ, il ne peut rester immobile ».

Paul est un homme « pressé », dans « l’anxiété de dire quelque chose d’important : il parle du oui de Jésus, de l’œuvre de réconciliation faite par Jésus ».

La paix chrétienne est une paix inquiète, ce n’est pas une paix tranquille

Les philosophes « disent que la paix est une certaine tranquillité dans l’ordre. Tout est ordonné, tranquille. Cela n’est pas la paix chrétienne. La paix chrétienne est une paix inquiète, ce n’est pas une paix tranquille. C’est une paix inquiète qui va de l’avant pour porter ce message de réconciliation. La paix chrétienne pousse à aller de l’avant et c’est le commencement, la racine du zèle apostolique ».

La vie chrétienne se vit sur la route, sur la vie, avec cette hâte de Paul

De même, « la vie chrétienne n’est pas une thérapie terminale pour rester en paix jusqu’au ciel. La vie chrétienne se vit sur la route, sur la vie, avec cette hâte de Paul. L’amour du Christ possède, pousse, presse » le croyant, avec cette « émotion » de voir combien « Dieu aime » l’homme.

Le zèle apostolique ne consiste pas à devenir « prosélytes » ni à « faire des statistiques »

Le zèle apostolique ne consiste pas à devenir « prosélytes » ni à « faire des statistiques » sur l’augmentation des catholiques : « Les statistiques sont bonnes, elles aident, mais devenir des prosélytes n’est pas ce que Dieu attend [des baptisés] ».

Ce que le Seigneur veut, c’est l’annonce de la réconciliation, qui est le noyau de son message

 « Ce que le Seigneur veut, c’est l’annonce de la réconciliation, qui est le noyau de son message : Christ s’est fait péché pour moi et les péchés sont là, dans son corps, dans son âme. Ceci rend fou mais c’est beau : c’est la vérité. C’est le scandale de la croix ».

Dans la lettre de saint Paul le terme réconciliation revient « cinq fois », comme « un refrain » pour redire que « Dieu a réconcilié [l’homme] avec lui, en Christ ». Saint Paul « parle avec force et tendresse quand il dit : je suis un ambassadeur du Christ ». Puis il semble s’agenouiller : « Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu » comme s’il demandait de « baisser les défenses » pour se laisser réconcilier avec Dieu.

La « hâte » de Paul fait penser à celle de Marie qui, « après avoir reçu l’annonce de l’ange, part en hâte pour aider sa cousine. C’est la hâte du message chrétien. Ici le message est celui de la réconciliation ».

La vraie réconciliation est que Dieu en Christ a pris sur lui les péchés et s’est fait péché pour [l’homme]

Qu’est-ce que cette réconciliation ? Elle ne consiste pas à « réunir différentes parties » mais « la vraie réconciliation est que Dieu en Christ a pris sur lui les péchés et s’est fait péché pour [l’homme] ».

Se confesser, c’est rencontrer Jésus-Christ

Ainsi, lorsque le chrétien va se confesser, il ne s’agit pas seulement de « dire son péché » et d’obtenir le pardon de Dieu. Il s’agit de « rencontrer Jésus-Christ » et de lui dire : « je t’ai fait péché encore une fois. Ça lui plaît, car ça a été sa mission : se faire péché pour [l’homme], pour le libérer ».

C’est « le mystère qui faisait avancer Paul avec zèle apostolique », un mystère « si merveilleux ». La vie chrétienne « grandit sur ce pilier » et elle est dévaluée si elle est réduite au fait que « le chrétien doit faire ceci et grandir en cela ».

Arriver à cette vérité qui met en marche : l’amour du Père qui en Christ réconcilie le monde

Il s’agit au contraire d’arriver « à cette vérité qui met en marche, à cet amour qui est à l’intérieur de la vie chrétienne : l’amour du Père qui en Christ réconcilie le monde. C’est Dieu en effet qui réconcilie à soi le monde en Christ, en n’imputant pas aux hommes leurs fautes et en leur confiant la parole de réconciliation. Christ les a réconciliés. C’est l’attitude du chrétien, c’est la paix du chrétien ».

Pour conclure, le pape a encouragé à demander la grâce que le « Seigneur donne cette hâte pour annoncer Jésus ; qu’il donne la sagesse chrétienne, qui naît de son côté transpercé par amour ».

Le chrétien, celui qui  le tout de Jésus-Christ (lundi 17/06/2013)

ROME, 17 juin 2013 (Zenit.org) – Le vrai chrétien sait « résoudre l’opposition bipolaire » entre le « rien » que sont les choses du monde et le « tout » que représente Jésus, a dit le pape François ce lundi 17 juin 2013.

Le pape a célébré sa messe du matin, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, en présence d’employés de l’Autorité d’information financière (AIF) et des Musées du Vatican. Il a commenté l’Evangile, où le Christ enseigne : « Si quelqu’un te gifle sur la joue droite, tends-lui encore l’autre » (Mt 5,38-42).

« L’histoire de la gifle est devenu un classique pour rire des chrétiens »

« L’histoire de la gifle est devenu un classique pour rire des chrétiens », a-t-il fait observer. Dans la vie, la « logique normale » enseigne qu’il faut « lutter, défendre sa place » et si on reçoit une gifle, il faut « en donner deux, pour se défendre ».

« La justice qu’apporte Jésus est une autre justice totalement différente de l’œil pour oeil, dent pour dent. C’est une autre justice ». Elle se comprend avec les paroles de saint Paul dans la deuxième lecture (2 Co 6,1-10) : les chrétiens sont « des gens démunis de tout » qui pourtant « possèdent tout ».

« Pour le chrétien, le ‘tout’ est Jésus. Les autres choses sont le ‘rien’ »

La sécurité chrétienne réside en ce « tout » qui est Jésus : « Pour le chrétien, le ‘tout’ est Jésus. Les autres choses sont le ‘rien’ ». Et « pour l’esprit du monde le ‘tout’ sont les choses : les richesses, les vanités, les places au-dessus des autres », et « le ‘rien’ est Jésus ».

Si un chrétien peut faire deux-mille pas alors qu’on lui en demande mille, s’il peut « donner son manteau quand on lui demande sa tunique », c’est parce que « pour lui cela n’est ‘rien’ ». C’est le « secret de la magnanimité chrétienne, qui va toujours de pair avec la douceur ».

« Le chrétien est une personne qui élargit son cœur

« Le chrétien est une personne qui élargit son cœur, qui vit avec cette magnanimité, car il a le ‘tout’, qui est Jésus-Christ. Les autres choses sont le ‘rien’ ». Si les autres choses « sont bonnes et utiles », au moment de la confrontation, le chrétien « choisit toujours le ‘tout’ », avec « douceur et magnanimité », signes des disciples de Jésus.

« Le vrai chrétien sait résoudre cette opposition bipolaire, cette tension entre le ‘tout’ et le ‘rien’, comme Jésus l’avait conseillé : ‘Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, le reste viendra » : « Le Règne de Dieu est le ‘tout’, le reste est secondaire, non pas principal. »

Recevoir des gifles sur les deux joues n’est pas facile, mais le chrétien est doux, magnanime

« Vivre ainsi n’est pas facile, parce qu’on se reçoit des gifles, hein ?, et sur les deux joues ! Mais le chrétien est doux, le chrétien est magnanime : il élargit son cœur. Les chrétiens avec le cœur réduit, avec le cœur rapetissé, … ce n’est pas le christianisme : c’est l’égoïsme, masqué par le christianisme ».

Le chrétien tombe dans l’erreur quand il met le rien à la place du tout qu’est le Christ

« Toutes les erreurs des chrétiens, toutes les erreurs de l’Eglise, toutes les fautes naissent de là », c’est-à-dire du choix de mettre le ‘rien’ à la place du ‘tout’. Prendre « une option sur le ‘rien’ », c’est créer la base « des affrontements dans la famille, dans les amitiés, dans la société ». Ces affrontements « finissent par la guerre – pour le ‘rien’ !… Le ‘rien’ est semence de guerres, toujours. Car il est semence d’égoïsmes ».

Suivre Jésus n’est pas difficile car c’est lui qui élargit le cœur

« Suivre Jésus n’est pas facile, ce n’est pas facile. Mais ce n’est pas non plus difficile, car sur la route de l’amour, le Seigneur fait les choses de façon à ce que l’on puisse avancer ; le Seigneur élargit le cœur ».

« Devant ces propositions de la gifle, du manteau, des mille pas », le pape invite le chrétien à prier pour que le Seigneur « élargisse son cœur », afin qu’il devienne « magnanime, doux », et qu’il ne lutte pas « pour les petites choses, les ‘rien’ de chaque jour » mais qu’il ait le « tout » en Jésus.

Aimer ses ennemis, c’est « une bonne affaire » (mardi 18/06/2013)

ROME, 18 juin 2013 (Zenit.org) – L’amour pour les ennemis « rend pauvre » à l’image de Jésus « qui est venu à l’homme et s’est fait pauvre ». Si « selon les critères du monde ce n’est pas une bonne affaire », cependant « cette pauvreté est semence de fécondité et d’amour pour les autres ». C’est ce qu’a déclaré le pape François au cours de la messe qu’il a célébrée ce matin, mardi 18 juin 2013 à la Maison Sainte-Marthe, en présence d’un groupe de collaborateurs de la préfecture des affaires économiques du Saint-Siège et des Musées du Vatican. Selon Radio Vatican et L’Osservatore Romano, le pape a commenté l’Evangile du jour où Jésus exhorte ses apôtres : « Aimez vos ennemis, et priez pour ceux qui vous persécutent » (Mt 5,43-48).

Comment aimer ses ennemis en situation concrète

Comment aimer ses ennemis qui « prennent la décision de faire un bombardement et de tuer tant de personnes ? » ou ceux qui « par amour de l’argent empêchent les médicaments de parvenir aux personnes âgées et les laissent mourir ? », ou encore ceux qui cherchent seulement « leur propre intérêt, leur propre pouvoir et font tant de mal ? ».

« C’est une chose difficile que d’aimer son ennemi », mais Jésus le demande : c’est la « mise à jour de la loi », de la loi sur le mont Sinaï à la loi sur le mont des Béatitudes.

Une bonne affaire que d’être rendu pauvre à la suite de Jésus qui s’est appauvri par amour

L’amour pour les ennemis « appauvrit » celui qui le pratique, il le « rend pauvre » comme Jésus « qui est venu à l’homme, s’est abaissé et s’est fait pauvre ».

« Si l’ennemi rend plus pauvre, selon les critères du monde, ce n’est pas une bonne affaire ». Mais c’est « la route que Jésus a suivie », qui de riche s’est fait pauvre : « dans cet abaissement de Jésus, réside la grâce qui justifie tous les hommes, qui les rend riches ».

C’est le « mystère du salut » : « avec le pardon, avec l’amour des ennemis, [le chrétien] devient plus pauvre : l’amour l’appauvrit, mais cette pauvreté est semence de fécondité et d’amour pour les autres. Tout comme la pauvreté de Jésus est devenue grâce de salut pour tous, richesse… ».

Pour aimer, il faut regarder vers le Père

Pour aimer ses ennemis, Jésus enseigne « deux choses » : il s’agit d’abord de regarder vers le Père qui « fait se lever le soleil sur les bons et les méchants » et qui « fait tomber la pluie sur les justes et les injustes ». Dieu « a de l’amour pour tous ». Et Jésus demande d’être « parfaits comme est parfait le Père Céleste », « d’imiter le Père avec cette perfection de l’amour ».

« Prier ! C’est ce que Jésus conseille : ‘Priez pour vos ennemis !

Pour aimer ses ennemis, il faut aussi « prier » : le croyant qui « prie pour celui qui le fait souffrir » reçoit « l’huile » du Seigneur, qui « prépare son cœur à la paix ».

« Prier ! C’est ce que Jésus conseille : ‘Priez pour vos ennemis ! Priez pour ceux qui vous persécutent ! Priez !’. Dire à Dieu : ‘Change son cœur. Il a un cœur de pierre, mais change-le, donne-lui un cœur de chair’ ».

Si tu ne pries pas pour ton ennemi, tu es devenu ennemi toi aussi

Le pape a invité à un examen de conscience : « Est-ce que je prie pour mes ennemis ? Est-ce que je prie pour ceux qui ne me veulent pas du bien ? Si la réponse est ‘oui’, alors : ‘Continue, prie plus, c’est une bonne route’. Si la réponse est ‘non’, le Seigneur dit : ‘Mon pauvre. Toi aussi tu es l’ennemi d’autres !’ ».

Le rapport peut en effet s’inverser : « nous aussi nous devenons si souvent les ennemis des autres : nous ne voulons pas leur bien ».

Il n’est « pas facile » d’aimer son ennemi : le baptisé pense parfois « que Jésus en demande trop : Laissons cela aux religieuses cloîtrées… laissons cela pour quelque âme sainte, mais pour la vie commune ça ne marche pas ».

Pourtant, « il faut le faire », aussi grosse que soit la faute de son ennemi : « Sinon vous êtes comme les publicains, comme les païens. Vous n’êtes pas chrétiens ». Sinon, c’est « la vengeance, œil pour œil, dent pour dent », qui se perpétue.

Pour conclure, le pape a invité les personnes présentes à offrir la messe pour « leurs ennemis, pour ceux qui ne leur veulent pas de bien, ceux qui ne les aiment pas » : « Que le Seigneur enseigne cette sagesse si difficile, mais si belle car elle fait ressembler au Père, et au Fils, à Jésus, qui dans son abaissement s’est fait pauvre pour enrichir [l’homme], par sa pauvreté ».

Tous les chrétiens tentés par l’hypocrisie (Mercredi 19/06/2013)

ROME, 20 juin 2013 (Zenit.org) – Parmi les différentes sortes d’hypocrisie dans l’Eglise, le pape condamne l’éthique « sans bonté », qui à force de préceptes rend la Parole de Dieu « inféconde ». C’est ce qu’il a déclaré lors de la messe qu’il a célébrée hier, mercredi 19 juin, en présence d’employés de la Congrégation pour les évêques et du Conseil pontifical pour la famille, à la Maison Sainte-Marthe.

Attention aux hypocrites de la casuistique

Le pape a centré son homélie sur l’hypocrisie dans l’Eglise, soulignant quatre épisodes évangéliques où « le Seigneur parle contre les hypocrites » : les deux premiers épisodes représentent les hypocrites qui utilisent « la casuistique » : il s’agit des pharisiens qui demandent au Christ s’il est permis de payer l’impôt à César (Mt 22, 15-22) et des saducéens qui lui soumettent le cas de la femme sept fois veuve (Mt 22, 24-30).

Pour le pape, ces catégories d’hypocrites « utilisent la voie de la casuistique » pour « faire tomber Jésus dans un piège » : ce sont « les hypocrites de la casuistique, les intellectuels de la casuistique », qui « n’ont pas l’intelligence de trouver, d’expliquer Dieu » ; ils restent seulement dans la « casuistique : là on peut, là on ne peut pas». Ce sont « des chrétiens intellectuels sans talents ».

L’éthique sans bonté rend stérile la Parole de Dieu

Le troisième épisode se situe au chapitre 23 de Matthieu, où le Christ se tourne vers les pharisiens : « Malheureux êtes-vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous fermez à clé le Royaume des cieux devant les hommes ; vous-mêmes n’y entrez pas, et ceux qui essayent d’y entrer, vous ne leur permettez pas d’entrer ! ».

Ceux-là utilisent la voie des préceptes, et à force de préceptes « la parole de Dieu ne semble pas féconde ». Ils « amènent le peuple de Dieu sur une voie sans issue. Ce sont des éthiciens sans bonté. Ils ne savent pas ce qu’est la bonté. Ce sont des éthiciens – il faut faire ceci, ceci, ceci – remplis de préceptes » mais « sans bonté ».

La route de la vanité empruntée par les hypocrites de la casuistique ou de l’éthique sans bonté

Ces mêmes hypocrites empruntent également « la route de la vanité », « à tel point qu’ils finissent par se rendre ridicules » : ils se « drapent pour faire semblant d’être majestueux, parfaits » mais ils n’ont « pas le sens de la beauté. Ils parviennent seulement à une beauté de musée ».

Les hypocrites qui se pavanent en jeûnant, rendans l’aumône, priant

Enfin, la quatrième sorte d’hypocrisie est illustrée en Mt 6, 1-6. 16-18 : « le Seigneur parle d’une autre classe d’hypocrites, ceux qui touchent au sacré… il parle du jeûne, de la prière et de l’aumône : les trois piliers de la piété chrétienne, de la conversion intérieure que l’Eglise propose dans le carême. Sur cette voie il y a des hypocrites, qui se pavanent en jeûnant, en rendant l’aumône, en priant ».

Cette hypocrisie est la forme la plus grave : « quand l’hypocrisie arrive à ce point, dans la relation avec Dieu [ces hypocrites] sont assez proches du péché contre l’Esprit-Saint. Ils ne connaissent rien à la beauté, à l’amour, à la vérité ; ils sont petits, vils ».

Alternative à la tentation de l’hypocrisie qui touche tous les chrétiens : la grâce de la joie, de la magnanimité qui vient du Christ

Le pape propose une « route alternative » dans la première lecture (2 Co 9, 6-11) où Paul « parle de largesse, de joie. Tous les chrétiens ont la tentation de l’hypocrisie. Tous. Mais [ils ont] aussi la grâce, la grâce qui vient de Jésus Christ, la grâce de la joie, la grâce de la magnanimité, de la largesse ».

« L’hypocrite ne connaît pas la joie, ne connaît pas la largesse, ne connaît pas la magnanimité ». Ils fait « du mal à tous » dans l’Eglise et il a une attitude suffisante : « Seigneur, je fais tout cela… je fais partie d’une association… ».  Il est le contraire de l’» icône si belle du publicain qui prie ainsi : ‘aie pitié de moi Seigneur, je suis un pécheur’ ». (Lc 18, 9-14).

Cette humble prière, « c’est la prière que [le croyant] doit faire tous les jours, dans la conscience qu’il est pécheur, mais avec des péchés concrets, non pas théoriques », a conclu le pape en invitant le chrétien à demander au Seigneur « qu’il le sauve de toute hypocrisie et lui donne la grâce de l’amour, de la largesse, de la magnanimité et de la joie ».

Commençant en disant Notre Père, la clef de la prière (Jeudi 20/06/2013)

ROME, 20 juin 2013 (Zenit.org) – « La prière n’est pas de la magie », déclare le pape François : elle ne consiste pas en un flot de paroles, mais en une relation avec un « Père ». Le pape a célébré la messe ce matin, 20 juin 2013, à la Maison Sainte-Marthe, en présence de collaborateurs de la Congrégation pour l’éducation catholique et des Musées du Vatican. Selon L’Osservatore Romano et Radio Vatican, le pape a commenté l’Evangile du jour, où Jésus enseigne la prière du Notre Père (Mt 6,7-15).

Ne pas gaspiller ses paroles, éviter le bruit de la mondanité

Il a précisé d’abord le mode particulier de la prière chrétienne : « ne pas gaspiller ses paroles, ne pas faire de bruit », éviter « le bruit de la mondanité, les rumeurs de la vanité ». Le chrétien « ne doit pas aller à Dieu avec tant de paroles » car « Il sait tout ».

On ne fait pas de magie avec la prière, refus de la prière du sorcier

Le sorcier au contraire se répand en paroles pour guérir : c’est la façon « païenne ». Mais « la prière n’est pas une chose magique, on ne fait pas de magie avec la prière ».

« Père », c’est « la clé de la prière »

Puis le pape s’est arrêté sur la première parole du Notre Père : le « Père », c’est « la clé de la prière ». « Sans dire, sans sentir cette parole on ne peut pas prier » : « qui est-ce que je prie ? Dieu tout-puissant ? Trop lointain. Je ne le sens pas. Jésus non plus ne le sentait pas. Dieu cosmique ? Un peu habituel, aujourd’hui, non ?… prier le Dieu cosmique, cette modalité polythéiste qui se répand dans la culture… »

Le chrétien prie « le Père » : c’est « une parole forte » qui invite le croyant à « prier celui qui l’a engendré, qui lui a donné la vie ». Dieu n’a pas donné la vie « à tous : à tous c’est trop anonyme ». Il l’a donnée « à toi. A moi ».

Si le chrétien « ne commence pas la prière en disant « Notre Père » non pas du bout des lèvres, mais du cœur », il « ne peut pas prier en chrétien »

Dieu Père, c’est aussi « celui qui accompagne [l’homme] sur son chemin : il connaît toute sa vie. Tout : ce qui est bon et ce qui n’est pas si bon. Il connaît tout ». L’homme est appelé à lui confier « ses anxiétés, ses préoccupations : le Père sait de quoi [il a] besoin ». Ce « Père » est « très proche », il « embrasse l’homme ».

« Notre Père » : si le chrétien « ne commence pas la prière avec cette parole, non pas du bout des lèvres, mais du cœur », il « ne peut pas prier en chrétien ».

A la suite du fils prodique, « la clé de toute prière, se sentir aimé par un père »

« Père » c’est aussi la parole du fils prodigue en retournant chez lui. Et ce père « le voit venir et va au-devant de lui », se « jette à son cou », « pour tomber sur lui plein d’amour ». « Père, j’ai péché » : c’est « la clé de toute prière, se sentir aimé par un père ».

« Notre Père… » Le chrétien n’est « pas enfant unique

Mais un autre mot accompagne le mot « Père » : il s’agit de « notre ». Le chrétien n’est « pas enfant unique », et s’il ne « peut pas être frère », il peut « difficilement devenir enfant de ce Père, car Il est le Père de tous : le [sien], bien sûr, mais aussi celui des autres, de [ses] frères ».

« on ne peut pas prier avec des ennemis dans le cœur : on ne peut pas prier »

Dans ce contexte, celui qui n’est pas « en paix avec ses frères », ne peut pas dire « Père », comme le Christ le précise : « Si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes, à vous non plus votre Père ne pardonnera pas vos fautes ».

« Il est si difficile de pardonner aux autres, c’est vraiment difficile », car l’homme a toujours un « regret intérieur », une tentation de « rendre la faveur » ou même que son ennemi « aille en enfer ».

Mais même s’il lui est « difficile de dire « Père » quand quelqu’un le fait souffrir », « on ne peut pas prier avec des ennemis dans le cœur : on ne peut pas prier ».

L’Esprit Saint qui enseigne, de l’intérieur, du cœur, comment dire ‘Père’ et comment dire ‘notre’

Pour aider à prier, « Jésus a promis l’Esprit-Saint : c’est Lui qui enseigne, de l’intérieur, du cœur, comment dire ‘Père’ et comment dire ‘notre’, en faisant la paix avec tous », a conclu le pape.

Le trésor durable, c’est celui qui est donné (vendredi 21/06/2013)

ROME, 21 juin 2013 (Zenit.org) – Il existe un seul trésor durable, qui n’est pas celui « qu’on a économisé pour soi », mais celui « qu’on a donné aux autres », a souligné le pape François durant la messe de ce 21 juin 2013. L’Osservatore Romano et Radio Vatican rapportent la présence de collaborateurs du Conseil pontifical pour les textes législatifs ainsi que d’employés de la Maison Sainte-Marthe.

Je n’ai jamais vu de camion de déménagement derrière un cortège funèbre

Le pape a commenté l’Evangile du jour, (Mt 6,19-23) où le Christ déclare : « Là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur ». Il y a des « trésors risqués », accumulés toute une vie mais que l’homme doit « laisser » au moment de la mort, a-t-il souligné, rappelant qu’il n’avait « jamais vu un camion de déménagement derrière un cortège funèbre, jamais ».

Le trésor que l’on peut emporter avec soi, c’est ce que l’homme a donné aux autres

Mais il existe aussi un trésor que l’on peut « emporter avec soi », que personne ne peut dévaliser, qui n’est pas celui « qu’on a économisé pour soi », mais celui « qu’on a donné aux autres » : ce trésor que l’homme a « donné aux autres », il « l’emporte ».

« L’amour, la charité, le service, la patience, la bonté, la tendresse sont de beaux trésors » que l’homme peut emporter : « Les autres, non ».

Quand notre trésor n’est pas proche du Seigneur notre cœur est inquiet, lassé, sans amour

Mais Jésus va plus loin : il lie le trésor au « cœur », il crée un « rapport » entre les deux termes. Car le cœur de l’homme « est un cœur « inquiet » », que le Seigneur « a créé ainsi pour Le chercher, pour Le trouver, pour grandir ».

Si le trésor de l’homme « est un trésor qui n’est pas proche du Seigneur, qui n’est pas du Seigneur », alors son cœur « devient inquiet pour des choses qui ne vont pas, pour ces trésors… Pour avoir ceci, pour arriver à ceci ».

Mais à la fin, le cœur « se lasse, il n’est jamais comblé : il se lasse, il devient paresseux, il devient un cœur sans amour. La lassitude du cœur. Pensons à cela ».

Le pape a invité à un examen de conscience : « ai-je un cœur lassé, qui veut seulement s’installer, avoir des choses matérielles, un beau compte en banque, etc ? Ou un cœur « inquiet », qui cherche toujours plus les choses qu’il ne peut avoir, les choses du Seigneur ? Cette inquiétude, il faut toujours en prendre soin ».

Un cœur qui aime rend le corps lumineux

En outre, « l’intention du cœur » se reflète sur le corps : un « cœur qui aime » rend le corps « lumineux », un « cœur mauvais » le rend « sombre ». C’est de ce contraste lumière-ténèbres que dépend « le jugement sur les choses » : un « cœur de pierre », attaché « au trésor de la terre », à « un trésor égoïste », fera naître « la haine » et « les guerres ».

Au contraire, le cœur qui suit le Seigneur reçoit « la lumière pour connaître et juger selon le vrai trésor : sa vérité. Le Seigneur change le cœur pour qu’il cherche le vrai trésor et [que les hommes deviennent] des personnes lumineuses et non des personnes de ténèbres ».

Le pape a invité à demander « la grâce d’un cœur nouveau », un « cœur de chair » : « que tous ces morceaux de cœur qui sont de pierre, le Seigneur les rende humains, [remplis de] cette inquiétude, de cette bonne anxiété [qui permet] d’aller de l’avant, en le cherchant et en se laissant chercher par Lui ».

Prendre le présent comme il vient

Appuyé sur l’élection, tendu vers la promesse, répondre au Christ aujourd’hui sans être étouffé par les richesses (Samedi 22/06/2013)

ROME, 24 juin 2013 (Zenit.org) – Le chrétien est appelé à « prendre le présent comme il vient » sans céder aux illusions des richesses et des préoccupations, car il a « un Père fidèle » qui « promet quelque chose de bon » : c’est ce qu’a rappelé le pape François, samedi 22 juin 2013, lors de la messe à Sainte-Marthe. L’Osservatore Romano et Radio Vatican rapportent des extraits de son homélie sur l’Evangile du jour (Mt 6, 24-34) où le Christ déclare : « Aucun homme ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il s’attachera à l’un et méprisera l’autre. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent… Ne vous faites donc pas tant de souci ; ne dites pas : ‘Qu’allons-nous manger ? ‘ ou bien : ‘Qu’allons-nous boire ? ».

Ce qui étouffe l’homme : les richesses et les préoccupations du monde

Selon le pape, « le chapitre 13 de saint Matthieu aide à comprendre cela, avec la parabole du semeur : il dit que le grain est tombé sur une terre avec des épines, où il est étouffé. Mais qui l’étouffe ? Jésus répond : « les richesses et les préoccupations du monde ».

« Les richesses et les préoccupations du monde étouffent la Parole de Dieu. Ils ne la laissent pas grandir. Et la Parole meurt parce qu’elle n’est pas protégée, elle est étouffée. On sert la richesse ou la préoccupation du monde, mais non la Parole de Dieu ».

Toute la vie de l’homme est fixée sur deux piliers : un dans le passé (l’élection) , et l’autre dans le futur (la promesse)

Quelles sont les conséquences des richesses et des préoccupations en l’homme ? Elles « font perdre du temps », répond le pape : « toute la vie est fixée sur deux piliers : un dans le passé, et l’autre dans le futur ».

« Cela est clair dans la Bible : le pilier du passé est l’élection. Le Seigneur a élu [l’homme]. Chacun peut dire : “le Seigneur m’a élu, m’a aimé, et dans le baptême m’a appelé à suivre une route, la route chrétienne”». L’avenir est la « promesse » : les hommes sont élus « pour marcher vers une promesse ».

Le présent est donc « la réponse à ce Dieu si bon qui élit, qui fait une promesse et qui propose une alliance

Le présent est donc « la réponse à ce Dieu si bon qui élit, qui fait une promesse et qui propose une alliance ».

Celui qui est attaché aux richesses ne s’intéresse plus ni à l’élection, ni à la promesse, il a tout

Mais « quand le cœur entre dans ce que dénonce Jésus, le temps disparaît : le passé et le futur se confondent dans le présent ». Car celui « qui est attaché aux richesses ne s’intéresse pas au passé, ni au présent, il a tout. La richesse est une idole. Il n’a pas besoin d’un passé, d’une promesse, d’une élection, d’avenir, de rien. Il se préoccupe seulement de ce qui peut arriver ».

En d’autres termes, « il perd son rapport avec le futur », qui n’oriente pas vers une promesse mais devient « un futur incertain ». « C’est pour cela que Jésus demande de choisir : “soit Dieu soit la richesse, soit le règne de Dieu et sa justice soit les préoccupations”. »

Au contraire, le chrétien est appelé à « ne pas donner du poids aux préoccupations et à l’idolâtrie des richesses », car il a « un Père qui l’a élu et qui promet quelque chose de bon », il est « fidèle », et « ne déçoit pas ».

Marcher vers cette promesse en prenant le présent comme il vient

Il s’agit de « marcher vers cette promesse en prenant le présent comme il vient », ce que le pape a traduit par « faire ce que l’on peut dans le concret, sans illusions [sur l’avenir] » et sans oublier « le Père qui a élu dans le passé ». Ce qui est résumé dans l’Evangile : « Cherchez d’abord son Royaume et sa justice, et tout cela vous sera donné par-dessus le marché. »

Le chemin d’anéantissement de Jean Baptiste, chemin pour l’Eglise  (lundi 24/06/2013)

ROME, 25 juin 2013 (Zenit.org) – Pour le pape François, saint Jean-Baptiste est le modèle d’une Eglise « non-idéologisée » : il est une « voix » mais il ne s’approprie pas la « Parole », une lumière mais « pas la lumière », il n’existe que pour « en indiquer un autre ». Des membres du Conseil pontifical de la culture, de la Commission pontificale d’archéologie sacrée et du Bureau philatélique et numismatique du Vatican étaient présents à la messe du matin que le pape a célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, hier, lundi 24 juin 2013, en la solennité de la naissance de saint Jean-Baptiste. Radio Vatican rapporte des extraits de son homélie.

Une voix sans Parole, une lumière mais « pas la lumière », celui qui allait en diminuant

La figure de Jean-Baptiste n’est pas toujours facile à comprendre, a fait observer le pape : « c’est un prophète, un homme qui a été grand et a fini comme un pauvre diable ».

S’il est, comme il l’explique lui-même, « une voix, une voix dans le désert », il est cependant « une voix sans Parole, parce que la Parole ce n’est pas lui, c’est un Autre ». Jean « ne s’empare jamais de la Parole », il est « celui qui indique, celui qui donne un signe ».

La fête de Jean a lieu lors des jours les plus longs de l’année, là où il y a « plus de lumière » : Jean « était l’homme de la lumière, il portait la lumière, [mais] il n’était pas la lumière, il était une lumière réfléchissante ». Jean est « comme une lune » et quand Jésus a commencé à prêcher, la lumière de Jean « a commencé à diminuer ».

Le sens de la vie de Jean est d’en indiquer un autre, chemin pour l’Eglise

« Voix mais non pas Parole, lumière mais pas la lumière » : en résumé, « le sens de la vie de Jean est d’en indiquer un autre ».

Pour le pape, la figure de Jean renvoie à celle de l’Eglise : « L’Eglise existe pour proclamer, pour être la voix d’une Parole, de son époux, qui est la Parole. Et l’Eglise existe pour proclamer cette Parole jusqu’au martyre. Martyre dans les mains des superbes, des plus superbes de la Terre. »

Jean aurait pu « se faire important », ou « parler de lui », mais il s’est contenté « d’indiquer », de « faire entendre une voix, non pas une Parole ».

« Pourquoi est-il saint ? Parce qu’il ne s’est jamais approprié la vérité. Il n’a pas voulu se faire idéologue. [Il est] l’homme qui s’est nié lui-même, pour que la Parole grandisse ».

L’Eglise « sans idéologie » écoute la Parole et se fait voix

De même, l’Eglise « sans idéologie » écoute la Parole et se fait voix : « elle est le mysterium lunae, qui a la lumière de son époux et doit diminuer, pour que Lui grandisse », a poursuivi le pape en invitant à « demander aujourd’hui la grâce de ne pas devenir une Eglise idéologisée ».

La vocation de Jean : s’anéantir

« Jean semble n’être rien. C’est la vocation de Jean : s’anéantir ». Sa vie est « un grand mystère » : « cet homme, si grand, si puissant – tous croyaient que c’était lui le Messie – et qui s’anéantit jusqu’à l’obscurité d’une prison ».

Peu de choses sont connues sur les derniers jours de Jean : les Ecritures rapportent seulement qu’il a été « tué, sa tête sur un plateau, comme grand cadeau d’une danseuse à une adultère ». Pour le pape, « on ne peut pas diminuer, s’anéantir plus que cela. Cela a été la fin de Jean ».

Dans la prison, les doutes ne lui ont pas été épargnés, ni la douleur de la vie

Dans la prison, Jean a eu des doutes, il a demandé à ses disciples de questionner Jésus : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? ». Il est « dans l’obscurité, la douleur de la vie… Rien ne fut épargné à Jean ».

Que l’Eglise soir sur le modèle de Jean, une Eglise qui soit toujours au service de la Parole qu’elle ne s’approprie jamais

Pour conclure, le pape a souhaité à l’Eglise d’être sur le modèle de Jean : « une Eglise qui soit toujours au service de la Parole. Une Eglise qui ne prenne jamais rien pour elle-même. [Une Eglise] sans idée propre, qui ne prenne pas l’Evangile comme sa propriété. Seulement une ‘Eglise voix’ qui montre la Parole, et jusqu’au martyre. Qu’il en soit ainsi ! ».

Personne n’est chrétien par pur hasard (mardi 25/06/2013)

ROME, 25 juin 2013 (Zenit.org) – « Personne n’est chrétien par hasard » mais parce que Dieu « appelle [l’homme] par son nom » et fait « une promesse », affirme le pape François ce mardi 25 juin Le pape a célébré la messe en présence de membres du Conseil pontifical « Cor unum », de collaborateurs de l’Académie pontificale pour la vie et du personnel de l’observatoire astronomique. Selon L’Osservatore Romano, il a commenté la « lutte pour la terre » entre Abraham et Lot, racontée dans la première lecture (Gn 13,2.5-18) : « Quand je lis cela, je pense au Moyen-Orient et je demande au Seigneur qu’il donne à tous la sagesse, cette sagesse de ne pas se quereller – toi ici et moi là – pour la paix ».

Appelés comme pour Abraham

Pour le pape, la figure d’Abraham rappelle que « personne n’est chrétien par pur hasard : personne. Il y a un appel sur toi, sur toi, sur toi ». C’est un appel « par le nom, avec une promesse : ‘avance, je suis avec toi, je marche à côté de toi’ ».

Comme Jésus l’a promis également au jour de l’Ascension : « je serai avec vous tous les jours : à tes côtés, à tes côtés, à tes côtés. Toujours ».

Dieu appelle, Dieu promet, c’est la sécurité du chrétien

« Dieu accompagne [l’homme], Dieu l’appelle par son nom, Dieu promet une descendance. Et c’est la sécurité du chrétien : ce n’est pas accidentel, c’est un appel. Un appel qui fait avancer. »

Etre chrétien est un appel d’amour, d’amitié

« Etre chrétien est un appel d’amour, d’amitié. Un appel à devenir fils de Dieu, frère de Jésus, à devenir fécond dans la transmission de cet appel aux autres, à devenir instrument de cet appel ».

Il y a aussi une promesse à la racine de l’histoire d’Abraham, qui part « pour aller il ne savait où, mais là où le Seigneur lui dirait » : « Lève les yeux et regarde, de l’endroit où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident. Tout le pays que tu vois, je te le donnerai, à toi et à ta postérité, pour toujours. ».

De la personne d’Abraham il fait un peuple

« Cet homme, qui avait déjà peut-être 90 ans, regarde et croit à la parole de Dieu qui l’a invité à sortir de sa terre. Croire ». Il « quitte sa terre avec une promesse. Tout son chemin est d’aller vers cette promesse ».

« Dieu aime Abraham, une personne, et de cette personne il fait un peuple » : « son parcours est aussi un modèle du parcours [chrétien] ». En effet, « dans la Genèse, lors de la création, Dieu crée les étoiles, les plantes, les animaux ». Tout au pluriel. Mais « il crée l’homme : singulier. Un. Dieu parle toujours au singulier, parce qu’il a créé [l’homme] à son image et ressemblance. »

« Les chrétiens aussi ont été appelés au singulier… Dieu parle [à l’homme] au singulier comme il a parlé à Abraham, il lui a fait une promesse et l’a invité à sortir de sa terre ».

Il ne nous abandonnera jamais. Cette certitude du chrétien nous fera du bien

S’il y a dans la vie du chrétien « des problèmes, des moments difficiles », il y a « toujours cette sécurité : le Seigneur m’a appelé, le Seigneur est avec moi, le Seigneur m’a promis. Il est fidèle, Il ne peut se renier Lui-même. Il est la fidélité ».

Même si tout homme est « pécheur », le pape a exhorté à « avancer, avec le Seigneur. Avancer avec cette promesse qu’il a faite, avec cette promesse de fécondité … Il ne nous abandonnera jamais. Cette certitude du chrétien nous fera du bien ».

S’il ne devient pas père, l’homme est incomplet (mercredi 26/06/2013)

ROME, 26 juin 2013 (Zenit.org) – « Pour devenir complets, matures », les hommes doivent « sentir la joie de la paternité », déclare le pape Français. Les « célibataires » aussi sont appelés à devenir « pères » car « la paternité c’est donner vie aux autres ». En ce sens, les prêtres sont appelés à « la paternité pastorale, la paternité spirituelle… à donner vie, devenir père ». Ce matin, 26 juin 2013, lors de la messe qu’il a célébrée en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le pape a évoqué le « désir de paternité », inscrit au plus profond de chaque homme. Radio Vatican rapporte des extraits de son homélie.

La paternité c’est donner vie aux autres, donner vie

« Quand un homme n’a pas ce désir, il [lui] manque quelque chose. Quelque chose ne va pas » : « pour être, pour devenir complets, pour être matures », les hommes doivent « sentir la joie de la paternité ».

Les « célibataires » ne sont pas en reste : « La paternité c’est donner vie aux autres, donner vie, donner vie… Pour nous, ce sera la paternité pastorale, la paternité spirituelle : mais c’est donner vie, devenir père ».

Si l’arbre est bon « son fruit est bon » : « ne leur faites pas faire mauvaise figure », a insisté le pape François en faisant observer aux prêtres que « la balle est dans leur camp ».

Il a donné l’image d’Abraham qui reçoit la promesse d’une descendance, et pour sceller le pacte, offre un sacrifice d’animaux qu’il protège des rapaces, dans la première lecture (Gn 15,1-12.17-18a) : « cela me touche de regarder cet homme de 90 ans avec le bâton en main, il me fait penser à un père, qui défend sa famille, ses enfants ».

Sur ce modèle, il s’agit d’être « un père qui sait ce que signifie défendre ses enfants ».

La paternité des prêtres à la suite d’Abraham qui demande un fils et le défend, de Syméon qui loue

La paternité des prêtres, comme celle de chaque homme, se décline en trois « icônes » : « celle d’Abraham qui demande un fils, celle d’Abraham avec le bâton en main, défendant la famille, et celle du vieux Siméon dans le Temple, quand il reçoit la vie nouvelle : il fait une liturgie spontanée, la liturgie de la joie… et à vous, le Seigneur aujourd’hui vous donne tant de joie ».

Le pape François a exhorté les prêtres à demander cette « grâce » : « être pères, être pères. La grâce de la paternité, de la paternité pastorale, de la paternité spirituelle. Des péchés nous en avons tant… mais ne pas avoir d’enfants, ne pas devenir pères, c’est comme si la vie n’arrivait pas à son terme : elle s’arrête à mi-chemin ».

Tout comme le peuple de Dieu appelle les prêtres « ‘Père, père, père…’ », le Seigneur « les veut ainsi, pères, avec la grâce de la paternité pastorale ». Mais « c’est une grâce que le Seigneur donne ».

La paternité du cardinal Salvatore De Giorgi

Le pape a salué le cardinal Salvatore De Giorgi, présent pour la célébration, qui fêtait aujourd’hui ses 60 ans de sacerdoce : « je ne sais pas ce qu’a fait ce cher Salvatore », mais « je suis sûr qu’il a été père », a-t-il fait observer en donnant pour « signe » de fécondité tous les prêtres qui accompagnaient le cardinal.

Lors de l’audience, ce matin, le pape a à nouveau rendu hommage au cardinal : « voyez son beau service à l’Eglise : soixante ans de sacerdoce et quarante d’épiscopat ! C’est un beau service qu’il a fait avec un cœur de père, avec une bonté de père, et avec ce cœur de père il a fait tant de bien à l’Eglise ».

Ce matin à la messe, a ajouté le pape avec humour, « il y avait un petit groupe de prêtres qui ont été ordonnés par lui. Un tout petit groupe : ils étaient plus de 80 ! Imaginez combien il en a ordonnés : remercions-le pour tout ce qu’il a fait pour l’Eglise ».

Ne pas être un chrétien de parole sans le Christ rigide ou liquide (Jeudi 27/06/2016)

ROME, 27 juin 2013 (Zenit.org) – Ni « esclaves de la superficialité » ni « esclaves de la rigidité », les chrétiens sont « libres » et savent « se réjouir de la vie que Jésus donne », construite sur le roc, souligne le pape François. Le pape a célébré la messe avec le cardinal Raimundo Damasceno Assis, archevêque d’Aparecida, et en présence du personnel de la Direction de santé et d’hygiène du Vatican, ce 27 juin 2013 à la Maison Sainte-Marthe. Selon Radio Vatican et L’Osservatore Romano, il a commenté l’Evangile du jour (Mt 7,21-29) où le Christ parle de la maison bâtie sur le roc ou sur le sable.

Les chrétiens de parole qui disent Seigneur, Seigneur, et les chrétiens d’action

« Dans l’histoire de l’Eglise, il y a eu deux sortes de chrétiens : les chrétiens de paroles – [qui disent] “Seigneur, Seigneur, Seigneur” – et les chrétiens d’action, en vérité. »

Les chrétiens de parole vivent un christianisme sans le Christ

Les « chrétiens de paroles » vivent « un christianisme sans Jésus, un christianisme sans le Christ. C’est ce qui est arrivé et arrive aujourd’hui dans l’Eglise : être des chrétiens sans le Christ. Il y a toujours eu la tentation de vivre le christianisme en dehors du rocher qu’est le Christ. »

Or, « le seul qui donne la liberté pour dire ‘Père’ à Dieu est le Christ, ou rocher. C’est le seul qui soutient dans les moments difficiles, non ? Comme le dit Jésus : la pluie tombe, les fleuves débordent, les vents soufflent, mais le rocher donne la sécurité, tandis que les paroles volent, ne servent pas. »

2 types de chrétiens de parole : les pélagiens rigides et les gnostiques du christianisme liquide

Le pape voit deux types de « chrétiens de paroles ». Un premier type de chrétien « pélagien » : ce sont les chrétiens qui « regardent le sol », « ceux qui croient que la vie doit tellement se prendre au sérieux qu’ils finissent par confondre solidité, fermeté, avec rigidité. Ce sont les rigides ! Ils pensent que pour être chrétien il est nécessaire de se mettre en deuil, tout le temps ».

Le second type, c’est le « gnostique – qui au lieu d’aimer le rocher, aime les belles paroles ». Ce sont « des chrétiens superficiels qui croient en Dieu, au Christ, mais [de façon] trop ‘diffuse’ : ce n’est pas Jésus-Christ qui leur donne leur fondement. Ce sont les gnostiques modernes. La tentation du gnosticisme : un christianisme ‘liquide’ ».

L’Esprit-Saint ne trouve pas de place dans leur vie. C’est l’Esprit-Saint qui donne la liberté !

Les premiers sont « esclaves de la superficialité, de cette vie diffuse », et les autres sont « esclaves de la rigidité, ils ne sont pas libres » car « l’Esprit-Saint ne trouve pas de place dans leur vie. C’est l’Esprit-Saint qui donne la liberté ! »

« Les premiers ont une certaine ‘gaieté’ superficielle. Les autres vivent dans une veillée funèbre continuelle, mais ils ne savent pas ce qu’est la joie chrétienne. Ils ne savent pas se réjouir de la vie que Jésus donne, parce qu’ils ne savent pas parler avec Jésus. Ils ne sentent pas Jésus, avec cette fermeté que donne la présence de Jésus. »

Ces chrétiens de paroles, il y en a tant mais ils ne sont pas chrétiens, ils se déguisent en chrétiens »

Ces chrétiens de paroles, « il y en a tant », a déploré le pape. Mais « ils ne sont pas chrétiens, ils se déguisent en chrétiens ». « Ils ne savent pas ce qu’est le Seigneur, ils ne savent pas ce qu’est le rocher, ils n’ont pas la liberté des chrétiens. Et, pour le dire un peu simplement, ils n’ont pas de joie ».

Le Seigneur invite à construire sa vie sur Lui, le roc, qui donne la liberté, qui donne l’Esprit, qui fait avancer avec la joie

« Le Seigneur aujourd’hui invite à construire sa vie chrétienne sur Lui, le roc, qui donne la liberté, qui donne l’Esprit, qui fait avancer avec la joie, sur son chemin, dans ses propositions », a-t-il conclu.

Dieu intervient toujours dans la vie de l’homme mais à sa façon ; quand il veut (vendredi 28/06/2013)

ROME, 29 juin 2013 (Zenit.org) – Parfois « les choses deviennent si obscures, il y a tant d’obscurité », que le croyant a « envie de descendre de la Croix », a constaté le pape François durant la messe qu’il a célébrée hier, 28 juin 2013, à Sainte-Marthe. Or le Seigneur intervient « toujours » dans la vie de l’homme, « Il est impliqué, mais Il le fait à sa façon et quand Il pense que c’est le mieux » : il s’agit de garder « patience jusqu’au bout », a-t-il ajouté. Radio Vatican et L’Osservatore Romano rapportent des extraits de l’homélie que le pape a prononcée en présence d’employés de la Direction de santé et d’hygiène du Vatican.

C’est quand la nuit est la plus sombre, que l’aurore est proche

Parfois « les choses deviennent si obscures, il y a tant d’obscurité », que le croyant a « envie de descendre de la Croix », a fait observer le pape. Mais c’est justement « à ce moment précis, quand la nuit est la plus sombre, que l’aurore est proche ».

La tentation de descendre de la croix

Et quand l’homme descend de la croix, il le fait toujours « cinq minutes avant que ne vienne la révélation, la libération, dans le moment de l’impatience la plus grande ».

« Jésus, sur la croix, entendait qu’ils le défiaient : ‘Descends, descends ! Viens !’. » Il s’agit de garder « patience jusqu’au bout », tout comme Dieu « est patient » avec l’homme.

Le Seigneur intervient « toujours » dans la vie de l’homme… mais à sa façon, quand il veut

Le Seigneur intervient « toujours » dans la vie de l’homme, « Il est impliqué, mais Il le fait à sa façon et quand Il pense que c’est le mieux. Il dit seulement ce qu’il a dit à Abraham : ‘marche en ma présence et sois parfait’, sois irréprochable, c’est le mot juste. »

« C’est le chemin avec le Seigneur et Il intervient, mais [l’homme doit] attendre, attendre le moment, en marchant toujours en sa présence et en cherchant à être irréprochable. »

Pas de protocole d’intervention de Dieu dans la vie de l’homme

Le pape a fait remarquer que « le Seigneur entre lentement dans la vie d’Abraham », qui a 99 ans quand il lui promet un fils, dans la première lecture (Gn 17,1.9-10.15a.16-22). Au contraire dans l’Evangile, Il entre « immédiatement » dans la vie du lépreux, que Jésus touche (Mt 8,1-4).

« Quand le Seigneur vient, il ne le fait pas toujours de la même manière. Il n’existe pas un protocole d’action de Dieu dans la vie » de l’homme, cela « n’existe pas ». « Le Seigneur choisit toujours sa façon d’entrer dans la vie … une fois il le fait d’une certaine façon, une autre fois différemment ». Mais « toujours il y a cette rencontre entre [l’homme] et le Seigneur ».

Quand il vient lentement l’homme risque de perdre un peu patience

« Tant de fois [le Seigneur vient] lentement », à tel point que l’homme « risque de perdre un peu patience : ‘Mais Seigneur, quand ?’ ». Il « prie et prie … mais Son intervention ne vient pas ».

Quand sa promesse semble si grande comme pour Abraham, il y a la tentation du scepticisme

Parfois aussi, la promesse de Dieu semble « si grande » que l’homme est « un peu incrédule, un peu sceptique », et comme Abraham il sourit : « un peu de scepticisme : ‘Mais comment moi, à presque 100 ans, j’aurai un fils et ma femme à 90 ans aura un fils ?’ ».

« Combien de fois, quand le Seigneur ne vient pas, ne fait pas le miracle » et ne fait pas ce que le croyant voudrait qu’Il fasse, ce dernier devient « soit impatient, soit sceptique ».

Le Seigneur est patient et appelle le baptisé à entrer dans la patience jusqu’à la fin de sa vie

Or « Dieu ne fait rien, aux sceptiques il ne peut rien faire. Le Seigneur prend son temps ». Mais de la même façon que Dieu « a tant de patience dans sa relation [avec l’homme] », le baptisé également est appelé à « avoir de la patience : Lui il en a ! Il attend ! et il attend [chacun] jusqu’à la fin de la vie ! Pensons au bon larron, qui à la fin, à la toute fin, a reconnu Dieu ».

Le Seigneur chemine avec nous comme avec les disciples d’Emmaüs,

« Le Seigneur chemine avec [l’homme], mais tant de fois il ne se fait pas voir, comme dans le cas des disciples d’Emmaüs. Le Seigneur est impliqué dans la vie [de l’homme] – cela est sûr » mais « tant de fois » l’homme « ne le voit pas. Cela demande de la patience ».

C’est « le mystère de la patience de Dieu, qui sur le chemin », marche « au rythme » de l’homme : « demandons cette grâce au Seigneur, a conclu le pape : marcher toujours en sa présence, en cherchant toujours à être irréprochables ».

Prier avec courage en importunant Dieu avec Abraham (Lundi 01/07/2013)

ROME, 1 juillet 2013 (Zenit.org) – « Prier, c’est négocier avec le Seigneur, au point d’importuner le Seigneur », a déclaré le pape François. Le pape a célébré la messe ce 1er juillet 2013, à la Maison Sainte-Marthe, en présence de collaborateurs du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. Radio Vatican rapporte des extraits de son homélie.

Avec Abraham, prier, c’est négocier avec le Seigneur, au point d’importuner le Seigneur

Le pape a commenté la première lecture, où Abraham insiste auprès du Seigneur pour préserver Sodome de la destruction (Gn 18,16-33) : « Abraham est courageux, il prie avec courage ». Abraham « a la force de parler en tête à tête avec le Seigneur et il cherche à défendre la ville ».

Comment prie le patriarche ? « Il prend les arguments, les motivations qui sont dans le cœur de Jésus » : « Convaincre le Seigneur avec les vertus du Seigneur ! Ça, c’est beau ! La démonstration d’Abraham va au cœur du Seigneur et Jésus enseigne la même chose : « Le Père sait toutes choses. Ne vous préoccupez de rien, le Père envoie la pluie sur les justes et sur les pécheurs, le soleil pour les justes et pour les pécheurs ».

« Fort de cette argumentation, Abraham avance : prier, c’est négocier avec le Seigneur, au point d’importuner le Seigneur. Prier, c’est louer le Seigneur pour toutes les belles choses qu’il a et lui dire que ces belles choses, il nous les envoie à nous. Et s’il est si miséricordieux, si bon, qu’il nous aide ! »

La prière doit être courageuse se tenir devant Dieu, lui demander quelque chose

« La prière doit être courageuse » : le courage n’est pas seulement le « courage apostolique », mais aussi le « courage de se tenir devant Dieu : aller au Seigneur avec courage pour lui demander quelque chose ».

Abraham un marchand phénicien qui tire sur les prix, de plus en plus…

« Cela fait sourire… parce qu’Abraham parle avec le Seigneur d’une manière particulière, avec ce courage et on ne sait pas si l’on est devant un homme qui prie ou devant un « marchand phénicien », parce qu’il tire sur les prix, de plus en plus… Et il insiste : de cinquante, il a réussi à faire baisser le prix à dix. Lui, il savait que ce n’était pas possible. Mais simplement, c’était un juste : son neveu, son cousin… Mais avec quel courage, quelle insistance il va de l’avant ».

Se contenter de demander quelque chose et s’en aller ce n’est pas la prière

Se contenter de « demander quelque chose pour quelqu’un », et de s’en aller « ce n’est pas la prière » parce que « si tu veux que le Seigneur te donne une grâce, tu dois y aller courageusement et faire ce qu’a fait Abraham, avec la même insistance ».

Insister c’est vraiment fatigant car c’est une attitude de prière

Insister « c’est vraiment fatigant », car « c’est une attitude de prière » : sainte Thérèse « parle de la prière comme d’une négociation avec le Seigneur » et ceci « est possible seulement quand on est familier avec le Seigneur ». « C’est fatigant, c’est vrai, mais c’est cela la prière, il s’agit de prendre à Dieu une grâce ».

Les mots du psaume : Toi qui es miséricordieux, toi qui pardonnes, fais-moi cette grâce

 « Je voudrais, a conclu le pape, qu’aujourd’hui, pendant cinq minutes, pas plus, chacun prenne la Bible au cours de sa journée et [qu’il lise] lentement le psaume 102 », psaume du jour : « Bénis le Seigneur, ô mon âme, bénis son nom très saint, tout mon être ! Bénis le Seigneur, ô mon âme, n’oublie aucun de ses bienfaits ! Car il pardonne toutes tes offenses et te guérit de toute maladie ; il réclame ta vie à la tombe et te couronne d’amour et de tendresse ».

Pour le pape, ce psaume enseigne « ce qu’il faut dire au Seigneur en demandant une grâce » : « Toi qui es miséricordieux, toi qui pardonnes, fais-moi cette grâce » : comme l’a fait Abraham, et comme l’a fait Moïse ». Il s’agit « d’avancer dans la prière, courageusement, et avec ces arguments qui viennent vraiment du cœur de Dieu ».

Fuis le péché, n’aie pas honte de fuir, regarde le Seigneur  (mardi 02/07/2013)

ROME, 3 juillet 2013 (Zenit.org) – Face au péché, le croyant doit « fuir sans nostalgie. Fuir et ne pas regarder en arrière », déclare le pape François. Le pape a célébré la messe hier matin, 2 juillet 2013, à la Maison Sainte-Marthe. Selon Radio Vatican, des collaborateurs du Tribunal de la pénitencerie apostolique et de l’Académie pontificale ecclésiastique étaient présents. Durant son homélie, le pape a mis en relief quatre attitudes « dans les situations conflictuelles, dans les situations difficiles » : la difficulté de couper avec le péché, la curiosité ou nostalgie, la peur et la grâce.

L’incapacité de Loth à se détacher du mal, du péché

La première attitude est illustrée par « la lenteur », « l’hésitation », avec laquelle Loth veut quitter Sodome avant sa destruction, dans la première lecture (Gn 19,15-29) : il y a en lui l’» incapacité de se détacher du mal, du péché ».

A cet exemple, les hommes « veulent sortir, sont décidés », mais « quelque chose les retient en arrière » : « Il est si difficile se couper d’une situation de péché. C’est difficile ! Même d’une tentation, c’est difficile ! »

Mais la voix de Dieu donne cette parole : ‘Fuis ! (Fuis le péché) N’aie pas honte de fuir

« Mais la voix de Dieu donne cette parole : ‘Fuis ! Tu ne peux pas lutter là, car le feu, le souffre te tueront. Fuis !’. Sainte Thérèse de l’enfant Jésus enseignait que parfois, pour certaines tentations, l’unique solution est de fuir et de ne pas avoir honte de fuir ».

Il s’agit pour le croyant de « reconnaître [qu’il est] faible » et qu’il a « besoin de fuir ». Mais cette fuite sert à « avancer sur la route de Jésus », comme le dit un adage populaire argentin que le pape a cité : « Soldat qui fuit, sert pour une autre guerre ».

Sans regarder en arrière pour vaincre la nostalgie du péché et ne pas te laisser prendre par la curiosité

L’ange dit aussi à Loth « de ne pas regarder en arrière ». Selon le pape, c’est un conseil pour « vaincre la nostalgie du péché », une autre attitude illustrée par le peuple de Dieu dans le désert : il « avait tout, les promesses, tout ». Mais « ils avaient la nostalgie des oignons d’Egypte » et cette « nostalgie leur faisait oublier qu’ils mangeaient ces oignons sur la table de l’esclavage ».

Il s’agit de « ne pas regarder en arrière » et d’aller « de l’avant » afin de « couper avec toute nostalgie », mais également de vaincre « la curiosité » : « La curiosité ne sert pas, elle fait mal ». Le pape a donné des exemples de curiosité : « » Mais, en ce monde si pécheur, comment peut-on faire ? A quoi ressemblera ce péché ? Je voudrais savoir… ». Non, arrête ! La curiosité te fera du mal ! »

Une seule solution donc « face au péché : fuir sans nostalgie. Fuir et ne pas regarder en arrière ! Nous sommes faibles, tous, et nous devons nous défendre », a-t-il insisté.

Sur la barque, les apôtres ont peur et la peur est mauvaise conseillère

La troisième attitude s’observe dans l’Evangile (Mt 8,23-27), sur la barque des apôtres : c’est la « peur » : « Sauve-nous, Seigneur, nous sommes perdus ! ».

La peur « est aussi une tentation du démon : avoir peur d’avancer sur la route du Seigneur, peur d’aller de l’avant, d’aller là où le Seigneur conduira ».

Cette tentation laisse entendre qu’il est « mieux de rester ici », en sécurité. « Mais c’est l’Egypte de l’esclavage ». La peur « n’est pas un bon conseiller ». Jésus « l’a dit tant de fois : ‘N’ayez pas peur !’. La peur n’aide pas ».

Face au péché, à la nostalgie, à la peur, regarder, contempler le Seigneur

La bonne attitude est donnée par « la grâce de l’Esprit Saint » : « Face au péché, face à la nostalgie, face à la peur », il faut « regarder le Seigneur, contempler le Seigneur ».

Comme pour les apôtres dans l’Evangile, lorsque le Christ calme la tempête, « ceci provoque la stupeur, si belle, d’une nouvelle rencontre avec le Seigneur ».

Le pape a encouragé à prier ainsi : « Seigneur, j’ai cette tentation : je veux rester dans cette situation de péché ; Seigneur, j’ai la curiosité de vouloir connaître ces choses ; Seigneur, j’ai peur ».

Chrétiens ne soyez ni naïfs, ni tièdes, mais valeureux, courageux face au péché et à votre faiblesse

Il a exhorté les chrétiens à n’être « ni naïfs, ni tièdes », mais « valeureux, courageux », c’est-à-dire « courageux dans [leur] faiblesse. Et notre courage doit parfois s’exprimer par une fuite sans regarder en arrière, pour ne pas tomber dans la mauvaise nostalgie. Ne pas avoir peur et toujours regarder le Seigneur !”.

Jésus se révèle avec ses blessures qu’il faut toucher, embrasser, caresser (Mercredi 03/06/2013 – St Thomas)

ROME, 3 juillet 2013 (Zenit.org) – La principale voie pour rencontrer Dieu ce n’est pas la « méditation », ni la « pénitence », c’est « d’embrasser les plaies de Jésus » dans les hommes qui souffrent : il suffit donc « de sortir dans la rue ». C’est ce qu’a dit le pape ce matin, mercredi 3 juillet 2013, lors de la messe à Sainte-Marthe, en la fête de l’apôtre Thomas. Radio Vatican et L’Osservatore Romano rapportent des extraits de son homélie, prononcée en présence de collaborateurs du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Le pape a commenté l’Evangile du jour (Jn 20,24-29), où le Christ se révèle à Thomas : « Jésus a voulu qu’il attende une semaine. Le Seigneur sait pourquoi il fait les choses. Et il donne à chacun le temps qu’il croit être le meilleur pour [lui]. Il a concédé une semaine à Thomas ».

Le chemin de la rencontre avec Jésus-Dieu, ce sont ses plaies. Il n’y en a pas d’autre.

Jésus se révèle avec ses blessures : « Tout son corps était propre, très beau, plein de lumière, mais ses plaies étaient là, et elles sont encore là » et quand le Seigneur viendra, à la fin du monde, « il montrera ses plaies ».

Thomas commence par douter puis devient le premier disciple à confesser la divinité de Jésus

Thomas « était têtu, mais le Seigneur a justement voulu une personne têtue pour faire comprendre quelque chose de plus grand. Thomas a vu le Seigneur, il a été invité à mettre le doigt dans la plaie des clous, à mettre la main dans son côté et il n’a pas dit : « C’est vrai, le Seigneur est ressuscité ! ». Non ! Il est allé au-delà. Il a dit : « Dieu ! ». Il est le premier des disciples à avoir confessé la divinité du Christ, après la Résurrection. Et il a adoré. »

« Et ainsi, on comprend quelle était l’intention du Seigneur en le faisant attendre : prendre même son incrédulité pour la porter non pas à l’affirmation de la résurrection, mais à l’affirmation de sa divinité. »

En résumé, le « chemin de la rencontre avec Jésus-Dieu, ce sont ses plaies. Il n’y en a pas d’autre. »

Embrasser, toucher, caresser, les plaies de Jésus dans le corps de ton frère blessé

« Et les plaies de Jésus, tu les trouves en faisant des œuvres de miséricorde, en donnant au corps – au corps – et aussi à l’âme, mais au corps, j’insiste, de ton frère blessé, parce qu’il a faim, parce qu’il a soif, parce qu’il est nu, parce qu’il est humilié, parce qu’il est esclave, parce qu’il est en prison, parce qu’il est à l’hôpital. Voilà les plaies de Jésus aujourd’hui. Et Jésus demande de faire un acte de foi, en lui, mais à travers ces plaies. »

Il ne suffit pas de « créer une fondation pour aider toutes ces personnes » : « C’est important, ça, mais en restant à ce niveau-là » les chrétiens sont « seulement des philanthropes ».

Il leur faut « toucher les plaies de Jésus, caresser les plaies de Jésus, soigner les plaies de Jésus avec tendresse, embrasser les plaies de Jésus, littéralement. Pensons à ce qui est arrivé à Saint François quand il a embrassé le lépreux. La même chose qu’à Thomas : sa vie a été changée ! »

Certains ont cru que le Dieu des chrétiens, pouvait se trouver par la voie de la méditation… Ça, c’est dangereux…

« Dans l’histoire de l’Église, il y a eu quelques erreurs sur le chemin qui mène à Dieu. Certains ont cru que le Dieu vivant, le Dieu des chrétiens, pouvait se trouver par la voie de la méditation… Ça, c’est dangereux… Combien se perdent sur ce chemin et n’arrivent pas ! Ils arrivent, si, peut-être, à la connaissance de Dieu, mais pas de Jésus-Christ, Fils de Dieu, deuxième personne de la Trinité. Ils n’arrivent pas jusque-là. C’est la voie des gnostiques, non ? Ils sont gentils, ils travaillent, mais ce n’est pas la bonne voie. C’est très compliqué et cela ne mène pas à bon port. »

En choisissant la voie de la pénitence on n’arrive pas à Jésus Christ Dieu vivant

« D’autres ont pensé que, pour arriver à Dieu », il fallait « être mortifiés, austères, et ils ont choisi la voie de la pénitence : seulement la pénitence et le jeûne. Et eux non plus ne sont pas arrivés au Dieu vivant, à Jésus-Christ Dieu vivant. Ce sont les pélagiens, qui croient qu’ils peuvent arriver par leurs propres efforts. »

Demandons à saint Thomas le courage d’entrer dans les plaies de Jésus avec tendresse, pour avoir la grâce d’adorer le Dieu vivant

Pour toucher le Dieu vivant, a conclu le pape, ce n’est pas la peine de « suivre un cours de remise à niveau », mais il faut entrer dans les plaies de Jésus et pour cela, « il suffit de sortir dans la rue » : « Demandons à saint Thomas le courage d’entrer dans les plaies de Jésus avec tendresse, pour avoir la grâce d’adorer le Dieu vivant ».

Enfants de Dieu et libres (Jeudi 04/07/2013)

Hélène Ginabat, Anne Kurian

ROME, 4 juillet 2013 (Zenit.org) – Le chrétien a une « carte d’identité » que « personne ne peut voler ». Et son état civil indique « enfant de Dieu » et « libre », affirme le pape François. Lors de la messe du matin à la Maison Sainte Marthe, ce jeudi 4 juillet 2013, le pape François a commenté l’Évangile de la guérison d’un paralytique (Mt 9,1-8).

« enfant de Dieu » et « libre », état civil et carte d’identité du chrétien que personne ne peut voler

Le chrétien est « sauvé en Jésus-Christ », « enfant de Dieu » et « libre » : c’est son état civil, sa « carte d’identité » que « personne ne peut voler », a-t-il dit.

Dans l’Evangile en effet, le Christ révèle la nouvelle identité des baptisés, le « plus grand miracle » : « en Jésus, le monde est réconcilié avec Dieu » et les hommes deviennent « ses enfants ».

Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés

Jésus commence par dire : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés », une phrase probablement « déconcertante » pour celui qui voulait guérir physiquement. Puis, devant les critiques des scribes, Jésus le guérit aussi dans son corps.

Pour le pape, les guérisons étaient « seulement un signe, un signe de quelque chose de plus que Jésus était en train de faire », à savoir « pardonner les péchés : en Jésus, le monde est réconcilié avec Dieu », c’est là le « miracle le plus profond ».

Jésus guérit l’homme intérieur avec sa chair en devenant homme

« Cette réconciliation est la re-création du monde. Voilà la mission la plus profonde de Jésus : la rédemption de tous [les hommes], pécheurs, et Jésus la réalise non pas par des paroles, non pas par des gestes, non pas en marchant sur la route, non ! Il le fait avec sa chair ! C’est vraiment lui, Dieu, qui devient un homme, pour guérir [l’homme] de l’intérieur ».

Jésus libère du péché en se faisant lui-même « péché », en prenant sur lui « tout le péché » et « c’est cela la nouvelle création » : il « descend de la gloire et s’abaisse, jusqu’à la mort, à la mort sur la croix », jusqu’à crier « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ! ».

Voilà « sa gloire et notre salut » : « C’est le plus grand miracle et en faisant cela, que fait Jésus ? Il fait [des hommes] ses enfants, avec la liberté des enfants. Grâce à ce que Jésus a fait, [les hommes] peuvent dire : « Père ». »

Sans le Christ, les hommes n’auraient jamais pu dire à Dieu : Père !

Sans le Christ, les hommes n’auraient « jamais pu dire cela : « Père ». Et dire « Père » dans une attitude si bonne et si belle, librement ! Voilà le grand miracle de Jésus ». Les hommes, « esclaves du péché », sont « tous rendus libres », « guéris vraiment au plus profond de [leur] existence ».

Le chrétien est « chez lui » en Dieu

« Il est tellement beau d’être son enfant, elle est tellement belle cette liberté des fils, parce que le fils est chez lui. Jésus a ouvert la porte de la maison ». Et en Dieu, « maintenant, [les chrétiens sont] à la maison ! »

La « racine du courage » des croyants réside en cette parole du Christ : « Confiance, mon fils, tes péchés sont pardonnés ! » : « Je suis libre, je suis son enfant… Le Père m’aime et j’aime le Père ! »

Pour conclure, le pape a invité à « demander au Seigneur la grâce de bien comprendre cette œuvre qu’il fait, ce que Dieu a fait en lui : Dieu a réconcilié avec lui le monde dans le Christ, confiant [aux hommes] la parole de la réconciliation et la grâce d’aller porter cette parole de réconciliation avec force, avec la liberté des enfants. »

« Personne ne peut voler cette carte d’identité. Je m’appelle comme ça : enfant de Dieu ! Quelle belle carte d’identité ! État civil : libre ! Ainsi soit-il ».

Les 3 moments de la suite du Christ (vendredi 05/07/2013)

ROME, 5 juillet 2013 (Zenit.org) – « Celui qui se croit juste » ne pourra rien célébrer : le Christ est en effet venu « pour les pécheurs » et c’est avec eux qu’il fait « la fête », en l’honneur de la miséricorde de Dieu qui « change la vie », déclare le pape François. Le pape a célébré la messe de ce 5 juillet 2013 en présence d’employés du gouvernorat de la Cité du Vatican. Radio Vatican rapporte des extraits de son homélie. Commentant l’Evangile du jour (Mt 9,9-13), il s’est arrêté sur la figure de Matthieu, « cet homme assis à la banque des impôts ».

Matthieu entend l’invitation de Jésus : ‘Suis-moi ! Suis-moi !’ » Il laisse tout et va avec le Seigneur

« En un premier temps Jésus le regarde et cet homme sent quelque chose de nouveau, quelque chose qu’il ne connaissait pas – ce regard de Jésus sur lui – il sent un étonnement intérieur, il entend l’invitation de Jésus : ‘Suis-moi ! Suis-moi !’ ».

Premier moment de la rencontre : celui de la miséricorde reçue et acceptée : ‘Oui, je viens avec toi !’

« A ce moment-là, il est un homme plein de joie, mais il est aussi un peu dubitatif, car il est très attaché à l’argent. Il a suffi d’un instant – que Le Caravage a réussi à exprimer : cet homme qui regardait, mais en même temps gardait l’argent dans ses mains – seulement un instant pour que Matthieu dise oui. Il laisse tout et va avec le Seigneur. »

Pour le pape, cet extrait évangélique illustre « le moment de la miséricorde reçue et acceptée : ‘Oui, je viens avec toi !’. C’est le premier moment de la rencontre, une expérience spirituelle profonde ».

Second moment : la fête de Jésus avec les pécheurs…

« Puis vient un second moment : la fête… le Seigneur fait la fête avec les pécheurs » : ils fêtent la miséricorde de Dieu qui « change la vie ».

Comme dans la parabole où le maître va « chercher les pauvres, les malades, pour célébrer avec eux » après le refus des invités, « Jésus, continuant selon cette habitude, fait la fête avec les pécheurs et offre aux pécheurs la grâce ».

Celui qui se croit juste, qu’il reste dans son jus !

« C’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices. Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs », dit le Christ dans l’Evangile : « Celui qui se croit juste, qu’il reste dans son jus !, poursuit le pape : Il est venu pour nous pécheurs et ça c’est beau ».

3ème moment qui est un temps jusqu’à la fin de la vie : le travail quotidien de l’annonce de l’Evangile

Après ces deux moments, vient « le travail quotidien », qui n’est « pas un moment, mais un temps : jusqu’à la fin de la vie ».

Ce travail, c’est l’annonce de l’Evangile : « ce travail doit se nourrir de la mémoire de cette première rencontre et de cette fête… Mémoire de quoi ? Comme pour saint Matthieu : de cette rencontre avec Jésus qui m’a changé la vie ! Qui a eu miséricorde ! Qui a été si bon avec moi et qui m’a dit aussi : ‘Invite tes amis pécheurs, afin que nous fassions la fête !’ »

« Cette mémoire donne de la force pour aller de l’avant. ‘Le Seigneur m’a changé la vie ! j’ai rencontré le Seigneur !’. Se le rappeler toujours. C’est comme souffler sur les braises de la mémoire… souffler pour maintenir le feu, toujours ».

Se laisser regarder par la miséricorde de Jésus, faire la fête et garder la mémoire de son salut

Pour conclure, le pape a invité à « se laisser regarder par la miséricorde de Jésus, faire la fête et garder la mémoire de son salut ».

Le chrétien n’est pas esclave d’habitudes, de structures (Lundi 08/07/2013)

Anne Kurian

ROME, 8 juillet 2013 (Zenit.org) – Le pape a invité à « ne pas avoir peur du renouveau des structures » dans l’Eglise, car le chrétien est « libre » et non pas « esclave des habitudes et des structures », lors de son homélie du samedi 6 juillet 2013. Pour cette dernière messe retransmise à la Maison Sainte-Marthe avant la pause de l’été, de nombreux employés du Vatican étaient présents, selon L’Osservatore Romano et Radio Vatican.

Le Royaume de Dieu que Jésus prêche est un renouveau, un vrai renouveau

Le pape a commenté l’évangile du jour (Mt 9, 14-17), soulignant « l’esprit d’innovation » de Jésus : « quelques disciples de Jean lui posent la question : « Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons ? ». Et « Jésus conseille le jeûne, mais dans la liberté ».

« Avec Jésus, la doctrine de la loi est enrichie, renouvelée. Jésus fait toute chose nouvelle, il renouvelle les choses » : « sa vocation et de tout renouveler. Le Royaume de Dieu que Jésus prêche est un renouveau, un vrai renouveau ». Et ce renouveau « est avant tout dans le cœur » de l’homme.

Etre chrétien signifie se laisser renouveler par Jésus en une vie nouvelle

Pour le pape, « être chrétien signifie se laisser renouveler par Jésus en une vie nouvelle ». Il « ne suffit pas de  dire : « tous les dimanches, de 11h à midi je vais à la messe, et je fais ceci et cela », comme si c’était une collection ».

« La vie chrétienne n’est pas un collage de choses. C’est une totalité harmonieuse, oeuvre de l’Esprit-Saint. Il renouvelle tout. Il renouvelle le cœur, la vie et fait vivre d’une façon différente ».

Etre chrétien à temps partiel ne fonctionne pas, il faut l’être dans la totalité et à temps plein

« On ne peut pas être chrétien à temps partiel. Etre chrétien à temps partiel ne fonctionne pas », il faut l’être « dans la totalité et à temps plein ».

Être chrétien ce n’est pas ‘faire des choses’. C’est se laisser renouveler par l’Esprit-Saint

« Être chrétien ce n’est pas ‘faire des choses’. C’est se laisser renouveler par l’Esprit-Saint. Pour reprendre les paroles de Jésus, c’est devenir du vin nouveau ».

Dans la vie de l’Eglise, il y a des structures caduques. Il est nécessaire de les renouveler

La nouveauté de l’Evangile va au-delà des personnes : « elle renouvelle les structures. C’est pour cela que Jésus dit : “à vin nouveau outres neuves”. Dans la vie chrétienne, mais aussi dans la vie de l’Eglise, il y a des structures caduques. Il est nécessaire de les renouveler. »

« L’Eglise a toujours été attentive au dialogue avec les cultures » et essaie de se renouveler pour répondre aux exigences des lieux, des temps et des personnes : c’est un travail « que l’Eglise a toujours fait, depuis les premiers temps », a insisté le pape, qui a donné l’exemple du premier « débat théologique » : « pour devenir chrétien est-il nécessaire de suivre toutes les pratiques judaïques ou non ? Non, ils ont répondu non ».

Ne pas avoir peur de la nouveauté que l’Esprit-Saint fait en soi, ne pas avoir peur du renouveau des structures

Le pape a invité à « ne pas avoir peur de la nouveauté de l’Evangile, ne pas avoir peur de la nouveauté que l’Esprit-Saint fait en soi, ne pas avoir peur du renouveau des structures ».

« L’Eglise est libre. L’Esprit-Saint la porte en avant. C’est ce que Jésus enseigne dans l’Evangile : la liberté est nécessaire pour trouver toujours la nouveauté de l’Evangile dans sa vie et dans les structures. La liberté [est aussi nécessaire pour] choisir des outres neuves pour cette nouveauté. Le chrétien est un homme ou une femme libre, avec cette liberté de Jésus Christ. Il n’est pas esclave d’habitudes, de structures ».

Pour conclure, le pape a encouragé à demander « la grâce de ne pas avoir peur de la nouveauté de l’Evangile, de ne pas avoir peur du renouveau qu’opère l’Esprit-Saint, de ne pas avoir peur de laisser tomber les structures caduques qui nous emprisonnent ».

Et lorsque le chrétien a « peur », il sait que « sa mère Marie » est avec lui, tout comme elle était présente à la Pentecôte : « Là où est la mère, les enfants sont en sécurité ».

Le mystère de la joie chrétienne, joie des noces (Jeudi 06/09/2013)

Anita Bourdin : ROME, 6 septembre 2013 (Zenit.org) – La joie chrétienne est une caractéristique fondamentale des baptisés et cette joie, paradoxale, au sein des difficultés, vient du grand mystère des épousailles du Christ et de l’Eglise : le pape François a centré l’homélie de ce vendredi matin, lors de la messe de 7 h, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, sa résidence au Vatican, sur les noces mystiques et la joie chrétienne.

Comment expliquer la joie chrétienne face à la douleur ?

Selon sa méthode, le pape est parti de ces questions existentielles : « Comment expliquer la joie chrétienne face à la douleur ? Comment expliquer la vie chrétienne en tant qu’attitude joyeuse du cœur ? »

Toujours reconnaître le Christ comme unique époux

« Le chrétien, a déclaré le pape, est fondamentalement joyeux. Même s’il y a des moments de croix, de douleur, il y a toujours cette paix profonde de la joie, parce que la vie chrétienne se vit comme une fête, comme les noces de Jésus avec l’Eglise. Le Seigneur nous demande seulement de Le reconnaître comme unique époux. Lui, le Christ est toujours fidèle et nous demande aussi cette fidélité. »

Et voilà la source de cette joie : « Jésus, a expliqué le pape François, nous fait entrevoir la relation entre Lui et l’Eglise comme des noces ».

Le mariage est vraiment la représentation de l’union du Christ et de l’Eglise

Il a fait observer le rapport de cette réalité ultime avec le sacrement du mariage : « Je pense que c’est la raison essentielle pour laquelle l’Eglise défend tellement le Sacrement du mariage, et le nomme ‘ grand sacrement ‘, parce qu’il est vraiment la représentation de l’union du Christ et de l’Eglise ».

Imaginons-nous finir ces noces en buvant le thé ou du jus de fruits ? Ca ne va pas…

Le pape a confié cette pensée qui lui vient lorsqu’il célèbre la messe : « A la fin de l’Evangile, quand on apporte le vin, ou quand on parle du vin, cela me fait penser aux noces de Cana : et c’est pour cette raison que Jésus a fait ce miracle ; c’est ce qui explique l’attitude de Marie : quand elle s’est aperçue qu’il n’y avait plus de vin – parce que s’il n’y a pas de vin il n’y a pas de fête… Imaginons-nous finir ces noces en buvant le thé ou du jus de fruits ? Ca ne va pas…- C’est la fête et Marie demande le miracle. »

« La vie chrétienne, a insisté le pape, est caractérisée par la joie, la joie du cœur. »

« Le chrétien peut se vanter de deux choses : de ses péchés et du Christ crucifié » (Jeudi 4/9/2014)

ROME, 4 septembre 2014 (Zenit.org) – « Le chrétien peut se vanter de deux choses : de ses péchés et du Christ crucifié », déclare le pape François lors de la messe de ce jeudi matin, 4 septembre 2014, à Sainte-Marthe : le « lieu privilégié de rencontre avec Jésus Christ » est en effet pour l’homme « ses propres péchés ». Le pape a commenté la première lecture, où saint Paul conseille de « devenir fou pour devenir sage. Car la sagesse de ce monde est folie devant Dieu » (1 Co 3, 18-23).

La force de la Parole de Dieu « passe par le cœur de celui qui la transmet » : elle réside « dans la rencontre entre ses péchés et le sang du Christ, qui sauve »

« La force de la Parole de Dieu, qui change le coeur, qui change le monde, qui donne l’espérance, qui donne la vie, ne réside pas dans la sagesse humaine : elle ne consiste pas à bien parler et bien dire les choses avec intelligence humaine ni à mettre sa sécurité dans la sagesse du monde. Cela c’est la sottise », a expliqué le pape.

La force de la Parole de Dieu « passe par le cœur de celui qui la transmet » : elle réside « dans la rencontre entre ses péchés et le sang du Christ, qui sauve ». Comme Pierre qui voit son propre péché en rencontrant Jésus dans l’Évangile : « Seigneur, éloigne-toi de moi, car je suis un homme pécheur. » (Mt 4,19)

La force de la vie chrétienne et de la Parole de Dieu résident dans ce moment où le pécheur rencontre Jésus et cette rencontre change sa vie…

« La force de la vie chrétienne et la force de la Parole de Dieu résident dans ce moment où le pécheur rencontre Jésus et cette rencontre change sa vie… et il trouve la force d’annoncer le salut aux autres ».

« Le lieu privilégié de rencontre avec Jésus Christ ce sont ses propres péchés…

« Le lieu privilégié de rencontre avec Jésus Christ ce sont ses propres péchés… S’il n’y a pas cette rencontre, il n’y a pas de force dans le coeur ». Le chrétien devient alors « mondain, voulant parler des choses de Dieu avec le langage humain et cela ne sert à rien : cela ne donne pas la vie ».

« le chrétien peut se vanter de deux choses : de ses péchés et du Christ crucifié »

C’est pourquoi l’apôtre Paul souligne deux raisons de s’enorgueillir, même si « cela scandalise » : « ses péchés » et « le crucifié ». De même, « le chrétien peut se vanter de deux choses : de ses péchés et du Christ crucifié ».

« Si un chrétien n’est pas capable de se sentir pécheur et sauvé par le sang du Christ, c’est un chrétien à mi-chemin, c’est un chrétien tiède. Et quand nous trouvons des Églises « en ruine », des paroisses « en ruine », des institutions « en ruine », les chrétiens qui y sont n’ont sûrement pas rencontré Jésus Christ ou ont oublié leur rencontre avec lui. »

« Suis-je capable de dire au Seigneur : « Je suis pécheur », en confessant mon péché concret ?

Pour conclure, le pape a invité à un examen de conscience : « Suis-je capable de dire au Seigneur : « Je suis pécheur », en confessant mon péché concret ? Suis-je capable de croire qu’avec avec Son Sang, il m’a sauvé du péché et m’a donné une vie nouvelle ? »

Être chrétien c’est être fou et se donner sans mesure y compris à ses ennemis (jeudi 11/09/2014)

La vie chrétienne « c’est de la folie… être chrétien, c’est devenir fou, en un certain sens » car « c’est renoncer à l’habileté du monde » et « se donner soi-même sans mesure », « jusqu’au bout », même à ses ennemis, affirme le pape François. Lors de la messe du 11 septembre 2014 à Sainte-Marthe, le pape a commenté l’Évangile du jour, où Jésus exhorte : « Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent. » (Lc 6, 27-38)

Le chrétien se donne même à ceux qui lui veulent du mal

Il a vu en ces termes – « Aimez, faites du bien, bénissez, priez » et « ne refusez pas » – la « nouveauté de l’Évangile » parfois « difficile à mettre en œuvre » : le chrétien est appelé à « se donner, donner son cœur, même à ceux qui lui veulent du mal, qui lui font du mal ».

« Jésus montre aux disciples qu’ils n’ont aucun mérite à aimer ceux qui les aiment, parce que les pécheurs le font aussi. Les chrétiens, eux, sont appelés à aimer leurs ennemis : « Faites du bien et prêtez sans rien espérer en retour ». »

« Le chemin chrétien, c’est celui-ci : suivez la route de Jésus, qui est la miséricorde ; soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Jusqu’au bout. La vie chrétienne n’est pas une vie de référence à soi-même ; c’est une vie qui sort d’elle-même pour se donner aux autres. C’est un don, c’est l’amour, et l’amour ne tourne pas sur lui-même, il n’est pas égoïste : il se donne ».

Ne jugez pas, pardonnez…

Le Christ dit aussi : « Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés. Ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés » : si souvent, a déploré le pape, « il semble que [les chrétiens] ont été nommés juges des autres : par les commérages, les critiques… ils jugent tout le monde ».

« Pardonnez, et vous serez pardonnés » : le chrétien le dit « tous les jours dans le Notre Père : « Pardonne-nous comme nous pardonnons… ». Si je ne pardonne pas, comment puis-je demander au Père : Tu me pardonnes ? ».

« C’est cela, la vie chrétienne. – Mais, Père, c’est de la folie ! – Oui. Saint Paul dit la même chose : La ‘folie de la croix du Christ’, qui n’a rien à voir avec la sagesse du monde. ‘– Mais, Père, être chrétien, c’est devenir fou, en un certain sens ? – Oui.’ En un certain sens, oui. C’est renoncer à l’habileté du monde pour faire tout ce que Jésus dit de faire. »

Si le chrétien qui suit le Christ « fait les comptes, fait un bilan, il semble être en [sa] défaveur… Mais c’est la voie de Jésus : la magnanimité, la générosité, se donner soi-même sans mesure. C’est ce qu’il a fait : il a donné, il a pardonné, il n’a dit de mal de personne, il n’a pas jugé ».

Être chrétien n’est possible que par la grâce de Dieu

Être chrétien n’est possible que « par la grâce de Dieu » et non « par ses propres forces », a ajouté le pape en recommandant de faire cette prière tous les jours : « Seigneur, donne-moi la grâce de devenir un bon chrétien, une bonne chrétienne, parce que je n’y arrive pas. »

Si cette perspective effraie « à la première lecture », le pape a invité à « prendre l’Évangile et faire une deuxième, une troisième, une quatrième lecture, du chapitre six de saint Luc… en demandant au Seigneur la grâce de comprendre ce qu’est être chrétien, et la grâce de le devenir ».

La correction fraternelle se fait « avec délicatesse » (vendredi 12/09/2014)

ROME, 12 septembre 2014 (Zenit.org) – Le « service fraternel, si beau et si douloureux », d’aider les autres à « être meilleurs » par la correction fraternelle, se fait « avec délicatesse », souligne le pape François lors de la messe de ce matin, 12 septembre 2014, à Sainte-Marthe.

On ne peut pas corriger une personne sans amour et sans charité

Commentant l’Evangile du jour (Lc 6, 39-42), le pape a affirmé : « On ne peut pas corriger une personne sans amour et sans charité. On ne peut pas faire une intervention chirurgicale sans anesthésie : le malade mourrait de douleur. La charité est comme une anesthésie qui aide à recevoir les soins et à accepter la correction. »

Il s’agit de « prendre à part [la personne], avec douceur, avec amour » et de lui parler en vérité, sans « calomnies » ni « commérages », qui « blessent » et sont « des gifles au cœur ».

Même si « la vérité parfois n’est pas agréable à entendre », si elle est dite « avec charité et amour, c’est plus facile à accepter ».

Un acte pour guérir l’Eglise fait avec humilité, sans être juge et en se voyant plus pécheur que l’autre

La correction fraternelle, qui doit « aider les frères et sœurs à être meilleurs », est « un acte pour guérir le corps de l’Église. Il y a là, dans le tissu de l’Église, un trou qu’il faut raccommoder. Et de même que, lorsqu’elles raccommodent, les mamans et les grands-mères le font avec délicatesse, ainsi doit-on faire avec la correction fraternelle ».

Il faut aussi le faire « avec humilité » : « Si tu dois corriger un tout petit défaut, pense que tu en as beaucoup de plus gros !… Sinon, tu deviendras un hypocrite. Reconnais que tu es plus pécheur que l’autre mais que, en tant que frère, tu dois aider l’autre à se corriger. »

Celui qui corrige doit enfin s’abstenir de « faire le juge », ajoute le pape qui fait observer que les chrétiens ont souvent « la tentation de se prendre pour des docteurs, de se situer en dehors du jeu du péché et de la grâce, comme s’ils étaient des anges ».

Le pape donne les moyens de discerner son état d’esprit : « le fait d’éprouver un certain plaisir » à aller corriger l’autre, « n’est pas du Seigneur ». La correction fraternelle est en effet un service « beau mais douloureux » : « Avec le Seigneur, il y a toujours la croix, la difficulté à faire quelque chose de bon. Il y a aussi toujours l’amour, la douceur ».

« Un chrétien qui, en communauté, ne fait pas les choses dans la charité, dans la vérité et dans l’humilité, est disqualifié. Il n’a pas réussi à devenir un chrétien mûr », conclut-il.

Qui suit Jésus, Marie et l’Eglise sur la voie de l’obéissance et de la souffrance ne se perd pas (matin 15/09/2014)

Homélie du 15 septembre, Notre-Dame des Douleurs. Anne Kurian. ROME, 16 septembre 2014 (Zenit.org) – L’âme humaine « ne se perdra jamais si elle continue à être proche des deux grandes « femmes » qui l’accompagnent dans la vie : Marie et l’Église », déclare le pape François lors de la messe célébrée hier, 15 septembre 2014, à Sainte-Marthe, en la mémoire de Notre-Dame des Douleurs.

Le pape a commenté la première lecture (He 5,7-9) où il est écrit « Le Christ a appris l’obéissance par les souffrances de sa Passion » : « C’est le contraire d’Adam, qui n’a pas voulu apprendre ce que Dieu enseignait, qui n’a pas voulu souffrir ni obéir ».

Jésus « est venu au monde pour apprendre à être homme, cheminer avec les hommes. Pour obéir aussi, ce qui l’a conduit à la souffrance ».

De même Marie, « la mère, la nouvelle Ève, participe à ce chemin : elle apprit, souffrit et obéit », ce qui fait d’elle « une mère » pour les chrétiens.

Loin d’être orphelins, les baptisés ont aussi pour mère l’Église, « qui prend la même route que Jésus et Marie, la voie de l’obéissance, de la souffrance ».

De même que Marie est « la mère très ferme, qui donne la sécurité », l’Église aussi « est très ferme quand elle adore Jésus Christ et qu’elle guide, qu’elle enseigne, qu’elle aide » les chrétiens.

Le pape a évoqué une troisième figure « féminine » qui participe aussi à ce chemin si elle s’ouvre aux deux premières : « selon le moine Isaac de l’Étoile, l’âme est féminine et s’apparente par analogie à Marie et à l’Église ».

La « petite âme humaine ne se perdra jamais si elle continue à être une femme proche de ces deux grandes femmes qui l’accompagnent dans la vie : Marie et l’Église ».

En réalité ce chemin « d’apprentissage, d’obéissance et de souffrance » apporte « l’espérance qu’est le Christ ». Et « le peuple de Dieu peut marcher avec une espérance sûre », a-t-il conclu.

Reconnaître ses péchés, sa misère, c’est la porte qui ouvre à la caresse de Jésus (matin jeudi 18/09/2014)

ROME, 18 septembre 2014 (Zenit.org) – « Reconnaître ses péchés, sa misère, ce que l’on est, c’est la porte qui ouvre à la caresse de Jésus, au pardon de Jésus, à sa parole ‘Ta foi t’a sauvée. Va en paix !’ », assure le pape François ce 18 septembre 2014, lors de la messe à Sainte-Marthe.

Le pape a commenté l’Évangile du jour (Lc 7,36-50), où une femme pécheresse lave de ses larmes les pieds de Jésus, les essuie de ses cheveux et les parfume, dans la maison d’un pharisien.

« Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! » : « Cette parole de salut est dite seulement à la femme, qui est pécheresse », a fait observer le pape : « Jésus le dit parce qu’elle a réussi à pleurer sur ses péchés, à confesser ses péchés, à dire ‘je suis une pécheresse’ ».

« Il ne le dit pas aux autres qui pensent qu’ils ne sont pas pécheurs. Il le dit à celui qui sait ouvrir son cœur et se reconnaître pécheur. Le salut entre seulement dans le cœur qui s’ouvre à la vérité de son péché. »

Comme il l’a déjà affirmé, le pape a rappelé que « le lieu privilégié de la rencontre avec Jésus, ce sont ses propres péchés » : « reconnaître ses péchés, sa misère, ce que l’on est, ce que l’on est capable de faire, c’est la porte qui ouvre à la caresse de Jésus, au pardon de Jésus, à sa parole ‘Ta foi t’a sauvée. Va en paix !’ ».

Il a invité à « être courageux, courageuse », pour « ouvrir son cœur au seul qui peut sauver ». Au contraire, les « hypocrites » qui se croient non pécheurs seront « précédés par les publicains et les prostituées dans le Royaume des cieux ».

La résurrection commence ici (vendredi 19/09/2014)

ROME, 22 septembre 2014 (Zenit.org) – « La Résurrection commence ici-bas », pour ceux qui « demeurent avec le Seigneur, cheminent avec le Seigneur », affirme le pape François lors de la messe du 19 septembre 2014 à Sainte-Marthe.

Commentant la première lecture (1Co 15,12-20) où saint Paul parle de la résurrection, le pape a fait observer que ce sujet rencontrait une « résistance » : « la résistance à la transformation, la résistance à l’oeuvre commencée par l’Esprit au baptême ».

Ainsi le croyant souhaite « aller au Ciel et non en Enfer » mais « cela s’arrête là », sans oser « parler de résurrection ». « Il est plus facile de penser un panthéisme cosmique » ou même de « parler de l’Apocalypse, de l’Antichrist, de l’Archange, de la sonnerie de trompette… ».

En revanche, « la résurrection fait peur » : « elle provoque la résistance : résistance à la transformation du corps », et finalement « résistance à l’identité chrétienne », car la « transformation » de la résurrection est « l’accomplissement du parcours chrétien ».

L’identité chrétienne consiste en effet à « demeurer avec le Seigneur », dès ici bas : « la Résurrection commence ici, pour ceux qui demeurent avec le Seigneur, cheminent avec le Seigneur ».

Chez les disciples qui demeurent avec le Seigneur « la peur de la transformation du corps s’estompe », a ajouté le pape, encourageant à « rester toute sa vie avec le Seigneur », afin d’être avec lui à la fin, au moment de la résurrection qui sera comme un « réveil ».

La vie chrétienne c’est simple : écouter la parole et la mettre en pratique (mardi 23/09/2014)

La vie chrétienne, c’est simple »

ROME, 23 septembre 2014 (Zenit.org) – « La vie chrétienne, c’est simple : écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique… Rien de plus », affirme le pape François.

Lors de la messe de ce 23 septembre 2014 à Sainte-Marthe, le pape a médité sur les foules qui « suivaient Jésus car ses paroles touchaient le cœur ». Or, a-t-il fait observer, aujourd’hui comme hier, certains suivent « par convenance »… mais comme les lépreux de l’Évangile, une fois guéris, ils « oublient Jésus ».

Le pape a souligné « les deux conditions pour suivre Jésus : écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique », comme indiqué dans l’Évangile : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu, et qui la mettent en pratique. » (Lc 8, 19-21).

« C’est la vie chrétienne, rien de plus. Simple, simple. Peut-être l’avons-nous rendue un peu compliquée, avec tant d’explications que personne ne comprend, mais la vie chrétienne c’est cela : écouter la Parole de Dieu et la mettre en pratique ».

Pour écouter la Parole de Dieu, il faut certes « ouvrir la Bible » mais il ne suffit pas de la lire : le croyant est appelé à « écouter avec les oreilles et écouter avec le cœur, à ouvrir son cœur à la Parole de Dieu ».

« Écouter la Parole de Dieu c’est se demander en lisant : « Qu’est-ce que cela dit à mon cœur ? Que me dit Dieu à travers cette Parole ? » ». Car « Dieu ne parle pas seulement à tous, il parle à chacun. L’Évangile a été écrit pour chacun ». Et à son écoute, « la vie [du chrétien] change ».

« Mettre en pratique la Parole est difficile car il est plus facile de vivre tranquillement sans se préoccuper des exigences de la Parole de Dieu », a fait observer le pape en donnant des pistes concrètes de mise en pratique : « les Commandements, les Béatitudes ».

Et surtout « compter toujours sur l’aide de Jésus, même lorsque le cœur écoute mais qu’il ne comprend pas » : « miséricordieux et patient, le Seigneur attend tout le monde » et il « reçoit tout le monde », même ceux qui « entendent la Parole et la trahissent », comme Judas.

« Le Seigneur sème toujours sa Parole, il demande seulement un cœur ouvert pour l’écouter et une bonne volonté pour la mettre en pratique », a-t-il conclu.

La vanité, un oignon à effeuiller (jeudi 25/09/2014)

ROME, 26 septembre 2014 (Zenit.org) – La vanité est comme un oignon à éplucher : toute sa vie il faut en enlever les feuilles. Sinon, la vie du chrétien risque d’être « comme une bulle de savon », met en garde le pape François lors de la messe du 25 septembre 2014 à Sainte-Marthe.

Le pape a commenté la première lecture où l’Ecclésiaste écrit « Vanité des vanités, tout est vanité » (Qo 1, 2-11). « Celui qui n’a rien de consistant passera comme les choses », a-t-il prévenu, expliquant que la vanité est aussi la tentation des « personnes de foi » : « regarde, je fais ce chèque pour les oeuvres de l’Église ».

La vanité, c’est « vivre pour paraître, pour se faire voir » : « Les chrétiens qui vivent ainsi ressemblent à des paons, ils se pavanent. Certains disent « je suis parent de tel prêtre, telle soeur, tel évêque, ma famille est une famille chrétienne ». Ils se vantent. »

Mais, a demandé le pape, « et ta vie avec le Seigneur ? Comment est-ce que tu pries ? Tes œuvres de miséricorde ? Est-ce que tu visites les malades ? ». Il s’agit de « construire sa vie chrétienne sur le roc, sur la vérité », sur « la réalité ».

Au contraire, « les vaniteux construisent sur le sable » et leur maison tombe, « incapable de résister aux tentations ». La vanité « est menteuse, elle se trompe, elle trompe le vaniteux, car il feint d’abord d’être, mais finalement il croit vraiment être quelque chose , le pauvre ! ».

La vie des chrétiens qui « vivent pour paraître » est comme « une bulle de savon ». « Belle, multicolore », elle ne dure cependant « qu’une seconde ». « Et après ? », a ajouté le pape.

Au terme de cette vie, pour tous, c’est « le retour à la terre nue », voilà « la vérité finale ». En attendant, il s’agit de choisir entre « se vanter » ou « faire quelque chose », surtout « des choses consistantes » : faire « du bien », « chercher Dieu, prier ».

Comme chez Hérode dans l’Évangile (Lc 9, 7-9), « la vanité sème une mauvaise inquiétude, elle prive de la paix. Comme ces personnes qui se maquillent un peu et qui ont peur que la pluie leur fasse couler le maquillage. La vanité ne donne pas la paix, seule la vérité donne la paix. »

« C’est une maladie spirituelle grave, une tentation contre laquelle il faut lutter toute sa vie, car elle revient toujours », a-t-il insisté en citant une comparaison des Pères du désert : « elle est comme un oignon : tu commences à l’effeuiller, un peu aujourd’hui, un peu demain, et toute ta vie tu dois l’effeuiller pour perdre de la vanité. A la fin tu es content, tu as enlevé la vanité, tu as effeuillé l’oignon mais l’odeur te reste sur les mains ».

« Demandons au Seigneur la grâce de ne pas être vaniteux, d’être vrais, avec la vérité de la réalité de l’Evangile », a conclu le pape.

Le chrétien est un cyrénéen qui aide Jésus à porter sa croix Vendredi 26/09/2014

ROME, 26 septembre 2014 (Zenit.org) – Etre chrétien c’est être « un cyrénéen », c’est aider Jésus à « porter la Croix » comme Simon de Cyrène, déclare le pape François lors de la messe de ce vendredi matin, 26 septembre 2014, à Sainte-Marthe.

Le pape a commenté l’Evangile du jour, où Jésus « commence à parler de sa vraie identité » (Lc 9, 18-22) : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, le troisième jour, il ressuscite. »

Ce chemin « de souffrance », c’est « le chemin de la libération, le chemin du Messie, du Juste : la Passion, la Croix… L’amour de Dieu est si grand, qu’Il sauve ainsi du péché si laid ».

Pour le pape, « on ne peut pas comprendre Jésus-Christ Rédempteur sans la Croix ». On peut juste arriver « à penser que c’est un grand prophète, qu’il fait de bonnes choses, que c’est un saint ».

Dans l’Evangile, comme aujourd’hui, « les cœurs des disciples, les cœurs de la foule, n’étaient pas préparés à le comprendre ».

Mais Jésus les prépare « pas à pas » à le comprendre, à « l’accompagner avec leurs croix sur la route en direction de la rédemption ». Le Christ « prépare les chrétiens à être des cyrénéens, pour l’aider à porter la Croix ».

Sinon « la vie chrétienne n’est pas chrétienne » : de même que sans la Croix on ne peut comprendre Jésus, de même sans la croix on ne peut envisager la vie chrétienne. Ce serait « une vie spirituelle bonne » mais sans le Christ. Car le chrétien est appelé à « suivre le même chemin » que lui.

Le métier des anges, c’est de défendre l’homme (29/09/2014)

ROME, 30 septembre 2014 (Zenit.org) – « Le métier de lutter et de vaincre » le mal a été donné par Dieu aux anges, explique le pape François qui affirme en même temps quelle lutte contre l’homme est engagée : l’intention de Satan est de « détruire l’homme », notamment par des « projets de déshumanisation », et en séduisant sous l’apparence du bien.

Le pape a en effet médité, lors de la messe de lundi matin, 29 septembre, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, sur le rôle des archanges Michel, Raphaël et Gabriel, dont c’était la fête liturgique. Un résumé du combat spirituel du chrétien.

« Le Seigneur a donné ce métier, de lutter et de vaincre, principalement aux anges », a expliqué le pape.

Il a commenté la vision de la gloire de Dieu racontée par le livre de Daniel : celle de la lutte de l’archange Michel et de ses anges contre « le grand Dragon, le serpent des origines, celui qu’on nomme Démon et Satan, celui qui égarait le monde entier ».

Mais il a été vaincu, comme le raconte la vision de la femme de l’Apocalypse : « Cette lutte intervient après que Satan cherche à détruire la femme qui va accoucher du fils », a commenté le pape.

Et dans l’Evangile du jour, saint Jean rapporte les paroles de Jésus à Nathanaël : « Vous verrez les cieux ouverts, avec les anges de Dieu qui montent et descendent au-dessus du Fils de l’homme. »

Des projets de déshumanisation

Le pape dénonce les « projets de déshumanisation » de l’homme, c’est le cœur de son homélie: « Hormis les péchés qui nous sont propres, tant et tant de projets de déshumanisation de l’homme sont l’œuvre de Satan, simplement parce qu’il hait l’homme. Satan est astucieux : la première page de la Genèse nous le dit. Il présente les choses comme si elles étaient bonnes, mais son intention est la destruction. Et les anges nous défendent. Ils défendent l’homme et l’Homme Dieu, l’Homme supérieur, Jésus-Christ qui est la perfection de l’humanité, le plus parfait. Pour cette raison, l’Eglise honore ses anges, parce qu’ils sont ceux qui seront dans la Gloire de Dieu, parce qu’ils défendent le grand mystère caché de Dieu, c’est-à-dire, le Verbe devenu chair. »

Ainsi, la tâche du baptisé c’est de « protéger l’homme qui est en chacun de nous : Jésus », « l’homme qui a donné la vie à tous les hommes »

Le pape fait observer en quelque sorte la tactique du diable : « Satan, dans ses projets de destruction, invente des explications humanistes qui vont totalement à l’encontre de l’homme, à l’encontre de l’humanité et à l’encontre de Dieu. »

La lutte quotidienne du chrétien

La lutte est le pain quotidien du chrétien : « La lutte est une réalité quotidienne de la vie chrétienne : dans notre cœur, dans notre vie, dans notre famille, dans notre peuple, dans nos églises… Si on ne lutte pas, nous serons défaits », affirme le pape.

Il cite le chant final de victoire de l’Apocalypse : « Voici maintenant le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, et le pouvoir de son Christ ! Car l’accusateur de nos frères a été rejeté, lui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. »

Le pape a recommandé de prier les archanges et notamment la prière à l’archange saint Michel qui continue de lutter pour défendre le mystère de l’incarnation et de la rédemption: le Verbe fait homme, mort et ressuscité : « C’est notre trésor. Qu’il continue à lutter pour le protéger », a conclu le pape.

Ne pas avoir peur de se révolter dans la prière à condition d’exprimer de vraies souffrances et non pas des souffrances de théâtre (30/09/2014)

ROME, 1 octobre 2014 (Zenit.org) – « La vraie prière vient du cœur, elle part de la réalité, de ce que l’on est en train de vivre », déclare le pape François lors de la messe du 30 septembre 2014 à Sainte-Marthe. En ce sens, « se révolter » lors de moments sombres, c’est aussi prier, à condition que l’on n’exprime pas « des plaintes de théâtre » mais de réelles souffrances. Le pape a commenté la première lecture (Jb 3, 1-3.11-17.20-23) où Job maudit sa vie : « Il a été mis à l’épreuve, il a perdu toute sa famille, tous ses biens, il a perdu sa santé et tout son corps est devenu une plaie dégoûtante ».

Prier, c’est devenir vrai devant Dieu et partir de la réalité qu’on vit

« Sa patience est à bout et il se met à dire de mauvaises choses… Mais blasphème-t-il ? ». De même, lorsque Jésus s’est écrié sur la croix « Père pourquoi m’as-tu abandonné ! », blasphémait-il ?, demande le pape.

En réalité, Job « a toujours été habitué à dire la vérité et ceci est la vérité qu’il ressent à ce moment-là » : sa révolte devient « une prière », car « prier c’est devenir vrai devant Dieu. Et Job ne pouvait prier autrement ».

« La vraie prière vient du cœur, elle part de la réalité, de ce que l’on est en train de vivre », même si ce sont « des moments sombres, des moments de la vie où l’espérance vient à manquer, des moments sans horizon ».

Ainsi, à « des personnes qui vivent des situations difficiles, douloureuses, qui ont perdu tant de choses ou qui se sentent seules et abandonnées », des personnes qui « se rebellent contre Dieu en demandant « Pourquoi ? » », le pape dit : « Continuez à prier ainsi, car ceci est aussi prier. »

Les plaintes de théâtre de ceux qui ont une vie trop facile et s’arrête de prier à la mondre difficulté

Il évoque « tant de personnes aujourd’hui dans la situation de Job. Tant de braves gens ne comprennent pas ce qui leur est arrivé, pourquoi ça leur est arrivé. Tant de frères et sœurs sans espérance ».

Le pape donne l’exemple des « grandes tragédies, des frères qui, parce qu’ils sont chrétiens, sont chassés de chez eux et restent sans rien : « Mais, Seigneur, j’ai crû en toi. Pourquoi ? Croire en Toi est-il une malédiction, Seigneur ? » » ou encore « les personnes âgées mises de côté, les malades, les personnes seules, dans les hôpitaux ».

Il dénonce cependant les « plaintes de théâtre » de ceux qui ont « des vies trop faciles » : ceux qui, « sans maladies, sans faim, sans besoins importants », se croient « des martyrs et arrêtent de prier » dès que « leur âme s’assombrit », ceux qui sont « fâchés avec Dieu » et « ne vont plus à la messe » pour « des petites choses ».

« Devant tant de frères et sœurs qui connaissent l’obscurité, qui ont presque perdu la mémoire, l’espérance, qui sont des exilés d’eux-mêmes, [ces plaintes de théâtre] ne sont rien ! »

Se préparer à l’obscurité

Pour toutes ces personnes, mais également pour « tous ceux qui avancent dans l’obscurité, l’Église prie. Elle prend sur elle cette souffrance et prie ». Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus – fêtée ce 1er octobre – aux derniers mois de sa vie « essayait de penser au ciel, mais entendait une petite voix intérieure lui dire « Ne soit pas bête, tu sais ce qui t’attend ? Rien ! » ».

« Pourtant elle priait et demandait la force d’avancer, dans l’obscurité. Ceci s’appelle entrer en patience. Et Jésus a parcouru cette voie : depuis le soir au Mont des Oliviers jusqu’à son dernier mot sur la Croix : « Père, pourquoi m’as-tu abandonné ? » ».

Pour conclure, le pape propose deux attitudes : « se préparer, préparer son coeur à la venue de l’obscurité », car tous les baptisés vivent « une période obscure ».

Et « prier avec l’Église pour les frères et sœurs qui souffrent de l’exil, de l’obscurité et de la souffrance, et qui ont perdu espoir », pour ces « Jésus souffrants partout dans le monde ».

L’ange gardien n’est pas une fable, il existe (jeudi 02/10/2014)

ROME, 2 octobre 2014 (Zenit.org) – L’ange gardien « n’est pas une doctrine fantaisiste, c’est une réalité », affirme le pape François lors de la messe de ce matin, 2 octobre 2014, fête des saints anges gardiens : chacun a « à ses côtés » un ange « qui le conduit », tel un « compagnon de voyage ».

Le pape a commenté l’Évangile où « les disciples se disputent pour savoir qui est le plus grand : ces premiers évêques avaient la tentation du carriérisme », a-t-il fait observer (Mt 18, 1-5.10).

Jésus leur donne « la vraie attitude », qui n’est pas de « chercher qui est le plus grand », mais qui est « celle des enfants », c’est-à-dire une attitude de « docilité », dans la conscience d’avoir « besoin de conseil, d’aide » : « C’est cela la route… les enfants sont plus proches de la contemplation » car « leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face [du] Père qui est aux cieux ».

Ainsi, « si quelqu’un croit pouvoir marcher seul, il se trompe, il tombe dans l’orgueil, il croit être grand et indépendant ». Mais « personne ne marche seul » et personne ne peut non plus « penser qu’il est seul ».

En effet, selon la tradition de l’Église, chacun a « à ses côtés » un ange gardien, « qui le conduit, lui fait sentir les choses », tel un « compagnon de voyage ». « Cela n’est pas une doctrine sur les anges un peu fantaisiste: c’est une réalité… L’ange gardien est à mon côté », a insisté le pape, citant le psaume du jour : « Il donne mission à ses anges de te garder sur tous tes chemins. » (Ps 90, 1-2, 3-4, 5-6, 10-11).

Le pape a encouragé à « ne pas se rebeller » à sa voix mais à « l’écouter et suivre ses conseils » car l’ange gardien « conduit [l’homme] jusqu’à la fin de sa vie ».

Chasser ce compagnon « est dangereux » car « aucun homme, aucune femme ne peut se conseiller lui-même, elle-même » : il peut conseiller un autre mais « pour lui-même il a besoin de l’Esprit-Saint, de l’ange gardien ».

Le pape a conclu en invitant à un examen de conscience : « Comment est mon rapport avec mon ange gardien ? Est-ce que je l’écoute ? Est-ce que je lui dis bonjour le matin ? Est-ce que je lui demande de me protéger durant le sommeil ? Est-ce que je parle avec lui ? Est-ce que je lui demande conseil ? »

Savoir se laisser surprendre pour être sauvé (Vendredi 03/10/2014)

ROME, 6 octobre 2014 (Zenit.org) – « Est-ce que je veux être sauvé à ma façon ?… Ou bien à la manière divine, c’est-à-dire sur la voie de Jésus qui surprend toujours ? Est-ce que je me réfugie dans les prescriptions inventées par les hommes » pour « acheter mon salut » ? Ce sont les questions que le pape François invite à se poser lors de la messe du 3 octobre 2014 à Sainte-Marthe.

Malheureuse es-tu Corazine, Bethsaïde… classe dirigeante qui ferme les portes à la manière dont Dieu veut te sauver

Le pape a commenté l’Évangile du jour (Lc 10, 13-16) où Jésus s’exclame : « Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon », il y a longtemps qu’ils se seraient convertis.

Dans cette comparaison le pape a vu « toute l’histoire du salut » : « C’est le drame de la résistance au salut », et « c’est justement la classe dirigeante qui ferme les portes à la manière dont Dieu veut sauver ».

« On comprend alors les dialogues forts de Jésus avec la classe dirigeante de son époque : ils se disputent, ils le mettent à l’épreuve, ils lui tendent des pièges pour voir s’il va tomber, parce que c’est la résistance à se laisser sauver. »

Ils veulent « faire le salut à [leur] façon ! », et sont « fermés aux façons de faire de Dieu » en résumant le salut à l’accomplissement des 613 commandements créés par « leur fièvre intellectuelle et logique »

Ils veulent « faire le salut à [leur] façon ! », et sont « fermés aux façons de faire de Dieu » : pour eux, le salut se résume à l’accomplissement des 613 commandements créés par « leur fièvre intellectuelle et logique ».

« Ils ne croient pas à la miséricorde et au pardon : il croient aux sacrifices.

« Ils ne croient pas à la miséricorde et au pardon : il croient aux sacrifices. Ils croient dans ce qui est réglé, bien réglé, bien clair. C’est le drame de la résistance au salut » qui confond « la liberté et l’autonomie ».

« et moi, comment est-ce que je veux être sauvé ? À ma façon ?

Mais « chacun vit ce drame au fond de lui-même », a poursuivi le pape en invitant à un examen de conscience : « et moi, comment est-ce que je veux être sauvé ? À ma façon ? Par une spiritualité qui est bonne, qui me fait du bien, mais qui est figée, bien claire et sans risque ? Ou bien à la manière divine, c’est-à-dire sur la voie de Jésus qui surprend toujours, qui ouvre toujours les portes à ce mystère de la toute-puissance de Dieu qui est miséricorde et pardon ? ».

« Est-ce que je crois que Jésus est le maître qui enseigne le salut, ou bien est-ce que je vais partout payer des gourous qui m’en enseignent un autre ?… Est-ce que je crois que Jésus est un chemin plus sûr, ou est-ce que je me réfugie sous le toit des prescriptions et de tous les commandements inventés par les hommes ? Et comme cela, j’achète mon salut que Jésus donne gratuitement avec la gratuité de Dieu… Est-ce que je résiste au salut de Jésus ? ».

Non à une « spiritualité cosmétique » (14/10/2014)

ROME, 15 octobre 2014 (Zenit.org) – « La foi n’est pas seulement réciter le Credo », souligne le pape François lors de la messe du 14 octobre 2014 à Sainte-Marthe : pour ne pas en rester à « une spiritualité de la cosmétique », la foi doit « agir dans la charité ».

Le pape a commenté l’Évangile du jour où Jésus déclare : « Vous les pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. » (Lc 11, 37-41).

Jésus condamne la spiritualité cosmétique où l’on se maquille pour cacher sa méchanceté

« Jésus condamne cette spiritualité de la cosmétique, où l’on veut « paraître » bon, beau, car la vérité intérieure est bien autre chose ! L’apparence, c’est arpenter les places, se faire voir en priant, se « maquiller » » pour cacher son « avidité et sa méchanceté ».

En d’autres termes, « Jésus condamne les personnes qui ont de bonnes manières mais de mauvaises habitudes, ces habitudes que l’on ne voit pas mais que l’on pratique en cachette ».

Donnez plutôt en aumône… facteur essentiel de la justice

« Donnez plutôt en aumône tout ce que vous avez », ajoute Jésus : « L’aumône a toujours été, dans la tradition de la Bible, un facteur essentiel de la justice ».

Dans la première lecture déjà, saint Paul affirme : « ce qui importe, c’est la foi agissant par la charité » (Ga 5, 1-6) : « Ce qui vaut c’est la foi vécue en faisant œuvre de charité ».

Pas seulement réciter le Credo mais agir

« La foi n’est pas seulement réciter le Credo, croire au Père, au Fils et au Saint Esprit, à la vie éternelle… Cette foi est immobile, elle n’œuvre pas. Ce qui compte, c’est l’œuvre qui vient de la foi, ou mieux la foi qui agit dans la charité, c’est-à-dire l’aumône. Aumône dans le sens le plus large du mot : se détacher de la dictature de l’argent de l’idolâtrie de l’argent. »

Le pape François rappelle l’exemple de la veuve « qui a donné tout ce qu’elle avait pour vivre. Et elle l’a fait un peu en cachette, peut-être parce qu’elle avait honte de ne pouvoir donner davantage ».

Tout le contraire d’un épisode de la vie du père Pedro Arrupe, Préposé général des Jésuites qui avait été invité par une riche dame pour recevoir de l’argent à l’intention des missions au Japon. La remise de l’enveloppe eut lieu devant des journalistes et photographes. Le P. Arrupe raconta avoir subi ce jour là « une grande humiliation » mais avoir accepté l’argent « pour les pauvres du Japon ». Lorsqu’il ouvrit l’enveloppe, « il y avait 10 dollars dedans ».

Le pape conclut en invitant à se demander si sa vie chrétienne est « une vie chrétienne faite de cosmétique, d’apparence ou une vie chrétienne active vécue dans la charité ». Deux règles concrètes pour progresser dans le bon sens : « ne pas fanfaronner » ; « ne pas donner seulement les restes ».

Le pape invite à la prière de louange (16/10/2014)

ROME, 16 octobre 2014 (Zenit.org) – « Le Mystère ne peut se contrôler. Il faut y entrer », déclare le pape François lors de la messe du 16 octobre 2014 à Sainte-Marthe. Et l’une des façon d’entrer dans le Mystère de Dieu, c’est la prière de louange, que le pape encourage à pratiquer.

Le pape s’est arrêté sur la « louange à Dieu » exprimée par saint Paul dans la première lecture (Ep 1, 1-10) : « une prière qui n’est pas si habituelle » mais qu’il invite à « retrouver ».

Le chrétien sait en effet « très bien prier pour demander des choses, pour remercier le Seigneur aussi, mais la prière de louange est un peu plus difficile ».

Louer Dieu se fait « dans la pure gratuité » : le point de départ est de « faire mémoire du choix du Seigneur », comme le rappelle saint Paul : « En lui, il nous a choisis avant la création du monde ».

La prière de louange est une prière de joie et de mémoire de « la tendresse du Seigneur qui m’a accompagné, qui s’est abaissé, qui s’est penché comme le père se penche sur son enfant pour le faire marcher ».

« Bénis sois-tu Seigneur, car tu m’as choisi !… Le Seigneur me connaissait avant la création du monde, mon nom était dans le cœur du Seigneur. C’est la révélation ! ».

Pour le pape, « celui qui n’y croit pas est peut-être déiste mais pas chrétien ». Le chrétien sait qu’il est « un choix dans le cœur de Dieu » et cela le « remplit de joie » et lui « donne la sécurité ».

« On ne peut pas comprendre ni imaginer cela avec la tête, ni même avec le coeur… » mais il faut « entrer chaque jour dans le mystère de sa volonté, de ce qu’il prévoyait dans le Christ pour le moment où les temps seraient accomplis… Le Mystère ne peut se contrôler. Il faut y entrer. »

« Célébrer l’eucharistie, c’est entrer dans ce mystère, qui ne peut pas se comprendre totalement : le Christ est vivant, ici, dans sa gloire, dans sa plénitude et il donne à nouveau sa vie pour l’homme. Le chrétien est un homme, une femme, qui s’efforce d’entrer dans le Mystère », a conclu le pape.

Le don de l’Esprit-Saint à l’homme c’est « le commencement du Ciel (17/10/2014)

ROME, 17 octobre 2014 (Zenit.org) – Le don de l’Esprit-Saint à l’homme c’est « le commencement du Ciel : nous avons en main le Ciel », souligne le pape François lors de la messe de ce vendredi matin, 17 octobre 2014 à Sainte-Marthe.

Le pape a commenté la première lecture, où saint Paul écrit « vous avez reçu la marque de l’Esprit Saint. Et l’Esprit que Dieu avait promis, c’est la première avance qu’il nous a faite sur l’héritage dont nous prendrons possession au jour de la délivrance finale » (Ep 1, 11-14).

Par ce don, Dieu a donné au chrétien « un style, une façon de vivre, une identité » : c’est « la force de l’Esprit-Saint, reçu au Baptême » qui marche avec l’homme et qui représente les « arrhes » de l’héritage chrétien.

Avec l’Esprit-Saint en effet, « le Ciel commence. La marque de l’Esprit-Saint est le commencement du Ciel : nous avons en main le Ciel ».

Mais le pape a mis en garde contre la tentation de vouloir « ternir l’identité » chrétienne, comme « le chrétien tiède. Il est chrétien, oui, il va à la messe le dimanche, oui, mais dans sa vie son identité ne se voit pas. Il vit comme un païen ».

Une deuxième tentation est dénoncée par Jésus dans l’Évangile (Lc 12, 1-7) : « Méfiez-vous bien à cause du levain des pharisiens, c’est-à-dire de leur hypocrisie. »

« L’hypocrisie, c’est faire semblant d’être chrétien, mais sans l’être. Ne pas être transparent, dire une chose – ‘oui, oui, je suis chrétien’ – mais en faire une autre qui n’est pas chrétienne ».

Une vie chrétienne réelle porte les fruits suivants, a rappelé le pape : « Amour, joie, paix, magnanimité, bienveillance, bonté, fidélité, douceur, maîtrise de soi ».

« Demandons au Seigneur la grâce d’être attentifs à cette marque, à cette identité chrétienne, qui n’est pas seulement une promesse, nous l’avons déjà en main », a-t-il conclu.

Le chrétien sait attendre comme les serviteurs avec leur maître (21/10/2014)

ROME, 21 octobre 2014 (Zenit.org) – « Le chrétien sait attendre Jésus, il est un homme ou une femme d’espérance… Il sait que le Seigneur viendra », déclare le pape François au cours de la messe de ce mardi matin, 21 octobre 2014, à la Maison Sainte-Marthe.

Le pape a commenté l’Évangile de Luc (Lc 12, 35-38) où Jésus exhorte ses disciples à « rester en tenue de service » et la Lettre de saint Paul aux Éphésiens (Eph 2, 12-22).

Sans le Christ, l’homme n’a « pas d’identité », a-t-il souligné en citant saint Paul : « Souvenez-vous qu’en ce temps-là vous n’aviez pas de Messie à attendre, vous n’aviez pas droit de cité dans le peuple de Dieu ».

« Jésus est venu faire [des hommes] des citoyens d’un peuple, il est venu [leur] donner un nom et un prénom », il les a réunis « par son sang » et a abattu « le mur de séparation qui divise ». En effet, lorsque quelqu’un n’est pas en paix avec les autres, « il y a un mur de division » et d’inimitié.

Non seulement les hommes sont devenus des « citoyens du peuple saint, membres de la famille de Dieu » mais le Christ les a réconciliés entre eux et avec Dieu : « les ennemis sont devenus des amis; les étrangers des proches ».

Pour le pape, la condition pour recevoir ce salut de Jésus, c’est de « l’attendre, l’attendre comme les serviteurs avec leur maître » : « Le chrétien est un homme ou une femme qui sait attendre Jésus, donc un homme ou une femme d’espérance… Il sait que le Seigneur viendra. Nul ne connaît l’heure, mais il viendra. »

« En revanche le païen – et les chrétiens se comportent souvent en païens – oublie Jésus, il pense à lui-même, à ses affaires, il n’attend pas Jésus. Le païen égoïste fait comme s’il était un dieu: « je me débrouille tout seul ». Et cela finit mal. »

« Celui qui n’attend pas Jésus ferme la porte à Jésus, il ne le laisse pas faire cette œuvre de paix, de communauté, de citoyenneté », a-t-il mis en garde.

Le pape a conclu en proposant un examen de conscience : « Est-ce que je l’attends ou je ne l’attends pas ? Est-ce que je crois en cette espérance ? Ai-je le cœur ouvert pour entendre le bruit, quand il frappe à la porte, quand il ouvre la porte ? »

Adorer avec Paul qui tombe à genoux (23/10/2014)

ROME, 23 octobre 2014 (Zenit.org) – Le pape François encourage les croyants à « adorer, louer Dieu » comme l’apôtre Paul, et comme lui à « entrer dans ce monde de largeur de vue, de splendeur, de générosité et d’amour ».

Lors de la messe de ce 23 octobre 2014 à Sainte-Marthe, le pape a commenté la première lecture (Eph 3,14-21) où saint Paul exprime son adoration : « Je tombe à genoux devant le Père… Gloire à celui qui a le pouvoir de réaliser en nous par sa puissance infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même imaginer. »

L’apôtre prie ainsi : « Lui qui est si riche en gloire, qu’il vous donne la puissance par son Esprit, pour rendre fort l’homme intérieur ».

L’homme en effet « ne peut avancer sans la force de l’Esprit. Ses propres forces sont faibles. On ne peut être chrétien sans la grâce de l’Esprit. C’est lui qui change le coeur, qui fait progresser dans la vertu, dans l’accomplissement des commandements ».

Saint Paul demande aussi au Père « la présence du Christ, afin de grandir dans la charité » grâce à « l’amour du Christ qui surpasse tout ce qu’on peut connaître ».

Cet « acte d’adoration devant cette immensité » est « une expérience mystique de Paul » et elle enseigne aux chrétiens « la prière de louange et la prière d’adoration », loin « des petitesses, des intérêts égoïstes ».

« Paul « éclate en louange », dans un acte d’adoration et il demande au Père qu’il envoie l’Esprit pour donner la force et pouvoir avancer… et il dit au Père: « Merci, car Tu es capable de faire ce que nous n’osons pas penser ». »

Pour le pape, « c’est une belle prière : « celui qui a le pouvoir de réaliser en nous par sa puissance infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même imaginer »… nous ne pouvons pas imaginer ce que peut faire le Père, par sa puissance qui agit en nous ».

L’expression de la « vie intérieure » de Paul fait comprendre pourquoi il a « tout laissé pour gagner le Christ », a ajouté le pape en encourageant les baptisés à « penser ainsi, adorer de la même façon, louer Dieu, entrer dans ce monde de largeur de vue, de splendeur, de générosité et d’amour ».

C’est l’attitude nécessaire pour « poursuivre le grand commandement – l’unique commandement, qui est à la base de tous les autres – de l’amour : aimer Dieu et aimer le prochain ».

Lumière, ténèbres, ou gris : le choix du chrétien (lundi 27/10/2014)

ROME, 27 octobre 2014 (Zenit.org) – Lumière, ténèbres ou gris : c’est le choix du chrétien, qui révèle « par ses paroles » dans quel camp il se situe, déclare le pape François lors de la messe de ce 27 octobre 2014, à Sainte-Marthe. Le pape a commenté la première lecture (Eph 4, 32; 5, 1-8) où saint Paul exhorte : « Autrefois, vous étiez ténèbres ; maintenant, dans le Seigneur, vous êtes devenus lumière ; vivez comme des fils de la lumière. »

Ainsi, « il y a des chrétiens lumineux, pleins de lumière, qui cherchent à servir le Seigneur avec cette lumière ; il y a des chrétiens ténébreux qui vivent une vie de péché, une vie éloignée du Seigneur ».

Le pape a fait ressortir quatre paroles qui permettent de débusquer les fils des ténèbres, paroles qui « ne viennent pas de l’Esprit-Saint, ne viennent pas de Jésus, ne sont pas des paroles évangéliques » mais viennent « du Malin ».

Ces quatre paroles sont : « les paroles hypocrites : un peu de ci, un peu de là, pour rester en bons termes avec tous ; les paroles vides, sans substance : peut-être belles, bien dites, mais sans rien à l’intérieur ; les paroles vulgaires, triviales, mondaines ; et enfin les paroles sales, obscènes ».

L’attitude et la parole des saints, des fils de la lumière, sont au contraires telles que décrites par saint Paul : « soyez entre vous pleins de générosité et de tendresse. Pardonnez-vous les uns aux autres, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ… Vivez dans l’amour. »

Mais « il y a un troisième groupe de chrétiens, ni lumineux ni sombres, ce sont les chrétiens du gris ». Ils oscillent entre « Dieu et le diable » : « ce sont les tièdes. Ceux-là Dieu ne les aime pas. Dans l’apocalypse, il leur dit : « Je connais tes actions, je sais que tu n’es ni froid ni brûlant – mieux vaudrait que tu sois ou froid ou brûlant. Aussi, puisque tu es tiède, je vais te vomir de ma bouche. » » (Ap 3,15-16).

Les chrétiens du gris sont « chrétiens, mais sans exagérer », ils « disent et font beaucoup de mal, car leur témoignage chrétien est un témoignage qui sème au final la confusion, sème un témoignage négatif ».

Pour « faire un pas en avant vers le Seigneur », le pape a invité le chrétien à réfléchir sur son langage en se demandant « Suis-je un chrétien de la lumière ? Un chrétien de l’obscurité ? Suis-je un chrétien du gris ? ».

Ne pas rester sur le seuil de l’Eglise (Mardi 28/10/2014)

ROME, 29 octobre 2014 (Zenit.org) – Le pape François encourage les baptisés « catholiques, mais pas trop… », à ne pas rester sur le seuil de l’Église mais à y entrer et à « prendre part » à sa construction, sans « rester à la porte ». Hier, 28 octobre 2014, lors de la messe à Sainte-Marthe, le pape a commenté l’Évangile (Lc 6, 12-19) où Jésus appelle ses apôtres et la première lecture (Ep 2, 19-22) où saint Paul décrit l’Église comme un édifice « qui a pour fondations les Apôtres et les prophètes ; et la pierre angulaire c’est le Christ Jésus lui-même ».

Le Christ veut les hommes « à l’intérieur de l’Église », non plus comme « des étrangers ni des gens de passage »

« Jésus prie, Jésus appelle, Jésus choisit, Jésus envoie ses disciples, Jésus guérit la foule. A l’intérieur de ce temple, Jésus qui est la pierre angulaire fait tout ce travail : c’est Lui qui fait avancer l’Église ainsi », a expliqué le pape.

Le Christ veut les hommes « à l’intérieur de l’Église », « avec droit de citoyenneté » et « enracinés là », non plus comme « des étrangers ni des gens de passage », a-t-il ajouté.

Devenir membre de la construction et non pas rester à la porte et regarder

Ainsi celui « qui n’entre pas dans ce temple et ne prend pas part à cette construction, n’est pas dans l’Église : il reste à la porte et regarde… Ce sont les chrétiens qui ne vont pas au-delà de la réception de l’Église : ils sont là, à la porte… [Ils sont] catholiques, oui, mais pas trop… de cette façon [seulement] ».

Jésus a choisi des pécheurs qu’il guérit et pour lesquels il prie

« Comme le dit Paul, cette Église est édifiée sur les Apôtres. Ceux que Jésus a choisis : douze ». Et ces apôtres sont « tous pécheurs, tous. Judas n’était pas le plus pécheur : on ne sait lequel était le plus pécheur… Judas, c’est celui qui s’est fermé à l’amour et à cause de cela est devenu un traître. Mais tous se sont enfuis au moment difficile de la Passion et ont laissé Jésus seul ».

Pourtant Jésus « les a choisis ». Il renouvelle aussi son choix après sa résurrection, notamment avec Pierre qu’il a voulu à leur tête : « le péché de Pierre ne lui importait pas : Jésus cherchait le coeur. Mais pour trouver ce cœur et pour le guérir, il prie ».

Le mystère de « Jésus qui prie et Jésus qui guérit » se renouvelle « pour chacun » des chrétiens : « On ne peut comprendre l’Église sans ce Jésus qui prie et ce Jésus qui guérit », a insisté le pape, souhaitant « que l’Esprit-Saint fasse comprendre cette Église qui tient sa force dans la prière de Jésus et qui est capable de guérir ».

Message aux chrétiens « un peu fainéants dans la lutte » spirituelle (jeudi 30/10/2014)

ROME, 30 octobre 2014 (Zenit.org) – La vie chrétienne est « un combat continu », pour défendre le salut du Christ contre « le démon, le monde et la chair », souligne le pape François lors de la messe de ce jeudi matin, 30 octobre 2014, à Sainte-Marthe. Il encourage aussi les chrétiens « un peu fainéants » dans cette lutte spirituelle.

Le pape a commenté la première lecture où saint Paul « parle de la vie chrétienne avec un langage militaire » (Ep 6, 10-20) : la vie en Dieu doit en effet « être défendue, il faut lutter pour la poursuivre », il faut « résister ».

Pour « avancer dans la vie spirituelle il faut combattre avec l’armure de Dieu

Pour « avancer dans la vie spirituelle il faut combattre. Ce n’est pas un simple affrontement, c’est un combat continu », a-t-il souligné : « La vie est un combat, une lutte, une très belle lutte car quand le Seigneur est victorieux dans chaque pas de la vie, cela donne une joie, un grand bonheur. »

Trois « ennemis de la vie chrétienne » : « le démon, le monde et la chair »,

Le pape a mis en relief trois « ennemis de la vie chrétienne » : « le démon, le monde et la chair », c’est-à-dire les passions, « qui sont les blessures du péché originel » : « On ne peut penser à une vie spirituelle, à une vie chrétienne, sans résistance aux tentations, sans lutter contre le diable, sans avoir à revêtir l’armure de Dieu ».

Revêtir l’armure de Dieu

« Le salut de Jésus est gratuit » mais il faut le défendre en « revêtant l’armure de Dieu » : cela signifie « que c’est Dieu qui défend [l’homme], pour résister aux pièges du diable ».

La bataille se joue « contre les forces invisibles, les puissances des ténèbres qui dominent le monde, les esprits du mal qui sont au-dessus de nous », explique saint Paul.

Le diable existe et il faut lutter contre lui

Une précision importante à une époque où l’on n’est « pas convaincu » que le diable est réel : « cette génération a fait croire que le diable était un mythe, une idée, l’idée du mal… Mais le diable existe et il faut lutter contre lui. C’est saint Paul qui le dit ! La Parole de Dieu le dit », a insisté le pape.

L’arme de la vérité, de la justice, de la foi (ne pas être mondain), la Parole de Dieu glaive de l’Esprit

Paul détaille l’armure de Dieu : « Tenez donc, ayant autour des reins le ceinturon de la vérité ». Le diable au contraire « est menteur, il est le père du mensonge ».

Le chrétien doit aussi « porter la cuirasse de la justice » : « On ne peut être chrétiens sans travailler continuellement pour être justes. Ce n’est pas possible. »

Paul ajoute la nécessité du « bouclier de la foi, qui vous permettra d’arrêter toutes les flèches enflammées du Mauvais » : il s’agit de se demander si l’on « croit vraiment » ou si l’ont est « un peu croyant, un peu mondain », a précisé le pape.

« Sans la foi on ne peut avancer » ni « défendre le salut de Jésus » : le baptisé a « besoin du bouclier de la foi car le diable ne jette pas des fleurs mais des flèches enflammées pour tuer ».

« Prenez le casque du salut et l’épée de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu. En toute circonstance, que l’Esprit vous donne de prier et de supplier. Restez éveillés », poursuit l’apôtre.

Les baptisés sont parfois « un peu fainéants dans la lutte »

Si les baptisés sont parfois « un peu fainéants dans la lutte », s’ils se laissent « entraîner par les passions, les tentations », car « tout le monde est pécheur », le pape leur dit cependant : « Ne vous découragez pas. Courage et force, car le Seigneur est avec nous. »

Gardez-vous de l’hypocrisie ! (vendredi 31/10/2014)

ROME, 31 octobre 2014 (Zenit.org) – Le pape François a recommandé une nouvelle fois aux baptisés de se garder de l’hypocrisie, tout en montrant le chemin de la loi de l’amour, dans son homélie pour la messe de ce vendredi matin, 31 octobre, en la chapelle de la Maison Sainte Marthe du Vatican. Le pape a achevé son homélie, selon son habitude, par la « grâce à demander » à Dieu : « Que ces exemples, cet exemple de la proximité de Jésus, de l’amour comme plénitude de la loi, nous aident à ne jamais verser dans l’hypocrisie : jamais. C’est tellement laid un chrétien hypocrite. Tellement laid. Que le Seigneur nous sauve de cet écueil! »

Selon son habitude, le pape François avait d’abord résumé l’Evangile qui rapporte la conversation de Jésus avec les Pharisiens : il les interroge sur la légitimité d’une guérison le jour du sabbat, puis il guérit un malade : eux, répondent par le silence.

Le Christ explique son geste en reprochant aux légalistes d’être « si attachés à la loi » qu’ils ne « oublient la justice », notamment vis-à-vis de leurs parents âgés, soi-disant en faveur du Temple.  A son tour, le pape François interroge : « Qu’est-ce qui est plus important : le quatrième commandement ou le Temple ? »

Son diagnostic tombe : « Ce choix de vivre attachés à la loi les éloignait de l’amour et de la justice. Ils s’occupaient de la loi, mais ils négligeaient la justice. Ils respectaient la loi, mais négligeaient l’amour. Ils se considéraient comme des modèles. Et c’est pour cela que Jésus pour ces gens n’avaient qu’un mot : des hypocrites. Ils cherchaient partout des prosélytes et puis ? Ils fermaient la porte. Des hommes de fermeture, des hommes tellement attachés à la loi, à la lettre de la loi, non pas à la loi qui est celle de l’amour, mais à la lettre de la loi qui ferme les portes de l’espérance, de l’amour, du salut… Des hommes qui ne savaient que fermer. »

Mais il propose aussi le remède, en commentant l’épître de Paul aux Philippiens : « Le chemin pour être fidèles à la loi, sans négliger la justice, sans négliger l’amour, c’est le chemin inverse : de l’amour à l’intégrité, de l’amour au discernement, de l’amour à la loi. »

« Voilà, insiste le pape, la route que Jésus nous enseigne, totalement opposée à celle des docteurs de la loi. Et cette route de l’amour à la justice conduit à Dieu. Inversement, l’autre route, celle de l’attachement exclusif à la loi – à la lettre de la loi -, conduit à la fermeture, conduit à l’égoïsme. La route qui va de l’amour à la connaissance et au discernement, à la pleine réalisation, conduit à la sainteté, au salut, à la rencontre avec Jésus. Au contraire, l’autre route conduit à l’égoïsme, à l’orgueil » qui consiste à « se considérer comme des justes » : c’est « une sainteté des apparences ».

« Voilà, résume le pape, les deux routes », et « les petits gestes de Jésus nous font comprendre cette route » qui va « de l’amour à la pleine connaissance et au discernement ».

Il actualise pour aujourd’hui ce passage de l’Evangile : « Jésus nous prend par la main et nous guérit ».

Il insiste sur la proximité de Dieu par l’Incarnation : « Jésus s’approche : sa proximité est vraiment la preuve que nous marchons sur la vraie route. Parce que c’est vraiment la route que Dieu a choisie pour nous sauver : la proximité. Il s’est fait proche de nous, il s’est fait homme. La chair : la chair de Dieu, voilà le signe ! La chair de Dieu est le signe de la vraie justice. Dieu qui s’est fait homme comme l’un de nous. »

Plus encore, l’Incarnation, c’est l’accomplissement parfait de la loi : « La chair de Jésus, voilà le pont qui nous rapproche de Dieu… et non pas la lettre de la loi : non ! Dans la chair du Christ, la loi se réalise pleinement. » Voilà comment advient la rédemption : « C’est une chair qui sait souffrir, qui a donné sa vie pour nous ».

Avec Jésus, sortir vraiment et ne pas être un pasteur à mi-chemin (jeudi 6/11/2014)

ROME, 6 novembre 2014 (Zenit.org) – « Non aux pasteurs à mi-chemin ! Non aux chrétiens à mi-chemin ! » : c’est ce que déclare le pape François dans l’homélie de ce jeudi matin, 6 novembre 2014, à Sainte-Marthe. Il fait observer qu’il ne suffit pas d’ouvrir la porte de l’Eglise et « de rester là à attendre » : il faut aller chercher ceux qui sont loin.

La brebis et la pièce perdue

Dans l’Evangile du jour (Lc 15,1-10), Jésus racontait la parabole de la brebis perdue et de la pièce d’argent perdue : deux récits qui « font voir le cœur de Dieu », a estimé le pape. Dieu en effet « ne s’arrête pas à un certain point, il va jusqu’au bout, jusqu’à la limite ; il ne s’arrête pas à mi-chemin du salut. Il sort toujours ».

Jésus « est venu pour ceci : pour aller chercher ceux qui s’étaient éloignés du Seigneur »

Jésus « est venu pour ceci : pour aller chercher ceux qui s’étaient éloignés du Seigneur ». Les pharisiens et les scribes s’arrêtent quant à eux « à mi-chemin » : « ils sont trop attentifs à équilibrer les pertes et les bénéfices. Mais cela n’est pas l’esprit de Dieu, Il n’est pas un affairiste, Dieu est Père et va sauver jusqu’à la fin, jusqu’à la limite. »

« Etre un pasteur à mi-chemin, c’est une défaite » car « un pasteur doit avoir le cœur de Dieu, aller jusqu’à la limite »

Le pape s’est attristé du pasteur « à mi-chemin, qui ouvre la porte de l’Eglise et reste là à attendre » : « Etre un pasteur à mi-chemin, c’est une défaite » car « un pasteur doit avoir le cœur de Dieu, aller jusqu’à la limite ».

Le « vrai chrétien » est pris par « le zèle que personne ne se perde ». C’est pourquoi « il n’a pas peur de se salir les mains avec les pécheurs

De même pour le chrétien « qui ne sent pas dans son cœur le besoin, la nécessité d’aller raconter aux autres que le Seigneur est bon » : « il y a tant de perversion dans le cœur de ceux qui se croient justes et ne veulent pas se salir les mains avec les pêcheurs ».

Le « vrai chrétien » est pris par « le zèle que personne ne se perde ». C’est pourquoi « il n’a pas peur de se salir les mains. Il va où il doit aller. Il risque sa vie, il risque sa renommée, il risque son confort, son statut… ».

L’enfant de Dieu ne « condamne pas les autres » mais « va à la limite, il donne sa vie

L’enfant de Dieu ne « condamne pas les autres » mais « va à la limite, il donne sa vie, comme Jésus l’a donnée, pour les autres. Il ne peut rester tranquille, en se protégeant lui-même, [en préservant] sa tranquillité ».

« Le bon pasteur, le bon chrétien, est toujours en sortie, vers Dieu et vers les autres

« Non aux pasteurs à mi-chemin ! Non aux chrétiens à mi-chemin ! », a insisté le pape en ajoutant : « Le bon pasteur, le bon chrétien, est toujours en sortie, en sortie de lui-même, en sortie vers Dieu, dans la prière, dans l’adoration, en sortie vers les autres pour porter le message du salut. »

Le « bon pasteur, le bon chrétien » sait « ce qu’est la tendresse », de charger une brebis sur ses épaules

Le « bon pasteur, le bon chrétien » sait « ce qu’est la tendresse », il sait « charger la brebis sur ses épaules, avec tendresse et la remettre à sa place avec les autres ».

Il sait aussi ce qu’est la joie

Il sait aussi ce qu’est la joie, contrairement à « ceux qui sont à mi-chemin », qui « peut-être s’amusent », mais qui « n’ont pas cette joie qui vient du Paradis, de Dieu, cette joie qui vient du cœur du Père qui vient sauver », a conclu le pape.

Le pardon, inhérent à la vie chrétienne (lundi 10/11/2014)

ROME, 10 novembre 2014 (Zenit.org) – Pour le pape, « un chrétien qui n’est pas capable de pardonner scandalise : il n’est pas chrétien » car « il n’a pas compris ce que signifie être pardonné par le Seigneur », explique-t-il lors de la messe de ce lundi matin, 10 novembre 2014, à Sainte-Marthe.

Dans l’Évangile du jour, Jésus déclare « Il est inévitable qu’il arrive des scandales qui entraînent au péché, mais malheureux celui par qui ils arrivent. Si on lui attachait au cou une meule de moulin et qu’on le précipite à la mer, ce serait mieux pour lui que d’entraîner au péché un seul de ces petits. » (Lc 17, 1-6)

Le scandale, a expliqué le pape, c’est « dire et professer un style de vie – ‘je suis chrétien’ – et puis vivre en païen, qui ne croit en rien ».

Au contraire, le chrétien doit être tel que le décrit saint Paul lorsqu’il parle de l’Ancien (Tt 1, 1-9) : « un homme sans reproche… ; il ne doit être ni arrogant, ni coléreux, ni buveur, ni violent, ni avide de propos malhonnêtes ; il doit ouvrir sa maison à tous, être ami du bien, raisonnable, juste, saint, maître de lui… »

En effet, « la foi confessée » doit être « vécue » : « Quand un chrétien ou une chrétienne, qui va à l’Église, qui va en paroisse, ne vit pas comme tel, il scandalise. Si souvent on entend dire : « Moi je ne vais pas à l’Église car il est mieux d’être honnête chez soi que de faire comme ceux qui vont à l’Église et ensuite font telle ou telle chose… ». Le scandale détruit la foi ! »

De même, « un chrétien qui n’est pas capable de pardonner scandalise : il n’est pas chrétien », comme le Christ le dit : « Si ton frère a commis une faute contre toi, fais-lui de vifs reproches, et, s’il se repent, pardonne-lui. Même si sept fois par jour il commet une faute contre toi, et que sept fois de suite il revienne à toi en disant : ‘Je me repens’, tu lui pardonneras. »

Cela « ne peut se comprendre dans la logique humaine. La logique humaine pousse à ne pas pardonner, à la vengeance ; elle porte à la haine, à la division », a déploré le pape : « Tant de familles sont divisées parce qu’on ne s’y est pas pardonné ! Enfants éloignés des parents, maris éloignés des femmes… ».

« Celui qui ne pardonne pas n’a pas compris ce que signifie être pardonné par le Seigneur », a-t-il ajouté. « On comprend alors que les apôtres, en entendant cela, disent au Seigneur ‘Augmente en nous la foi !’ », a fait observer le pape.

« Sans la foi on ne peut vivre sans scandaliser et en pardonnant toujours ». Et cette « lumière de la foi », est un don : « personne ne peut avoir la foi par les livres ou en allant à des conférences. La foi est un don de Dieu », a-t-il conclu.

Le peuple était un peu lassé de la manière d’enseigner la foi, par les docteurs de la loi qui chargent les épaules et ne touchent pas le cœur

Jésus intercède à tout moment pour les hommes

Homélie du matin, 22 janvier 2015

Anne Kurian

ROME, 22 janvier 2015 (Zenit.org) – « Jésus est monté vers le Père et de là, il intercède encore, tous les jours, à tout moment », pour les hommes : « cela, c’est actuel », affirme le pape François dans l’homélie de ce jeudi matin, 22 janvier 2015, en la chapelle de la Maison Sainte-Marthe.

Le pape a commenté l’Évangile du jour (Mc 3,7-12), où « une grande multitude de gens » accourent vers Jésus : le peuple trouve en Lui « une espérance, parce que sa façon d’agir, d’enseigner, touche leur cœur, atteint leur cœur, parce qu’elle a la force de la Parole de Dieu ».

« Le peuple était un peu lassé de la manière d’enseigner la foi, par les docteurs de la loi de l’époque, qui chargeaient sur leurs épaules tant de commandements, tant de préceptes, mais qui n’arrivaient pas au cœur des gens. Et quand il voit Jésus, et qu’il entend Jésus, les propositions de Jésus, les béatitudes… il sent en lui quelque chose qui bouge – c’est l’Esprit-Saint qui réveille cela ! – et il va trouver Jésus. »

La foule va à Jésus pour être guérie, a fait observer le pape : « personne ne peut suivre Dieu dès le début avec une pureté d’intention : toujours un peu pour [soi], un peu pour Dieu… Et le chemin consiste à purifier cette intention. »

Bien que le peuple recherche « la santé, la guérison », cependant le plus important « n’est pas que Jésus guérisse », ni que « Jésus dise des paroles qui arrivent au cœur ». Le plus important, c’est l’affirmation de la première lecture (He 7, 25 – 8, 6) : « Jésus est capable de sauver d’une manière définitive ceux qui par lui s’avancent vers Dieu, car il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur. »

« Jésus sauve et Jésus est l’intercesseur. Voilà les deux mots clefs », a souligné le pape en y voyant « la force de la foi » chrétienne : « Jésus est monté vers le Père et de là, il intercède encore, tous les jours, à tout moment », pour les hommes.

« Cela, c’est actuel », a-t-il insisté : « « Mais Jésus… oui, c’est fini, il est parti au ciel, il nous a envoyé l’Esprit-Saint, c’est la fin de l’histoire ! » Non ! Actuellement, à tout moment, Jésus intercède ». Tous les jours, à chaque instant, « Jésus est devant le Père, il offre sa vie, la rédemption, il montre à son Père ses plaies, le prix du salut ».

Le pape a invité les personnes « découragées pour une raison ou une autre », à « se rappeler que Jésus prie pour [les hommes], qu’il intercède continuellement » et à lui formuler cette prière : « Seigneur Jésus, aie pitié de moi ! Intercède pour moi ! »

« Arrête-toi et choisis ! » (Jeudi 19 février 2015

ROME, 20 février 2015 (Zenit.org) – « Arrête-toi et choisis ! », exhorte le pape François lors de la messe du 19 février 2015, en ce début de carême : choisir « entre la vie et la mort », entre « Dieu et les autres dieux ».

Le pape a commenté la première lecture, où Dieu dit à Moïse : « Vois ! Je mets aujourd’hui devant toi ou bien la vie et le bonheur, ou bien la mort et le malheur. Ce que je te commande aujourd’hui, c’est d’aimer le Seigneur ton Dieu, de marcher dans ses chemins » (Dt 30, 15-16).

C’est le choix que le chrétien doit faire tous les jours : « Choisir entre Dieu et les autres dieux, ceux qui n’ont pas le pouvoir de donner quoi que ce soit, seulement des petites choses qui passent. »

« Il est plus facile de vivre en se laissant porter par l’inertie de la vie, des situations, des habitudes… il n’est pas facile de choisir… [le chrétien] a l’habitude d’aller un peu là où vont les gens, un peu comme tout le monde. Tout le monde et personne. »

Le pape a invité le baptisé à « s’arrêter aujourd’hui, dans la journée, et réfléchir un peu : Quel est mon style de vie ? Sur quels chemins est-ce que je marche ? » : « Arrête-toi et choisis », a-t-il exhorté.

Il s’agit de faire un examen de conscience sur ces deux questions : « quelle est ma relation avec Dieu, quelle est ma relation avec ma famille… mes parents, mes frères et sœurs, ma femme ou mon mari, mes enfants ».

Dans l’Évangile du jour, Jésus explique qu’un homme « qui gagne le monde entier, mais qui se perd ou se ruine lui-même » n’en tire aucun « avantage » : « Lorsqu’on cherche toujours son propre succès, ses propres biens, sans penser au Seigneur, sans penser à sa famille, on prend une mauvaise route. Et on peut tout gagner, mais à la fin devenir un raté. On a échoué. Cette vie est un échec : on n’a pas su choisir entre la vie et la mort. »

Pour choisir la vie, le pape a souligné le « si beau conseil » du psaume 1 : « Heureux est l’homme qui met sa foi dans le Seigneur » : « Quand le Seigneur donne ce conseil : « Arrête-toi ! Choisis aujourd’hui, choisis ! », il ne laisse pas [l’homme] seul, jamais… Il est toujours avec [lui]. Même au moment du choix. »

Pour que ton carême soit « réel » et non « formel » (vendredi 20 février 2015)

ROME, 20 février 2015 (Zenit.org) – Le pape François encourage à vivre un carême « réel » et non « formel » : pour cela, il ne faut pas dissocier les actions à l’égard de Dieu et les actions à l’égard du prochain, explique-t-il lors de la messe de ce vendredi matin, 20 février 2015, à Sainte-Marthe.

Dans la première lecture, Dieu dénonce par le prophète Isaïe (Is 58, 1-9a) : « Votre jeûne se passe en disputes et querelles, en coups de poing sauvages… ». Pour le pape, il faut distinguer entre « le formel et le réel » : « ce n’est pas un jeûne de ne pas manger de viande » et ensuite « de se disputer et d’exploiter ses ouvriers ».

Le vrai jeûne est de « faire tomber les chaînes injustes, délier les attaches du joug, rendre la liberté aux opprimés, briser tous les jougs » : « C’est celui-là, le vrai jeûne, le jeûne qui n’est pas seulement extérieur, une observance extérieure, mais un jeûne qui vient du cœur. »

Pour cela il faut refuser de faire une « dissociation » dans les tables de la loi : « la loi envers Dieu et la loi envers le prochain vont toutes deux ensemble. Je ne peux pas dire : « J’observe les trois premiers commandements… et les autres plus ou moins ». Non, (…) ils sont unis : l’amour de Dieu et l’amour du prochain sont une unité et si tu veux faire pénitence, réelle et non formelle, tu dois la faire devant Dieu et aussi à l’égard de ton frère, de ton prochain. »

Le chemin du carême « est double, avec Dieu et avec le prochain : c’est-à-dire, il est réel, il n’est pas purement formel. Il ne s’agit pas de ne pas manger de viande uniquement le vendredi, de faire un petit quelque chose et ensuite de faire grandir son égoïsme, l’exploitation de son prochain, l’ignorance des pauvres ».

Le pape a proposé une série d’examens de conscience pour que le carême soit réel. Il ne suffit pas par exemple « d’aller à la messe tous les dimanches », il faut aussi pouvoir se demander : « Quelle est ta relation avec tes employés ? Tu les payes au noir ? Tu leur payes un juste salaire ? Tu verses aussi les contributions pour la retraite ? Pour l’assurance maladie ? »

Il ne suffit pas non plus de faire l’aumône en « envoyant un chèque à l’Église » : « dans ta maison, avec ceux qui dépendent de toi – que ce soit tes enfants, que ce soient les grands-parents, que ce soient tes employés – tu es généreux, tu es juste ? Tu ne peux pas faire des dons à l’Église aux dépens des employés à qui tu fais subir des injustices. C’est un péché très grave : c’est utiliser Dieu pour couvrir l’injustice ».

« Celui qui ne rend pas justice aux personnes qui dépendent de lui n’est pas un bon chrétien ». Ni « celui qui ne se dépouille pas de quelque chose qui lui est nécessaire pour le donner à quelqu’un qui en a besoin ».

Le carême sert à penser aux nécessiteux : « Que puis-je faire pour les enfants, pour les personnes âgées, qui n’ont pas la possibilité de recevoir la visite d’un médecin ?… Quel sera ton carême ?… Pendant ce carême dans ton cœur, y a-t-il de la place pour ceux qui n’ont pas observé les commandements ? Qui se sont trompés et qui sont en prison ? (…) Si tu n’es pas en prison, c’est parce que le Seigneur t’a aidé à ne pas tomber. Dans ton cœur, les prisonniers ont-ils une place ? Est-ce que tu pries pour eux, pour que le Seigneur les aide à changer de vie ? »

« Accompagne, Seigneur, notre chemin de carême pour que l’observance extérieure corresponde à un profond renouveau de l’Esprit », a conclu le pape.

La mondanité du riche et Lazare (Jeudi 5 mars 2015)

ROME, 5 mars 2015 (Zenit.org) – « La mondanité anesthésie l’âme », met en garde le pape François lors de la messe de ce jeudi matin, 5 mars 2015, à Sainte-Marthe. Mais les mondains ne sont pas « orphelins » : « Jusqu’au bout, jusqu’au dernier moment, il y a la sécurité d’avoir un Père qui attend…. Il dit « mon enfant », au cœur de cette mondanité : « mon enfant ». »

Le pape a commenté la parabole de Lazare et du riche (Lc 16, 19-31) : « [Le riche] était peut-être un homme religieux, à sa façon. Il priait peut-être, quelques prières, et il se rendait certainement au temple deux ou trois fois par an pour offrir des sacrifices et il donnait de belles offrandes aux prêtres, et ceux-ci, avec cette pusillanimité cléricale, le remerciaient et le faisait siéger dans les places d’honneur. »

Mais il ne se rendait pas compte qu’il y avait un mendiant à sa porte : « Les yeux de son âme étaient obscurcis pour ne pas voir. Il ne voyait que sa propre vie et il ne se rendait pas compte de ce qui était arrivé à cet homme : il était malade, malade de mondanité. Et la mondanité transforme les âmes, fait perdre la conscience de la réalité : ils vivent dans un monde artificiel, fait par eux… La mondanité anesthésie l’âme. »

« Avec un cœur mondain, on ne peut pas comprendre les nécessités et les besoins des autres. Avec un cœur mondain, on peut aller à l’église, on peut prier, on peut faire beaucoup de choses… Mais c’est un péché subtil, c’est plus qu’un péché, c’est un état de l’âme pécheresse. »

L’âme de l’homme riche « est déserte », une « terre salée, inhabitable », « parce que les mondains, pour dire la vérité, sont seuls avec leur égoïsme ». Ils ont « le cœur malade, tellement attaché à ce mode de vie mondain qu’il peut difficilement guérir ».

Le pauvre a un nom, Lazare, le riche n’en a pas : « il n’avait pas de nom, parce que les mondains perdent leur nom. Ils ne sont qu’un individu parmi la foule des gens aisés, qui n’ont besoin de rien. »

Mais ils ne sont pas « orphelins » : « Jusqu’au bout, jusqu’au dernier moment, il y a la sécurité d’avoir un Père qui attend…. Il dit « mon enfant », au cœur de cette mondanité : « mon enfant ». »

Le pape a aussi rappelé que « Jésus, à la dernière Cène, dans sa prière à son Père, a prié ainsi : « S’il te plaît, Père, garde ces disciples pour qu’ils ne tombent pas dans le monde, qu’ils ne tombent pas dans la mondanité » ».

Ne fermez pas la porte à ceux qui cherchent Dieu (17/03/2015)

ROME, 17 mars 2015 (Zenit.org) – Les portes de l’Église ainsi que les portes de nos cœurs doivent « rester ouvertes à ceux qui cherchent le Seigneur et la miséricorde », affirme le pape François dans son homélie quotidienne prononcée lors de la messe célébrée à  la Maison Sainte-Marthe ce mardi 17 mars.

L’eau qui guérit

Le pape commence sa réflexion  sur le symbolique de l’eau qui est au centre des lectures liturgiques d’aujourd’hui. « L’eau qui guérit », commente le pape, à propos du chapitre du livre du prophète Ezéchiel parlant du torrent qui sort du côté du Temple. « Cette eau assainit tout ce qu’elle pénètre, et la vie apparaît en tout lieu où arrive letorrent », dit le prophète. Il se passe la même chose avec l’eau de la piscine à Béthesda, décrite dans l’évangile de Jean, où un homme paralysé depuis 38 ans attend le mouvement de l’eau, continue le pape. Cet homme est un peu « paresseux », mais le Seigneur s’approche de lui et le guérit, mais nous, les chrétiens réagissons souvent autrement, fait remarquer le pape.

Eglises fermées pour celui qui s’est trompé : « Non, tu ne peux pas… Viens à la messe, reste là, mais n’en fais pas plus… »

« Un homme – une femme – qui se sent malade dans son âme, est triste, a fait de nombreuses erreurs dans la vie, à un certain moment, sent que les eaux bougent, réfléchit le pape François : « il y a l’Esprit Saint qui met en mouvement quelque chose… Ah, je veux aller! …Il  prend son courage à deux mains et il y va. Et combien de fois aujourd’hui il trouve les portes fermées dans les communautés chrétiennes: «Mais tu ne peux pas, non, tu ne peux pas… Tu t’es trompé, tu ne peux donc pas. Si vous voulez venir, venez à la messe du dimanche, restez là, mais ne faites pas plus ».

« Ce que fait l’Esprit Saint dans le cœur des gens, les chrétiens avec la psychologie des docteurs de la loi le détruisent », déplore le pape.

Pas seulement accueillir, porter sur ses épaules

Cependant, l’Église est « la maison de Jésus et Jésus accueille. Mais pas seulement, il va aussi à la rencontre de ceux qui viennent à lui », continue le pape. Et si les « gens sont blessés», « il les porte sur ses épaules. Et cela s’appelle  la miséricorde », explique-t-il.

Dans cette période de Carême, « demandons … au Seigneur une conversion vers Jésus, une conversion à Jésus, une conversion à sa miséricorde », invite le pape, «  ainsi la loi sera pleinement accomplie, car la loi est d’aimer Dieu et son prochain, comme soi-même».

[1]      Les parents de Pape François travaillaient dans le chemin de fer quand ils étaient en Italie, mais, arrivant en Argentine, ils avaient ouvert une teinturerie dans le quartier ou habitaient Les Petites Sœurs de l’Assomption auxquelles la famille était très liée au point d’être associée à la congrégation (remarque sœur Micaela, PSA argentine à Fianarantsoa depuis 2012).

Ce contenu a été publié dans Documents d'Eglise présentés ou sous-titrés. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire