Entrer ensemble dans la « grâce de Noël »…
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La nuit de Noël 1856, un prêtre diocésain de Lyon médite devant la crèche de sa paroisse, la paroisse Saint André de la Guillotière. Dans son cœur, il y avait la pauvreté des gens écrasés par la révolution industrielle, pauvreté matérielle, morale et spirituelle. Et là, devant la crèche, il est bouleversé par ce mystère de l’amour de Dieu :
« C’est à Saint-André qu’est né le Prado. C’est en méditant la nuit de Noël sur la pauvreté de Notre Seigneur et son abaissement parmi les hommes que j’ai résolu de tout quitter et de vivre le plus pauvrement possible »
« Je me disais : Le Fils de Dieu est descendu sur la terre pour sauver les hommes et convertir les pécheurs. Et cependant que voyons-nous ? Que de pécheurs il y a dans le monde ! les hommes continuent à se damner. Alors, je me suis décidé à suivre Notre Seigneur Jésus Christ de plus près, pour me rendre plus capable de travailler efficacement au salut des âmes, et mon désir est que vous-mêmes, vous suiviez aussi Notre Seigneur de près »
Dès lors, il achète une salle de bal désaffectée, le Prado, pour accueillir les enfants de la rue et leur permettre d’apprendre à lire, écrire, compter, et à savoir combien Jésus les aime et pouvoir le recevoir dans la communion.
Il cherche d’autres prêtres avec qui s’entraider à « suivre Jésus Christ de plus près pour que les pauvres le connaissent » et pouvoir servir ainsi pleinement son Eglise diocésaine. Il a mis comme essentiel dans sa vie le fait de passer du temps à « faire Etude d’Evangile » pour connaître, aimer, suivre le Christ et il a eu le souci d’appeler d’autres à connaître et rencontrer Jésus dans l’Evangile, en particulier les plus pauvres.
C’est dans ce même but, profondément attachés à nos Eglises diocésaines, que, prêtres des divers diocèses de Madagascar, nous nous retrouvons régulièrement en « équipe Prado », encouragés en cela par l’Eglise qui appelle les prêtres diocésains à se soutenir dans le ministère au sein d’associations sacerdotales (cf. Presbiterorum Ordinis n° 8 et Pastores Dabo Vobis n° 31 et 81).
Dans ce numéro de Tavandra, vous aurez des échos de notre dernière rencontre nationale à Antsirabe où nous avons réfléchi sur le thème « Evangéliser les pauvres » et des prochaines « Récollections de Noël » dans diverses régions auxquelles nous invitons prêtres diocésains et séminaristes qui souhaitent prendre un temps de partage ensemble pour s’aider dans l’annonce de l’Evangile aux plus pauvres.
Père Gervais Razafitoazaza,
responsable national du Prado de Madagascar
En route vers l’assemblée
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Notre conseil s’est réuni à Antananarivo chez les sœurs du Prado. Après un bon temps d’Etude d’Evangile, nous avons fait la relecture de ce qui se vit dans les régions sans oublier les pradosiens malgaches « an-dafy ». Le mardi a été largement consacré à la préparation des récollections de Noël qui seront organisées à Ambanja, Fenoarivo Antsinanana et Fianarantsoa.
Nous convoquons tous les pradosiens engagés ou sympathisants en équipe à notre « Assemblée du Prado de Madagascar » du lundi 23 au soir au vendredi 27 juillet au matin au cours de laquelle nous élirons le responsable de notre Prado de Madagascar et son conseil.
Elle sera précédée pour les prêtres en Première Formation, et pour tout pradosien disponible, par une « Semaine de spiritualité pradosienne » à Antsirabe qui nous permettra de nous replonger dans le charisme du Père Chevrier et le Véritable Disciple.
Notre assemblée sera aussi une étape de préparation à l’assemblée du Prado International de juillet 2013 sur le thème : « Annoncer aux pauvres la richesse de Jésus Christ »
Outre le questionnaire que nous recevrons du Prado général, pour préparer notre propre assemblée, nous appelons les équipes, et/ou les pradosiens individuels à répondre par écrit au questionnaire suivant avant notre prochain conseil d’avril :
- Dans ma vie personnelle, comment je vois que la grâce du Père Chevrier marque mon ministère ?
- Comment voyons-nous que la grâce du Prado est une chance pour l’Eglise et pour le peuple à Madagascar en particulier pour les plus pauvres ? Comment vivons-nous cette grâce de l’envoi aux pauvres afin que toute notre Eglise vive cet appel ?
- Lors des dernières années, qu’est-ce qui a grandi dans notre Prado de Madagascar, au niveau de mon diocèse, de ma région, du pays ? Comment avons-nous mis en œuvre les orientations de 2009 et 2010 ? (cf. ci-après).
- Sur quoi faudrait-il que nous nous entr’aidions, que nous progressions ? Quelles initiatives et orientations suggérons-nous de débattre lors de l’assemblée de juillet 2012 ?
Que l’Esprit Saint nous guide dans cette étape importante de la vie du Prado de Madagascar.
Père Gervais Razafitoazaza,
responsable national du Prado de Madagascar et son conseil.
Rappel : Les 5 priorités décidées en juillet 2009
– cultiver et approfondir la pratique de l’Etude d’Evangile personnelle, en équipe et dans la pastorale ;
– cultiver la conviction de l’action de l’Esprit dans notre vie et dans notre ministère par la prière et la pratique de la révision de vie ;
– animer la vie pradosienne par diocèse et par région avec des rencontres régulières pour développer notre identité pradosienne ;
– intensifier la communion et la communication dans la famille pradosienne ;
– veiller à la cotisation nationale (30 000 Ariary par an pour les pradosiens ayant fait un engagement.
La priorité rajoutée en juillet 2010
– Proposer la grâce du Prado à d’autres prêtres et séminaristes
L’Etude d’Evangile
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Lors de notre Rencontre Nationale annuelle à Antsirabe (25 au 29 juillet 2011) sur le thème « Evangéliser les pauvres » nous avons demandé au Père Pierrot Bototsara du diocèse de Mananjary de témoigner sur sa pratique de l’Etude d’Evangile à l’école du Père Chevrier. Voici les notes prises pendant son apport au risque d’être incomplet. Pour annoncer l’Evangile aux pauvres, il faut commencer par prendre du temps pour entrer soi-même dans l’Evangile…
Dans ma vie, il y a eu trois étapes qui m’ont amené à ma pratique actuelle de l’Etude d’Evangile.
1. Avant le stage diaconal
Je cherchais un savoir intellectuel pour convaincre les personnes. J’apprenais par cœur un verset ou un autre. Petit à petit, je me suis questionné : suis-je vraiment imbibé de ce que je dis aux chrétiens ? J’ai senti en moi-même que je préchais par devoir, plus que par amour. Alors, j’ai eu soif d’étudier la Parole de Dieu pour moi.
2. La découverte de l’Etude d’Evangile pour moi : Demeurer en Christ, connaître et pratiquer sa Parole
J’ai été fortement touché par le verbe « demeurer » quand j’ai lu ce passage de l’Evangile : « Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voudrez et vous l’aurez » (Jn 15,7). Comment demeurer en Jésus Christ ?
J’ai aussi été touché par cette autre parole de l’Evangile de Jean : « Si vous m’aimez, vous garderez mes commandements » (Jn 14,15)
Ces deux passages me touchent beaucoup. Avant, je faisais Etude d’Evangile par devoir, pour faire l’homélie, pour les gens, pas pour moi. Je prends conscience que je ne suis pas avec Jésus Christ, que je ne demeure pas avec Lui. Je donne sa parole, mais je reste dehors. Je sens un appel à garder la parole du maître et suivre sa volonté, c’est-à-dire à l’aimer. Mais, pour l’aimer, il faut le connaître. Connaître, à la manière de Jean, c’est prendre Jésus dans le cœur. Demeurer avec Jésus, c’est avoir une seule vie avec lui.
Alors, dans ce sens, je vois que chez nous, personne ne prétend connaître quelqu’un sans être avec lui, faire un seul foyer avec lui. C’est en vivant ensemble, que petit à petit on connaît l’autre, on l’aime. Quelques fois, on se bagarre, mais c’est comme ça que petit à petit on se connaît.
Il faut demeurer avec Jésus pour se connaître et devenir amis. Mais comment ?
Pendant la Première Formation, je suis illuminé petit à petit par l’expérience d’Antoine Chevrier qui dit : « Connaître Jésus Christ c’est tout ! » Cette phrase est vraiment importante pour moi. « Vivre avec Jésus, c’est tout. Le reste n’est rien. »
Connaître Jésus, selon Antoine Chevrier, c’est étudier l’Evangile.
Antoine Chevrier ajoute que, quand on lit l’Evangile, il faut arrêter de raisonner et ouvrir la porte de son cœur complètement pour que le maître puisse entrer vraiment (V.D. p. 123 – 125). L’Etude d’Evangile est un partage d’amour avec celui que l’on aime.
Si on aime Jésus Christ sans lire, sans étudier sa parole, sans chercher à connaître sa vie, sa mentalité, son but, on ne peut pas le connaître, on ne peut pas le suivre. Si on aime Jésus Christ, il faut essayer de rencontrer Jésus Christ de manière quotidienne. L’Evangile est un lieu de rencontre avec Jésus.
Si l’on veut rencontrer Jésus Christ, il faut étudier l’évangile : quelle est sa volonté, que veut-il pour moi ?
L’Etude d’Evangile est semblable à un réseau téléphonique. Si on n’étudie pas l’évangile, on est en dehors du réseau. On ne peut pas entendre sa voix, sa volonté, son but pour nous.
3. L’Evangile : Puissance de Dieu dans ma vie pastorale
Dans ma vie pastorale, en tant que prêtre, la Parole de Dieu est très importante pour moi. Elle est puissance de Dieu dans l’exercice du ministère apostolique. Cela veut dire que, si l’on va à la rencontre des gens en paroisse, dans le district, dans les tournées, il faut y aller avec la puissance de Dieu. Il ne faut pas y aller avec sa propre force, sa mentalité propre, son intelligence propre. Il faut y aller avec la puissance de Dieu, en exerçant son œuvre.
4. Comment la pratiquer ?
Ma manière de faire, en étudiant l’Evangile, c’est comme ça :
– Je choisis le temps du soir, avant de dormir, parce que j’ai besoin de la tranquillité et je veux être seul pour étudier l’Evangile pour moi-même, malgré la fatigue de la tournée. Je consacre au moins une demi-heure.
– Le lieu : la petite chapelle. Parce que je suis tranquille. Et il y a la photo d’Antoine Chevrier. Là je me sens avoir un ami pour faire Etude d’Evangile. C’est lui qui me donne la persévérance malgré la fatigue.
– Le carnet : depuis 2009, on m’a ordonné prêtre, je consacre d’avoir un petit carnet. Après avoir lu l’Evangile, je recopie quelques versets. J’ai une vingtaine de carnets comme ça chez moi. Sur mon carnet, il y a l’Evangile, et il y a aussi les événements de la vie, joyeux, douloureux. Et à partir du carnet, je fais révision de vie. Sans cela, au bout du mois, j’ai oublié. Quand quelqu’un passe chez moi, je lui fais signer son passage. J’ai fait signer Aristeu (Prêtre originaire du Brésil, actuel permanent du Prado qui assure le lien avec Madagascar en ce moment).
5. Révision de vie
Chaque mois, je fais révision de vie : Est-ce que je peux assumer la mission reçue ? Qu’est-ce que Jésus attend de moi ? Et je contemple la vie des gens, c’est-à-dire, lire l’Evangile à travers la vie des gens, et aussi à travers ma vie personnelle. Est-ce que je suis encore en route à la suite de Jésus Christ ? Et je partage avec mon Père spirituel ma révision de vie.
6. Ce qui me manque
J’ai plus de mal à dire le bréviaire. Après, la messe, il y a tant de gens qui attendent à ma porte que j’ai du mal à dire Laudes. Ce qui me manque, et Robert Daviaud l’a signalé quand il a répondu à ma lettre, c’est la vie communautaire. « Tu dois avancer plus sur la vie communautaire ». C’est difficile pour moi dans mon diocèse, mais heureusement, il y a Alain Violet et Ambroise qui arrivent.
7. L’importance de la rencontre nationale
Et c’est important de venir aux rencontres nationales. Chez nous, ça n’existait pas avant. C’est pourquoi j’essaye de venir malgré la solitude chez moi : pas de régent, de prêtre… Je suis seul, mais le Seigneur est là et Antoine Chevrier aussi.
Pierrot, diocèse de Mananjary
Retiens dès maintenant ces dates…
Décembre 2011 : fête du Prado et célébrations d’engagements
- A Fenoarivo (date à préciser ultérieurement).
- A Berafia les 9 et 10 décembre pour les diocèses de Antsiranana et Ambanja chez les sœurs eu Prado.
- A Kianjavato le vendredi 2 décembre avec célébration des engagements du Père Rufin Randriamanjaka et du Père Philibert Rabe, tous les deux du diocèse de Farafangana.
Après Noël, « Récollections de Noël »
- pour prêtres diocésains et séminaristes en théologie à l’invitation du Prado à Fianarantsoa, Ambanja, Fenoarivo Antsinanana
En janvier, retraite animée par Mgr de Berranger à Moramanga
- Il s’agit de la retraite des prêtres des diocèses de Farafangana et Mananjary du 14 au 22 janvier 2012, ouverte à d’autres prêtres du Prado. Contact : Père Rufin 034 17 518 08
Prochain Conseil du Prado de Madagascar
- Du lundi 16 au soir au jeudi 19 avril au matin.
Semaine de spiritualité pradosienne à Antsirabe (foyer de charité)
- Du lundi 16 au soir au dimanche 22 juillet 2012 au soir pour les prêtres en Première Formation et pour ceux qui voudraient replonger dans le Véritable Disciple avec eux.
Assemblée du Prado de Madagascar à Antsirabe
- Du lundi 23 au soir au vendredi 27 juillet 2012 au matin avec élection du responsable du Prado de Madagascar pour 4 ans. Pour ces deux rencontres, péréquation des frais de transport et appel à des aides pour les frais de pension.
Rencontre des évêques et vicaire généraux pradosiens
- Du vendredi 2 au soir au dimanche 4 novembre 2012 à 14h à Ambohimanala (Antananarivo)