Faire avec l’Esprit de Dieu à partir d’une lecture de Luc, des Actes et des lettres de Paul

On trouvera ci-après ce qui sert de trame aux retraites que je prêche. Si vous souhaitez profiter au mieux de ce document, le mieux est de toujours commencer par chercher vous-mêmes « Quelles lumières pour Faire avec l’Esprit de Dieu » dans le passage proposé avant de lire ma propre méditation, au moins de lire le texte avant de lire ce que j’en ai tiré

  1. Faire avec l’Esprit de Dieu dans l’Evangile de Luc :
  2. Introduction :
  3. L’action de l’Esprit Saint est totalement ordonnée au plan de salut de Dieu :
  1. Jésus et l’Esprit Saint :
  2. Que peut-on dire de l’Esprit Saint :
  1. Synthèse sur « faire avec l’Esprit de Dieu »… :
  2. Faire avec l’Esprit de Dieu dans les Actes des Apôtres :
  3. C’est par excellence le livre de l’Esprit Saint.
  4. L’Esprit y préside à toute la construction de l’Eglise.
  5. Qui reçoit l’Esprit Saint ?

III. Faire avec l’Esprit de Dieu dans Ac 3 et 4 et à la lumière de la spiritualité du Père Chevrier

  1. Regarde en nous le Christ… Il faut devenir d’autres Christ…
  2. Agir avec l’Esprit Saint suppose de croire que Jésus vit, agit, parle, aujourd’hui, s’ajuster au neuf que Jésus fait par son Esprit Saint aujourd’hui
  1. Agir avec l’Esprit Saint suppose une intimité avec Jésus
  2. Agir avec l’Esprit Saint suppose de suivre Jésus à la crèche, à la croix, au tabernacle
  1. Se laisser conduire par l’Esprit Saint dans les évènements
  2. Impossibilité de séparer prière, enseignement et charité
  3. Vivre la prophétie d’Isaïe à la suite, et avec Jésus
  4. Œuvre de l’Esprit Saint mais pas sans l’homme
  5. Annoncer le Ressuscité et appeler à la conversion
  6. Une action en Eglise
  7. Importance de la relecture pour agir avec l’Esprit Saint
  8. Vouloir obéir à Dieu et accepter le chemin de la croix.
  9. Faire avec l’Esprit de Dieu dans Actes 10 et 11
  10. La question qui se pose à Pierre
  11. Repères pour faire avec l’Esprit de Dieu à l’école de Pierre dans Actes 10 et 11
  1. Faire avec l’Esprit de Dieu… Un combat qui n’est jamais gagné
  2. Un souci primordial : croire que Dieu agit et vouloir ne pas l’en empêcher
  3. Rencontrer le Ressuscité à la suite de Paul

1 Faire avec l’Esprit de Dieu à l’école de Paul, c’est rencontrer le Ressuscité

  1. Sur le chemin de Damas (Ac 9,1-19)
  1. Autres rencontres du Ressuscité dans la vie de Paul :
  1. Faire avec l’Esprit de Dieu à l’école de Paul
  1. L’Esprit dans les lettres de Paul
  2. Les différentes mentions de l’Esprit Saint :
  1. La lettre aux Ephésiens nous aide à entrer dans une prière à l’Esprit et une vie avec l’Esprit de Dieu :

I. Faire avec l’Esprit de Dieu
dans l’Evangile de Luc :

1. Introduction :

On trouve beaucoup de mentions explicites de l’intervention de l’Esprit Saint (ou de l’intervention de Dieu) dans les quatre premiers chapitres de l’Evangile de Luc :

–     un ange apparaît à Zacharie pour annoncer la naissance de JB (1, 11)

–     Jean-Baptiste rempli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère (1, 15)

–     Annonciation : l’Esprit Saint viendra sur toi (1, 35)

–     Jean-Baptiste bondit dans le sein d’Elisabeth alors remplie de l’Esprit (1, 41)

–     Zacharie rempli de l’Esprit Saint : béni soit… (1, 67)

–     L’enfant grandit et son esprit se fortifie (1, 80)

–     Annonce aux bergers (2, 10)

–     Marie garde ces événements et en cherche le sens (2, 19)

–     Présentation au temple Syméon sur qui l’Esprit repose (2, 25-26-27)

–     L’enfant grandissait et la faveur de Dieu était sur lui (2, 40)

–     L’Esprit Saint mentionné par ses effets (2, 52)

–     Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint (3, 16)

–     Baptême de Jésus (3, 22)

–     Tentations au désert rempli d’Esprit Saint et conduit par l’Esprit (4, 1)

–     Retour en Galilée avec la puissance de l’Esprit (4, 14)

–     « L’Esprit du Seigneur est sur moi » à la synagogue (4, 18-20)

Ensuite, on trouve très peu de mentions de l’Esprit Saint :

–     Jésus qui exulte devant le Père qui a révélé aux petits les mystères du Royaume de Dieu (Lc 10, 21)

–     Jésus qui invite à prier pour demander l’Esprit Saint (Luc 11, 13)

–     Jésus qui alerte par rapport à la gravité du « péché contre l’Esprit Saint » (Luc 12, 10)

–     Jésus qui promet que l’Esprit Saint enseignera aux disciples ce qu’il leur faudra dire dans la persécution (Luc 12, 12)

–     Jésus qui rend son esprit (Luc 23, 46)

Mais l’affirmation de Jésus ouvrant son ministère en reprenant Isaïe : « L’Esprit du Seigneur est sur moi… » nous amène à comprendre toute la vie, tous les gestes, toutes les paroles de Jésus, comme ce qui manifeste une vie selon l’Esprit de Dieu. Cependant, dans l’étude qui va suivre, nous nous intéresserons principalement aux 4 premiers chapitres.

2. L’action de l’Esprit Saint est totalement ordonnée au plan de salut de Dieu :

C’est vraiment l’Esprit Saint l’acteur du Salut et non l’action des hommes. Il participe au plan de salut :

2.1. Esprit Saint qui réalise directement le salut :

–     c’est l’Esprit Saint qui en couvrant Marie de son ombre est l’acteur de l’incarnation.

2.2. Esprit Saint qui annonce le salut aux hommes

+    annonce à

*    Zacharie (1, 13) : « ta femme enfantera un fils… »

*    Marie (1, 30) : « tu as trouvé grâce auprès de Dieu… tu vas être enceinte… tu lui donneras le nom de Jésus »

*    aux bergers (2, 10) : « je viens vous annoncer une Bonne Nouvelle… il vous est né un Sauveur »

*    Syméon (2, 26) : « Il lui avait été révélé par l’Esprit Saint qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Christ du Seigneur »

2.3 Esprit Saint qui permet à quelqu’un de désigner le sauveur :

« C’est lui ! »

+    Jean-Baptiste dans le sein de sa mère (1, 41)

+    Elizabeth rencontrant Marie (1, 41)

+    Zacharie : béni soit celui qui vient (1, 67)

+    Les bergers qui adorent et font connaître, louent (2, 17)

+    Syméon : « Maintenant, oh maître souverain… (2, 27)

+    par Jean-Baptiste (3, 16) : « il vient celui qui est plus fort que moi… »

+    Une voix du ciel «tu es mon Fils bien aimé… » (3, 22)

+    Luc qui écrit son Evangile et révèle Jésus au lecteur qui lit en se situant comme aimant Dieu, comme Théophile (1, 4)

L’Esprit Saint donne à Jésus la compréhension du projet du Père et d’être aux affaires du Père (Luc 2, 47-49)

3. Jésus et l’Esprit Saint :

–     conçu par l’Esprit… donc saint, fils de Dieu

–     rempli de l’Esprit Saint… mais doit progresser dans ses effets, en sagesse, en taille, en faveur auprès de Dieu et des hommes.

–     descend sur Jésus sous forme d’une colombe ; tellement uni au Père que leur lien d’amour devient visible.

–     lien d’amour entre le Père et le Fils : « Tu es mon Fils bien aimé, aujourd’hui je t’ai engendré »

+    Jésus est tellement uni au Père que quand on regarde Jésus,

*    on entend le Père,

*    on voit le lien d’amour qui unit le Père et le Fils, l’Esprit Saint

–     conduit Jésus

+    dans sa rencontre avec le Père au désert,

+    dans son combat contre le tentateur,

*    L’Esprit Saint ne dispense pas du combat contre le mal ;

*    dans le combat contre le mal, Jésus n’est pas seul, il a l’Esprit Saint ;

+    dans sa mission qui est de

*    annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres

*    libérer les captifs, les opprimés

*    rendre la vue aux aveugles

*    proclamer une année d’accueil.

4. Que peut-on dire de l’Esprit Saint :

4.1. L’Esprit Saint agit dans le temps

–     passé : relecture de Syméon par exemple (« mes yeux ont vu ton salut que tu as préparé face à tous les peuples » 2, 30)

–     présent : « aujourd’hui cette parole est accomplie » (Jésus à la synagogue 4, 21)

–     futur : « l’esprit viendra sur toi » (Parole de l’ange à Marie 1, 35)

4.2. L’action de l’Esprit Saint n’est pas toujours compréhensible de manière immédiate

–     même Jésus doit progresser (2, 52)

–     Marie garde ces événements dans son cœur en en cherchant le sens (2, 51)

–     difficulté à croire de Zacharie, d’Elizabeth

4.3. L’action de l’Esprit Saint est en concurrence avec celle de Satan

(Cf. les tentations de Jésus)

4.4. Il est envoyé par le Père

4.5. L’Esprit Saint provoque des déplacements :

–     Syméon vient au temple poussé par l’Esprit Saint (2, 27)

–     Jésus est conduit par l’Esprit Saint dans le désert (4, 1)

–     Jésus est conduit par l’Esprit-Saint en Galilée (4, 14)

5. Synthèse sur « faire avec l’Esprit de Dieu »… :

–     entrer dans l’histoire de Salut, dans la reconnaissance du Sauveur, son annonce, la communion entre le Père et le Fils, l’amour du Père et du Fils pour les hommes ;

–     entrer dans ce que l’Esprit fait ici et maintenant et dans le temps ;

–     l’Esprit repose de manière particulière sur certains au service du projet de salut de Dieu pour le peuple :

+    par élection gratuite de Dieu, se reçoit gratuitement, vient dans un inattendu de Dieu comme pour les bergers, le choix de femmes, Stériles et toutes simples, l’appel des vieillards…Dieu fait grâce ;

+    par travail de leur part pour être disponible : est reçu par des personnes justes, fidèles, qui étaient à la mission confiée, qui priaient

–     ne se reçoit pas sans combat ni persécutions :

+    non foi de Zacharie et Elizabeth réduits au silence

+    persécution de Jean Baptiste et de Marie (un glaive te transpercera)

–     se reçoit dans des rapports humains, des rapports d’Eglise

+    dans des relations entre des personnes :

*    Marie et Elizabeth,

*    Elisabeth et Zacharie,

*    Marie et Joseph,

*    Marie et les bergers,

*    Marie, Joseph et Syméon,

*    Jean-Baptiste et les foules,

*    Jésus et Jean-Baptiste,

*    Jésus et ses parents,

*    Jésus et les juifs de la synagogue.

*    Luc et Théophile

–     se reçoit dans des vocations particulières

+    service du Temple,

+    service du prophète,

+    vocation d’épouse, de mère,

–     se reçoit dans une religion

+    présentation au temple

+    lecture de la parole à la synagogue

–     se reçoit dans une société

+    recensement

+    travail de soldat, de collecteur d’impôts, de berger ;

–     Produit

+    la louange,

+    le rapport de disciple,

+    le rapport de Fils,

+    la reconnaissance du Christ,

+    l’étonnement,

+    le refus aussi,

+    l’obligation de se déterminer,

–     donne une mission au sein du projet de salut de Dieu.

–     Les pauvres ont une capacité particulière mais non exclusive à se laisser toucher par l’Esprit de Dieu :       Marie, les bergers, Jean-Baptiste, ceux qui provoquent la louange du Christ (10, 22)

II. Faire avec l’Esprit de Dieu
dans les Actes des Apôtres :

1. C’est par excellence le livre de l’Esprit Saint.

Il est mentionné 57 fois :

–     Dans le chapitre 1 aux versets 2, 5, 8, 16

–     Dans le chapitre 2 aux versets 4, 4, 17, 18, 33, 38

–     Dans le chapitre 4 aux versets 8, 25, 31

–     Dans le chapitre 5 aux versets 3, 9, 32

–     Dans le chapitre 6 aux versets 3, 5, 10

–     Dans le chapitre 7 aux versets 51, 55

–     Dans le chapitre 8 aux versets 15, 16, 17, 18, 19, 29, 39

–     Dans le chapitre 9 aux versets 17, 31

–     Dans le chapitre 10 aux versets 19, 38, 44, 45, 47

–     Dans le chapitre 11 aux versets 12, 15, 16, 24, 28

–     Dans le chapitre 13 aux versets 2, 4, 9, 52

–     Dans le chapitre 15 aux versets 8, 28

–     Dans le chapitre 16 aux versets 6, 7

–     Dans le chapitre 19 aux versets 2, 2, 6, 21

–     Dans le chapitre 20 aux versets 22, 23, 28

–     Dans le chapitre 21 aux versets 4, 11

–     Dans le chapitre 28 aux versets 25.

2. L’Esprit y préside à toute la construction de l’Eglise.

Action de l’Esprit…

–     dans lequel Jésus avait instruit les Apôtres (1,2)

–     promis aux disciples pour être témoins (1,8 ; 2,38)

–     qui parle dans les Ecritures relues en Eglise (1,16 ; 4,25 ; 28,25)

–     qui fonde l’Eglise (1,8)

–     qui est témoin de la mort-résurrection avec les Apôtres (5,32)

–     qui marque la parole des Apôtres (6,10 ; 13,9)

–     qui les conduit (7,29 ; 7,39 ; 10 et 11 ; 13,4 ; 16,6 et 7 ; 20,22 ; 21,4)

–     qui produit la conversion (9,4)

–     qui choisit les ouvriers (10,19 ; 10,47 ; 9,17 ; 13,2)

–     qui est requis même pour le service des tables (6,3)

–     qui fait croître l’Eglise (9,31 ; 19,20)

–     qui ouvre les chemins nouveaux (Cf pur/impur 10,5)

–     qui donne force et assurance, empêche de se taire (4,8)

–     qui donne de parler en langues et de célébrer la gloire de Dieu (2,4 ; 10,46)

–     qui donne de voir la gloire de Dieu (6,51)

Pour faire avec l’Esprit de Dieu, il y a des conditions qui disposent, il y a tout un discernement à faire particulièrement détaillé dans les chapitres 10 et 11 sur lesquels nous reviendrons ailleurs.

3. Qui reçoit l’Esprit Saint ?

–     des justes, mais c’est le fruit d’un don gracieux, et il atteint même les nations païennes ;

–     des justes, des chercheurs de Dieu, mais leur recherche est réorientée voire bouleversée (Cf St Paul)

–     le don de l’Esprit Saint est lié à la foi en Jésus Christ (11, 17), il se reçoit par imposition des mains et dans la prière, mais l’œuvre de Dieu précède cette imposition, il est aussi reçu lors de la relecture d’un événement à la lumière de la Parole de Dieu et dans la prière (4, 31; 7, 15–17; 10, 44; 11, 16)

–     il nécessite la conversion et l’obéissance (2, 38 ; 5, 32)

–     on souligne la gravité du péché contre l’Esprit (5, 3 ; 5, 9 ; 6, 51)

–     les signes objectifs du don de l’Esprit Saint sont la force, l’assurance, l’intelligence inexpliquée autrement, le parler en langues, la joie.

III. Faire avec l’Esprit de Dieu dans Ac 3 et 4
et à la lumière de la spiritualité du Père Chevrier

Ce texte est un moment clef pour comprendre ce qu’est « faire avec l’Esprit de Dieu ». En effet, Pierre et Jean vienne de recevoir l’Esprit Saint à la Pentecôte. C’est leur première sortie racontée dans les Actes après cet évènement et la rencontre du paralytique se termine par une deuxième Pentecôte. Il est donc intéressant de chercher à comprendre ce qui leur a permis d’agir avec l’Esprit de Dieu dans ce texte.

1. Regarde en nous le Christ… Il faut devenir d’autres Christ…

En arrivant dans ma première paroisse, nous avions commencé une récollection de jeunes par une heure de temps personnel sur Actes 3 et 4. Les jeunes n’étaient pas habitués à une telle exigence et une jeune de 17 ans est arrivée au temps de partage en groupe apparemment en colère et bloquée :

–     « Je n’ai rien compris, je n’ai pas trouvé de « Paroles de vie » »

–     « rien du tout ? »

–     « rien ! »

–     « rien ? Pas même un verset que tu puisses partager ? »

–     « peut-être un, si. Je ne sais pas si je me trompe, mais quand Pierre dit : ‘Regarde-nous bien !’ (3, 4), est-ce qu’il n’est pas en train de dire : ‘Regarde en nous le Christ !’ ? »

Derrière cette révolte apparente, il y avait une jeune qui venait d’être touchée par l’Esprit Saint sans savoir identifier ce qui se passait dans son cœur. Suite à cette parole, elle est devenue responsable de l’animation de 100 jeunes de 13 ans et des animateurs d’équipes de ces jeunes. Cela a été un temps déterminant de sa vie et je ne peux pas lire ce passage des Actes des Apôtres sans penser à elle.

Sa réflexion me fait penser à tous les endroits où le Père Chevrier dit qu’il nous faut travailler à devenir « d’autres Christ ».

Et c’est sans doute une première clef : « faire avec l’Esprit de Dieu », c’est travailler à ce que l’autre puisse trouver en nous un « autre Christ ».

2. Agir avec l’Esprit Saint suppose de croire que Jésus vit, agit, parle, aujourd’hui, s’ajuster au neuf que Jésus fait par son Esprit Saint aujourd’hui

On voit que ce qui a permis à Pierre et Jean d’avoir l’audace de s’adresser ainsi au paralytique, ça a été qu’ils croyaient et avaient conscience, que Jésus est vivant aujourd’hui, qu’il est bien ressuscité, que son Nom, son Esprit continue d’agir aujourd’hui, de nous conduire.

2.1. Foi qui permet à Pierre et Jean d’appeler le paralytique à se lever

–     « De l’or ou de l’argent, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne: au nom de Jésus Christ, le Nazôréen, marche ! » (3, 6)

2.2. Conscience de l’action de Jésus aujourd’hui

–     « Grâce à la foi au nom de Jésus, ce Nom vient d’affermir cet homme que vous regardez et que vous connaissez; et la foi qui vient de Jésus a rendu à cet homme toute sa santé, en votre présence à tous. » (3, 16)

–     « Chefs du peuple et anciens, on nous somme aujourd’hui, pour avoir fait du bien à un infirme, de dire par quel moyen cet homme se trouve sauvé. 10 Sachez-le donc, vous tous et tout le peuple d’Israël, c’est par le nom de Jésus Christ le Nazôréen, crucifié par vous, ressuscité des morts par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là, devant vous, guéri. » (4, 9-10)

2.3. Cette conscience que Jésus est vivant et agit aujourd’hui se manifeste aussi dans la prière finale :

–     « Et maintenant, Seigneur, sois attentif à leurs menaces et accorde à tes serviteurs de dire ta Parole avec une entière assurance. Étends donc la main pour que se produisent des guérisons, des signes et des prodiges par le nom de Jésus, ton saint serviteur. (4, 29-30)

2.4. Confiance que même dans cette situation de mort qui dure déjà depuis plus de 40 ans, Jésus peut faire surgir la vie (4, 22)

3. Agir avec l’Esprit Saint suppose une intimité avec Jésus

–     C’est toute l’intimité de Pierre et Jean avec Jésus qui s’exprime dans cette parole des membres du Sanhédrin : « Ils reconnaissaient en eux des compagnons de Jésus » (4, 13)

–     Toute l’intimité de Pierre avec la Parole de Dieu que l’on retrouve dans ses discours qui lui permet de parler au nom de Jésus.

–     Toute l’intimité de Pierre avec Jésus dans la prière, prière rituelle au temple, prière spontanée au moment où il relève le paralytique, prière avec la communauté à la fin.

–     Quel temps passons-nous à prier en faisant Etude d’Evangile, à prier dans une vie engagée avec les plus pauvres à travers le cahier de vie pour entrer dans cette intimité avec Jésus ?

4. Agir avec l’Esprit Saint
suppose de suivre Jésus à la crèche, à la croix, au tabernacle

Pierre et Jean ont conscience qu’annoncer Jésus, c’est poser les mêmes gestes que lui, le laisser agir en nous : « Faites ceci en mémoire de moi ! », « car c’est un exemple que je vous ai donné: ce que j’ai fait pour vous, faites-le vous aussi ! » (Jn 13, 15). Cette parole marquée en haut de chacun des murs du Tableau de Saint Fons est un appel non seulement à vivre le lavement des pieds, mais à prendre toute la vie de Jésus comme chemin pour nous.

4.1. Le chemin de la pauvreté, des pauvres et de la crèche

–     Que ce serait-il passé si Pierre et Jean avaient eu de l’argent ? Ils auraient construit un foyer pour personnes handicapées, donné une pension, mais ils ne seraient pas entrés dans cette relation plus fondamentale : rencontrer cet homme paralysé au nom de Jésus jusqu’à le sauver, le guérir, révéler le Christ ressuscité, ouvrir à la louange de Dieu.

–     Pierre et Jean ne sont pas seulement pauvres matériellement, ce sont des hommes simples et sans instructions que Dieu choisit : « Ils constataient l’assurance de Pierre et de Jean et, se rendant compte qu’il s’agissait d’hommes sans instruction et de gens quelconques, ils en étaient étonnés. Ils reconnaissaient en eux des compagnons de Jésus, 14 ils regardaient l’homme qui se tenait près d’eux, guéri, et ils ne trouvaient pas de riposte. » (4, 13-14)

–     Que ce serait-il passé s’ils ne s’étaient pas approchés de cet homme pauvre, arrêtés pour le rencontrer ? Le paralysé n’aurait pas été guéri, la Bonne Nouvelle n’aurait pas été annoncée, Pierre et Jean n’auraient pas fait l’expérience de la réalité de cette parole qu’ils annoncent, la communauté n’aurait pas pu annoncer cette Bonne Nouvelle de Jésus qui agit aujourd’hui.

4.2. Chemin de la croix

–     Que ce serait-il passé s’ils s’étaient laissés impressionnés par les religieux et avaient arrêté d’annoncer la Bonne Nouvelle par peur de la croix ?

4.3. Chemin de l’eucharistie

–     Que ce serait-il passé s’ils n’avaient pas eu foi en la résurrection de Jésus, au fait que Jésus vit et agit aujourd’hui en eux et dans le paralytique, s’ils n’avaient pas été prêts à faire de leur vie une offrande ?

–     Comment laissons-nous l’Esprit Saint inscrire en nous le Tableau de Saint Fons ?

4.4. Devenir un autre Christ et ne pas se prendre pour le Christ…

Notons que travailler à devenir un autre Christ, ce n’est pas se prendre pour le Christ, c’est laisser Jésus agir en soi, « laisser faire Dieu », renoncer à soi-même, à son esprit pour que ce soit lui qui agisse.[1]

–     « Israélites, pourquoi vous étonner de ce qui arrive ? ou pourquoi nous fixer, nous, comme si c’était par notre puissance ou notre piété personnelles que nous avions fait marcher cet homme ? 13  » Le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de nos pères, a glorifié son Serviteur Jésus (…) Grâce à la foi au nom de Jésus, ce Nom vient d’affermir cet homme que vous regardez et que vous connaissez; et la foi qui vient de Jésus a rendu à cet homme toute sa santé, en votre présence à tous. (3, 12-16)

–     « Sachez-le donc, vous tous et tout le peuple d’Israël, c’est par le nom de Jésus Christ le Nazôréen, crucifié par vous, ressuscité des morts par Dieu, c’est grâce à lui que cet homme se trouve là, devant vous, guéri. (4, 10)

5. Se laisser conduire par l’Esprit Saint dans les évènements

Agir avec l’Esprit Saint suppose de se laisser conduire par les évènements et de témoigner de l’action de Jésus dans les évènements

Pierre et Jean n’ont pas prévu de rencontrer le paralysé, ni de le guérir, ni la réaction de la foule, puis des religieux. Ils se laissent conduire par l’Esprit Saint dans les évènements. Au fur et à mesure que les choses se passent, Pierre relit et commente à la lumière de la Parole de Dieu.

6. Impossibilité de séparer prière, enseignement et charité

–     On peut penser que le fait que Pierre et Jean étaient des hommes de prière les a aidés à voir le paralytique, à ne pas passer à côté et leur a permis d’avoir la force du Saint Esprit pour remettre cet homme debout.

–     De même, on peut voir que, s’ils n’avaient pas vu cet homme, s’ils ne s’étaient pas pris de compassion pour lui, ils n’auraient pas rencontré Jésus et n’auraient pas été en communion avec Lui comme ils l’ont été, leur prière et leur enseignement n’auraient pas été nourris de cette rencontre.

–     Sans cette prière et cette compassion en actes, ils n’auraient pas été provoqués à enseigner et leur enseignement n’aurait pas eu de force.

7. Vivre la prophétie d’Isaïe à la suite, et avec Jésus

Jésus a envoyé ses apôtres prêcher, guérir, annoncer sa résurrection, l’annoncer aussi en actes. Les apôtres vivent la prophétie d’Isaïe que Jésus a lu à la synagogue de Nazareth au début de son ministère qui consiste à annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres, à guérir, libérer, chasser les démons, pardonner, baptiser, à agir, par la force de l’Esprit Saint. (cf. Lc 4, 18-20 ; Mt 10, 1 ; Mc 6, 6-13 ; Mc 16, 15-20 ; Lc 9, 1-2)

–     Comment nous et nos communautés, nous avons la préoccupation non seulement de parler, de prier, mais aussi et indissociablement d’agir, de libérer ?

–     Où voyons-nous des gestes de salut, de libération à commenter, à mettre en évidence ?

–     Comment aidons-nous les chrétiens à s’engager dans la vie sociale, politique, et comment les aidons-nous à faire le lien avec leur foi ?

Notons qu’ils ne se contentent pas d’améliorer la situation du paralysé, de l’appeler à une vie meilleure. Ils annoncent clairement : « Ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu l’a ressuscité et nous en sommes témoins. » (3,13-15; 4,10)

–     Comment allons-nous jusqu’à une annonce explicite de la résurrection de Jésus et appelons-nous les gens à recevoir les sacrements ?

–     « Nous ne pouvons certes pas, quant à nous, taire ce que nous avons vu et entendu. » (4, 20) Ce qu’ils ont vu et entendu, c’est aussi bien la résurrection de Jésus que la guérison du paralytique par la force du Nom de Jésus.

8. Œuvre de l’Esprit Saint mais pas sans l’homme

–     Le salut de cet homme va se jouer à travers diverses actions de l’Esprit Saint

+    Esprit Saint qui agit en Pierre capable de voir, prier, appeler l’homme, prendre sa main droite (ce qui évoque l’action de Dieu créateur) ;

+    action de l’Esprit Saint dans le cœur du paralytique qui croit à la parole de Pierre, se met debout, saute et loue Dieu, suit les apôtres pour entrer dans le temple ;

+    action de l’Esprit Saint qui affermit les chevilles (3, 7)

–     Cette scène est une extraordinaire image de ce que peut être une vraie action d’aide au développement, une aide où celui qui est aidé est aussi acteur, où il se met vraiment debout, où celui qui aide reçoit aussi

–     Le salut de cet homme n’est pas simple assistance extérieure, elle est résurrection de cet homme, réintégration dans la communauté, possibilité pour lui d’entrer dans le temple alors que sa maladie le faisait être considéré comme impur. Maintenant, il n’a plus besoin de mendier, il peut aller et travailler.

–     Cette guérison n’est pas seulement pour cet homme, elle est signe pour tout le peuple, pour toute la communauté chrétienne, et y compris pour ceux qui ne croient pas et cherchent à tuer les apôtres. Ils ne peuvent nier ce fait à défaut de laisser leur vie être transformée par cette Bonne Nouvelle.

9. Annoncer le Ressuscité et appeler à la conversion

On voit que la mission ne se limite pas à transmettre une morale, mais qu’elle est libération et ouverture à la rencontre du Ressuscité.

Cette même rencontre appelle et nécessite une conversion :

« Convertissez-vous donc et revenez à Dieu, afin que vos péchés soient effacés » (3, 19)

10. Une action en Eglise

–     Pierre n’agit pas seul mais avec Jean.

–     La relecture à la fin au sein de la communauté est essentielle, et pas seulement pour savoir si l’on a bien agi ou non, mais pour contempler, célébrer, discerner l’oeuvre de Dieu et ses appels pour la suite.

11. Importance de la relecture pour agir avec l’Esprit Saint

On voit Pierre et Jean relire l’évènement dans la prière à la lumière du mystère de la mort et résurrection de Jésus (3, 12-16 ; 4, 8-12) et de la Parole de Dieu (3, 17-24 ; 4, 24-28) à divers moments :

–     dans le temple, devant la foule, juste après la guérison du paralytique,

–     devant le Sanhédrin,

–     dans la communauté des disciples rassemblée.

–     Quel temps prenons-nous personnellement, en équipe de prêtres, religieuses, avec les chrétiens de nos communautés, pour faire révision de vie à la lumière de la Parole de Dieu, cherchant à contempler, discerner, célébrer, l’action du Christ et pas seulement si nous avons été bons ou non, si « ça a marché ou non » ?

12. Vouloir obéir à Dieu et accepter le chemin de la croix.

–     « Ils étaient excédés de les voir instruire le peuple et annoncer, dans le cas de Jésus, la résurrection des morts. 3 Ils les firent appréhender et mettre en prison jusqu’au lendemain, car le soir était déjà venu. » (4, 2-3)

–     « Qu’allons-nous faire de ces gens-là ? se disaient-ils. En effet, ils sont bien les auteurs d’un miracle évident: la chose est manifeste pour toute la population de Jérusalem et nous ne pouvons pas la nier. Il faut néanmoins en limiter les suites parmi le peuple : nous allons donc les menacer pour qu’ils ne mentionnent plus ce nom devant qui que ce soit. » Ils les firent alors rappeler et leur interdirent formellement de prononcer ou d’enseigner le nom de Jésus. (…) Sur des menaces renouvelées, on les relâcha, faute d’avoir trouvé moyen de les condamner. (4, 17-18.20-21)

–     Mais Pierre et Jean leur répliquèrent : « Qu’est-ce qui est juste aux yeux de Dieu: vous écouter ? ou l’écouter, lui ? A vous d’en décider ! Nous ne pouvons certes pas, quant à nous, taire ce que nous avons vu et entendu. » (4, 19)

IV. Faire avec l’Esprit de Dieu dans Actes 10 et 11

Quand on fait une étude sur l’Esprit Saint dans la Bible, on trouve un certain nombre de références sur l’Esprit Saint dans l’Evangile, en particulier dans l’Evangile de Luc et plus spécialement dans les récits de l’enfance de Jésus. Mais le livre des Actes des Apôtres est celui où l’Esprit Saint apparaît le plus. Ce livre raconte les débuts de l’Eglise, ce que les apôtres ont fait une fois que Jésus n’est plus directement avec eux et qu’il leur a laissé son Esprit. Le livre des Actes commence d’ailleurs ainsi :

Vous allez recevoir une force, celle du Saint Esprit qui viendra sur vous
Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre.[2]

Si l’Esprit Saint est mentionné de nombreuses fois (une cinquantaine de fois) dans le livre des Actes, son action est plus détaillée dans le récit de la rencontre entre Pierre et Corneille où l’on peut voir comment un apôtre discerne pour agir avec l’Esprit de Dieu.

Dans ce passage, il est question d’ange, de voix, de songes, d’Esprit Saint qui tombe sur les personnes, de parler en langues… Si nous voulons comprendre ce texte et qu’il nous parle pour aujourd’hui, nous gagnerons à rapprocher le plus possible ces manifestations extraordinaires de ce que nous vivons chacun d’extraordinaire dans la vie ordinaire, à condition d’y prêter attention. Ces évocations d’anges, de voix, sont des manières de dire des expériences fortes que Luc ne sait pas trop expliquer mais qui ne sont pas réservées à l’Eglise d’il y a 2000 ans, des expériences fortes que nous faisons, à notre manière, aujourd’hui.

Nous allons donc regarder les éléments qui ont permis à Pierre de faire avec l’Esprit de Dieu. Nous pourrions regarder de la même manière ce qui a permis à Corneille de se laisser guider par l’Esprit.

1. La question qui se pose à Pierre

Pierre se demande s’il doit aller ou non avec les païens, s’il doit ou non baptiser des non-Juifs. Il s’interroge sur comment vivre la mission dans une situation nouvelle :

–     Jésus n’est plus directement avec eux ;

–     voilà que Pierre n’est plus à Nazareth ou à Jérusalem entre Juifs et qu’il se demande quelle attitude adopter par rapport aux non-Juifs

Cette question d’aller ou non chez un non-Juif va se poser dans une situation concrète : aller ou ne pas aller chez Corneille.

Pour bien comprendre la difficulté, il faut se souvenir qu’un Juif ne doit pas fréquenter de personnes païennes afin de ne pas perdre son originalité : la foi en un Dieu unique, le refus des idoles. Il doit encore moins demeurer chez elle. Il ne faut pas oublier non plus la situation de la Palestine : le pays est occupé par les Romains. Il n’est donc pas évident d’accepter d’aller dans la maison d’un soldat de l’armée d’occupation.

Et pourtant, Pierre va décider d’aller chez Corneille, et même de le baptiser, car, dit-il,

« à moi Dieu vient de me faire comprendre qu’il ne fallait déclarer immonde ou impur aucun homme »[3]

« Si Dieu a fait à ces gens le même don gratuit qu’à nous pour avoir cru au Seigneur Jésus-Christ, étais-je quelqu’un, moi, pour empêcher Dieu d’agir ? »[4]

2. Repères pour faire avec l’Esprit de Dieu à l’école de Pierre dans Actes 10 et 11

2.1 Avoir conscience que Dieu est à l’œuvre aujourd’hui

Quand Pierre dit : « A moi, Dieu vient de me faire comprendre… », il manifeste par cette expression qu’il a conscience que Dieu est à l’œuvre aujourd’hui, qu’il agit aujourd’hui, qu’il a quelque chose de neuf à lui dire à lui personnellement aujourd’hui. Cette conscience le rend attentif à ce que Dieu veut faire avec lui maintenant. Pierre se comprend comme bien autre chose que quelqu’un qui devrait prendre le relais d’un Dieu qui aurait agi autrefois et qui serait absent aujourd’hui et laisserait l’homme agir seul pour poursuivre son œuvre.

Nous avons là une condition essentielle pour agir avec l’Esprit Saint : croire que Jésus n’est pas seulement un modèle, quelqu’un qui a agi autrefois et qu’il faudrait imiter maintenant. Croire qu’il agit aujourd’hui dans le monde et dans son Eglise. Chercher à s’ajuster à ce qu’il veut nous faire découvrir de neuf, repérer où il nous attend, agir avec sa force à lui plutôt qu’avec la nôtre.

2.2 Avoir conscience que Dieu fait du neuf et appelle du neuf de notre part

La fidélité à l’Esprit Saint provoque à suivre Jésus-Christ qui fait du neuf aujourd’hui, parce que le monde change, parce que le Christ lui-même nous entraîne plus loin. Etre fidèle à Jésus-Christ n’est pas répéter ce que l’on a toujours fait dans la forme où on l’a toujours fait.

Ici, Pierre prend en compte le fait qu’il n’est plus dans la situation d’être seulement entre Juifs à Capharnaüm ou à Jérusalem. Il prend en compte l’appel qu’il sent à porter la Bonne Nouvelle jusqu’aux extrémités de la terre ce qui appellera nécessairement une adaptation à des situations nouvelles, des formes nouvelles dans la manière de répondre fidèlement à l’appel de Dieu.

2.3 Un discernement qui s’inscrit dans une histoire pour faire aujourd’hui du neuf

Quand Pierre s’exclame : « Dieu vient de me faire comprendre… », il rend compte de quelque chose de neuf dont il prend conscience à cet instant. Mais ce neuf s’inscrit dans une histoire : cela fait un moment que Jésus forme Pierre, le prépare à cette prise de conscience.

Cette préparation s’est faite à travers la formation religieuse qu’il a reçue dans sa famille, l’ouverture à un Dieu Tout Autre, à l’attente d’un Messie, mais aussi à l’attention à rester pur pour vivre toute sa vie dans l’ouverture au Dieu Créateur, au Dieu de la Promesse.

Cette préparation s’est poursuivie avec le chemin de compagnonnage avec Jésus, de l’appel transmis par André sur le bord du Jourdain[5], au don de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte[6], en passant par l’écoute de sa prédication, le fait d’être témoin des signes faits par Jésus. Avec les autres disciples, Pierre a eu le droit à une formation particulière sur les paraboles[7].

Il a eu du mal à tout comprendre[8], en particulier, il a eu du mal à comprendre ce que Jésus disait sur le pur et l’impur[9]. Il a vu Jésus entrer en contact avec des personnes considérées comme impures et demeurer chez elles.[10] Tout cet itinéraire, toute cette formation, l’ont mûri et interviennent dans la prise de conscience qu’il fait en rencontrant Corneille : « A moi, Dieu vient de me faire comprendre qu’il ne fallait déclarer immonde ou impur aucun homme. »

C’est en relisant toute notre histoire personnelle et ecclésiale comme habitée par le Christ qui veut nous conduire, nous former, que nous pourrons faire du neuf avec l’Esprit Saint.

2.4 Agir avec l’Esprit de Dieu n’est pas réservé à des extra-terrestres, à des champions

Bien qu’ayant eu la chance de vivre avec Jésus, Pierre a eu du mal à comprendre Jésus et à le suivre, il l’a même renié[11]. Il a aussi fait l’expérience de la prière du Christ, pour que, « une fois revenu, il affermisse ses frères ».[12] C’est un « homme quelconque et sans instruction ».[13] Faire avec l’Esprit de Dieu n’est pas réservé à des champions, à des parfaits, c’est le chemin offert à celui qui se laisse rejoindre par le Christ dans sa faiblesse, qui accepte de tomber et d’être relevé. Ce n’est pas un chemin réservé à des privilégiés d’il y a 2000 ans. Pour eux aussi, la route n’était pas évidente. C’est un chemin qui nous est proposé à nous les apôtres d’aujourd’hui.

2.5 Travailler à connaître Jésus-Christ dans l’Evangile pour agir avec son Esprit

Ce qui va permettre à Pierre de comprendre ce à quoi Dieu l’appelle dans la rencontre avec Corneille, c’est la forte intimité qu’il a eue avec Jésus, tout le chemin fait avec lui, la connaissance qu’il a de la Bible aussi.

Ne rêvons pas d’avoir avec nous l’esprit de quelqu’un, si nous ne passons aucun temps avec lui pour le connaître. C’est toute l’importance de l’appel répété de notre évêque à lire et relire l’Evangile :

« Je plaide pour que nous revenions à l’Evangile.
A l’Evangile tout simple,
lu, relu, médité, prié, partagé, vécu.
Personnellement et ensemble.
Constamment. »[14]

Pour celui qui veut faire avec l’Esprit Saint, nous retrouvons là toute l’importance du temps passé à lire l’Evangile, toute la place des groupes de partage d’Evangile dans la mesure où l’on regarde comment cet Evangile éclaire nos vies, mais aussi des équipes de révision de vie dans la mesure où l’on prend ce temps d’accueil de la parole de Dieu pour elle-même.

J’aime les paroles du Pape François sur l’homélie dans son Exhortation Apostolique « La joie de l’Evangile » (135 à 175) et en particulier son appel à « se laisser blesser par la Parole » (150), à ce que toute l’évangélisation soit fondée sur la Parole de Dieu, écoutée, méditée, vécue, célébrée et témoignée (174) porte ouverte à tous les croyants et qui doit féconder toute la catéchèse (175).

2.6 Etre à la mission reçue

Quand Pierre fait l’expérience de cet extase, quand survient cette rencontre qui l’amènera à dire « Dieu vient de me faire comprendre », on constate qu’il est à la mission qu’il a reçue : aller proclamer partout que ce Messie qui a été crucifié, Dieu l’a ressuscité, il l’a fait Seigneur et Christ[15] . On constate qu’il n’est pas au chaud chez lui, mais qu’il se déplace sans cesse[16] pour annoncer la Bonne Nouvelle et refaire les gestes du Christ. Là, il est à Joppé, où il est venu appelé par des chrétiens pour redonner la vie à une femme qui était disciple et s’appelait Tabhitha.[17]

Même si l’Esprit Saint nous surprend toujours, ne rêvons pas trop de percevoir ces appels si nous ne nous tenons pas à la mission reçue en Eglise et dans le monde.

2.7 Prier pour s’ouvrir à l’Esprit Saint

Pierre est habité par le souci de la mission, par l’envoi du Christ :

« Allez, de toutes les nations faire des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. »[18]

Il est travaillé par la question de l’annonce à ceux qui ne sont pas Juifs. Il est en train de demeurer chez un corroyeur, un artisan qui travaille le cuir et qui, déjà, a un métier considéré comme impur.

Il prend comme Jésus le temps de s’arrêter, de prier, et c’est au cours de cette prière que survient l’extase, la lumière, cette conviction qui s’impose à lui sans qu’il en perçoive immédiatement toute la portée :

« Ce que Dieu a déclaré pur, toi, ne va pas le déclarer impur. »[19]

2.8 Répondre aussitôt et jour après jour à l’appel reçu

« Voici deux hommes qui te cherchent. Descends donc tout de suite et prends la route avec eux sans te faire aucun scrupule car c’est moi qui les envoie. »

Faire avec l’Esprit de Dieu, c’est répondre « aussitôt », sans différer la réponse, sans mettre de préalable.

Toutefois, pour bien comprendre cette indication qui peut paraître irréalisable, il est bon de distinguer la décision de fond de répondre, une décision à ne pas différer, et la forme que prendra la mise en œuvre de cette décision, le temps qu’il lui faudra pour s’inscrire dans la réalité, pour s’ancrer et s’affiner.

Dans l’Evangile, on retrouve cette même insistance sur l’immédiateté de la réponse à l’appel de Dieu :

« Laissant aussitôt leurs filets, ils le suivirent. »[20]

Cela peut paraître insensé et irréalisable. Mais si l’on regarde bien l’Evangile, on voit que les apôtres sont régulièrement avec leurs barques, et ce, jusqu’à la résurrection du Christ, preuve qu’ils n’ont pas tout quitté d’un coup ce qui aurait été irresponsable et désincarné. N’empêche que, quand il relise leur vie, ils ont conscience d’avoir eu à se déterminer « aussitôt » à suivre le Christ, sur un regard, sur une parole.

Faire avec l’Esprit de Dieu, c’est ne pas différer la décision de fond de répondre positivement aux appels perçus et travailler à inscrire cette réponse jour après jour dans la réalité :

« Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même et prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive. »[21]

Cette phrase peut nous faire peur… elle peut aussi nous rassurer : il n’est pas question de tout donner d’un coup, il est question de donner un peu de nous-mêmes chaque jour… ce n’est pas irréalisable.

2.9 Etre ouvert aux événements

Préparé par le chemin fait avec Jésus, en train de vivre la mission reçue, ouvert à l’Esprit par la prière, ayant reçu une lumière, Pierre va accueillir dans l’événement de cette rencontre un message de l’Esprit. Ce discernement ne sera pas un discernement immédiat comme nous le verrons. Mais, dans l’événement, Pierre est disposé à s’ouvrir à ce que fait l’Esprit. Quand il part pour chez Corneille, il ne sait pas ce qui va se passer, ce qu’il va faire, mais il part disposé à écouter l’appel de l’Esprit Saint.

2.10 Accueillir les hommes comme des personnes que Dieu lui envoie et les écouter avant de prendre la parole

Quand Pierre accueille les envoyés de Corneille, il ne les accueille pas comme des gens qui le dérangent mais comme des gens que Dieu lui envoie. Il accepte de faire route avec elles, de se laisser dérouter, de demeurer avec elles.

Il aurait pourtant bien des raisons de les recevoir comme des gens qui le dérangent :

–     il est en prière ;

–     ça va être l’heure du repas et non de l’accueil paroissial ;

–     ils sont étrangers, envoyés d’un païen et d’un occupant ;

–     ils n’entrent pas dans un cadre qu’il aurait prévu, ils ne viennent pas à une réunion à laquelle il les aurait invités ou demander un service habituel : ils ont le culot de demander à Pierre de les suivre pour une ville à deux jours de marche.

Et voilà que Pierre les accueille, qu’il accepte de les recevoir, de prendre la route avec eux, de se laisser conduire, d’aller demeurer chez Corneille. Là, il écoute Corneille raconter son histoire, l’histoire de Dieu avec lui.

Accueillir l’autre en se disant qu’il nous est envoyé par Dieu aujourd’hui, prendre le risque de cheminer sans rester extérieur, de l’accueillir à partir de ce qu’il dit de sa quête de Dieu et non à partir de ses limites, l’accueillir même quand cette quête est « hors cadre » par rapport à nos critères, ce qui ne signifie pas que l’on va répondre à sa demande sans discernement, autant de question pour faire avec l’Esprit de Dieu et se laisser surprendre par le neuf que Dieu veut nous faire découvrir.

2.11 Relire et discerner

Après avoir ressenti cette extase, après avoir accepté de suivre les envoyés de Corneille et d’écouter son histoire, sa demande, à la lumière de ce qu’il connaît de Jésus, de son message, Pierre relit cet événement, l’interprète et prend une décision :

« Je me rends compte en vérité que Dieu n’est pas partial et qu’en toute nation, quiconque le craint et pratique la justice trouve accueil auprès de lui. »[22]

Ce qui frappe, c’est la manière de Pierre de relire cette rencontre à la lumière de la Parole qui l’habite. On perçoit là l’importance de l’étude d’Evangile régulière et pas seulement sur une question précise pour se disposer à faire avec l’Esprit de Dieu. On constate aussi que la manière de Pierre de comprendre cet événement, cette rencontre, c’est de la replacer dans le plan de salut de Dieu. Faire avec l’Esprit de Dieu, c’est se situer constamment par rapport au plan de salut de Dieu, à ce qu’il a fait autrefois, à ce qu’il fait aujourd’hui, à ce qu’il fera demain quand il nous prendra dans son Royaume.

Quand on voit tout le débat intérieur qui anime Pierre, quand on relit ce dont il rend compte à la communauté chrétienne, qu’on se souvient des débats de la première communauté lors de la rencontre à Jérusalem pour réfléchir à la pratique de Paul, on voit clairement que « faire avec l’Esprit de Dieu », n’est pas synonyme de faire « sans cadre » et sans tenir compte des règles religieuses. N’oublions pas que ces règles ont une fonction positive essentielle : permettre à la communauté croyante de ne pas perdre sa foi au milieu des dieux païens. Pierre prend une décision en se laissant bousculer par l’événement mais en tenant compte de ces règles dans leur esprit, à la lumière de la Parole de Jésus et avec une vérification en Eglise du choix fait.

2.12 Discerner en prenant en compte les sentiments humains

Dans les éléments qui interviennent dans le discernement de Pierre, il est fait plusieurs fois allusion aux sentiments intérieurs qui habitent Pierre :

–     « Descends… sans te faire aucun scrupule »[23]

–     « C’est sans aucune réticence que je suis venu »[24]

–     L’expérience aussi de l’Esprit Saint qui « tombe » sur l’assemblée renvoie à un certain ressenti physique et psychologique, on n’est dans des sentiments du même ordre que le cœur brûlant des disciples d’Emmaüs.

Cette attention aux sentiments qui nous animent est un élément important de ce discernement pour faire avec l’Esprit de Dieu à condition d’avoir aussi une attention à des éléments plus objectifs dont il est question plus haut.

Mais attention : on ne voit pas Pierre provoquer de toute pièce une émotion voir une hystérie collective comme cela arrive dans certaines sectes mais aussi au sein de l’Eglise catholique. Toute émotion forte n’est pas forcément signe de l’Esprit Saint.

2.13 Ne pas se situer comme propriétaire de l’Esprit Saint

En se laissant conduire par l’Esprit Saint, Pierre découvre que l’Esprit Saint ne lui appartient pas, qu’il le précède et qu’il est à l’œuvre bien en dehors du cercle des croyants reconnus comme tel.

« Quelqu’un pourrait-il empêcher de baptiser par l’eau ces gens qui, tout comme nous, ont reçu l’Esprit Saint ? »[25]

2.14 Vérifier en Eglise

Pierre a pris une décision. Tout le chapitre 11 nous rapporte le récit de la vérification en Eglise de la décision prise. On note que ce qui permet à Pierre d’emporter l’adhésion des disciples, ce n’est pas l’exposé de théories complexes, c’est le fait de raconter ce qui s’est passé et de remettre les frères devant ce que Dieu fait, c’est de leur rendre compte de son propre chemin de conversion. Et tous se mettent à louer Dieu.

Cela dit l’importance des temps de relecture en Eglise où chacun redit ce qu’il a perçu de l’œuvre de Dieu et des conversions que cela a provoquées pour lui.

3. Faire avec l’Esprit de Dieu… Un combat qui n’est jamais gagné

Il s’agit d’une tension permanente, sachant que l’on ne possède pas l’Esprit de Dieu, que nous sommes pécheurs et en vivons de manière incomplète :

« A présent, vous voyons dans un miroir et de façon confuse, mais alors, ce sera face à face ».[26]

Agir avec l’Esprit Saint n’est jamais acquis une fois pour toute. Si Pierre a découvert que Dieu n’est pas partial, qu’il est le Dieu de tous les hommes, on le verra ensuite revenir en arrière et il sera fortement interpellé par Paul parce qu’il enferme le don de Dieu et exclue les non-Juifs, ou s’abstient des viandes qui ne sont pas cachères.[27]

« Faire avec l’Esprit de Dieu » n’est pas non plus une recette toute faite. Il ne suffit pas d’avoir pris une fois la décision de dépasser les prescriptions de la loi dans un cas particuliers et de reproduire sans autre réflexion cette décision ailleurs. C’est dans toute nouvelle décision qu’il va falloir rechercher à faire avec l’Esprit de Dieu, éventuellement à travers une pratique différente. C’est ainsi que Paul, qui défendait pourtant la liberté à propos des anciennes prescriptions de la loi, invitera les Corinthiens à savoir s’abstenir de viandes impures pour ne pas devenir une occasion de chute pour d’autres.[28] On le verra aussi demander à Timothée d’accepter la circoncision. [29]

4. Un souci primordial : croire que Dieu agit et vouloir ne pas l’en empêcher

« Si Dieu a fait à ces gens le même don gracieux qu’à nous autres pour avoir cru au Seigneur Jésus Christ, étais-je quelqu’un, moi, pour empêcher Dieu d’agir ? »[30]

Agir avec l’Esprit Saint est le fruit de tout un processus, quelque chose qu’on ne possède jamais et qui implique comme critère décisif de désirer ne pas empêcher Dieu d’agir. Il s’agit de l’orientation de toute une vie. Il y a tout un travail à faire pour se laisser former, se disposer à l’action de l’Esprit Saint.

V. Rencontrer le Ressuscité à la suite de Paul

1 Faire avec l’Esprit de Dieu à l’école de Paul, c’est rencontrer le Ressuscité

Le point central de tout le message de Paul, c’est l’expérience qu’il a faite de la rencontre du Ressuscité. Il témoigne d’un événement, d’une rencontre et non d’une théorie.

Dans son Exhortation Apostolique « La joie de l’Evangile », le Pape François écrit : « Je ne me lasserai jamais de répéter ces paroles de Benoît XVI qui nous conduisent au cœur de l’Évangile : « À l’origine du fait d’être chrétien il n’y a pas une décision éthique ou une grande idée, mais la rencontre avec un événement, avec une Personne, qui donne à la vie un nouvel horizon et par là son orientation décisive ».[31] « C’est seulement grâce à cette rencontre – ou nouvelle rencontre – avec l’amour de Dieu, qui se convertit en heureuse amitié, que nous sommes délivrés de notre conscience isolée et de l’autoréférence. Nous parvenons à être pleinement humains quand nous sommes plus qu’humains, quand nous permettons à Dieu de nous conduire au-delà de nous-mêmes pour que nous parvenions à notre être le plus vrai. Là se trouve la source de l’action évangélisatrice. »[32]

Quand on évoque la rencontre que fait Paul du Ressuscité, on pense tout de suite à la rencontre sur la route de Damas. Un regard attentif sur l’histoire de Paul nous montre qu’il a eu d’autres moments de « rencontre du Ressuscité ».

Cela alerte pour notre propre expérience de croyant : si nous sommes invités à relire notre itinéraire et à faire mémoire de la ou les rencontres du Ressuscité qui nous ont conduits à être croyants, c’est pour être tout tendus vers les rencontres à venir, pour sans cesse nous laisser guider, dérouter, conduire jusqu’à la rencontre finale.

La rencontre du Ressuscité n’est pas seulement du côté du passé, elle est du côté de l’avenir et à vivre aujourd’hui.

Si l’expérience de Paul a quelque chose d’unique, nous gagnerons à ne pas faire de Paul un extra-terrestre et à rapprocher son expérience de nos propres expériences dans le très ordinaire de nos vies. Ce regard sur l’expérience de Paul pourra nous aider à percevoir quelque chose de la rencontre du Ressuscité dans notre propre vie, quelque chose de ces moments où nous avons eu le « cœur brûlant », où notre vie a été orientée par l’appel d’un autre.

2. Sur le chemin de Damas (Ac 9,1-19)[33]

2.1. Un événement inattendu mais chez un homme préparé

Etonnant choix de Dieu qui rejoint celui-là même qui persécutait les chrétiens ! On peut noter que l’appel de Dieu rejoint un homme qui n’était pas qu’un persécuteur : c’était un chercheur de Dieu. Comme pour chacun de nous, c’était le meilleur de lui-même, cette recherche de Dieu, qui était marqué par le péché le plus radical, le refus du Christ, le refus d’être conduit, d’entrer dans sa lumière.

2.2. Un retournement

2.2.1. Paul avant la rencontre du Christ sur le chemin de Damas :

Paul est d’abord témoin passif du martyre d’Etienne[34] qu’il approuve[35]. Il va devenir meneur de persécutions.

C’est à sa demande qu’il se retrouve en mission vers Damas. C’est des hommes qu’il tient son pouvoir et qu’il s’appuie sur une escorte armée.[36] C’est lui qui mène sa barque. Il est sur sa route à lui.

Il exerce sa mission auprès des juifs de la Synagogue qui seraient tombés dans ce qui apparaît à Paul comme une hérésie. Paul a une idée très claire de ce qu’est la juste religion. Il est sûr de lui. Il sait qui est Dieu et ce qu’il n’est pas. Il impose sa vision par la force.

Paul Respire menaces et meurtres contre les disciples du Christ.

2.2.2. Paul au moment de la rencontre du Christ sur le chemin de Damas et lors de l’imposition des mains par Ananie :

C’est sur cette route de haine, de certitude, qu’il va être dérouté, qu’il va perdre la maîtrise des événements, pour témoigner plus tard que ce qui caractérise une vie avec l’Esprit de Dieu, ce n’est pas la haine, mais l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bienveillance, la foi, la douceur, la maîtrise de soi… (Ga 5,22-23)

Paul est rejoint par le Christ au moment le plus inattendu. Il se trouve face à une lumière qui ne vient plus de lui, mais du ciel. Il est complètement enveloppé d’une lumière venue du ciel qui évoque la colonne de nuée de l’Exode. Rencontrer le Ressuscité, c’est déjà passer de sa lumière à celle de Dieu, se laisser prendre totalement par cette lumière.

Il tombe à terre. Il se retrouve dans la position de celui qui ne sait pas, de celui qui n’en aura jamais fini avec cette question qui reste la question de la vie de tout croyant[37] :

« Qui es-tu, Seigneur ? »

Il découvre qu’en fait de servir Dieu, il était en train de le persécuter :

« C’est moi Jésus que tu persécutes »

Il n’y voit plus clair, il doit se laisser conduire par la main, comme un enfant. Il est provoqué à une expérience de prière.

Il vit une expérience de résurrection et non pas seulement une rencontre du Ressuscité comme en témoignent les expressions : « relève-toi » (verbe qui exprime la résurrection) « 3 jours dans la nuit, sans manger ni boire… » (Cf. l’expérience des trois jours de Jésus au tombeau avant de ressusciter).

Je garde pour moi cette question : comment rencontrer le Ressuscité sans accepter d’avoir à tomber pour pouvoir être relevé ?

Paul fait l’expérience à la fois d’être illuminé et de se découvrir aveugle, d’avoir besoin d’être rendu à la vue.

Il a besoin d’Ananie, un homme qui a du mal à accepter la mission que lui confie Dieu, pour retrouver la vue. Son expérience de la rencontre du Ressuscité va s’appuyer sur celle d’Annanie :

Le Seigneur appela Ananie dans une vision : « Ananie ! » –    « Me voici, Seigneur ! » (Ac 9,10)

Nos expériences de la rencontre du Ressuscité se répondent et se nourrissent les unes les autres entre croyants, comme les disciples d’Emmaüs qui se disent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas tout brûlant… » et qui courent partager avec les apôtres à Jérusalem. (Luc 24)

On retrouve comme dans tous les récits de vocation le « Me voici ! » d’Ananie qui ouvre à une suite. Ananie exprimera ensuite sa surprise sur le choix de Dieu et se laissera conduire (Ac 9,11-17)

On note l’insistance de Dieu : il ne se contente pas d’être apparu à Paul sur la route, il lui apparaît de nouveau en songe alors qu’il est dans la nuit et prie. (Ac 9,12) Il l’ouvre encore à sa lumière quand Ananie lui impose les mains. Il y a des membranes qui tombent, comme un oignon, de multiples couches à enlever progressivement, comme si l’on n’en avait jamais fini d’avoir à perdre des membranes pour y voir clair.

Paul reçoit une nouvelle mission qu’il n’a pas demandée, pour laquelle il n’a pas de titre d’autorité venant des hommes, qui semble en contradiction avec son comportement antérieur, qui n’est plus seulement pour les juifs, mais pour toutes les nations.

Il doit recevoir sa mission non de par sa naissance ou de par son obéissance à la loi, mais de par la rencontre personnelle du Christ, le don du baptême, la plongée dans la mort et la résurrection du Christ, le fait d’avoir été choisi, de s’être laissé relever après être tombé.

Il ne reçoit pas sa mission des hommes, mais l’appel de Dieu passe par des hommes et par des sacrements : ses compagnons d’arme qui le guident par la main, Ananie qui l’accueille et le baptise, Barnabé qui l’introduit auprès des Apôtres, les Apôtres qui acceptent qu’il aille avec eux, les frères qui le conduisent à Césarée pour qu’il échappe à la persécution, le don du baptême, l’imposition des mains et le don de l’Esprit.

Plus tard, il recevra sa recommandation de « lettres écrites par l’Esprit de Dieu dans le cœur des hommes qui lui sont confiés ».[38]

Il doit entrer dans le choix de Dieu :

« Cet homme est un instrument que je me suis choisi pour répondre de mon Nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites. Moi-même, en effet, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom » (Ac 9,15-16)

Il persécutait, il sera persécuté, il aura à souffrir pour le nom de Jésus.[39] Il combattait, il devra changer d’armes.[40]

L’expérience qu’il fait a une portée universelle (c’est pour le salut de toutes les nations), et elle est singulière : sur la route de Damas, il est appelé par son prénom dans un dialogue avec Dieu auquel ses compagnons restent étrangers.

On retrouve une identification très forte à la personne du Christ. Il tombe à terre avant d’être relevé, il est dans la nuit 3 jours avant de retrouver la vue par l’imposition des mains et le baptême. Il connaîtra la persécution. Très rapidement, il devra échapper aux complots des juifs contre lui.[41] On retrouve très fortement cette identification dans l’adieu aux anciens d’Ephèse.[42] On parle alors de la montée de Paul vers Jérusalem. Il y a l’annonce de sa mort, le refus de ceux qu’il a évangélisés de le voir partir, sa décision à lui d’y aller comme Jésus qui prend résolument la route de Jérusalem[43] : « Qu’avez-vous à pleurer et à me briser le cœur ? Je suis prêt, moi, non seulement à être lié mais à mourir pour le nom du Seigneur Jésus. »[44] La foule réclamera sa mort.[45].

On retrouve des constantes du chemin du disciple qui doit accepter d’être choisi, d’être conduit par un autre[46], de paître les brebis, d’entrer dans un lien d’amour total avec le Maître, de le suivre jusque sur la croix.

Le critère d’accueil par la communauté de l’authenticité de sa foi, c’est d’une part l’appel perçu par Ananie, d’autre part le constat que Paul parle avec assurance de Jésus comme étant le Messie.[47]

Plus tard, il pourra s’exclamer : « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi. »[48]

2.2.3. Paul après la rencontre du Christ sur le chemin de Damas :

Il est à la fois tout différent (disciple du Christ, persécuté, qui donne sa vie pour l’annonce de la résurrection du Christ) et le même (son caractère, ses qualités, ses capacités, n’ont pas foncièrement changé ; tout est réorienté)

Il reste marqué par le péché (l’écharde dans la chair, la division avec Barnabas. Le mal qu’il ne voudrait pas faire, il le fait…) et il a conscience d’être habité par un autre : « Ce n’est plus moi qui vit, mais Christ qui vit en moi. »

Il paraît très sûr de lui, et il lui arrive de douter, d’avoir même l’arrêt de mort en lui[49], d’être épuisé… et il fait l’expérience que la force est d’un Autre.

2.2.4. Que s’est-il réellement passé ?

On note la difficulté de Paul à rendre compte de l’expérience qu’il a faite. On retrouve l’invitation à ne pas se faire d’image trop directe de tous les phénomènes miraculeux dans la Bible, en particuliers de toutes les apparitions.

Une chose est sûre : il s’est passé quelque chose de réel si fort que sa vie en a été bouleversée. Avant il persécutait Jésus, après, il est persécuté pour lui. Mais quand il s’agit de dire ce qui s’est passé exactement, il en est bien incapable. On peut rendre compte des conséquences dans la personne de cette expérience particulière, mais non de la réalité de cette expérience.

Ainsi il écrit :

« J’en viendrai aux visions et révélations du Seigneur. Je connais un homme (lui) en Christ qui, voici quatorze ans, était-ce dans son corps ? Je ne sais, était-ce hors de son corps ? Je ne sais, Dieu le sait, cet homme-là fut enlevé jusqu’au troisième ciel. Et je sais que cet homme, était-ce dans son corps ? Etait-ce sans son corps ? Je ne sais, Dieu le sait, cet homme fut enlevé jusqu’au paradis et entendit des paroles inexprimables qu’il n’est pas permis à l’homme de redire. »[50]

Cette difficulté à rendre compte de manière objective de ce qui s’est passé se retrouve encore dans la contradiction entre les divers récits de la conversion de Paul: au début des Actes, on nous dit que les compagnons de Paul sur la route de Damas entendent la voix mais ne voient rien[51], alors que dans le récit de Paul devant le Sanhédrin de Jérusalem, il dit que ses compagnons virent bien la lumière mais qu’ils n’entendirent pas la voix qui lui parlait.[52]

3. Autres rencontres du Ressuscité dans la vie de Paul :

Dès la première apparition, Paul reçoit la promesse d’autres rencontres :

« Mais relève-toi, debout sur tes pieds! Voici pourquoi en effet je te suis apparu: je t’ai destiné à être serviteur et témoin de la vision où tu viens de me voir, ainsi que des visions où je t’apparaîtrai encore. »[53]

On retrouve là le chemin d’autres croyants, et du premier d’entre eux, Abraham : « « Pars de ton pays, de ta famille et de la maison de ton père vers le pays que je te ferai voir. »

Il s’agit donc, à partir d’une rencontre première dont on fait mémoire, d’être tout tendu vers les rencontres suivantes, tout préoccupé de se laisser guider. Il s’agit de marcher en présence d’un Vivant qui continue d’agir, à l’écoute de sa parole, de ce qu’il nous indique. Il s’agit d’avancer prêt à accueillir la nouveauté qu’il fait.

Il n’est pas aisé de distinguer l’expérience de la rencontre du Ressuscité et celle de faire l’expérience de l’intervention de l’Esprit Saint ou d’un messager de Dieu. On trouvera ci-après diverses rencontres du Ressuscité ou d’interventions divines que Paul mentionne.

3.1 Extase pour quitter Jérusalem (Ac 22,17) et aller vers Tarse

La première trace que l’on trouve d’une rencontre de Paul avec le Ressuscité après l’évènement de la route de Damas se passe à Jérusalem :

17« De retour à Jérusalem, un jour que j’étais en prière dans le temple, il m’est arrivé de tomber en extase ; 18je vois le Seigneur qui me disait: Vite, quitte Jérusalem sans tarder, car ils n’accueilleront pas le témoignage que tu me rendras. 19Je réponds: Mais, Seigneur, ils savent bien que c’est moi qui allais dans les synagogues pour faire mettre en prison et battre de verges ceux qui croient en toi. 20Et lorsque le sang d’Etienne, ton témoin, a été répandu, moi aussi j’étais là, j’approuvais ses meurtriers et je gardais leurs vêtements. 21Mais il me dit: Va, c’est au loin, vers les nations païennes, que je vais, moi, t’envoyer. »[54]

Cette extase dans le Temple renvoie, pour sa première partie à Isaïe 6, pour la dernière phrase, à Jérémie 1. On cite rarement cette apparition de Notre Seigneur qui est pourtant très significative et fait apparaître la vocation de Paul comme une synthèse de celle des deux prophètes et qui est signifiée à Paul par le Christ qui siège dans le Temple comme le vrai Dieu.[55]

3.2 A Antioche, expérience dans la prière et le jeûne de l’envoi en mission par le Ressuscité[56]

« Un jour qu’ils célébraient le culte du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : »Réservez-moi donc Barnabas et Saul pour l’œuvre à laquelle je les destine. » Alors, après avoir jeûné et prié, et leur avoir imposé les mains, ils leur donnèrent congé. Se trouvant ainsi envoyés en mission par le Saint Esprit, Barnabas et Saul descendirent à Séleucie, d’où ils firent voile vers Chypre. » (Ac 13,2-4)

D’autres traductions disent : « séparez pour moi Barnabé et Saul »… De quoi avons-nous besoin d’être séparés, à quoi devons-nous « renoncer » pour être pleinement à la mission du Christ ? « Celui qui veut venir à moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix chaque jour, et qu’il me suive… »

3.3. En Asie, en Bithynie, mention de l’Esprit Saint qui les empêche de se rendre en certains lieux[57]

3.4. A Troas, vision d’un macédonien appelant au secours[58]

« Une nuit, Paul eut une vision: un Macédonien lui apparut, debout, qui lui faisait cette prière: « Passe en Macédoine, viens à notre secours! » A la suite de cette vision de Paul, nous avons immédiatement cherché à partir pour la Macédoine, car nous étions convaincus que Dieu venait de nous appeler à y annoncer la Bonne Nouvelle. » (Ac 16,9-10)

3.5. A Philippes, tremblement de terre qui le libère de ses chaînes en prison[59]

A noter que ce tremblement de terre, comme la 2ème libération miraculeuse de Pierre[60], intervient en réponse à la prière, ici de Paul et ses compagnons, ailleurs, de la communauté chrétienne.

3.6. A Corinthe, vision et encouragement à continuer à parler :

« Sois sans crainte, continue de parler, ne te tais pas. Je suis en effet avec toi et personne ne mettra la main sur toi pour te maltraiter car, dans cette ville, un peuple nombreux m’est destiné. » [61]

3.7. A Milet, dans le discours d’adieux aux anciens d’Ephèse :

« Maintenant, prisonnier de l’Esprit, me voici en route pour Jérusalem ; je ne sais pas quel sera mon sort, mais en tout cas, l’Esprit Saint me l’atteste de ville en ville, chaînes et détresses m’attendent. Je n’attache d’ailleurs vraiment aucun prix à ma vie ; mon but, c’est de mener à bien ma course et le service que le Seigneur m’a confié : rendre témoignage à l’Evangile de la grâce de Dieu. »[62]

3.8. A Césarée, les interventions de l’Esprit Saint semblent contradictoires :

« Venant nous trouver, le prophète Agabus a pris la ceinture de Paul, s’est attaché les pieds et les mains et a déclaré : « Voici ce que dit l’Esprit Saint. L’homme à qui appartient cette ceinture, voilà comment, à Jérusalem, les Juifs l’attacheront et le livreront aux mains des païens ! » 12A ces mots, nous et les frères de la ville, nous avons supplié Paul de ne pas monter à Jérusalem. 13Alors il nous a répondu : « Qu’avez-vous à pleurer et à me briser le cœur ? Je suis prêt, moi, non seulement à être lié mais à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus. » 14Comme il ne se laissait pas convaincre, nous n’avons pas insisté. « Que la volonté du Seigneur soit faite ! » disions-nous. » [63]

Est-il en train de se laisser conduire par l’Esprit Saint ou par son esprit ? Idem dans son acharnement à aller à Rome ? Ou encore quand il refuse d’accueillir Jean Marc et se sépare de Barnabé ? Même pour Paul, il est bon d’être conscient qu’il n’y a pas d’assurance de se laisser conduire par l’Esprit de Dieu et non par son esprit propre. Par contre, nous avons foi que l’Esprit Saint nous conduit même au creux de tous nos détours, de notre péché, de nos résistances.

Et même si nous nous sommes effectivement laissés conduire par l’Esprit Saint en prenant tel chemin, ne rêvons pas d’être totalement conduits par l’Esprit Saint dans notre manière d’être sur ce chemin. Quand nous rencontrons des oppositions en ayant pris le bon chemin, recevons-les comme faisant partie de la route du Christ qui connaît la croix. Recevons-les aussi comme la conséquence du fait que nous ne sommes pas totalement ajustés dans notre marche sur ce chemin et réjouissons-nous que, par des frères, le Christ nous remette à notre place. Et n’attendons pas d’être totalement ajustés pour marcher !

Se laisser conduire par l’Esprit Saint est une tension de tout notre être, mais sans jamais avoir la garantie que c’est lui qui nous conduit, même si nous avons une grande responsabilité dans l’Eglise. Gardons constamment cette conscience là en nous et devant les autres.

3.9. A Jérusalem, après que Paul ait témoigné de sa foi en la résurrection devant le Sanhédrin, le Seigneur l’encourage :

« Courage! Tu viens de rendre témoignage à ma cause à Jérusalem, il faut qu’à Rome aussi tu témoignes de même. »[64]

3.10. Sur le bateau, un ange lui apparaît dans la tempête et lui dit :

« Sois sans crainte, Paul; il faut que tu comparaisses devant l’empereur et Dieu t’accorde aussi la vie de tous tes compagnons de traversée! » Et Paul de dire : « Courage donc, mes amis! Je fais confiance à Dieu: il en sera comme il m’a dit. »[65]

3.11 L’écharde dans la chair est chemin d’ouverture au Ressuscité :

« Et parce que ces révélations étaient extraordinaires, pour m’éviter tout orgueil, il a été mis une écharde dans ma chair, un ange de Satan chargé de me frapper, pour m’éviter tout orgueil. A ce sujet, par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit ; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. » Aussi mettrai-je mon orgueil bien plutôt dans mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ. [66]

4. Faire avec l’Esprit de Dieu à l’école de Paul

4.1 Une conscience très forte d’être choisi

Paul a une conscience très vive d’avoir été choisi par Dieu, d’être appelé par lui, de ne pas être à son propre compte, que l’Esprit est avec lui:et que la foi est un don, le résultat d’un choix, d’une révélation de la part de Dieu.

Toutes ses lettres sauf Philippiens, les lettres aux Thessaloniciens, et celle à Tite commencent par des mentions explicites de ce choix par Dieu. Cette conscience culmine dans l’hymne aux Ephésiens.

–     « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ? »… « Relèves-toi, entre dans la ville, on te dira ce que tu dois faire »[67]

–     « Cet homme est un instrument que je me suis choisi pour répondre de mon nom devant toutes les nations païennes, les rois et les Israélites. »[68]

–     « Paul, serviteur de Jésus Christ, appelé à être apôtre, mis à part pour annoncer l’Evangile de Dieu. »… « Par Jésus, nous avons reçu la grâce d’être apôtre pour conduire à l’obéissance de la foi, à la gloire de son nom, tous les peuples païens, dont vous êtes, vous aussi que Jésus Christ a appelés. A tous les bien-aimés de Dieu qui sont à Rome, aux saints par l’appel de Dieu, à vous, grâce et paix de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. »[69]

–     « Paul, appelé à être apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu… à ceux qui ont été sanctifiés dans le Christ Jésus, appelés à être saints avec tous ceux qui invoquent en tout lieu le nom de Notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre ; »[70]

–     « Je vous rappelle, frère, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous restez attachés et par lequel vous serez sauvés si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; autrement, vous auriez cru en vain. Je vous ai transmis en premier lieu ce que j’avais reçu moi-même : Christ est mort pour nos péchés, … il est ressuscité, apparu aux apôtres… En tout dernier lieu, il m’est aussi apparu, à moi l’avorton. Car je ne suis digne d’être appelé apôtre parce que j’ai persécuté l’Eglise de Dieu. Mais, ce que je suis, je le dois à la grâce de Dieu qui est avec moi. »[71]

–     « Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, …»[72]

–     « Allons-nous de nouveau nous recommander nous-mêmes ? Ou bien avons-nous besoin, comme certains, de lettres de recommandation pour vous, ou de votre part ? Notre lettre, c’est vous, lettre écrite dans nos cœurs, connue et lue par tous les hommes. De toute évidence, vous êtes une lettre du Christ confiée à notre ministère, écrite non avec de l’encre, mais avec l’Esprit du Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos cœurs. Telle est l’assurance que nous avons grâce au Christ, devant Dieu. Ce n’est pas à cause d’une capacité personnelle que nous pourrions mettre à notre compte, c’est de Dieu que vient notre capacité. C’est lui qui nous a rendu capables d’être ministres d’une Alliance nouvelle, non de la lettre, mais de l’Esprit; car la lettre tue, mais l’Esprit donne la vie. »[73]

–     « Aussi, puisque par miséricorde nous détenons ce ministère, nous ne perdons pas courage. »[74]

–     « Nous n’avons pas l’audace de nous égaler ou de nous comparer à certaines gens qui se recommandent eux-mêmes; en se prenant eux-mêmes comme unité de mesure et de comparaison, ils perdent la tête ! »[75]

–     « Ce n’est pas celui qui se recommande lui-même qui a fait ses preuves, mais celui que le Seigneur recommande. »[76]

–     « Paul, apôtre, non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus Christ et Dieu le Père qui l’a ressuscité d’entre les morts…»[77]

–     « cet Evangile que je vous ai annoncé n’est pas d’inspiration humaine; et d’ailleurs, ce n’est pas par un homme qu’il m’a été transmis ni enseigné, mais par une révélation de Jésus Christ.

Car vous avez entendu parler de mon comportement naguère dans le judaïsme; avec quelle frénésie je persécutais l’Eglise de Dieu et je cherchais à la détruire ; je faisais des progrès dans le judaïsme, surpassant la plupart de ceux de mon âge et de ma race par mon zèle débordant pour les traditions de mes pères.

Mais, lorsque Celui qui m’a mis à part depuis le sein de ma mère et m’a appelé par sa grâce, a jugé bon de révéler en moi son Fils afin que je l’annonce parmi les païens… »[78]

–     « Paul, apôtre de Jésus Christ, par la volonté de Dieu…»[79] C’est tout l’hymne qu’il faudrait citer : « il nous a choisis en lui avant la fondation du monde… il nous a prédestinés à être pour lui des fils adoptifs… »

–     « C’est pourquoi, moi Paul, le prisonnier de Jésus Christ pour vous, les païens si du moins vous avez appris la grâce que Dieu, pour réaliser son plan, m’a accordée à votre intention, comment, par révélation, j’ai eu connaissance du mystère, tel que je l’ai esquissé rapidement. Vous pouvez constater en me lisant quelle intelligence j’ai du mystère du Christ. Ce mystère, Dieu ne l’a pas fait connaître aux hommes des générations passées comme il vient de le révéler maintenant par l’Esprit à ses saints apôtres et prophètes : les païens sont admis au même corps, associés à la même promesse, en Jésus Christ par le moyen de l’Evangile. J’en ai été fait ministre par le don de la grâce que Dieu m’a accordée en déployant sa puissance. Moi, qui suis le dernier des derniers de tous les saints, j’ai reçu cette grâce d’annoncer aux païens l’impénétrable richesse du Christ…»[80]

–     « je m’élance pour tacher de saisir le Christ comme j’ai moi-même été saisi par lui. »[81]

–     « Paul, apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu »[82]

–     « Paul, apôtre du Christ Jésus, selon l’ordre de Dieu notre sauveur et du Christ Jésus notre espérance…»[83]

–     « Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie qui est dans le Christ Jésus…»[84]

–     « Paul, prisonnier de Jésus Christ…»[85]

4.2 Conscient que le choix de Dieu nous rejoint dans notre faiblesse

Paul a une conscience très forte que ce choix de Dieu nous rejoint dans notre faiblesse et que ce qui est faiblesse en nous est don pour ne pas s’enorgueillir et découvrir la force du salut en Jésus Christ :

–     C’est d’abord l’expérience du chemin de Damas, de se retrouver par terre, aveugle, obligé d’être mené par d’autres, incapable de savoir qui est Dieu, totalement dérouté de ses projets, amené à découvrir qu’il persécutait Dieu, accueilli avec froideur par les apôtres, obligé de dépendre d’autres pour se faire reconnaître.[86]

–     « Considérez, frères, qui vous êtes, vous qui avez reçu l’appel de Dieu; il n’y a parmi vous ni beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de gens de bonne famille. Mais ce qui est folie dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre les sages; ce qui est faible dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre ce qui est fort; ce qui dans le monde est vil et méprisé, ce qui n’est pas, Dieu l’a choisi pour réduire à rien ce qui est, afin qu’aucune créature ne puisse s’enorgueillir devant Dieu. C’est par lui que vous êtes dans le Christ Jésus, qui est devenu pour nous sagesse venant de Dieu, justice, sanctification et délivrance afin, comme dit l’Ecriture, que celui qui s’enorgueillit, s’enorgueillisse dans le Seigneur. »[87]

–     « Non, ce n’est pas nous-mêmes, mais Jésus Christ Seigneur que nous proclamons. Quant à nous-mêmes, nous nous proclamons vos serviteurs à cause de Jésus. Car le Dieu qui a dit: que la lumière brille au milieu des ténèbres, c’est lui-même qui a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne sur le visage du Christ. Mais ce trésor, nous le portons dans des vases d’argile, pour que cette incomparable puissance soit de Dieu et non de nous. »[88]

–     « Je ne veux pas avoir l’air de vous effrayer par mes lettres, car ses lettres, dit-on, ont du poids et de la force; mais une fois présent, Paul est faible et sa parole est nulle. »[89]

–     « Nul pour l’éloquence soit ! Mais pour la science, c’est autre chose. »[90]

–     Paul est tellement peu doué pour la parole qu’un jeune nommé Eutyque s’endort et tombe par la fenêtre à Troas.[91]

–     « Et, parce que ces révélations étaient extraordinaires, pour m’éviter tout orgueil, il a été mis une écharde dans ma chair, un ange de Satan chargé de me frapper, pour m’éviter tout orgueil. A ce sujet, par trois fois, j’ai prié le Seigneur de l’écarter de moi. Mais il m’a déclaré : « Ma grâce te suffit; ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse. Aussi, mettrai-je bien plutôt mon orgueil dans mes faiblesses, afin que repose sur moi la puissance du Christ. »[92]

4.3 Tout part d’une contemplation du salut en Jésus Christ:

Pour Paul, tout part d’une méditation du projet de Salut de Dieu qui culmine en Jésus Christ Tout au long de son ministère. Il ne va pas cesser de relire le mystère de salut de Dieu depuis Abraham, en passant par Moïse et les prophètes jusqu’à Jésus mort et ressuscité. C’est ainsi qu’on le voit s’adresser :

–     aux habitants d’Antioche de Pisidie[93] où leur message est reçu par certains et provoque la persécution par d’autres, tant juifs que païens.

–     à Athènes, où il part de la recherche philosophique des grecs sans plus de succès.[94]

Dans ses diverses lettres[95], il fait une lecture de ce projet de salut face aux hommes qui n’arrivent pas à l’accueillir. Il commence par le constat que tous, juifs et païens sont sous l’empire du péché[96]. Les païens ont troqué la gloire du Dieu incorruptible contre des images, ils ont adoré et servi la créature au lieu du Créateur alors qu’ils pouvaient connaître Dieu dans la création.[97] Les juifs se sont attachés à la circoncision de la chair, celle qui se voit, et non à celle de l’Esprit.[98]

S’ils ne peuvent être sauvés par la pratique de la loi, tous, juifs comme païens, privés de la gloire par le péché, sont gratuitement justifiés par la grâce de Dieu, en vertu de la délivrance accomplie en Jésus-Christ.[99] Ce salut ne tient pas à la pratique de la loi mais à la foi en Jésus-Christ.[100]

Pour appuyer son affirmation, Paul relit l’histoire d’Abraham.[101] Il précise l’identité de Jésus à partir d’Adam et de Moïse[102] : « De même que par la désobéissance d’un seul homme, la multitude a été rendue pécheresse, de même aussi, par l’obéissance d’un seul, la multitude sera-t-elle rendue juste. La loi est intervenue pour que prolifère la faute, mais là où le péché a proliféré, la grâce a surabondé… »[103]

Paul réfléchit sur la vraie descendance d’Abraham : non celle de la chair, mais celle de la promesse.[104] Avec tristesse, Paul constate que ses frères juifs ont abandonné Dieu. Après la méditation sur Adam et Eve, il réfléchit sur Jacob et Esaü, puis sur Moïse, ce qui s’est passé du temps des prophètes Osée et Isaïe[105]. Pour lui, grâce à leur faute, les païens ont accédé au salut pour exciter la jalousie d’Israël[106] et l’endurcissement d’Israël permet aux païens d’avoir le temps d’accéder à la conversion[107] et Paul termine sa réflexion par une action de grâce qui prolonge et relativise en même temps sa réflexion théologique :

« O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies impénétrables ! Qui en effet a connu la pensée du Seigneur ? Ou bien qui lui a été son conseiller ? Ou encore qui lui a donné le premier, pour devoir être payé en retour ? Car, tout est de lui, et par lui, et pour lui. A lui la gloire éternellement ! Amen. »[108]

4.4 Sauvés dans la mort et la résurrection du Christ :

–     « Christ m’a envoyé annoncer l’Evangile, et sans recourir à la sagesse du discours, pour ne pas réduire à néant la croix du Christ. Le langage de la croix est folie pour ceux qui se perdent, mais pour ceux qui sont en train d’être sauvés, pour nous, il est puissance de Dieu. (…) Les juifs demandent des miracles et les Grecs recherchent la sagesse ; mais nous, nous prêchons un messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les païens, mais pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs, il est Christ, puissance de Dieu et sagesse de Dieu. »[109]

–     « Je vous rappelle, frères, l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu, auquel vous restez attachés, et par lequel vous serez sauvés si vous le retenez tel que je vous l’ai annoncé ; »[110] autrement, vous auriez cru en vain : Christ mort, ressuscité, apparu…

–     « J’admire frères, avec quelle rapidité vous vous détournez de celui qui vous a appelés par la grâce du Christ pour passer à un autre Evangile. »[111]

–     « Pour moi, non, jamais d’autre titre de gloire que la croix de notre Seigneur Jésus Christ ; par elle, le monde est crucifié pour moi, comme moi pour le monde. »[112]

4.5 S’offrir soi-même en offrande à Dieu

La vie selon l’Esprit, à partir d’une méditation sur le salut gratuit de l’homme par Dieu en Jésus Christ appelle des exigences de vie : S’offrir soi-même en offrande à Dieu.

A partir de cette méditation sur le salut de Dieu en Jésus Christ donné gratuitement à tout homme, Paul en tire les conséquences pour la vie du croyant.

Tout culmine dans l’offrande de tout soi-même :

« Je vous exhorte donc, frères, au nom de la miséricorde de Dieu, à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, saint et agréable à Dieu: ce sera là votre culte spirituel. Ne vous conformez pas au monde présent, mais soyez transformés par le renouvellement de votre intelligence pour discerner quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bien, ce qui lui est agréable, ce qui est parfait. »[113]

Une seule chose compte : vivre pour le Seigneur…

« Aucun de nous ne vit pour soi-même et personne ne meurt pour soi-même. Car, si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur: soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous sommes au Seigneur. »[114]

Comme on peut le constater, cette vie selon l’Esprit comporte des degrés :

–     ce qui est bien,

–     ce qui est capable de lui plaire,

–     ce qui est parfait.

Cette vie selon l’Esprit se base toujours sur une imitation de Jésus Christ[115], une méditation du don de Dieu.[116]

Ailleurs, Paul invite les croyants à accorder leur vie à l’appel qu’ils ont reçu, avec une insistance très forte sur le lien fraternel comme lieu de réalisation de notre vocation et d’accueil de la foi en un seul Seigneur :

« Je vous y exhorte donc dans le Seigneur: accordez votre vie à l’appel que vous avez reçu; en toute humilité et douceur, avec patience, supportez-vous les uns les autres dans l’amour; appliquez-vous à garder l’unité de l’esprit par le lien de la paix. Il y a un seul Corps et un seul Esprit, de même que votre vocation vous a appelé à une seule espérance; un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême; un seul Dieu et Père de tous, qui règne sur tous, agit par tous, et demeure en tous. »[117]

On constate que ce lien fraternel est appelé à naître entre des gens qui se situent chacun pour soi-même, et les uns par rapport aux autres, dans un rapport au Maître, au Seigneur. La croissance ensemble en corps, dans le respect du don et du rythme de chacun, dans la paix, la douceur, est à la fois une condition d’une vie selon l’Esprit, un but à atteindre et un critère de vérification de l’authenticité de cette croissance.[118]

« Il vous faut, renonçant à votre existence passée, vous dépouiller du vieil homme qui se corrompt sous l’effet des convoitises trompeuses; il vous faut être renouvelés par la transformation spirituelle de votre intelligence et revêtir l’homme nouveau créé selon Dieu dans la justice et la sainteté qui viennent de la vérité. »[119]

Cette vie selon l’Esprit est appelée à se déployer dans divers domaines :[120]

–     ne pas avoir de prétentions au-delà de ce qui est raisonnable, faire chacun selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée en partage.[121]

–     Faire selon le don reçu et dans le respect des autres dons, tous membres d’un seul corps: prophétie, foi, service, enseignement, exhortation, don, présidence, miséricorde, amour.[122] Une seule règle, que tout concourt à l’édification de tous.[123]

–     Ne plus connaître ni le Christ, ni les hommes à manière humaine, entrer dans un ministère de réconciliation.[124]

–     Vivre dans l’amour fraternel, tant des frères que des ennemis et de ceux qui persécutent, dans l’attention à ceux qui sont les plus pauvres, qui pleurent, qui sont faibles. Vivre en paix avec tous les hommes, ne pas avoir de procès entre frères.[125] Ne pas mentir, ne pas voler, pardonnez, ne pas se coucher sur un ressentiment.[126]

–     Ne pas avoir le goût des grandeurs, rechercher ce qui est humble.[127]

–     Ne pas se laisser vaincre par le mal, mais être vainqueur du mal par le bien.[128] Ne pas former d’attelage disparate avec les incrédules[129]. Ne donner aucune prise au diable.[130]

–     Vous qui craignez le Seigneur, soumettez-vous les uns aux autres…[131] les femmes à leur mari et réciproquement, les enfants à leurs parents, chacun aux autorités même civiles.[132]

–     Etre joyeux dans l’espérance, patients dans la détresse.[133]

–     Etre persévérant dans la prière.[134] « Dites ensemble des psaumes, des hymnes et des chants inspirés; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur. En tous temps, à tout sujet, rendez grâce à Dieu le Père au nom de Notre Seigneur Jésus Christ. »[135]

–     Avoir une éthique sexuelle.[136]

–     Eviter toute critique dans la gestion de l’argent et pour cela se préoccuper du bien non seulement aux yeux de Dieu, mais à ceux des hommes.[137]

4.6 Les fruits de l’Esprit :

–     « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi. »[138]

Ailleurs, Paul énumère les fruits de cette lumière : bonté, justice, vérité.[139]

4.7 Des modes de vie incompatibles avec une vie selon l’Esprit :

–     « Ne vous y trompez pas, ni les débauchés, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les pédérastes de tout genre, ni les voleurs, ni les accapareurs, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les filous n’hériteront du Royaume de Dieu. »[140]

–     « On les connaît les œuvres de la chair: libertinage, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, rivalités, dissensions, factions, envie, beuveries, ripailles et autres choses semblables. »[141]

–     « Amertume, irritation, colère, éclats de voix, injures, tout cela doit disparaître de chez vous, comme toute espèce de méchanceté. »[142]

4.8 Un combat :

Cette vie selon l’Esprit n’est jamais gagnée. Elle est un combat, une croissance à vivre ensemble pour atteindre l’état d’adulte :

« Et c‘est lui qui a donné certains comme apôtres, d’autres comme prophètes, d’autres encore comme évangélistes, d’autres enfin comme pasteurs et chargés de l’enseignement, afin de mettre les saints en état d’accomplir le ministère pour bâtir le Corps du Christ, jusqu’à ce que nous parvenions ensemble à l’unité de la foi et dans la connaissance du Fils de Dieu, à l’état d’adultes, à la taille du Christ dans sa plénitude. »[143]

4.9 Les armes du combat :

« la vérité pour ceinturon, l’élan pour annoncer l’Evangile de la paix comme chaussures, le bouclier de la foi pour éteindre les projectiles du malin, le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu. Que l’Esprit suscite votre prière sous toutes ses formes…»[144]

VI. L’Esprit dans les lettres de Paul

1. Les différentes mentions de l’Esprit Saint :

Là encore, l’Esprit Saint est mentionné de multiples fois.

Esprit acteur du plan de salut de Dieu

*    Jésus établi selon l’Esprit Saint Fils de Dieu (Rm 1, 4)

*    qui sanctifie les païens comme offrande à Dieu (Rm 15, 16)

*    qui conduit les païens à l’obéissance (Rm 15, 19)

*    qui lave, sanctifie, justifie (1 Co 6, 10-22 ; Ga 5, 5)

*    qui choisit ses ministres (2 Co 1, 22)

*    qui écrit dans le cœur des hommes par notre ministère (2 Co 3, 3)

*    qui est objet de la promesse (Ga 3, 13-14)

*    qui renouvelle l’intelligence, fait revêtir l’homme nouveau (Eph 4, 22-24)

*    qui agit au-delà de notre annonce de l’Evangile (1 Th 1, 5)

Esprit répandu dans nos cœurs

*    qui produit l’amour (Rm 5, 5)

*    qui fait connaître le don de la grâce de Dieu (1 Co 2, 12)

*    qui fait de nous des Fils cohéritiers du Christ et qui en nous crie Abba, Père (Rm 8, 14-17 ; Ga 4, 6), en qui nous avons accès au Père (Eph 2, 18)

*    qui nous ouvre à la pensée du Christ (1 Co 2, 16), nous lie au Christ, le seul lien qui compte, nous permet de le connaître (Eph 3, 5 ; 3, 14-21) il nous fait refléter la gloire du Christ (1 Co 3, 18 ; 2 Co 4, 10-22)

*    qui fait jaillir en nous la prière (Rm 8, 15 ; 8, 26 ; Eph 6, 18)

*    nous sommes le temple de Dieu, et l’Esprit Saint habite en nous (1 Co 3, 16 ; 1 Co 6, 19) ; nous le portons dans des vases d’argile (2 Co 4, 7) ; il donne toute sa mesure dans notre faiblesse (2 Co 12, 7-9)

*    qui appelle une réponse: marchez sous l’impulsion de l’Esprit (Ga 5, 16) ; que nous ne possédons qu’en prémices (Rm 8, 22) sous forme d’arrhes (2 Co 1, 22 ; 2 Co 5, 5) ; en acompte (Eph 1, 13)

*    qui éclaire la conscience (Rm 9, 1 ; 1 Co 7, 40)

Esprit qui affranchit de la loi

*    nous servons sous le régime nouveau de l’Esprit et non plus sous le régime périmé de la lettre (Rm 7, 6). La lettre tue, mais l’Esprit donne la vie (2 Co 3, 6-18). L’Esprit rend libre (2 Co 3, 17)

*    Esprit reçu non par la pratique de la loi mais par la foi (Ga 3, 5)

*    Implique de se laisser conduire (Ga 5, 18), d’en vivre (Ga 5, 25), d’accorder sa vie à l’appel reçu (Eph 4, 1-7), de ne pas laisser sans effet la grâce reçue (2 Co 6, 1), de se dépouiller de l’homme ancien (Eph 4, 22), de ne pas éteindre l’Esprit (1 The 5, 19)

Esprit qui s’oppose à la chair, au péché, à la sagesse humaine

*    La loi de l’Esprit qui donne la vie en Jésus Christ m’a libéré du péché. (Rm 8, 2)

*    Marchez sous l’empire de l’Esprit, non de la chair (Rm 8, 9)

*    Sagesse des hommes/puissance de Dieu (1 Co 2, 1-5 ; 1 Co 2, 10)

*    Laissé à sa seule nature l’homme s’oppose à l’Esprit (1 Co 2, 14)

Esprit que l’on reconnaît à ses fruits, ou plus précisément à son fruit qui est l’amour:

*    les signes distinctifs de l’apôtre : patience à toute épreuve, signes miraculeux, prodiges, actes de puissance. (2 Co 12, 12)

*    œuvres de la chair : libertinage, impureté, débauche, idolâtrie, magie, haines, discorde, jalousie, emportements, rivalités, dissensions, factions, envies, beuveries, ripailles et autres choses semblables ; (Ga 6, 19-21)

*    par oppositions aux œuvres de l’Esprit qui sont : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi (Ga 6, 22-23)

Note «o» de la Tob sur le verset 22 :

–     aux œuvres de la chair, Paul oppose le fruit de l’Esprit qui est unique : c’est l’amour.

–     Ce qu’il énumère ensuite, ce sont :

–     les signes du règne de l’amour : joie, paix ;

–     les manifestations de cet amour : patience, bonté, bienveillance ;

–     les conditions enfin de sa naissance et de son épanouissement : foi, douceur, maîtrise de soi.

La foi est en effet la racine de l’amour ; quant à la douceur, c’est l’attitude des humbles qui se laissent conduire par leur Père céleste ; elle caractérise le Christ (Mt 11, 29)

*    « Celui qui sème pour la chair récoltera ce que produit la chair : la corruption. Celui qui sème pour l’Esprit récoltera ce que produit l’Esprit : la vie Eternelle. » (Ga 6, 8)

*    « pas un esprit de peur, mais de force, d’amour et de maîtrise de soi » (2 Tm 1, 7)

*    « S’il y a donc un appel en Christ, … une communion dans l’Esprit… ayez un même amour, un même cœur ; recherchez l’unité ; ne faites rien par rivalité, rien par gloriole, mais, avec humilité, considérez les autres comme supérieurs à vous. Que chacun ne regarde pas à soi seulement, mais aussi aux autres. Comportez-vous ainsi entre vous, comme on le fait en Jésus Christ : lui qui est de condition divine » etc. hymne de la kénose du Christ, et, à partir de cette contemplation Paul continue : « soyez obéissants ; avec crainte et tremblement mettez en œuvre votre salut, car c’est Dieu qui fait en vous et le vouloir et le faire selon son dessein bienveillant. Agissez en tout sans murmures ni réticences, … afin d’être lumière en ce monde, vous qui portez la parole du Christ. » (Phi 2, 1-16)

Esprit comme arme :

*    combattre par l’amour de Notre Seigneur Jésus Christ et par l’amour de l’Esprit, par la prière (Rm 15, 30)

*    pour être ministre de Dieu en toutes situations (détresses, contraintes etc.) Paul s’appuie sur l’Esprit Saint qu’il lie à la persévérance, la pureté, la science, la patience, la bonté, l’amour sans feinte, la puissance de Dieu, les armes offensives et défensives de la justice (2 Co 6, 1-13)

*    arme de l’Esprit contre les raisonnements : « Les armes de notre combat ne sont pas d’origine humaine, mais leur puissance vient de Dieu pour la destruction des forteresses. Nous détruisons les raisonnements prétentieux, et toute puissance hautaine qui se dresse contre la connaissance de Dieu. (2 Co 10, 4-5)

*    pour lutter contre les manœuvres du diable (Eph 6, 11) avec les diverses composantes de l’armure de Dieu: la vérité pour ceinturon, la justice pour cuirasse, l’élan pour annoncer l’Evangile comme chaussures, le bouclier de la foi pour éteindre les projectiles enflammés du malin, le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la Parole de Dieu. Les prières sous toutes leurs formes suscitées par l’Esprit.

*    arme pour garder le dépôt de la Parole transmise par les Apôtres (2 Ti 1, 14)

Il y a divers dons d’un même Esprit :

*    « Il y a diversité de dons, mais c’est le même Esprit; diversité de ministères, mais c’est le même Seigneur ; divers modes d’action, mais c’est le même dieu qui produit tout en tous. Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous. (1 Co 12, 4-7)

*    Les divers dons : sagesse, science, foi, don de guérison, pouvoir de faire des miracles, prophétie, discernement des esprits, parler en langues, interprétation. (1 Co 12, 8-11) ; justice, paix et joie (Rm 14, 17) ; joie, paix, foi, espérance (Rm 15, 13)

*    Les divers ministères : premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des hommes chargés de l’enseignement; vient ensuite le don des miracles, puis de guérison, d’assistance, de direction et le don de parler en langues… (1 Co 12, 28)

*    Aspirez aux dons les meilleurs et je vais vous indiquer une voie infiniment supérieure : l’amour… maintenant ces trois là demeurent : la foi, l’espérance et l’amour, mais l’amour est le plus grand. (1 Co 12, 31-13, 13)

Dans l’utilisation des dons, il y a un discernement à faire :

*    …n’éteignez pas l’Esprit, … examinez tout avec discernement (1 The 5, 19-21)

*    il faut imiter Dieu, vivre dans l’amour comme le Christ et discerner ce qui plaît au Seigneur (Eph 5, 1 ; 5, 10)

*    ce qui compte, c’est que tout soit fait pour l’édification de la communauté (1 Co 14 et plus particulièrement 1 Co 14, 12)

Comme autre don de l’Esprit, il y a la confession de foi :

*    « Personne, parlant sous l’influence de l’Esprit de Dieu ne dit : ‘maudit soit Jésus’ et nul ne peut dire ‘Jésus est Seigneur’ si ce n’est par l’Esprit Saint » (1 Co 12, 3)

L’Esprit est source de communion avec le Père, le Fils et en Eglise (2 Co 13, 11 ; Eph 2, 18-22)

2. La lettre aux Ephésiens nous aide à entrer dans une prière à l’Esprit et une vie avec l’Esprit de Dieu :

Tout part d’une action de grâce pour l’œuvre de Salut de Dieu en Jésus Christ, l’accueil de la foi des personnes confiées au ministère de Paul. Tout est prière pour une ouverture à une vie selon l’Esprit de Dieu :

*    Béni soit Dieu qui nous sauve en Jésus Christ et vous a marqué de l’Esprit Saint ! (1, 1-14)

*    Béni soit Dieu pour votre foi et qu’il la fasse grandir ! (1, 15-23)

*    Dieu riche en miséricorde vous a sauvés par la grâce, par le moyen de la foi, non par les œuvres. Des juifs et des païens, il a fait un seul homme nouveau, tous ensembles intégrés à la construction pour devenir une demeure de Dieu par l’Esprit. (2, 1-22)

*    Fait ministre par le don de la grâce de Dieu, je fléchis les genoux devant le Père, de qui toute famille tient son nom, au ciel et sur la terre ; qu’il daigne, selon la richesse de sa gloire, vous armer de puissance, par son Esprit, pour que se fortifie en vous l’homme intérieur, qu’il fasse habiter le Christ en vos cœurs par la foi ; enracinés et fondés dans l’amour, vous aurez ainsi la force de comprendre, avec tous les saints, ce qu’est la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur… et de connaître l’amour du Christ qui surpasse toute connaissance, afin que vous soyez comblés jusqu’à recevoir toute la plénitude de Dieu.

*    A Celui qui peut, par sa puissance qui agit en nous, faire au-delà, infiniment au-delà de ce que nous demandons et concevons, à lui la gloire dans l’Eglise et en Jésus Christ, pour toutes les générations, au siècle des siècles. Amen ! (3, 14-21)

*    Je vous y exhorte donc… accordez votre vie à l’appel reçu… unité…

*    un seul corps dans un seul Esprit…

*    des ministres donnés pour que nous parvenions ensemble à l’état d’adultes dans la foi et ne pas être ballottés à tout vent de doctrine…

*    revêtez l’homme nouveau, ne donnez pas prise au diable, n’attristez l’Esprit Saint

*    imitez Dieu… vivez dans l’amour comme le Christ… discernez ce qui plaît au Seigneur… soyez remplis d’Esprit Saint…

*    dites ensemble des psaumes, des hymnes et des chants inspirés; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur

*    en tout temps, à tout sujet, rendez grâce à Dieu le Père au nom de Notre Seigneur Jésus Christ.

*    ayez des relations nouvelles entre vous, dans votre couple, avec vos enfants, dans la société

*    revêtez l’armure de Dieu !

[1]      Véritable Disciple p. 205-234.

[2]      Actes 1,8

[3]      Actes 10,28

[4]      Actes 11,17

[5]      Jean 1,41

[6]      Actes 2

[7]      Marc 4,34

[8]      Marc 4,13 ; 4,41 ;6,50-52 ;

[9]      Marc 7,1-23 Après que les pharisiens attaquent Jésus parce que ses disciples ne s’étaient pas bien purifiés, Jésus dit : « Il n’y a rien d’extérieur à l’homme qui puisse le rendre impur en pénétrant en lui, mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui le rend impur. » Lorsqu’ils rentrèrent à la maison, loin de la foule, ses disciples l’interrogeaient sur cette parole énigmatique.

[10]    Zachée, le centurion romain, la femme adultère, les personnes possédées, la Samaritaine, Marie-Madeleine, les lépreux, et tant d’autres…

[11]    Marc 11,66-72

[12]    Luc 22,32

[13]    Ac 4,13

[14]    François FRETELLIERE, « A la croisée des chemins », 8/12/1985, supplément à Cap 94 n°275, 8/9/1997, p.12

[15]    Actes 2,23,24,32

[16]    Actes 9,32

[17]    Actes 9,36-43

[18]    Matthieu 28,19-20

[19]    Actes 10,15

[20]    Marc 1,18

[21]    Luc 9,23

[22]    Actes 10,35

[23]    Actes 10,20 et 11,12

[24]    Actes 10,29

[25]    Actes 10,47

[26]    1 Corinthiens 13,12

[27]    Galates 2,11-14

[28]    1 Corinthiens 8,9

[29]    Ac 16, 3

[30]    Actes 11,17

[31]    E.G. n° 7

[32]    E.G. n° 8

[33]    Cette rencontre est retranscrite par Luc dans la bouche de Paul devant les Juifs en Actes 22,1-21, devant Agrippa, Bérénice et Festus en Actes 26,1-32. Paul y revient souvent dans ses lettres, notamment quand il est en difficulté.

[34]    Actes 7,58.

[35]    Actes 8,1.

[36]    Actes 9,; 9,14.

[37]    1 Corinthiens 13,12 : « A présent, nous voyons comme dans un miroir et de façon confuse, mais alors, ce sera face à face. A présent, ma connaissance est limitée, alors, je connaîtrai comme je suis connu. »

[38]    2 Corinthiens 3,1-4.

[39]    Actes 9,3-19.

[40]    2 Corinthiens 10,3-4; Ephésiens 6,10-20.

[41]    Actes 9,23-25.

[42]    Actes 20,18-38.

[43]    Luc 9,51.

[44]    Actes 21,13.

[45]    Actes 21,36.

[46]    Jean 21,15-19.

[47]    Actes 9,22 ; 9,27.

[48]    Galates 2,20

[49]    2 Co 1,9

[50]    2 Corinthiens 12,1-4.

[51]    Actes 9,7.

[52]    Actes 22,9.

[53]    Actes 26,16

[54]    Actes 22,17-21

[55]    Note de Pierre Berthelon, ancien responsable du Prado, en écho à cette Etude d’Evangile que je lui avais partagée.

[56]    Actes 13,1-4 

[57]    Actes 16,; Actes 16,7.

[58]    Actes 16,9-10

[59]    Actes 16,25-26

[60]    Actes 12,5

[61]    Actes 18,9-11

[62]    Actes 20,17-38

[63]    Actes 21,8-14

[64]    Actes 23,11

[65]    Actes 27,23-25 

[66]    2 Corinthiens 12,7-9

[67]    Actes 9, 4-5.

[68]    Actes 9, 15-16.

[69]    Rm 1, ; 1, 5-7.

[70]    1 Corinthiens 1, 1-2.

[71]    1 Corinthiens 15, 1-10.

[72]    2 Corinthiens 1, 1.

[73]    2 Corinthiens 3, 1-6.

[74]    2 Corinthiens 4, 1.

[75]    2 Corinthiens 10, 12.

[76]    2 Corinthiens 10, 18.

[77]    Galates 1, 1.

[78]    Galates 1, 11-16.

[79]    Ephésiens 1, 1.

[80]    Ephésiens 3, 1-8.

[81]    Philippiens 3, 12.

[82]    Colossiens 1, 1.

[83]    1 Timothée 1, 1.

[84]    2 Timothée 1, 1.

[85]    Philémon 1, 1.

[86]    Actes 9, 1-30.

[87]    1 Corinthiens 1, 26-30.

[88]    2 Corinthiens 4, 5-7.

[89]    2 Corinthiens 10, 10.

[90]    2 Corinthiens 11, 6.

[91]    Actes 20, 9.

[92]    2 Corinthiens 12, 7-9.

[93]    Actes 13, 16-41.

[94]    Actes 17, 16-34.

[95]    Voir en particuliers Romains et Ephésiens 1-2.

[96]    Romains 3, 9.

[97]    Romains 1, 16-2, 16.

[98]    Romains 2, 29 et 2, 17-29

[99]    Romains 3, 22-24.

[100]   Galates 3, 2 ; 3, 26-29 ; 5, 5-6. Ephésiens 2, 8-9.

[101]   Romains 4. Galates 3, 6-26. Galates 4, 21-31.

[102]   Romains 5, 12-21.

[103]   Romains 5, 19-20.

[104]   Romains 9, 8.

[105]   Romains 9

[106]   Romains 9, 11.

[107]   Romains 11, 25.

[108]   Romains 12, 33-36.

[109]   1 Corinthiens 1, 17-18 ; 22-24.

[110]   1 Corinthiens 15, 1-11.

[111]   Galates 1, 6.

[112]   Galates 6, 14.

[113]   Romains 12, 12.

[114]   Romains 14, 7-8.

[115]   Ephésiens 5, 1: « Imitez Dieu, puisque vous êtes des enfants qu’il aime ; vivez dans l’amour, comme le Christ nous a aimés et s’est livré lui-même à Dieu pour nous, en offrande et victime, comme un parfum d’agréable odeur. »

[116]   Romains 12, 3 : selon la mesure de foi que Dieu lui a donnée ; 12, 5 : un seul corps en Christ ; 13, 1 : car il n’y a d’autorité que par Dieu ; ne condamne pas celui qui mange parce que Dieu l’a accueilli ; accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. Corinthiens 5, 8. Ephésiens 4, 20 : « Ce n’est pas ainsi que vous avez appris le Christ. »

[117]   Ephésiens 4, 1-6.

[118]   Ephésiens 4, 11-13.

[119]   Ephésiens 4, 22-24.

[120]   Romains 12, 3-20.

[121]   Romains 12, 3.

[122]   Romains 12, 4-9 ; 1 Corinthiens 12 ; 1 Corinthiens 14.

[123]   1 Corinthiens 14, 4.

[124]   2 Corinthiens 5, 16-21

[125]   Romains 12, 9-21. 1 Corinthiens 6, 11. 1 Corinthiens 13

[126]   Ephésiens 4, 26.

[127]   Romains 12, 16.

[128]   Romains 12, 21.

[129]   2 Corinthiens 6, 14.

[130]   Ephésiens 4, 27.

[131]   Ephésiens 5, 21.

[132]   Romains 13, 1

[133]   Romains 12, 12.

[134]   Romains 12, 12.

[135]   Ephésiens 5, 19-21.

[136]   1 Corinthiens 5, 1-13 ;Ephésiens 4, 19.

[137]   2 Corinthiens 8, 20.

[138]   Galates 5, 22.

[139]   Ephésiens 5, 9.

[140]   1 Corinthiens 6, 9-10.

[141]   Galates 5, 20.

[142]   Ephésiens 4, 31. Voir aussi Ephésiens 5, 1-9.

[143]   Ephésiens 4, 11-13.

[144]   Ephésiens 5, 13-18.

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