Extrait des « Actes des Apôtres de Dores do Rio Preto » (septembre 2009)

Lors de l’assemblée de la paroisse de Dores do Rio Preto de décembre 2008, nous avons décidé comme « priorité absolue », pour l’année 2009, le soutien aux « Groupes bibliques », les aider à se multiplier, améliorer la qualité priante et la possibilité pour tous de s’exprimer dedans, les rendre plus missionnaires.

Lors de la préparation de la fête patronale de la paroisse prévue pour le 15 septembre 2009, le Conseil Pastoral Paroissial de mai 2009 a décidé de provoquer tous les Groupes Bibliques à écrire les « Actes des Apôtres de Dores do Rio Preto ». Chacun des 71 Groupe Biblique a effectivement rédigé un texte s’inspirant de la lecture des Actes des Apôtres d’il y a 2000 ans dans lequel il rend compte de ce qu’il a expérimenté de l’œuvre de l’Esprit Saint en son sein.

C’est un livre de 50 pages A4 qui a été édité et remis à chaque Groupe Biblique pour y être lu, proclamé, médité. Une autre version de 110 pages a été éditée. Y ont été ajoutés différents textes qui ont marqué le cheminement de la paroisse de Dores do Rio Preto durant 4 ans (articles parus dans le journal paroissial, textes du Conseil Pastoral Paroissial, article du Père Bruno sur « mettre l’Evangile dans la main des pauvres ») pour partager avec des chrétiens d’autres paroisses, avec d’autres prêtres.

Dans ce document, vous trouverez la traduction des extraits du « Livre des Actes des Apôtres de Dores do Rio Preto » proclamés le jour de la fête de Notre dame des douleurs. Certains extraits ont été proclamés lors de stations au cours de la procession dans les rues de la ville, un autre a été lu en première lecture lors de la messe présidée par l’évêque et au cours de laquelle le Père Bruno Cadart a été envoyé en mission à Madagascar, tandis que le Père Wagner Pereira Doriguetti recevait la charge de curé de la paroisse.

1. Communauté Sainte Lucie, Groupe Biblique de la Sainte Famille

Le Groupe Biblique qui réunissait les familles habitant à proximité de l’église Sainte Lucie avait arrêté de se réunir. Je venais de déménager et d’arriver là et j’ai décidé de relancer ce groupe, en particulier à cause de Osineia et José Paulo, parce qu’ils avaient deux enfants qui n’étaient pas baptisés. Osinéia, la maman, n’était pas baptisée non plus et tous les deux n’étaient pas mariés. Ce sont des personnes complexées, pauvres[1] et qui pensaient qu’il n’y avait pas de place pour des personnes comme elles à l’Eglise. En plus, José Paulo est borgne ce qui le défigure complètement.

Nous avons commencé par aller nous réunir dans leur maison, une maison pauvre. Ils nous ont accueillis avec beaucoup d’amour. Quand nous avons commencé à les fréquenter par le Groupe Biblique, nous avons senti la grandeur de leur foi. Jusque là, comme ils ne venaient pas à l’Eglise, nous pensions qu’ils n’avaient pas la foi. Mais ce n’était pas vrai. J’ai été très touchée par leur respect pour Dieu, dans leur manière de parler, dans leur respect entre eux. Je leur ai dit mon souhait de les voir entrer dans la file de communion.

J’ai déjà aidé Pauli et Marina qui cohabitaient depuis très longtemps à se marier à l’Eglise et à faire la communion et la confirmation. Et je m’étais sentie si heureuse de les voir recevoir Christ. J’ai communiqué à Osinéia et à José Paulo cette joie. Je leur ai dit combien nous ressentions leur absence lors des célébrations et des messes de la communauté, et qu’ils ne viennent pas recevoir le Christ. Quand j’ai parlé, cela a touché leur cœur. Ils ont commencé à participer à toutes les célébrations, aux messes mensuelles, et, ce samedi 8 août 2009, Osinéia a reçu le baptême, tous les deux se sont mariés et ont communié, et ils ont baptisé leurs deux enfants. Maintenant, ils reçoivent Christ dans la communion.

J’ai aussi relancé le Groupe Biblique parce que j’en sentais le manque : nous ne pouvions plus nous réunir tous les mardis pour partager la Parole de Dieu avec les voisins. Et, pour moi, le Groupe Biblique est un lieu essentiel de catéchèse pour mes enfants. Maintenant, ils ont la chance de découvrir le Christ au milieu de nous. Ils aident à lire le texte, participent à la réflexion, disent une « Parole de Vie ».

Lors de la première rencontre que nous avons faite chez Osinéia et José Paulo, Marco Antônio, mon fils qui a dix ans, en commentant la Parole de Dieu du jour, s’est exclamé : « Nous sommes Paul qui vient vous porter l’Evangile ! »

En relisant ce que nous vivons dans le Groupe Biblique, je pense aussi à Paul quand il a vu en songe un macédonien qui l’appelait : « Viens à notre secours ! » ; et Paul de dire : « Après cette vision, nous avons cherché immédiatement à partir pour la Macédoine, en effet, nous étions convaincus que Dieu venait de nous appeler pour y annoncer la Bonne Nouvelle. » C’est ce que j’ai ressenti dans cette situation.

2. Groupe Biblique Nossa Senhora de Fátima, communauté Saint Jean Baptiste

Notre Groupe Biblique rejoint les huit familles de notre lieu. Toutes participent, même si toutes les personnes de chaque famille ne viennent pas toujours. Dans cette période de cueillette du café, à cause de la fatigue, c’est encore plus difficile.

Dans une famille du Groupe Biblique, une fillette de 10 ans est arrivée d’une favela de Rio de Janeiro. Ses parents ont brutalement disparu, et elle ne sait pas s’ils sont vivants ou morts, s’ils ont été tués ou s’ils l’ont abandonnée. Elle n’était pas baptisée et c’est à travers le Groupe Biblique qu’elle est entrée dans notre communauté. Elle a commencé à participer à la catéchèse, au mouvement de « l’Enfance Missionaire » et elle a reçu le baptême et la communion. Elle et les autres enfants du Groupe Biblique sont très actifs dans le partage de la Parole de Dieu. Ils participent aussi activement à « l’Ecole de théologie biblique », quand nous partageons les Actes des Apôtres après la messe mensuelle.

Une autre famille vient d’arriver et a commencé à participer à notre Groupe Biblique. Ils ont baptisé leurs enfants et la maman prépare actuellement sa première communion et la confirmation. Ils vont se marier à l’église au mois de novembre.

Quand je suis venu habiter ici, mon père était malade. A travers le Groupe Biblique, nous avons reçu un grand soutien. Le Groupe Biblique nous a beaucoup aidé pendant tout le temps de maladie et quand mon père est mort. Aujourd’hui, j’ai accepté d’être responsable de la communauté Saint Jean-Baptiste.

Un autre signe de l’Esprit Saint : nous avons une voisine dans la fille de 40 ans était gravement déficiente physique et mentale. Pendant toutes ces années, la maman ne pouvait pas sortir de la maison, devant s’occuper 24h sur 24 de sa fille. Aussi souvent que possible, nous allions nous réunir chez elle. Aujourd’hui, sa fille est décédée.

Notre Groupe Biblique était fort et nombreux. Aussi, nous avons décidé d’envoyer quelques personnes pour fortifier le Groupe Biblique voisin qui était en difficultés. Maintenant, l’autre Groupe Biblique tourne bien, avec l’aide des personnes que nous avons envoyées.

3. Groupe Biblique Santa Rita de Cassia, communauté São José Monte Verde

Quelle était la réalité que j’ai rencontrée quand je suis devenue animatrice du Groupe Biblique ? J’ai vu qu’il n’y avait qu’une personne qui venait avec la Bible. J’essayais chaque fois d’attirer l’attention des gens, mais je n’étais pas entendue.

Cela a duré jusqu’à l’arrivée du Père Bruno et du lancement de l’Ecole de théologie biblique. Le début a été difficile, même pour moi qui étais animatrice. Nous n’arrivions pas à comprendre ce que serait cette « école » qu’il voulait nous proposer. Au début, nous avions tous peur de parler, d’y aller. Maintenant, nous sommes régulièrement 15 personnes et il est arrivé que nous soyons 30 à rester après la messe, alors que notre communauté est petite.

Un jour, tous voulaient partager leur « Parole de Vie » à la fois, et le père a du répartir la parole. Tous avaient la bible à la main, parce que le père vient toujours avec un carton de bibles qu’il nous prête. Ceux qui veulent peuvent garder la bible et payer plus tard. Ce jour-là, il n’y a que deux femmes qui n’avaient pas la bible à la main et qui n’ont rien dit pendant le partage. Au moment de conclure, nous étions debout pour prier, nous avions fermé nos bibles, et, avant de lancer le Notre Père, le Père Bruno a proposé que ceux qui le souhaitent redisent une « Parole de Vie » entendue ce jour. L’une des deux femmes qui n’avait rien dit jusque là a été la deuxième à prendre la parole et elle a dit :

–     « La « Parole de Vie » que je garde, c’est quand Paul dit, dans la synagogue d’Antioche : ‘Hommes d’Israël, et vous tous qui craignez Dieu, écoutez bien’ (Ac 13,16). Parce que, je ne sais rien. Je ne sais pas lire, je ne sais pas écrire, je ne sais pas parler, mais je peux écouter. Et j’aime tant venir participer à l’école de théologie. Je ne dis rien, mais j’écoute tout et, quand je rentre à la maison, je partage avec ma famille, avec les voisins. »

La femme parlait avec beaucoup d’enthousiasme et n’arrêtait pas de parler, de dire sa joie d’écouter la Parole de Dieu. Le père, pour nous aider à prendre conscience de ce qui se passait, a dit à cette femme, en plaisantant :

–     « Madame, vous êtes une menteuse ! »

–     « Pourquoi, père ? »

–     « Parce que vous dites que vous ne savez pas parler et vous n’arrêtez pas de parler… »

Tout le monde a ri, et elle aussi. Cela nous a fait penser aux moments où les Actes des Apôtres disent que les apôtres parlaient en langues après avoir reçu l’Esprit Saint.

Maintenant, dans mon Groupe Biblique, j’ai vu la différence, fruit du travail de l’école de théologie biblique, parce que, alors qu’il n’y avait qu’une bible, maintenant il y a 9 bibles dans le groupe. Nous avons coupé les conversations parallèles en provoquant chacun à dire la « Parole de Vie », et en la commentant si possible, et en rythmant avec un refrain toutes les 3 interventions pour rester dans un climat de prière et non pas de discussion. Nous lisons l’Evangile 3 fois de suite pour que les personnes qui ne savent pas lire puissent enregistrer les phrases.

Mais je sens une difficulté : si tous acceptent la visite du Groupe Biblique chez eux, 3 familles ne participent pas quand le groupe ne se réunit pas chez eux. C’est encore plus vrai dans cette période de cueillette du café.

Récemment, deux jeunes qui cohabitent, qui sont baptisés, mais qui n’ont jamais été au catéchisme et ne participaient ni du Groupe Biblique, ni de la communauté, ont demandé le baptême pour leur enfant. Avant, on leur aurait dit que c’était impossible, on aurait obligé à ce qu’ils viennent. Là, nous avons été les visiter ; nous avons demandé au prêtre de venir aussi les visiter. Nous avons écouté leur histoire, une blessure aussi dans des relations avec des voisins. Nous avons dit pourquoi c’était important de participer et de ne pas seulement baptiser. Nous avons dit comment cela nous aidait, mais nous n’avons pas fait de cette participation une condition absolue. Nous nous sommes engagés à accompagner cette famille même s’ils ne venaient pas. En fait, pour le moment, ils se sont mis à participer du Groupe Biblique, des célébrations et des messes. Il nous revient de garder le soucis de les aider.

Márcia

4. Communauté São Sebastião do Cêrro, groupe Biblique du Divin Esprit Saint.

Notre communauté fait 2 km sur 2 km. Il y a 41 familles qui vivent là, dont 2 familles évangéliques.

Notre Groupe Biblique est privilégié parce qu’il a Zé Faria en son sein qui a toujours cherché à partager les bonnes informations sur la vie sociale en lien avec la religion. En 2000, Zé a été appelé à coordonner les Groupes Bibliques de la communauté. En effet, il n’y avait pas de responsable général et les Groupes Bibliques n’allaient pas bien. Ça a été un défi : il y avait trois Groupes Bibliques, beaucoup de personnes dans chaque, et, de temps à autres, surgissaient des sujets polémiques qui ont fait s’éloigner des familles, principalement des sujets politiques.

Zé a convoqué une réunion de toutes les familles de la communauté à l’Eglise, et, profitant de la revue des Groupes Bibliques qui proposait de méditer les Actes des Apôtres et nous faisait réfléchir sur comment avaient surgi les premières communautés chrétiennes[2], il a fait une proposition : non pas diviser, mais multiplier, faire passer de 3 à 6 Groupes Bibliques. Au long du travail, il a découvert qu’un autre Groupe Biblique se réunissait dans un lieu éloigné de tout, à « Haute Cascade Joyeuse ». Il a été surpris. Nous avons aussi alerté pour qu’on ne parle pas de politique dans les groupes.

Nous avons décidé que tous les groupes se réuniraient le même jour, tous les mercredis, et sans jamais changer la date, pour donner plus de force à notre prière. Ce qui nous a donné beaucoup de force, ça a été la visite de Dom Luiz, l’évêque de l’époque, dans notre communauté.

Nous avons beaucoup travaillé sur le denier de l’Eglise et nous avons tiré au sort chaque mois une famille pour lui offrir la Bible. Même Neli qui ne sait pas lire vient avec la bible. Son fils lui dit qu’elle est comme un aveugle qui se promène avec une lampe. Mais elle répond qu’elle apporte la bible pour obliger d’autres à l’ouvrir et à lire pour elle.

Chaque semaine, Zé a visité un à un tous les Groupes Bibliques, apportant son appui, aidant à réfléchir. En effet, certains avaient des difficultés. Il allait avec d’autres personnes responsables de pastorales (denier, pastorale de l’enfant[3], etc. pour présenter le travail de ces pastorales. Cela a été une expérience forte et il a fini par former une « équipe missionnaire » de six personnes pour visiter certaines familles qui ne venaient pas aux Groupes Bibliques lors du mois d’octobre, « mois de la mission » au Brésil, après le mois de septembre, qui est le « mois de la Bible », et le mois d’août qui est « le mois des vocations ». Aujourd’hui, ces familles participent.

Dans la même période, Zé et d’autres personnes, ont fondé une Association de Producteurs Ruraux du Cêrro qui vient appuyer toutes les activités de la communauté : folklore, artisanat, élevage de vaches laitières, café et agriculture. L’association a intégré le folklore fondé par mon arrière-grand-père et qui consiste à aller, de temps en temps, dans d’autres villes ou villages, chanter et danser et présenter l’histoire de la naissance de Jésus. L’association a fait venir des personnes qui ont formé les femmes de la communauté à l’artisanat. En dehors des périodes de cueillette du café, cela permet aux femmes d’apporter de l’argent au foyer. Nous avons construit un local pour une citerne réfrigérée pour le lait. Nous nous formons pour améliorer la qualité de la production et aussi à protéger la nature, les sources, à prévenir l’érosion et la déforestation. Pour cela, l’association fait venir des spécialistes qui donnent des cours. Aujourd’hui, Zé est un producteur modèle de café biologique et avec cueillette sélective[4]. Il a été invité à venir aider le Conseil Pastoral Paroissial pour aider à réfléchir sur ce sujet.

Mais les difficultés arrivent aussi. Les maisons sont éloignées les unes des autres, et, plusieurs fois, les gens se sont lassés et le groupe biblique est resté sans se rencontrer. Après la neuvaine de Noël de 2008, Gislaine qui animait le groupe s’est mariée. Le groupe a arrêté de se réunir. Il y avait le désir de recommencer à se réunir, mais personne ne se sentait disponible pour coordonner et animer le groupe.

Mais l’Esprit Saint a touché le cœur de Maria do Carmo qui s’est proposée pour animer et a réuni le groupe. C’était en mai 2009. A la messe suivante, Maria do Carmo est arrivée angoissée à la messe et a demandé au prêtre :

–     « Père, je ne sais pas si c’est un péché, mais j’ai décidé d’animer le Groupe Biblique alors que je ne sais ni lire ni écrire. Est-ce un péché ? »

La réponse a été :

–     « Ce n’est pas un péché, c’est le Règne de Dieu qui vient ! »

Dans sa famille, c’était la seule à participer à la vie de la communauté. Elle a réussi à convaincre un de ses fils de venir. Aujourd’hui, Arnaldo est coordinateur général des Groupes Bibliques et ministre de la Parole.

Cela nous a beaucoup touché de voir qu’une personne qui ne savait ni lire, ni écrire, nous provoquait à faire de nouveau Groupe Biblique.

Le groupe se réunit de nouveau. Il a reçu une nouvelle famille qui vient d’arriver. Avant d’arriver ici, ils ne participaient pas à la vie de l’Eglise. Aujourd’hui, ils participent et l’enfant de 9 ans aide à l’animation du Groupe Biblique et participe activement à la catéchèse.

Andréia.

5. Communauté Sainte Isabelle

Notre communauté a été très détruite par les divisions entre nous et par les pressions de l’Assemblée de Dieu. Nous sommes une petite communauté avec un seul groupe biblique. Nous n’avons pas beaucoup de formation et la plupart d’entre nous ont des difficultés pour lire et écrire.

Nous ressemblons à la Communauté de Corinthe telle que Paul la décrit dans une lettre dont nous avons lu un extrait quand nous avons lu les Actes des Apôtres parlant de la fondation de l’Eglise de Corinthe par Paul :

“Considérez, frères, qui vous êtes, vous qui avez reçu l’appel de Dieu : il n’y a parmi vous ni beaucoup de sages aux yeux des hommes, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de gens de bonne famille. Mais ce qui est folie dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre les sages ; ce qui est faible dans le monde, Dieu l’a choisi pour confondre ce qui est fort ; ce qui dans le monde est vil et méprisé, ce qui n’est pas, Dieu l’a choisi pour réduire à rien ce qui est,” (1 Corinthiens 1,26-28)

Un événement important a été l’arrivée du Père Juarez et du Père Bruno qui ont été visiter les familles. Ensuite, il y a eu le Mois Pradosien, avec la présence de 8 prêtres pendant un mois. Tous les soirs, nous participions à la messe avec eux. Après la lecture de l’Evangile, c’était nous qui partagions en premier la « Parole de Vie », la phrase qui nous avait plus touché, avant que les prêtres ne prennent la parole. Cela a beaucoup dynamisé la communauté et a marqué les prêtres qui sont repartis très impressionnés pour leurs paroisses. Un venait de l’Amazonie, 4 autres de la Bahia, région de Salvador, un autre était de Florianópolis et deux étaient de notre diocèse.

Lors de l’assemblée de la communauté qui a eu lieu pendant le mois pradosien, quelqu’un a indiqué Lani pour être ministre de l’eucharistie. Jusque là, notre communauté n’avait pas de ministres, parce que nous étions sans formation. Le Père Bruno a insisté pour que des personnes acceptent d’être ministres de l’eucharistie, de la parole. Lani a répondu qu’elle ne pouvait pas, qu’elle n’était pas mariée. Une autre personne lui a dit : « Mais tu peux recevoir le sacrement du mariage ». Elle a interpelé son mari qui était à l’autre bout de la chapelle pour lui demander si il acceptait de se marier. Il a répondu que oui. Cela a provoqué un rire général, mais pas de moquerie, de joie partagée.

Le samedi 1er décembre, il y a eu 2 mariages de personnes qui cohabitaient et ne pouvaient pas se marier parce que, jusque là, il fallait payer. Il y a eu 13 premières communions d’adolescents et adultes.

Sandra a alerté le prêtre sur les familles de « 3 états », à 5 kilomètres de là, à la frontière des trois états de l’Esprit Saint, de Rio de Janeiro et du Minas Gerais. Il venait de nouveau d’y avoir un mort par balle en lien avec des problèmes de drogue et d’alcool. Le prêtre de la paroisse voisine avait abandonné cette communauté depuis 2 ans et demie.

Le dimanche 11 mars 2007, tous les jeunes de la communauté Sainte Isabelle ont été avec Sandra et le prêtre et la sœur, visiter toutes les familles et nous avons aidé à fonder une « quase communauté ». Ils ne sont pas assez nombreux pour avoir un conseil avec toutes les fonctions habituelles dans une communauté.

Le samedi 28 et dimanche 29 avril 2007, 55 jeunes de toute la paroisse sont venus passer deux jours dans notre communauté et dans la communauté voisine São Jose Bambu pour faire une mission. Ils pensaient visiter aussi les maisons de Trois Etats, mais la piste était impraticable à cause de la pluie.

Le 9 octobre 2008, Sandra, notre responsable, a déménagé pour la communauté voisine. Nous avons élu Lani comme responsable. Elle a alerté le Prêtre parce qu’une famille venait de venir habiter une maison près de la nouvelle usine hydroélectrique. Ils arrivaient avec 4 enfants entre 9 et un an dans une maison totalement isolée, sans voisin. Leurs derniers enfants n’étaient pas baptisés car ils vivaient déjà dans une autre maison éloignée de tout. Les parents n’étaient pas mariés mais avaient une grande foi. La fille de 9 ans ne pouvait pas aller au catéchisme et il n’y avait pas de voisin pour fonder un Groupe Biblique. Ils n’avaient pas de voiture ni de moto, ni de cheval et devaient faire 13 km à pied pour arriver à Dores, 5 km pour venir à notre chapelle.

Nous avons décidé d’aller les visiter de temps en temps avec notre Groupe Biblique et, quand il y a une messe, le prêtre va les chercher en voiture. La piste est tellement défoncée que la voiture a beaucoup de mal à passer. Ils ont l’habitude de prier en famille. Maintenant, la fille de 9 ans lit un passage d’Evangile en famille et elle participe de l’école de théologie biblique sur les Actes des Apôtres avec nous, partageant sa « Parole de Vie ». Le lundi 18 mai, nous avons célébré le mariage des parents, Zezinho et Antônia, ainsi que la première communion de Natália, et le baptême de Raissa et Raniel. Le frère de Zezinho est venu participer à cette messe de mariage. A la fin de la messe, il a demandé à recevoir le baptême et à pouvoir se marier à l’Eglise et baptiser son enfant. Sa belle-sœur a aussi demandé à faire la communion. Ils vont recevoir ces sacrements dans la communauté « Senhor Bom Jesus » et ils ont commencé à participer au Groupe Biblique de leur communauté. Après ce nouveau mariage et baptême, une autre sœur de Antônia a demandé à recevoir le baptême et les autres sacrements.

Nous allons porter la communion aussi souvent que nous pouvons à une femme qui est paralysée suite à un accident vasculaire cérébral. Elle habite à 7 km et nous y allons à pieds.

En lisant les Actes des Apôtres, nous avons fait le lien entre le rêve de Paul qui voit un Macedonien qui l’appelle au secours et la préoccupation de Sandra pour aller aider les habitants de Trois Etats, celle de Lani, pour aller voir cette famille isolée. Comme Paul, après cette vision, « nous avons cherché immédiatement à partir pour Trois Etats et pour cette famille ; en effet, nous étions convaincus que Dieu lui-même venait de nous appeler pour y annoncer la Bonne Nouvelle » (Ac 16,9-10).

6. Communauté São José Bambu

Jusqu’en 1992, il n’y avait pas de groupe biblique dans notre communauté. Ils ont démarré quand Vera Lúcia est arrivée de Guaçui, où ils existaient. Au début, nous avons commencé à nous rencontrer tous les mois, puis tous les quinze jours, et, maintenant, toutes les semaines. Au début, personne ne faisait rien, personne ne parlait. Il n’y avait que Teresa e Vera Lúcia qui parlaient.

En 2001, nous avons divisé, plutôt, multiplié notre groupe biblique. Avec l’insistance de la paroisse sur les groupes bibliques, il y a un an et demi, nous avons créé un troisième groupe.

En 2009, Sandra qui était responsable de la communauté Sainte Isabelle est venue habiter dans notre communauté et a fondé un quatrième groupe dans un lieu où personne ne participait. Elle n’est pas restée longtemps dans notre communauté, mais le Groupe Biblique qu’elle a fondé continue à se réunir, avec une bonne participation. Maintenant, c’est Aparecida qui anime. Elle s’était éloignée d’une vie en Eglise, et c’est l’invitation de Sandra qui l’a aidée à revenir.

C’est seulement ces trois dernières années que les gens ont commencé à comprendre ce qu’était un « Groupe Biblique ». La transformation avec l’appel à partager la « Parole de Vie » qui a été lancée début 2009 a beaucoup aidé. Maintenant, tout le monde accepte de lire, de partager.

Dans notre communauté, c’était très difficile d’obtenir que quelqu’un accepte une responsabilité. A l’intérieur du Groupe Biblique, Vera Lucia questionnait, et finissait par indiquer quelqu’un du doigt pour convaincre la personne d’accepter une charge. C’est ainsi que Jeruza a accepté d’être ministre de l’Eucharistie, elle qui est bien timide et qui manque de confiance en elle. Maintenant, elle a accepté d’être responsable de la communauté. Il faut persévérer.

Dans le Groupe Biblique de Thérèse, il y a une difficulté : les familles participent très bien au Groupe Biblique, mais elles ne viennent ni aux célébrations, ni aux messes. Il nous faut encore travailler.

Dans le Groupe Biblique de Jeruza, nous sommes 8 familles. Nous avons réussi à aider une voisine à participer de nouveau du Groupe Biblique. De temps en temps, elle vient à l’église, mais c’est difficile. Nous avons aidé José Eduardo e Jacqueline à recevoir le sacrement du mariage. Maintenant, ils viennent de baptiser leur fille.

En 2007, avec la nouvelle approche pour proposer les sacrements en accueillant la foi des gens avant de regarder toutes les « impossibilités », nous avons célébré 5 mariages de personnes qui cohabitaient, et dix adultes ont fait la première communion et la confirmation.

Deux jeunes ont accepté, l’une d’être catéchiste, l’autre d’accompagner l’Enfance Missionnaire. Les enfants de la communauté ont participé à la première « Foire Biblique » de Dores et ont beaucoup aimé.

[1]      Famille pauvre d’origine africaine. Si l’esclavage a disparu, nombre de ses familles se sentent inférieures ou sont maintenues dans une situation proche de l’esclavage ou carrément d’esclavage. Sur la paroisse, je viens de découvrir que 3 familles sont en situation d’esclavage de fait, non déclarées, avec un salaire de misère, et des horaires impressionnants. Quelqu’un est venu me demander conseil et devrait alerter la justice. Quand elles osent venir à l’église, elles restent au fond. Il y a d’autres familles « afroaméricaines » très bien intégrées dans la société. Certaines Eglises évangéliques s’appuient fortement sur cette situation, comme l’Eglise « Assemblée de Dieu » qui se présente comme « l’Eglise des pauvres » par opposition à « l’Eglise catholique » qu’ils présentent comme l’Eglise des riches.

[2]      Cela m’a permis de voir qu’un travail à partir des Actes des Apôtres avait déjà eu lieu 9 ans auparavant.

[3]      Prévention de la mortalité infantile.

[4]      Cela consiste à ne pas cueillir les grains d’un pied de café en une seule fois, cueillant indifféremment les grains mûrs et ceux qui sont encore verts, mais à passer 3 fois sur le même pied en ne cueillant que les grains qui sont mûrs. Cela demande beaucoup plus de travail, mais permet un café de qualité.

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