Repères pour annoncer la parole de Dieu à partir d’Actes 13
- Certains ont une place particulière dans l’annonce de la parole, mais ce qui est dit d’eux est à entendre de tout baptisé, de tout confirmé, de tout consacré.
- Détachez pour moi Barnabé et Paul… (Ac 13,2)
- Qu’est-ce qui m’attache et me rend moins disponible pour la mission ?
- Ce peuvent être des biens, des personnes, mon esprit (préjugés, idéologies, incapacité à rejoindre ce que fait Dieu), mon affectivité (mon énergie est prise ailleurs, ou centrée sur moi), mon manque de foi (de travail pour être à Jésus Christ, le connaître, faire avec son Esprit)
- …Paul et Barnabé pour l’œuvre à laquelle je les ai appelés… et imposition des mains
- apôtre par appel personnel et ecclésial
- l’importance de notre baptême, confirmation, consécration, ordination
- « l’œuvre » (toute une Etude d’Evangile possible et chez Antoine Chevrier)
- faire l’Oeuvre de Dieu… pas de multiples tâches… faire connaître le Christ
- conscience que c’est un autre qui agit et qu’il faut rejoindre
- au bout d’une journée bien remplie, j’ai fait plein de choses, plein d’activités, mais ai-je fait l’Oeuvre de Dieu ? Au bout d’une journée où, de par ma situation, je n’ai, aux yeux des hommes rien fait, ai-je fait l’Oeuvre de Dieu ?
« Si on ne met pas d’ordre dans son travail, on ne fait rien ou, si l’on travaille, on fait peu d’ouvrage parce que le travail n’est pas suivi. Il y en a qui arrivent à la fin de leur journée, de leur semaine, de leur année, et de leur vie et qui n’ont rien fait parce qu’ils n’ont pas fait un travail suivi ; ils ont commencé beaucoup de choses et n’ont rien terminé, beaucoup d’entreprises et rien achevé : travail infructueux. Il faut que le travail soit constant, persévérant et régulier chaque jour, chaque semaine et alors on arrive à faire quelque chose, à avoir quelque chose de fini. Autrement, rien. Et combien, malheureusement, tombent dans ce défaut d’irrégularité et d’inconstance dans leur travail ; on dirait, à les voir, qu’ils travaillent beaucoup ; ils s’agitent, ils vont, ils viennent, ils ont parlé beaucoup, ils se sont beaucoup remués pour ne rien faire et n’aboutir à rien. C’est là un grand malheur. Le curé d’Ars, en parlant de ces gens-là, et de lui-même par humilité : Beaucoup de travail et peu d’ouvrage. » (V.D. p. 192)
- Envoyés en mission par le Saint Esprit (13,2)… Paul rempli de l’Esprit-Saint (13,9)
- Pas seulement au point de départ, tout du long
- Intérêt d’une Etude d’Evangile : « C’est quoi faire avec l’Esprit de Dieu » ? (sachant qu’il n’y a pas de truc infaillible, mais quand même, des repères qui peuvent nous aider à nous ajuster) (Cf. Aussi chez Antoine Chevrier : « un ministère spirituel. Cf. P.P.F. n°79 avril 2003)
- La place du jeûne (un certain renoncement aux biens, au bruit, à l’agitation est nécessaire pour être en état de vivre la mission), la place de la prière
- Se laisser guider par les évènements, les personnes rencontrées et savoir aussi s’opposer
- Sergius Paulus qui les invite et manifeste le désir d’entendre la Parole de Dieu
- Bar-Jesus alias Elymas, qui s’oppose et qu’ils réduisent à la cécité
- Sont en perpétuel mouvement
- Ici, il s’agit d’un mouvement d’une ville à l’autre
- Ailleurs, ce sera pour nous une invitation à ne pas s’installer dans un petit cercle mais à se laisser entraîner plus loin
- S’adresse à ceux qui craignent Dieu (13,16), rejoignent une préparation de Dieu dans le cœur de leurs auditeurs…
- Cela correspond à l’époque à des catégories de personnes : les juifs, les craignant Dieu, les païens… j’y vois un appel à ne pas regarder l’autre comme un terrain vierge, mais à rejoindre ce que Dieu a déjà semé en l’autre, la crainte, le respect, le questionnement déjà présent en lui
- Annoncer la parole de Dieu :
- A Antioche : « Si vous avez quelque parole d’encouragement à dire au peuple, parlez » (Ac 13,15)
- « Hommes d’Israël et vous tous qui craignez Dieu, ECOUTEZ… » (Ac 13,16) Annoncer, c’est ouvrir à une écoute
- Pour annoncer la Bonne Nouvelle, toute une relecture de l’Ancien Testament, du projet de Dieu. (Ac 13,17-41) Cela dit tout le travail de Paul pour être pétri de la parole de Dieu dans la Bible.
- Pour comprendre qui est Jésus (qui es-tu Seigneur ?), Paul a fait tout un travail de relecture
- Tout le travail d’Etude d’Evangile pour être pétri de la connaissance de Dieu et pouvoir l’annoncer
- Tout est centré sur l’annonce du Christ mort et ressuscité, fils de Dieu révélant le Père et l’appel à rester attaché à la grâce de Dieu (13,26-39) et par lequel le pardon et la justification sont donnés à tout homme qui croit
- Pas d’annonce de la Parole de Dieu sans connaître ce double phénomène
- La force de la Parole de Dieu, c’est elle qui se répand (et pas nous qui convainquons) et gagne les cœurs 13,49, notre responsabilité est de permettre à l’autre de s’ouvrir à Dieu qui lui parle, pas de se situer comme vis-à-vis de l’autre… à nous la charge d’écouter ce que Dieu nous dit dans ce que l’autre va nous révéler de ce qu’il a entendu pour le rejoindre là (cf. L’Eunuque sur son char que Philippe rejoint Ac 8,26.
- Les oppositions contre la Parole de Dieu qui sont subies par celui qui l’annonce, ne sont pas un accident mais le chemin obligé de l’apôtre, le lieu même pour renvoyer au Christ
- Devant l’opposition
- Les apôtres ne se laissent pas gagner par la haine, le ressentiment… ils secouent la poussière de leurs pieds
- Ils vont ailleurs…
- Ils restent remplis de joie et d’Esprit Saint (13,52)
- Ailleurs, les persécutions sont vécues comme une occasion privilégiée de rendre témoignage et non pas de se décourager (Lc 21,13)
- Ils ont une conscience étonnante que la Bonne Nouvelle est pour tous les hommes jusqu’aux extrémités de la terre (13,47), les extrémités de la terre n’étant pas forcément géographiques… ce n’est pas toujours ceux qu’on attend qui vont répondre… (cf. Paul lui-même)
Repères pour annoncer la parole de Dieu à partir d’Actes 14
- Annoncer la parole de Dieu en allant auprès des Juifs et des païens (Ac 14,1), en rencontrant dans le même temps adhésion et opposition, persécution même. (Ac 14,1-2.4-5)
- A certains endroits, savoir durer malgré l’opposition en fondant son assurance sur le Seigneur, sur son action qui confirme la parole de sa grâce en leur donnant d’opérer de leurs mains des signes et des prodiges (Ac 4,3) A d’autres endroits, en cas de persécution, savoir s’éloigner et transformer un obstacle rencontré en occasion d’annoncer ailleurs (Ac 14,6-7) Malgré les persécutions très fortes jusqu’à être lapidé à mort, comme à Lystres, la parole de Dieu n’est pas arrêtée. Etre apôtre, c’est communier parfois physiquement à la mort résurrection du Christ dans sa propre chair. (Ac 14,19-20) C’est avertir les disciples de ces persécutions et engager à persévérer dans la foi. (Ac 14,22)
- Vivre la mission, c’est être envoyé pour annoncer la Bonne Nouvelle et guérir, et sauver en s’appuyant sur la foi des personnes rencontrées. (Ac 14,8-10)
- Une Eglise qui ne se contente pas de parler, mais qui pose des signes de « guérison », de « salut »
- Une Eglise qui se laisse toucher par les plus pauvres et combat l’exclusion, qui ne se contente pas de poser des signes, qui témoigne du salut dans le nom du Christ
- « Amis, que faites-vous là ? Nous aussi, nous sommes des hommes soumis au même sort que vous, des hommes qui vous annoncent d’abandonner toutes ces vaines idoles pour vous tourner ver le Dieu vivant qui a fait le ciel et la terre… » (Ac 14,15)
- Etre apôtre et ne pas oublier que nous ne sommes que des hommes, des hommes aussi pécheurs.
- Appeler à abandonner les vaines idoles, à se tourner vers le vivant, prendre ce chemin pour soi-même.
- Annoncer le Christ à partir de la culture des personnes rencontrées, annoncer le Dieu Créateur. Dans les autres chapitres (13 et 17), il est clair qu’il ne s’agit pas seulement d’annoncer le Dieu Créateur, mais le Dieu qui se révèle en Jésus-Christ mort et ressuscité pour notre salut. (Ac 14,15-17) Là, le climat de persécution, l’impossibilité de communiquer la foi, explique peut-être ce silence sur l’annonce du Christ mort et ressuscité.
- « Ils retournèrent à Lystres, Iconium et Antioche. Ils affermissaient le cœur des disciples, les encourageant à persévérer dans la foi, car, disaient-ils, il nous faut passer par bien des tribulations pour entrer dans le royaume de Dieu. Ils leurs désignaient des anciens dans chaque Eglise, et, après avoir fait des prières accompagnées de jeûne, ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient mis leur foi. » (Ac 14,21-23)
- Tout le travail pour affermir la foi des disciples, former des « anciens ». Tout le travail à faire dans les E.A.P., C.P.S., et autres lieux où l’on forme des responsables, trop souvent perçu comme de la « réunionite », une « boutique à faire tourner »
- L’importance d’affermir en avertissant du chemin par la croix.
- La place de la prière, du jeûne, des célébrations pour être envoyés.
- « A leur arrivée, ils réunirent l’Eglise et se mirent à rapporter tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux païens la porte de la foi. Ils demeurèrent ensuite assez longtemps avec les disciples. » (Ac 14,27)
- Tout le travail de relecture en Eglise de ce que Dieu a fait. Pas de ministère sans des lieux pour relire ce que Dieu a fait et pas seulement organiser.
- La conscience forte que c’est Dieu qui agit, qui ouvre aux hommes la porte de la foi.
- Le temps pour demeurer avec les autres disciples. Ils ne sont pas toujours à courir.
- Un élément en filigrane : tous les temps de marche comme autant de temps de silence, de méditation de la parole de Dieu, des événements. Le temps de rédaction des Actes des Apôtres, du faire mémoire. Faire étude d’Evangile, faire cahier de vie, un aspect essentiel du travail d’un apôtre qui veut rejoindre ce que Dieu fait.
Repères pour annoncer la parole de Dieu à partir d’Actes 16
- Paul ne se contente pas d’annoncer seul. Il appelle et forme d’autres apôtres comme Timothée. Lui qui est contre la circoncision et qui vient d’être confirmé dans ce sens par l’assemblée de Jérusalem n’a pas peur de se trouver en contradiction avec ses principes pour favoriser la bonne réception de Timothée et de le faire circoncire. (Ac 16,3)
- Tout un travail de visites des communautés déjà fondées pour les affermir, leur transmettre les décisions prises à Jérusalem, les appeler à les respecter, travailler à leur croissance en nombre et dans la foi. (Ac 16,4-5) On retrouve ce souci de former des communautés et d’encourager les chrétiens à Philippe avec Lydie. (Ac 16,40)
- Une conscience très forte d’avoir à se laisser guider par l’Esprit-Saint, par Dieu à l’œuvre aujourd’hui, d’avoir aussi à prendre des initiatives :
- Le Saint Esprit qui empêche d’aller en Asie (Ephèse), en Bithynie (côte de la Mer Noire) et les amène à aller à Troas. On ne voit pas bien ce qui les guide, si ce n’est que des événements non mentionnés de manière claire, mais relus comme produits par l’Esprit-Saint, les empêche d’aller là où ils avaient pensé aller.
- Une vision, un songe, qui amène à aller en Macédoine et est perçu comme appel de Dieu à annoncer la Bonne Nouvelle, et auquel Paul répond sans délai. (Ac 16,9-10) : « « Passe en Macédoine, viens à notre secours ! » 10A la suite de cette vision de Paul, nous avons immédiatement cherché à partir pour la Macédoine, car nous étions convaincus que Dieu venait de nous appeler à y annoncer la Bonne Nouvelle. »
- Se laissent toucher par la rencontre de Lydie, par sa foi : « Elle adorait déjà Dieu. Elle était tout oreilles ; car le Seigneur avait ouvert son coeur pour la rendre attentive aux paroles de Paul. »
- Accepter, à son invitation, de demeurer chez Lydie : « « Puisque vous estimez que je crois au Seigneur, venez loger chez moi. » Et elle nous a forcés d’accepter. » (Ac 16,15)
- Des événements extérieurs extraordinaires comme un tremblement de terre sont signes de l’action de l’Esprit-Saint. Ne pas croire trop vite que ces événements sont réservés au passé. Quand je relis certains événements, moi qui suis très rationaliste, il m’est arrivé plus d’une fois d’être étonné, sans vouloir centrer une annonce là-dessus. Quoiqu’il en soit, d’autres ont fait l’expérience de se retrouver enchaînés, enfermés, et finalement libérés de manière étonnante. Je pense par exemple à tel jeune en difficultés sérieuses et remis en selle par des jocistes l’ayant invité à un camp.
- Profiter de l’arrestation pour annoncer la parole de Dieu, par les chants, par la parole avec le geôlier. (Ac 16,25-34)
- Ils ont beau avoir la conviction que Dieu les guide, il ne les dispense pas de chercher, de tâtonner, de prendre des initiatives :
- Penser aller vers Ephèse, puis vers la Mer Noire, pour finalement aller vers Troas
- Décider de passer en Macédoine, en monde Grec, Païen, d’aller vers la ville principale du district, tenter sa chance, le jour du sabbat, vers la rivière, où ils pensaient que devait se trouver le lieu de la prière, se mettre à parler avec les gens.
- Il lui arrive même de se montrer étonnamment « humain », revendiquant son titre de citoyen romain pour obtenir des excuses… (Ac 16,37)
- Certaines initiatives sont parfois prises sous le coup de l’exaspération et ne semblent pas évangéliques, comme de rejeter cette jeune servante, qui, pourtant, semblait parler de manière juste : « Ces hommes sont les serviteurs du Dieu Très-Haut ; ils vous annoncent la voie du salut. » (Ac 16,16-18) Peut-être y a-t-il une marque du refus par Paul des gens un peu illuminés, comme on en trouve des traces dans les réserves sur le « parler en langue » dans 1 Co 13,1 et 1 Co 14. Ce qui va encore dans le sens de cette interprétation, c’est qu’il est question de chasser un esprit, quelque chose qui possédait cette femme et l’empêchait d’être elle-même. On retrouve cet envoi du Christ à tenir ensemble l’annonce de la Bonne Nouvelle, les guérisons, la libération des esprits mauvais.
- Annoncer la parole de Dieu, c’est risquer d’être confronté à des intérêts même financiers comme ici avec les propriétaires de cette jeune femme, ou avec Démétrius le marchand de statuettes d’Ephèse.
- Même les persécutions, les arrestations sont occasions d’annoncer la parole de Dieu
- Il ne se contente pas de parler, de convaincre, il ouvre à l’action de Dieu dans les sacrements, là, dans le baptême, lui qui se vante, ailleurs, d’avoir peu baptisé et d’avoir été envoyé non pas pour baptiser, mais pour « annoncer l’Evangile, et sans recourir à la sagesse du discours, pour ne pas réduire à néant la croix du Christ. » (1 Co 1,17)
Repères pour annoncer la parole de Dieu à partir d’Actes 17
- Comme il en avait l’habitude…
- Une pratique dans la durée
- Une certaine manière de s’y prendre avant de se laisser conduire par les évènements, les rencontres, ce qu’a fait l’Esprit Saint
- Toute la force par exemple de la tradition de mouvements apostoliques, à condition que cela reste des moyens mis à leur juste place et pour rejoindre ce que fait l’Esprit…
- Paul avait l’âme bouleversée de voir cette ville pleine d’idoles…
- Où en suis-je de ce bouleversement devant mes frères qui ne connaissent pas le Christ
- Antoine Chevrier : « C’est en méditant la nuit de Noël sur la pauvreté de notre Seigneur et de son abaissement parmi les hommes que j’ai résolu de tout quitter et de vivre le plus pauvrement possible… C’est le mystère de l’Incarnation qui m’a converti… Je me disais : le Fils de Dieu est descendu sur la terre pour sauver les hommes et convertir les pécheurs. Et cependant, que voyons-nous ? Que de pécheurs il y a dans le monde ! Les hommes continuent à se damner. Alors, je me suis décidé à suivre notre Seigneur Jésus-Christ de plus près, pour me rendre plus capable de travailler efficacement au salut des âmes. Et mon désir est que vous-mêmes, vous suiviez aussi notre Seigneur Jésus-Christ de près.[1]Que voyons-nous… les hommes continuent à se damner… »
- A quelles pauvretés sommes-nous sensibles ? « Seulement » la pauvreté matérielle… C’est indispensable d’y être sensible. Comment peux-tu dire que tu as la foi toi qui reste insensible à la faim de ton frère ? (d’après Jc 2,14-17)… Oui, mais ce n’est pas suffisant. Quelle conscience avons-nous de la blessure que représente de ne pas connaître le Christ, de ne pas se savoir aimé de lui, appelé à devenir son serviteur, son frère, son ami, son envoyé, sa demeure ?
- Au moment de l’interreligieux, de la sécularisation, comment, tout en restant dans l’ouverture aux autres qui ne croient pas, qui croient autrement, dans l’accueil de ce que l’Esprit-Saint fait chez eux, recevoir cette passion des premiers apôtres à faire connaître le Christ ? Est-ce pour nous réellement « le chemin, la vérité et la vie » ? La connaissance du Christ est-elle vraiment vitale pour nous, source de joie, vie, paix, bonheur, pour reprendre les mots de la prière d’Antoine Chevrier, au point d’être tout tendu pour permettre à tous les hommes cette connaissance de la personne du Christ ?
- aussi Antoine Chevrier quittant la Cité pour le Prado
- Charles de Foucauld et sa préoccupation d’élaborer un catéchisme pour les Touaregs
- Etre bouleversé, n’est pas être découragé, inquiet, aigri… Etre bouleversé, c’est aimer, le Christ et les hommes qui ne le connaissent pas, le monde, et engager toutes ses forces pour révéler cet amour.
- Etre bouleversé et articuler de manière juste l’engagement total de l’apôtre pour faire connaître le Christ, la conscience que c’est Dieu qui agit, le respect du chemin de l’autre ?
- Comment être bouleversé à la suite du Christ, de Paul, d’Antoine Chevrier, de ce manque, sans creuser notre soif de la rencontre… Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche dès l’aube…
- Tout est centré sur l’annonce du Christ mort et ressuscité en rejoignant l’auditeur sur son chemin :
- en s’appuyant sur l’Ecriture pour les Juifs : « A partir des Ecritures, il expliquait et établissait que le Messie devait souffrir, ressusciter des morts, et, disait-il, le Messie, c’est ce Jésus que je vous annonce » (17,2-3)
- en partant de la philosophie des grecs à Athènes mais en appelant à aller jusqu’au Christ
- L’impossibilité de présenter la résurrection au bout du raisonnement…
- l’énormité de l’annonce…
- Ce qui m’étonne, ce n’est pas qu’il y ait si peu de croyant, mais c’est de l’être
- Quel chemin à partir de la raison ?
- Appel à une Etude d’Evangile : que peut-on dire du Ressuscité à partir des récits de résurrection ? Comment ne pas réduire les récits de résurrection à une reconstruction théologique ?
- L’appel à contempler le Christ à partir de ce qui est déjà semé
- Tout le travail de Paul pour recevoir avant d’annoncer, partir de ce que d’autres ont déjà perçu, laisser son propre regard être élargi. Il n’est pas seulement celui qui sait et qui déverse un savoir, il est celui qui reçoit et qui, dans la lumière de Damas et de la Tradition reçue, tourne vers le Christ à rencontrer personnellement.
- Tout le travail de Paul pour connaître l’Ancien Testament et les poètes grecs, la culture de son temps. Tout le temps d’étude à Tarse, haut lieu de culture stoïcienne, tout le temps d’étude aux pieds de Gamaliel à Jérusalem.
- Chez les Juifs, tout le récit de l’Ancien Testament qui éclaire le visage de Jésus sans pouvoir gommer la radicale nouveauté
- Ex : « J’ai trouvé David, fils de Jessé, un homme selon mon cœur… » « Jésus, fils de David, nouveau David, homme selon le cœur du Père… »
- Chez les grecs
- « Au Dieu inconnu… appel à regarder en Jésus celui qui est le Dieu, mais aussi à garder cette part d’inconnu… Qui es-tu Seigneur ? Toi le Tout Autre… « Mystère » toujours à découvrir
- Epimide (et Platon) : « En lui, nous avons la vie, le mouvement et l’être… »
- Le Dieu qui a créé l’univers et tout ce qui s’y trouve, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre… la beauté de la philosophie stoïcienne
- Pas fait par des mains humaines, pas produit de sa raison… Ouvre à une altérité, à se recevoir de… C’est un problème actuel : il n’y a pas que les grecs qui se font des idoles, pas que les païens… nous sommes toujours tentés
- Appel à un regard lucide sur ceux auxquels nous sommes envoyés
- « ils passaient le meilleur de leur temps à écouter les dernières nouveautés…
- le new âge
- Cela ne concerne pas que les auditeurs auxquels nous nous adressons… nous sommes de cette humanité, traversés par tout ce qui l’agite… le consumérisme, etc.
- Toujours le double effet :
- Opposition : 17,5-8
- Dans l’opposition, oser avancer même de nuit… aller ailleurs
- Accueil de quelques-uns : 17,4
- Toujours en Eglise
- A certains moments Paul s’en va seul, mais envoyé par d’autres et les attendant ensuite
- Attention à l’apôtre génial très doué, mais qui a pris possession de sa mission et la vit seul et en opposition avec tous
- Mais pas de mission sans connaître aussi des oppositions avec ses frères (Barnabé, Pierre…) ; des communautés uniformes et où toutes parlent d’une voix risquent bien d’être des sectes ; Reste à vérifier que nous nous opposons bien dans le Christ… et en sachant que la vérité n’est jamais d’un côté ou d’un autre, que c’est quelqu’un et que ce n’est qu’ensemble, en osant s’affronter dans le respect, que nous pouvons nous en approcher
- Ce qui caractérise ceux qui se laissent convaincre : (indications pour nous pour grandir comme disciples)
- « ils accueillirent la parole avec une entière bonne volonté » (Cf. cher Théophile, cher « toi qui aime Dieu »
- l’importance de se confronter à la parole pour se laisser gagner par elle, de s’y confronter « avec une entière bonne volonté » (en disciple devant son maître, celui qui nous dit : je ne vous appelle plus serviteur mais ami, celui qui nous fait frère en nous appelant à dire avec lui : « Notre Père »…)
- « devinrent croyants »… un passif… c’est un don de Dieu en celui qui accepte de dire : « Qui es-tu Seigneur ? » ou « Me voici »
- Pauvres et riches…
- Paul est de milieu aisé… il s’adresse aux personnes aisées
- A Corinthe, il constate que ce sont les plus pauvres qui s’ouvrent en premier au Christ (1 Co 1,26-28)
« Frères et soeurs, regardez qui vous êtes, vous qui avez reçu l’appel de Dieu. Parmi vous, il n’y a pas beaucoup de sages du point de vue humain, pas beaucoup de gens puissants, pas beaucoup de gens importants. Mais pour couvrir de honte les sages, Dieu a choisi ce qui semble fou dans le monde. Pour couvrir de honte ce qui est fort, Dieu a choisi ce qui est faible dans le monde. Pour détruire ce qui est important, Dieu a choisi ce qui est petit dans le monde. Il a choisi ce qu’on méprise, ce qui n’est rien du tout. »
- En Philippiens 2,1-11, il médite sur le choix de Dieu de se faire pauvre jusqu’à la mort de la croix pour rejoindre tout homme par l’amour qui ne s’impose pas
- Pas de choix évangélique des pauvres qui soit rejet d’autres. Pas de chemin évangélique pour ceux qui sont issus de milieu riche qui soit rejet de leur milieu
[1] Récit de la « conversion » du Père Chevrier à Noël 1856 d’après le témoignage de Sœur Véronique et de Jean-Marie Laffay (Procès, Tome 2, p. 7 et 97-98)