Témoignage d’Elielton par rapport à l’alcool

Témoignage d’Elielton

Témoignage fait par Elielton au week-end de formation de la pastorale de la sobriété à Dores do Rio Preto (Brésil, ES) le 28 juin 2009.

« Je m’appelle Elielton, j’ai 30 ans. Je suis agriculteur. J’ai commencé à prendre des boissons alcoolisées quand j’avais 11 ans. Au début, je buvais toujours en groupe d’amis. Après, ça a été en augmentant et je buvais seul, toujours en me disant : je bois seulement en étant maître de moi, j’arrête quand je veux.

Mais le temps passait et j’ai vu que ce n’était pas vraiment ainsi. J’ai commencé à rentrer ivre à la maison, parfois plein de boue comme un porc, ce qui donnait une grande tristesse à mes parents. Je suis déjà revenu blessé. J’ai des cicatrices sur le corps et dans mon âme qui jamais ne disparaîtront.

Il y a cinq ans, j’ai essayé d’arrêter de boire, mais je n’ai pas réussi. Je sortais le soir et je buvais. Le matin, je me repentais et je faisais la promesse de ne plus jamais boire. Mais, le soir suivant, tout recommençait. J’avais honte de demander de l’aide et je continuais à boire, mentant, n’assumant pas mes engagements, en terminant avec ma vie. Je faisais souffrir ma mère et je ne savais pas à quel point elle souffrait. Pour moi, tout allait bien. Aujourd’hui, je sais combien je l’ai fait souffrir. J’ai perdu une fiancée à cause de l’alcool et je n’arrivais pas à me marier.

Je suis responsable de communauté de base et ministre de la Parole, et je laisse à désirer dans mes responsabilités à cause de l’alcool. Quand j’ai entendu le Père Bruno parler de la fondation de la Pastorale de la Sobriété, j’ai pensé : comment je vais parler pour la communauté si je ne suis pas un exemple, si je suis dépendant de l’alcool ?

J’avais peur et honte de parler de mes problèmes jusqu’à ce que, lors de visites faites par le Père Bruno et la sœur Marie du Secours dans la communauté, quelqu’un les alerte en lui disant :

– « Je ne viens pas pour faire du commérage, mais Elielton n’est pas celui que vous croyez. Vous ne vous en êtes pas rendu compte, mais il boit beaucoup. Si je parle, c’est pour que vous puissiez l’aider à s’en sortir. »

Trois jours après, sans que je ne sois au courant de l’initiative de cet ami, j’ai été remettre ma démission de responsable de la communauté de base et de ministre de la Parole, sans parler de l’alcool, en donnant un autre prétexte. Là, le Père Bruno m’a parlé de la maladie alcoolique, me disant que quelqu’un l’avait alerté. Il a refusé ma démission et m’a demandé de faire de cette fragilité un chemin pour annoncer l’Evangile. Il m’a appelé à participer à la formation proposée par la « Pastorale de la Sobriété ».

J’y ai été et j’ai pu constater que j’avais besoin d’aide pour m’en sortir et récupérer la vie. Dans la rencontre, j’ai fait le « premier pas » qui est d’admettre que je suis malade, que j’ai le vice de l’alcool, et que, tout seul, je n’y arriverai pas. La Pastorale de la Sobriété a repris la dynamique des douze pas des « Alcooliques Anonymes ».

Le dimanche suivant, alors que, comme ministre de la Parole, j’animais la célébration de la communauté, j’ai dit devant la communauté que j’étais malade de l’alcool et que je demandais leur aide.

Ce qui m’a beaucoup marqué, c’est quand, quelques jours après, j’ai été au bistrot où j’avais l’habitude de boire, pour retrouver les copains et qu’ils m’ont proposé à boire. La tenancière du bar a répondu : « Non, j’étais à la célébration quand il a demandé notre aide. Il ne va pas boire. Je ne lui vendrai pas. »

Ensuite, j’ai participé au premier week-end de formation de la Pastorale de la Sobriété à Dores. Nous nous sommes retrouvés à 40 personnes de la paroisse les 24 et 25 novembre 2007.

J’ai ai été et j’ai pu constater que j’avais besoin d’aide pour sortir de cette maladie et retrouver la vie. Lors de cette rencontre, j’ai fait le premier pas qui est d’admettre que j’étais malade, dépendant, et que, tout seul, je n’y arriverai pas.

Je ne suis pas guéri, et je sais que je peux rechuter à tout moment, que, si je ne veux pas risquer de rechuter, il me faut ne plus jamais prendre un verre, mais le fait d’avoir fait le « premier pas » à travers la « Pastorale de la Sobriété » est déjà une grande victoire.

A l’assemblée de la paroisse, le 8 décembre 2007, j’ai témoigné devant tout le monde, et mon témoignage a été mis dans le journal de la paroisse. En voyant mon attitude, mon parrain, qui était lui aussi responsable de sa communauté de base et qui buvait aussi beaucoup et ne savait pas comment parler de la Pastorale de la sobriété, s’est décidé à devenir abstinent. Il est aussi présent à la rencontre d’aujourd’hui de la Pastorale de la Sobriété.

Le responsable de la deuxième communauté de base qui touche la nôtre et celle de mon parrain a pris la même décision, s’appuyant sur mon témoignage.

Ma nouvelle fiancée ne savait pas que j’étais malade alcoolique parce qu’elle était d’un village éloigné et qu’elle ne m’avait jamais vu ivre. Mais, quand elle a entendu mon témoignage, elle a reconnu que, si elle avait su que j’étais malade alcoolique, elle n’aurait pas voulu se marier avec moi. Aujourd’hui, elle me soutient, nous nous sommes mariés et nous sommes très heureux. Je suis toujours ministre de la Parole, elle est devenue ministre de l’eucharistie, et elle est avec moi à ce nouveau week-end de la Pastorale de la Sobriété pour m’affermir dans ce combat et pouvoir en soutenir d’autres.

C’est le troisième week-end de formation de la Pastorale de la Sobriété auquel je participe.

Avec les deux autres responsables de communauté qui ont aussi arrêté, nous voulons donner un exemple pour que d’autres croient que c’est possible et que ça vaut la peine de se libérer. Je voudrais rester abstinent toute ma vie. Chaque jour, je demande à Dieu dans ma prière la sobriété pour le jour qui commence. Je demande toujours la prière de tous pour dépasser cette maladie.

Au début, j’ai eu quelques rechutes. Le Père Bruno passait souvent et s’arrêtait à la maison pour demander de mes nouvelles, m’encourager, m’appeler à reprendre le combat, m’aider à ne pas désespérer. Maintenant, ça fait plus d’un an et demi que je tiens sans rechute et que je reçois la force jour après jour. On ne fait pas ce qu’on veut et, sans appui, nous n’y arrivons pas.

Si tu as un problème avec l’alcool, comme moi-même, demande de l’aide, n’aie pas honte ni peur de faire le « premier pas ». La « Pastorale de la Sobriété » est prête à t’aider.

 

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